lundi 31 juillet 2017

Comment les Français cherchent un emploi

En 2016, 4,2 millions de personnes ont effectué des démarches afin de trouver un poste, selon l’Insee. À objectif identique, chacun sa méthode. Décryptage.


La Croix, 19/07/2017.
Article intégral en ligne : http://www.la-croix.com

vendredi 28 juillet 2017

Nikos Smyrnaios : « Facebook façonne l’idée que l’on se fait du monde »

Facebook et Google sont devenus les principaux intermédiaires entre le public et l’information. Un pouvoir politique énorme, soumis à leur quête du profit. Le chercheur Nikos Smyrnaios analyse comment ils ont bâti un tel oligopole.

Nikos Smyrnaios est enseignant-chercheur au laboratoire d’études et de recherches ­appliquées en sciences sociales de l’université Toulouse-III. Spécialiste de la presse en ligne et de l’utilisation politique des réseaux socionumériques, il vient de publier les Gafam contre l’Internet, une économie politique du numérique (1).


Quel est le pouvoir de Facebook ou Google sur la transmission de l’information aujourd’hui ?


NIKOS SMYRNAIOS Une récente enquête déclarative réalisée sur plusieurs pays montre que 51 % des internautes s’informent en premier lieu via les réseaux sociaux. Mais la mesure du trafic des sites des médias reste la plus précis. On peut y consulter la liste des sources qui ont mené à l’article. Et entre les deux tiers et les trois quarts des visiteurs des sites d’informations arrivent depuis Google et Facebook. Jusqu’en 2012, Google était prédominant, que ce soit le moteur de recherche ou Google Actualités. Des recherches qu’on avait menées à l’époque sur des quotidiens régionaux français montraient que 70 % des visiteurs en venaient. Depuis, Facebook ­représente la première des sources. Les plus jeunes et les femmes ont tendance à passer davantage par les réseaux sociaux, les hommes et les seniors privilégient l’accès direct ou Google. Plus la thématique de l’information recherchée est professionnelle, importante stratégiquement parlant, plus les visiteurs ont tendance à privilégier l’accès direct, à faire confiance à des sources identifiées. Dès que cela touche des informations plus divertissantes, la domination des réseaux sociaux devient écrasante.

« Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft sont parmi les six plus grosses capitalisations mondiales », décrypte Nikos Smyrnaios. Photo : Reinhard Wendlinger/Westend61/Photononstop
« Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft sont parmi les six plus grosses
capitalisations mondiales », décrypte Nikos Smyrnaios.
Photo : Reinhard Wendlinger/Westend61/Photononstop

Comment ont-ils conquis ce pouvoir ?


NIKOS SMYRNAIOS Avant le développement d’Internet au début des années 2000, l’économie de l’information comme de l’industrie culturelle était basée sur la rareté du contenu. Aujourd’hui elle est surabondante, et le rapport de forces économique s’est inversé. La rareté, donc la valeur, est désormais du côté du public, qui a besoin d’être guidé. Ce filtrage, cette hiérarchisation, je l’appelle, avec d’autres chercheurs, l’infomédiation. Le producteur du contenu et l’éditeur de presse sont relégués au second plan derrière l’infomédiaire. Cette fonction est devenue centrale sur Internet. Et la plus rentable, car il n’y a pas à supporter les coûts de production de l’information… Des algorithmes de mise en contact suffisent. Puis les infomédiaires ­collectent les informations du public et la vendent aux annonceurs, selon le modèle publicitaire de Google ou Facebook, ou alors prennent des commissions sur chaque transaction comme Amazon. J’insiste sur le fait que cette info- médiation est large et profonde. Les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) vont constituer une offre très large avec des services substituables : Facebook va racheter Instagram et WhatsApp, qui ont des offres ­similaires à son service. La concentration est aussi verticale puisque ces acteurs possèdent des segments d’activités indispensables en amont de l’infomédiation. Les data center par exemple sont nécessaires à la diffusion des services, et Amazon est le plus gros acteur mondial. On peut également donner l’exemple des smartphones et des ordinateurs (Apple et Microsoft) et des systèmes d’exploitation (Google, Microsoft, Apple). On le sait moins, mais Facebook, dans les pays du Sud, et Google, aux États-Unis, sont également des fournisseurs d’accès à Internet et obligent pour accéder au Web à passer par leur plateforme ou système d’exploitation. On capte le client et on l’enferme.

Comment expliquer leur rentabilité extrême ?


