mardi 31 mars 2015

Ebola, un virus qui fait trembler le monde depuis un an

En mars 2014, le monde découvrait une épidémie de fièvre à virus Ebola qui, pour la première fois, ne restait pas cantonnée à des populations isolées mais prenait d'assaut des villes surpeuplées. Récit d'un an de lutte.


• Le premier mort
En décembre 2013, un enfant de deux ans meurt soudainement dans son village de Meliandou (sud-est de la Guinée). A la mi-mars, le ministre de la santé Guinéen annonce qu'au moins 23 personnes sont mortes dans le sud d'une «maladie non encore identifiée» et une mission est envoyée sur place.
L'enfant de Meliandou sera identifié comme le «patient index», premier malade connu de l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, selon l'équipe française qui a identifié le virus. Une autre équipe lui préfère, dans une étude publiée dans «Science», une guérisseuse traditionnelle enterrée dans une village de Sierra Leone, près de la frontière avec la Guinée. 

• Ebola démasqué
Le virus Ebola, découvert en 1976, appartient à la famille des filovirus. Le virus Ebola, découvert en 1976, appartient à la famille des filovirus. 
 
Le 21 mars 2014, l'Institut Pasteur confirme qu'Ebola est présent en Guinée: la souche responsable de la première épidémie d'Ebola connue en 1976 au Zaïre, est identifiée par les équipes du laboratoire P4 de Lyon. «L'émergence de cette souche à 2 000 kilomètres de son apparition est assez mystérieuse», confie au Figaro Sylvain Baize, responsable du Centre national de référence des fièvres hémorragiques virales. L'Afrique de l'Ouest fait face à un virus redoutables qui tuera 70% de ses victimes.

• Une capitale contaminée
Les autorités guinéennes confirment, le 24 mars, la découverte de quatre cas à Conakry, où vivent plus de deux millions de personnes. L'arrivée du virus dans une zone densément peuplée marque un tournant dans la propagation de cette maladie qui jusqu'à présent était toujours restée cantonnée à des petites communautés isolées.

• L'alerte de Médecins sans frontières
Médecins sans frontières, dont l'expertise sur Ebola est reconnue et qui s'est impliquée dans toutes les épidémies recensées jusqu'à aujourd‘hui, s'inquiète le 31 mars d'une épidémie «sans précédent» mais peine à être entendu. En première ligne sur le terrain tout au long de l'épidémie, MSF devra faire face à des défis logistiques considérables.
Début avril, les pays frontaliers de la Guinée commencent à mettre en place des plans de protection (surveillance des aéroports, suspension de l'octroi de visas...). En France, plusieurs dispositifs de surveillance sont mis en place mais la ministre de la Santé Marisol Touraine estime qu'il n'y a «pas de raison de s'inquiéter».

• La Guinée crie victoire… un peu trop tôt
Un véhicule d'urgence victime d'un jet de pierre à Lola (Guinée) en février 2015. Un véhicule d'urgence victime d'un jet de pierre à Lola (Guinée) en février 2015.
 
L'épidémie est désormais «sous contrôle» en Guinée, clame le ministre des Affaires étrangères le 14 mars 2014. La suite lui donnera tort, et un nouveau pic épidémique sera annoncé à la mi-juin par l'OMS. Plusieurs facteurs compliquent le contrôle de l'épidémie: elle a été repérée tardivement, les modes de contamination sont mal connus de la population qui est réticente à adopter les règles d'hygiène recommandées et à se faire soigner, les rites funéraires locaux sont une source importante de contamination et les systèmes de santé, sinistrés, ne peuvent pas faire face. L'épidémie s'étend rapidement en Sierra Leone et au Liberia, voisins de la Guinée.

(...)
Soline Roy et Anne-laure Frémont, Le Figaro.fr, 23/03/2015.


