vendredi 23 mai 2014

Une stratégie globale contre les hépatites virales en France


Plus d’un demi-million de personnes en France sont touchées par les hépatites virales B et C, mais près de la moitié d’entre elles l’ignorent. Après trois plans nationaux, un rapport, rendu public lundi 19 mai, présente une stratégie face à cette maladie qui tue 4 000 personnes par an dans notre pays. Elle intègre les avancées majeures dans le traitement pour transformer la prise en charge et détermine un cadre de dépistage élargi aux hommes de 18 à 60 ans et aux femmes enceintes. Demandé à l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS ; dont le nouveau nom est France Recherche Nord & Sud Sida-VIH Hépatites) par la ministre des affaires sociales et de la santé, Marisol Touraine, ce rapport de recommandations consensuelles a été préparé par l’Association française pour l’étude du foie (AFEF) et coordonné par le professeur Daniel Dhumeaux (CHU Henri-Mondor, Créteil), qui présidait le Comité de suivi et de prospective du Plan national de lutte contre les hépatites B et C 2009-2012. Comme pour le VIH, le dépistage des hépatites s’est simplifié avec l’apparition de tests rapides d’orientation diagnostique. Ces nouveaux tests peuvent être utilisés par des intervenants non médicaux auprès d’un public peu enclin à fréquenter les structures hospitalières et médicales traditionnelles. 

 « IL EXISTE UN RISQUE DE TRANSMISSION DE LA MÈRE À L’ENFANT » Certaines populations plus vulnérables ont été identifiées : usagers de drogues injectables, migrants provenant de pays de forte endémie, population carcérale, hommes ayant des rapports homosexuels. Les départements français d’outre-mer sont davantage touchés que la métropole. Compte tenu du nombre élevé de personnes ignorant qu’elles sont atteintes par le VHB ou le VHC, la stratégie de dépistage est élargie au-delà des groupes présentant des facteurs de risque. « Les hommes sont plus souvent touchés par le VHB et, pour le VHC, ce sont surtout des hommes de moins de 40 ans, remarque le professeur Dhumeaux. C’est pourquoi nous préconisons que le dépistage soit étendu aux hommes âgés de 18 à 60 ans. » Mais ce n’est pas tout. « Il existe un risque de transmission de la mère à l’enfant lors du travail préalable à l’accouchement, note le professeur Dhumeaux. Comme pour le dépistage du VIH, nous recommandons un test pour déceler la trace du VHB lors de la première consultation prénatale (à deux mois de grossesse), afin de prendre des dispositions avec un traitement protégeant l’enfant d’une contamination. » Le rapport recommande « d’appliquer intégralement les stratégies vaccinales contre le VHB », en particulier la vaccination des nourrissons. 

Rapport consultable sur www.anrs.fr

Extrait du Monde.fr
Article consultable au centre de ressources

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