NIKOS SMYRNAIOS Ce sont des oligopoles mondiaux, dominant et globalisant, même si en Chine et en Russie d’autres acteurs existent. Tous les services sont conçus dans la Silicon Valley et vendus dans le monde, sans adaptation aux marchés locaux. C’est l’un des facteurs de bénéfices sans précédent. Le taux de rentabilité de Google ou Facebook varie entre 20 et 40 %. La moyenne de Wall Street est à peine à 10 %. Ainsi, en avril 2017, parmi les six plus grosses capitalisations mondiales, on retrouvait les cinq Gafam. Leur rentabilité s’explique aussi par les nouvelles modalités de travail qu’ils ont réussi à mettre en place. Ils vont dégager des sommes colossales avec très peu d’employés en interne. Les cinq Gafam réunies ont moins d’employés que Volkswagen, et juste un peu plus que Carrefour. Apple arrive à tirer plus de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires par salarié et par an. Le travail est externalisé chez des sous-traitants de sous-traitants, précarisé, pressurisé, sous-payé à la tâche, au clic. Ils réduisent le travail à des miettes numériques, l’exploitation de l’activité humaine n’a jamais été aussi sophistiquée. D’autant plus que toute une partie de la valeur de Google et de Facebook vient du travail gratuit effectué par leurs utilisateurs. Facebook est vide au départ. Les utilisateurs et éditeurs génèrent de la valeur pour la plateforme sans travailler directement pour elle. Sans coût pour l’entreprise donc. Et en plus tous ces acteurs pratiquent aussi une optimisation fiscale particulièrement agressive.

L'Humanité, 19/07/2017.

mercredi 26 juillet 2017

L’alimentation, grand marqueur des inégalités sociales en France

D’après une étude de l’Anses, les habitudes et modes de consommation alimentaires des Français sont un miroir des inégalités sociales.
Mercredi 12 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a publié sa troisième étude sur les habitudes alimentaires des Français (INCA 3). Réalisé tous les sept ans, ce vaste rapport analyse de manière minutieuse les comportements et habitudes alimentaires des Français.

 

L’étude a été menée entre 2014 et 2015 sur un échantillon de 5 800 personnes représentatives de la population (près de 3 100 adultes et 2 700 enfants), à raison d’un, deux ou trois jours chacune, soit 13 600 journées de consommation et 320 000 aliments analysés. Les résultats ont été ensuite interprétés par un groupe d’experts, composé de nutritionnistes, épidémiologistes, toxicologues, microbiologistes.

Des aliments similaires, mais en proportions différentes

 

Au-delà de la sédentarisation de la population, de la consommation insuffisante de fruits et de légumes et l’usage excessif du sel, cette étude met en lumière la relation étroite entre habitudes, en termes de nutrition et d’inégalités sociales.
Chez les adultes, la consommation alimentaire est positivement associée au niveau d’étude. Le rapport souligne que la ration journalière (quantité totale d’aliments consommés) varie de « 2 864 [grammes par jour] pour un niveau d’études primaire ou collège à plus de 3 061 grammes par jour pour un niveau d’études supérieur au bac ».
Au niveau des aliments, les personnes ayant suivi des études supérieures consomment plus de fruits et de légumes, mais également plus de fromage, de yaourt et fromage blanc ou encore de chocolat. Au contraire, les individus qui se sont arrêtés au primaire ou au collège boivent plus de soda et privilégient la viande (hors volaille) et les pommes de terre.
Chez les mineurs, le bilan est le même lorsque l’enfant est âgé de moins de 10 ans : ces habitudes alimentaires sont positivement corrélées au niveau d’étude de son parent représentant. Une observation qui ne se vérifie pas chez les adolescents (entre 11 ans et 17 ans), où « l’alimentation semble globalement moins associée au niveau d’études du représentant que chez les enfants, conséquence possible d’une plus grande autonomie dans leurs choix alimentaires », détaille l’Anses.
Même constat lorsque l’on prend comme référence la profession ou la catégorie socioprofessionnelle (PCS) du parent : les habitudes alimentaires des enfants (quel que soit l’âge) n’y sont que très peu associées.

(...)
Le Monde,18/07/2017.
Article intégral en ligne : http://www.lemonde.fr

lundi 24 juillet 2017

Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?

Mardi 4 juillet 2017, l’Union européenne a défini les trois critères qui devraient servir à définir les perturbateurs endocriniens : les effets indésirables, le mode d’action ainsi qu’une corrélation entre les deux. Mais en quoi un perturbateur endocrinien est-il dangereux pour notre santé ?