Evolution du pouvoir d'achat en France entre 2000 et 2013


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Source : Quotidien La Croix (www.la-croix.com)

lundi 23 mars 2015

La loi sur la fin de vie votée à l'Assemblée

Après deux jours de débats, mardi 10 et mercredi 11 mars, la proposition de loi sur la fin de vie a été adoptée ce mardi 17 mars à l'Assemblée nationale, par 436 voix pour, 34 contre et 83 abstentions. Le texte, porté par les députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes), n’autorise ni euthanasie ni suicide assisté, mais instaure un droit à une sédation « profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale et rend contraignantes les « directives anticipées ».


Ce vote a été perturbé par un bref incident, des inconnus ayant jeté depuis les tribunes sur des députés de gauche des bouts de papier, sur lesquels était imprimé « Non à l'euthanasie » et « R comme résistance ».
Les directives anticipées permettent à toute personne majeure et capable de faire connaître ses souhaits relatifs à sa fin de vie et notamment son refus de tout acharnement thérapeutique pour le cas où elle serait un jour hors d'état d'exprimer sa volonté. Elles existaient déjà dans la loi Leonetti de 2005, mais n'étaient valables que trois ans et pouvaient ne pas être suivies par le médecin.
Le nouveau texte prévoit qu'elles s'imposeront au médecin « sauf en cas d'urgence vitale pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation », et qu'elles seront sans limite de validité mais révisables et révocables à tout moment.

Personne de confiance

 

La version initiale de la proposition de loi prévoyait que leur existence serait signalée sur la carte vitale, mais l'Assemblée a remplacé cette disposition par un amendement du gouvernement prévoyant que « les directives anticipées sont notamment conservées sur un registre national faisant l'objet d'un traitement automatisé ». Alors qu'elles étaient jusqu'à présent rédigées sur papier libre, un modèle officiel va voir le jour, pour éviter les imprécisions compliquant la tâche des médecins.
Les députés ont aussi adopté les dispositions de la proposition de loi donnant un rôle accru à une personne de confiance, désignée pour exprimer la volonté du patient s'il ne peut plus s'exprimer.
Enfin, l'Assemblée a voté un amendement socialiste prévoyant que le gouvernement remettra chaque année au parlement un rapport évaluant les conditions d'application de la loi ainsi que la politique de développement des soins palliatifs.
« Dormir avant de mourir pour ne pas souffrir » : c’est ainsi que Jean Leonetti, déjà auteur de la loi de 2005 contre l'acharnement thérapeutique, résume la proposition de loi, censée être la deuxième grande réforme sociale de François Hollande, après le mariage « pour tous ».
Pourtant, au sein de la majorité, certains jugent le texte trop timoré, en deçà de l’engagement du candidat Hollande en 2012, qui prévoyait une « assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité ». Ainsi, 122 députés socialistes ont apporté leur soutien à un amendement déposé par Jean-Louis Touraine (PS, Rhône) en faveur d’une aide médicalisée active à mourir. Cet amendement, et deux autres déposés par des écologistes et des radicaux de gauche, a été rejeté le 11 mars à une assez courte majorité. Les élus de ces deux groupes, ainsi que 21 députés socialistes et 25 UMP se sont abstenus.
La ministre de la santé Marisol Touraine, qui avait défendu en 2009, au côté de Manuel Valls, une proposition de loi en faveur d’une aide active à mourir, a appelé à ne « pas brusquer la société française sur cette question » et à accepter « l’avancée significative » proposée par la loi Claeys-Leonetti.« Aujourd’hui nous faisons évoluer le droit. Peut-être d’autres étapes viendront-elles ensuite ? », avait-elle interrogé. Ce à quoi Jean Leonetti avait répondu : « Je ne considère pas qu’il y a une évolution inéluctable vers l’euthanasie ou le suicide assisté. »
 

« Risques de dérive euthanasique »

 