 


Un perturbateur endocrinien est une substance, naturelle ou synthétisée par l’industrie chimique, suspectée d’interférer avec le système hormonal humain.
Utilisés par les industriels, ils sont présents dans de nombreux objets du quotidien. On trouve ainsi des parabènes dans les cosmétiques et les médicaments, des bisphénols dans les emballages alimentaires, des phtalates dans les câbles et adhésifs… Sans parler des pesticides, utilisés par l’agriculture, qui se retrouvent ensuite dans nos assiettes.
Une fois passés dans le corps, les perturbateurs endocriniens reproduisent les caractéristiques d’hormones présentes naturellement dans le corps humain et perturbent son fonctionnement.
Des chercheurs les soupçonnent d’altérer la reproduction, la croissance ou le comportement des êtres humains et des animaux. Ils seraient également à l’origine de cancers, de diabètes, de cas d’infertilité ou d’autisme.
Mais la responsabilité de ces substances est difficile à démontrer de manière scientifique. Par manque d’études complètes et face au lobbying des industriels, les pouvoirs publics tardent à prendre des mesures.
Certaines substances, dont la dangerosité est la plus évidente, ont déjà été interdites. C’est le cas du bisphénol A, interdit en Europe depuis 2011, et en France dans les emballages alimentaires depuis 2015. Mais l’utilisation de substituts, les bisphénols S et F, suscite aussi des inquiétudes…

La Croix,  17/07/207.

samedi 22 juillet 2017

"Nous, les livreurs à vélo, on sait ce que c'est de ne pas avoir de code du travail"

Dimanche 9 juillet, alors que certaines rues de Paris étaient inondées, pas de chômage technique pour les livreurs de repas à vélo. Ceux qui roulent pour Deliveroo n’ont toujours pas reçu de prime pluie. Rencontre avec Anthony*, un des fondateurs du Collectif des livreurs autonomes de Paris qui témoigne des conditions de travail. 


Le Bondy Blog : Comment est né le Collectif des livreurs autonomes de Paris (CLAP) ? 

Anthony : Le CLAP s’est formé à la suite du rassemblement des livreurs de toutes les plateformes de plusieurs villes de France, le 15 mars 2017, place de la République à Paris. Moi, je venais tout juste de commencer à travailler pour Deliveroo. Puis, cela s’est concrétisé lors d’une discussion sur Blocus Paris-Banlieue, un groupe Facebook qui s’est formé lors des blocages de lycées pendant les mouvements contre la loi Travail. On a fait une réunion à trois et on a invité Jérôme Pimot, un livreur historique [Ex-coursier à vélo, engagé aujourd’hui dans la création d’une coopérative pour donner un cadre social à ces travailleurs, un des fondateurs du CLAP, ndlr].
On est une dizaine. On a presque tous la vingtaine. On est essentiellement des étudiants mais il y en a qui font ça à plein temps. On bosse dans les principales plateformes, UberEats, Foodora, Stuart et Deliveroo, tous sous le sous le statut d’auto-entrepreneur. On est plusieurs à être syndiqués, chez SUD Commerce et la CGT services à la personne. Ces syndicats nous soutiennent. Mais le Clap se veut suffisamment souple pour pouvoir gérer toute forme d’actions et accueillir tout livreur. On est encore un petit collectif mais on a pas mal de sympathisants sur les réseaux sociaux notamment.

Le Bondy Blog : Quelles sont les difficultés rencontrées au quotidien par les livreurs ?

Anthony : C’est un métier dur et dangereux, physiquement et nerveusement. Paris est pensé pour les bagnoles et les rares espaces qui nous sont concédés, personne ne les respecte. Tu as des bagnoles dessus, des scooters qui remontent les pistes cyclables en contresens. Hop tu reçois une course, vite tu te dépêches d’y aller, c’est nerveux, c’est fatigant.

Le Bondy Blog : Ça peut arriver de négliger la sécurité pour faire plus de courses ?

Anthony : Carrément. Déjà, tu vas vite. Moi, je ne prends pas les pistes cyclables parce qu’il y a toujours des couacs, des gens qui marchent dessus, des cyclistes plus lents. Donc, je vais sur la chaussée et il y a des conducteurs qui me le reprochent. Ce sont des moments de tension. Tu as les taxis qui vont être un peu véhéments. Il faut faire avec. Donc, parfois oui tu grilles les feux rouges. Parfois, aussi, tu roules sur le trottoir parce que c’est plus compliqué de se taper le rond-point où les gens ne veulent pas s’arrêter pour toi alors ils vont klaxonner, te menacer. Être livreur à vélo à Paris c’est dangereux partout et tout le temps. Soit parce que tu ne respectes pas le code de la route, soit parce que les autres ne le respectent pas. C’est pour ça qu’au CLAP on essaie de s’ouvrir à la question du cyclisme dans Paris.