L’UMP, comme le PS, a massivement voté pour le projet. Selon le président du groupe, Christian Jacob, le texte est « dans la continuité de la loi de 2005 ». Les élus de l’Entente parlementaire pour la famille, relayant les réticences des représentants des religions, estiment toutefois, comme le démocrate-chrétien Jean-Frédéric Poisson, que « les risques de dérive euthanasique sont toujours présents ».
Les centristes de l'UDI ont également, dans leur « grande majorité », voté pour. « Le texte est équilibré, même si on aurait aimé un peu plus d'engagement du gouvernement sur les soins palliatifs », juge leur chef de file Philippe Vigier. Le Front de gauche a voté pour.
Le texte doit être examiné au Sénat avant l'été.

Le Monde, 17/03/2015.

Fin de vie : l'aide active à mourir rejetée par les députés

L'aide médicalisée active à mourir, dont une partie des députés de la majorité considérait qu'il s'agissait d'une promesse de campagne de François Hollande, ne sera pas autorisée en France. Les trois amendements qui en proposaient la légalisation ont été rejetés à l'Assemblée, mercredi 11 mars, par 89 voix contre 70, lors de la deuxième journée d'examen de la proposition de loi sur la fin de vie déposée par Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP).


Avant le vote, les deux rapporteurs, qui souhaitaient, eux, que soit instaurée une sédation profonde et continue pour les malades en fin de vie, avaient prévenu qu'ils se retireraient si leur texte venait à être modifié d'une façon aussi substantielle.
Cet article central a finalement été approuvé par l'Assemblée dans la nuit. Cette possibilité de « dormir avant de mourir pour ne pas souffrir », selon l'expression d'un des deux auteurs du texte, Jean Leonetti, sera réservée à des malades atteints « d'une affection grave et incurable », et dans des situations précisement décrites par la proposition de loi, dont le vote solennel aura lieu le 17 mars prochain.

Les trois amendements qui légalisaient l'euthanasie ne sont pas passés. Ils avaient reçu un avis défavorable des deux rapporteurs de la proposition de loi Claeys-Leonetti.
Photo Reuters Philippe Wojazer

« Petit 49-3 sur la fin de vie »

 

Pour éviter toute mauvaise surprise, ils avaient demandé que les trois amendements soient débattus de façon prioritaire, immédiatement après les questions au gouvernement, afin qu'un maximum d'élus soient présents dans l'hémicycle. Une démarche qu'Olivier Falorni (PRG), partisan d'une aide active à mourir, qualifie de « petit 49-3 sur la fin de vie ». « Le gouvernement a eu peur de ne pas avoir la majorité », constate-t-il, regrettant que ce dernier « passe à côté d'une grande réforme de société ». « On n'instaure pas l'euthanasie par amendement, avec une majorité de circonstance », a fait valoir dans l'hémicycle le député UMP Bernard Accoyer.
L'amendement défendu par le député PS Jean-Louis Touraine, qui avait recueilli 122 signatures dans les rangs socialistes, a été rejeté grâce aux voix de l'UMP, dont la frange conservatrice s'est fortement mobilisée sur ce sujet. « Environ les deux tiers des députés de gauche étaient favorables à notre amendement, assurait M. Touraine à l'issue du vote. Les députés conservateurs ont refusé cette avancée, mais celle-ci est inéluctable. »
Fin janvier, la proposition de loi de la députée EELV Véronique Massonneau visant à légaliser l'euthanasie avait déjà été rejetée, après n'avoir recueilli que les seules voix des écologistes, des radicaux de gauche et de quelques élus socialistes.

Une première étape ?