Le Bondy Blog : Travailler avec une application, c’est comment ? 

Anthony : Chez Deliveroo, il n’y a aucune transparence. Tu ne sais pas comment sont attribuées les courses. On te dit d’abord : “Tu as une course ici dans tel restaurant”. Une fois arrivé sur place, tu coches et ensuite on va te dire quelle commande tu as. Et c’est une fois la commande récupérée qu’on te dit où livrer. Ça peut être des courses très longues donc très fatigantes. Moi, je fais les XIe et XIIe arrondissements et je livre très régulièrement dans le XXe où je remonte toute la rue de Ménilmontant, qui est quand même très dure, plusieurs fois par soirée. Ça m’arrive régulièrement de faire une course sur 4 km et tu fais ça en 15 minutes. Alors que dans les statistiques qu’ils nous envoient, tu es considéré en retard quand tu dépasses 10 minutes par course. Et on ne sait pas ce qu’ils font du taux de retard.

(...)

Source : Bondyblog, 13/07/2017.
Article intégral en ligne : http://www.bondyblog.fr

jeudi 20 juillet 2017

DOC HEBDO N°133 du 20 juillet au 30 août 2017


Retrouvez et téléchargez le bulletin numérique de revue de presse DOC HEBDO N°133 du DPFI de Lormont qui présente l'actualité dans les domaines de la santé, de société, du social, de l'emploi, de l'éducation, de l'emploi et de l'économie du 20 juillet au 30 août 2017 via ce lien :

Doc Hebdo N°133_20_juillet_au_30_août_2017_DPFI Lormont GRETA Nord Aquitaine

 


Retrouvez les anciens numéros du Doc Hebdo sur cette page : http://actu33.blogspot.fr/p/doc-hebdo-du-dpfi.html

mercredi 19 juillet 2017

Le CAP Petite enfance enfin rénové

Après des années de tergiversations, le CAP Petite enfance a enfin été rénové à la demande insistante de tous les professionnels de l’accueil de la petite enfance. La nouvelle mouture, de niveau V, appelée désormais "Accompagnant éducatif petite enfance", reflète beaucoup mieux la réalité des champs d’exercice des professionnels.


Rénover les diplômes de la petite enfance, cela fait plusieurs années qu’on en parle. Un travail long et fastidieux puisque les diplômes d’éducateur de jeunes enfants (EJE), d’auxiliaire de puériculture et le CAP Petite enfance (1) ne dépendent pas des mêmes ministères.

éducation-diplôme-UNE

Mais la première étape vient d’être franchie, avec la rénovation du CAP Petite enfance, qui s’appellera désormais « Accompagnant éducatif petite enfance ». L’arrêté est paru au JO le 13 avril 2017.
Profonde rénovation du CAP Petite enfance

Ce n’est pas un simple toilettage mais bien une rénovation profonde dont a fait l’objet ce diplôme qui concerne la majorité des professionnels de l’accueil collectif et individuel : personnels dans les crèches, assistantes maternelles, agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem).

« Il y a eu une réflexion profonde sur la structuration du diplôme, l’identification des compétences liées à chacun des trois grands pôles métier, pour augmenter l’employabilité des professionnels », confirme Martine Paty, adjointe au chef du bureau des diplômes professionnels à la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) du ministère de l’Éducation nationale.

mardi 18 juillet 2017

Comment fonctionnent les perturbateurs endocriniens ?

La Commission européenne a obtenu, le 4 juillet, un vote favorable des Etats membres à son projet, controversé, de définition réglementaire des perturbateurs endocriniens. Aujourd’hui, ces substances chimiques sont partout. Dans les aliments, les pesticides, les emballages, les cosmétiques… Le problème, c’est qu’elles interfèrent avec le système hormonal des hommes et des femmes et que ces interactions peuvent augmenter le risque de contracter des pathologies, telles que des cancers, le diabète ou l’infertilité. L’exposition aux perturbateurs endocriniens est d’autant plus préoccupante que, même à petite dose, ils peuvent avoir de lourdes conséquences. Alors, comment fonctionnent les perturbateurs ? Comment perturbent-ils ?




Source : Le Monde, 12/07/2017.

lundi 17 juillet 2017

L’obésité chez les jeunes : le poids du milieu social

En grande section de maternelle, 5,8 % des enfants d’ouvriers sont obèses, 4,5 fois plus que pour les enfants de cadres supérieurs. Cet écart se retrouve tout au long de la scolarité.


En grande section de maternelle, 5,8 % des enfants d’ouvriers souffrent d’obésité [1] contre 1,3 % des enfants de cadres supérieurs. Les enfants d’employés ont aussi 3,7 fois plus de risque d’être obèses que les enfants de cadres selon une étude du ministère de la Santé, menée auprès de 19 000 enfants pendant l’année scolaire 2012-2013. La part d’enfants obèses est passée de 3,2 % en 2006 à 3,5 % en 2013. Mais cette donnée moyenne masque de fortes inégalités entre catégories sociales. Si les enfants de cadres n’ont pas connu une augmentation de l’obésité sur la période, les enfants d’employés, comme ceux des agriculteurs, commerçants et chefs d’entreprise, ont vu leur taux d’obésité augmenter de 1,3 point.

Les inégalités persistent par la suite. En CM2, 5,5 % des enfants d’ouvriers souffrent d’obésité, contre 1,4 % des enfants de cadres, selon le ministère de la Santé (données 2014-2015), soit quatre fois plus. Le constat est similaire en classe de troisième : selon les données 2009 du même ministère, près de 4 % des enfants ont un problème d’obésité. Mais la proportion d’enfants de cadres en surpoids est de 2,3 %, contre près de trois fois plus pour les enfants d’ouvriers (6,5 %).

En matière de corpulence, il faut rester prudent : pour partie, l’injonction à la maigreur est l’imposition d’une norme corporelle des catégories favorisées (voir encadré). Ces normes évoluent au fil du temps. Pour autant, à un certain point, l’obésité devient une maladie avec des conséquences lourdes. L’attention au corps, les comportements alimentaires, les habitudes de vie - dont notamment la pratique d’une activité physique - sont différenciés selon les catégories sociales et jouent en matière d’obésité, dès le plus jeune âge. L’étude du ministère de la Santé indique qu’en CM2, les enfants de cadres sont 26 % à posséder un écran dans leur chambre, contre 43 % des enfants d’ouvriers. 26,4 % de ces derniers consomment tous les jours des boissons sucrées, contre 15,2 % des enfants de cadres.

(...)

Article intégral en ligne : http://www.inegalites.fr




samedi 15 juillet 2017

INFOGRAPHIE - Où la GPA est-elle autorisée en Europe ?


La Cour de cassation a donné mercredi 5 juillet son feu vert à la reconnaissance légale de deux parents français pour des enfants nés de GPA à l’étranger.
Cette pratique reste interdite en France, comme majoritairement dans le reste de l’Europe. Pourtant, certains pays l’autorisent.


Pour la première fois, la Cour de cassation a jugé mercredi 5 juillet qu’un enfant né d’une mère porteuse à l’étranger pouvait être adopté par le conjoint de son père biologique, et donc se voir reconnaître légalement deux parents en France.




La Cour de cassation ne s’est toutefois jamais directement prononcée sur la gestation pour autrui (GPA) en tant que telle. En France, cette pratique reste illégale.

En Europe, cette tendance est majoritaire. Sur les 28 pays membres de l’Union européenne, 20 nations interdisent également la GPA.

La gestation pour autrui est possible dans huit pays européens : la Belgique, les Pays-Bas, la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, l’Irlande, le Royaume-Uni et le Portugal.

En Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne et en Slovaquie, aucune législation n’interdit cette pratique. Elle est donc autorisée de fait.

Chez les quatre autres, elle est légalement encadrée que ce soit en Irlande, en Roumanie, où la loi prévoit un défraiement de la mère porteuse ou au Royaume-Uni, où il est interdit de pratiquer des GPA contre rémunération.

Au Portugal, les conditions sont plus drastiques. La loi, votée en 2016, limite le recours aux mères porteuses à certains cas d’infertilité féminine comme un dysfonctionnement de l’utérus et ne propose aucune contrepartie financière.

Dans le reste du monde, une minorité de pays, comme le Canada, le Brésil ou l’Inde, propose un cadre légal pour encadrer la GPA. Aux États-Unis, certains états l’autorisent (Californie, New Hampshire…), d’autres non (Washington, New York…).


Source : Lacroix.com, 05/07/2017.