 

La ministre de la santé Marisol Touraine, qui avait défendu en 2009, aux côtés de Manuel Valls une proposition de loi en faveur d'une aide active à mourir, a appelé à ne pas « brusquer la société française sur cette question ». La proposition de loi Claeys-Leonetti est « une avancée significative, majeure peut-être », a-t-elle fait valoir pour expliquer son soutien au texte. « Aujourd'hui, nous faisons évoluer le droit. Peut-être d'autres étapes viendront-elles ensuite ? »
En présentant la future loi comme une « étape », tout comme l'avait déjà fait Manuel Valls la veille, Mme Touraine a suscité l'« inquiétude » d'une partie de la droite. « Je ne considère pas qu'il y a une évolution inéluctable vers l'euthanasie ou le suicide assisté », a ainsi estimé Jean Leonetti, dont l'actuelle loi sur la fin de vie, votée en 2005, porte le nom. Le collectif pro-vie Soulager mais pas tuer a jugé que le terme employé par la ministre de la santé était « révélateur de l'ambiguïté de la posture gouvernementale » et a annoncé qu'il attendait de voir la suite des débats pour dire s'il appelait à une manifestation nationale sur ce sujet le 12 avril.

François Beguin, Le Monde, 11/03/2015.

Fin de vie : les quatre points qui font débat

L’examen à l’Assemblée, mardi 10 et mercredi 11 mars, de la proposition de loi sur la fin de vie des députés Alain Claeys (PS, Vienne) et Jean Leonetti (UMP, Alpes-Maritimes) devrait avoir lieu dans un climat un peu moins apaisé et consensuel que ne l’avait sans doute espéré le président de la République. Après avoir beaucoup consulté sur cette question depuis son élection il y a bientôt trois ans, c’est « dans un esprit de rassemblement » et dans un souci d’apaisement que François Hollande avait demandé aux deux parlementaires d’élaborer ce qui doit être la deuxième grande réforme sociétale de son quinquennat, après le mariage pour tous.


La proposition de loi, qui n’autorise ni euthanasie ni suicide assisté mais instaure un droit à une sédation « profonde et continue » jusqu’au décès pour les malades en phase terminale, ainsi que des directives anticipées contraignantes, est loin de faire l’unanimité.
 

La sédation « profonde et ­continue » peut-elle provoquer la mort ?

 

Cette question est la plus débattue. Tugdual Derville, le porte-parole d’Alliance Vita et de Soulager mais pas tuer, parle d’une « salade empoisonnée » car le texte mélangerait les « bonnes » et les « mauvaises » sédations, celles qui provoqueraient la mort. « Il y a une différence fondamentale entre sédation profonde et continue jusqu’au décès et euthanasie, juge pour sa part le professeur Régis Aubry, chef du service de soins palliatifs du CHU de Besançon et président de l’Observatoire national de la fin de vie. Dans le cadre actuel, validé par la Haute Autorité de santé en 2010, la sédation profonde et continue induit une altération de la vigilance et de la conscience dans le but d’apaiser les souffrances, tout en permettant au médecin de continuer à évaluer l’état de son patient. Mais cela n’accélère probablement pas la survenue du décès. » Un mésusage du Midazolam, principal produit utilisé en sédation, pourrait entraîner la mort, mais ce n’est pas un médicament classique de l’euthanasie, estime le médecin.

L’arrêt de la nutrition et de l’hydratation artificielles est-il source de souffrance et accélère-t-il le décès ?

 

La proposition de loi prévoit que la sédation sera obligatoirement associée à l’arrêt de tout traitement de maintien artificiel en vie : médicaments à visée thérapeutique (antibiotiques, anticoagulants…), techniques invasives de réanimation, mais également traitements de survie comme la nutrition et l’hydratation artificielles. La question de ces derniers est particulièrement sensible. « Si la sédation profonde dure cinq jours, la déshydratation se voit sur le visage. Il y a des proches qui vont être choqués par ce qui se passe. Ce sont des jours abominables », assure un élu PS, favorable à une aide active à mourir.
« Les patients ne meurent pas de faim et de soif comme le prétendent certains, mais cela entraîne une déshydratation et une dénutrition. Faute d’études scientifiques, on ne sait pas très bien quel est le degré de souffrance induit », précise Régis Aubry. Un débat que Jean Leonetti assure ne pas comprendre. « Après une anesthésie générale, quelqu’un a-t-il le souvenir d’avoir eu faim ou soif ? », demande-t-il.

Faut-il instaurer une clause de conscience ?

 Comme elle le fait déjà pour les interruptions volontaires de grossesse, la loi doit-elle spécifiquement autoriser les médecins à ne pas pratiquer une sédation « profonde et continue » jusqu’à la mort si cela devait heurter leurs convictions ? Le député PS du Val-d’Oise Gérard Sebaoun, favorable à la mise en place d’une aide médicalisée active à mourir, a soumis un amendement en ce sens lors de l’examen de la proposition de loi en commission le 17 février.
Sa démarche s’est heurtée à un refus quasi-unanime. « Introduire la clause dénaturerait le texte et laisserait à penser que le texte a une visée euthanasique », a estimé le député UMP de l’Isère Jean-Pierre Barbier. « Grâce à l’équilibre trouvé du texte, une clause de conscience spécifique n’est pas nécessaire », assure le Conseil national de l’ordre des médecins. En effet, « hors le cas d’urgence et celui où il manquerait à ses devoirs d’humanité », le code de déontologie médicale et le code de santé publique prévoient déjà qu’un médecin a le droit de refuser des soins « pour des raisons professionnelles ou personnelles ».


Les directives anticipées seront-elles contraignantes ?

 Lorsqu’un patient n’est plus en état d’exprimer ses volontés, ses directives anticipées – des consignes écrites concernant sa fin de vie – sont aujourd’hui simplement « prises en compte » par le corps médical. Si la proposition de loi est adoptée, elles pourront s’imposer « pour toute décision d’investigation, d’intervention ou de traitement », sauf s’il y a « urgence vitale (…) pendant le temps nécessaire à une évaluation complète de la situation » ou si « les directives anticipées apparaissent manifestement inappropriées ». Pour « se délier de l’obligation de les respecter », le médecin devra alors « consulter un avis collégial », qui s’imposera.
« Mettre ces deux conditions, c’est tout autoriser », estime Jean-Luc Romero, le président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), pour qui « on va avoir des recours juridiques à ne plus en finir ». « La formulation“manifestement inappropriée” me paraît être une source de contentieux », jugeait également Frédérique Dreifuss-Netter, conseillère à la Cour de cassation, lors d’un colloque au Sénat le 19 février, « estimant dommage de se limiter à des directives de refus ».

Sandrine Cabut et François Béguin, Le Monde 09/03/2015.

Qu'est-ce que le tiers payant généralisé ?

Manuel Valls a reçu, jeudi 19 mars, les médecins mécontents du projet de loi sur la santé défendu par Marisol Touraine. Le premier ministre leur a proposé un « point d'étape après la première lecture à l'Assemblée nationale »,  car un article du texte en particulier continue d'inquiéter les professionnels de santé, qui ont manifesté le 15 mars : le tiers payant généralisé. La mesure a été votée dans la nuit du 18 au 19 mars en commission des affaires sociales. La ministre de la santé souhaite appliquer le tiers payant généralisé – qui existe déjà dans les pharmacies, les laboratoires de biologie et chez les infirmiers libéraux – à l'ensemble des patients d'ici à 2017. 

Le tiers payant généralisé doit permettre aux patients de ne plus avancer de frais lors des consultations.
Photo AFP Jean-Pierre Muller

 

1. Le tiers payant, c'est quoi ?

 

Les consultations chez le médecin sont payées par le patient. L'Assurance-maladie et sa mutuelle complémentaire – s'il en possède une – lui remboursent ensuite la totalité ou une partie des frais qu'il a avancés.
Le tiers payant est un système permettant de ne pas avancer ces frais. Soit le patient bénéficie du tiers payant partiel et il ne paye que la partie des honoraires qui n'est pas remboursée par l'Assurance-maladie : c'est ce qu'on appelle le ticket modérateur. Soit il dispose du tiers payant total et il n'a alors aucun frais à avancer ; c'est alors la Sécurité sociale qui paye directement le professionnel de santé.

2. Qui en bénéficie ?

 

Actuellement, le tiers payant s'applique principalement aux personnes bénéficiant de la couverture maladie universelle complémentaire, de l'aide médicale de l'Etat ou encore de l'aide pour une complémentaire santé. Les mineurs de plus de 15 ans qui consultent un médecin pour obtenir une contraception sont également concernés.

3. Que prévoit le projet de loi santé ?

 

La généralisation du tiers payant est une des mesures phares du projet de loi sur la santé défendu par Marisol Touraine. La ministre de la santé souhaite que les patients n'aient plus à avancer les frais de consultation chez le médecin d'ici à la fin de l'année 2017. L'Assurance-maladie et les complémentaires de santé paieront directement les honoraires aux médecins.
L'amendement voté cette nuit en commission des affaires sociales détaille la mise en place du tiers payant généralisé. C'est à la Caisse nationale d'assurance-maladie que reviendra la « mission générale de pilotage ». Ce sera à elle d'organiser le déploiement et l'application du tiers payant, en lien avec les mutuelles. L'article prévoit qu'une pénalité soit versée au professionnel de santé si le paiement excède un certain délai.
Les franchises et les forfaits seront payés directement par l'assuré via prélèvement bancaire par l'organisme d'assurance-maladie.
Lire aussi (édition abonnés) : Le casse-tête des franchises médicales

4. Pourquoi des médecins sont-ils contre ?

 

Les médecins sont inquiets de la mise en œuvre technique du tiers payant généralisé. Beaucoup craignent les lourdeurs administratives et une augmentation de la paperasse. Il existe au total une centaine de caisses d'assurance-maladie et de complémentaires. Une multiplicité d'interlocuteurs qui risque, selon eux, de ralentir les délais de paiement. De là découle une autre crainte, celle que les mutuelles puissent influencer leurs prescriptions.
Les libéraux critiquent en particulier le caractère obligatoire de la mesure, défendant un tiers payant social, spécifiquement accordé aux patients qui en ont le plus besoin. Marisol Touraine n'a pas encore précisé si les médecins qui refusent d'appliquer le tiers payant généralisé seront sanctionnés.
La loi santé, qui regroupe d'autres mesures comme la mise en vente des paquets de tabacs neutres, doit être débattue dans l'Hémicycle le 31 mars. 
Alice Fabre, Le Monde, 19/03/2015.

Les homosexuels pourraient bientôt avoir le droit de donner leur sang

Cette décision était très attendue par les associations de défense des droits des homosexuels. Au premier jour de l'examen du projet de loi santé en commission des affaires sociales, à l'Assemblée, mardi 17 mars, la ministre de la santé Marisol Touraine a annoncé que le questionnaire préalable au don du sang serait modifié.

Don du sang à Paris, en juillet 2012.
Photo AFP Anna Arevalo


Celui-ci exclut aujourd'hui les personnes homosexuelles de sexe masculin, en raison de la forte prévalence du VIH parmi cette population. « Il ne serait pas acceptable que l'orientation sexuelle soit perçue comme un critère d'exclusion », a fait valoir la ministre, qui a annoncé que l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), qu'elle avait saisi sur cette question, « pourrait être rendu dans les prochains jours ». « Il appartient aux experts d'évaluer la période d'exclusion du don », a ajouté la ministre.

Reste donc à fixer les critères exacts qui seront exigés : totale abstinence, ou absence de pratiques à risque (changements de partenaires, partenaires multiples), sur quelle durée, etc. Le Canada exige par exemple une période d'abstinence de cinq ans, la Grande-Bretagne d'un an.

Mesure de précaution

 

Les associations de défense des droits des homosexuels réclament la levée de l'interdit lié à l'orientation sexuelle de longue date, car elles considèrent cette exclusion comme une discrimination. La ministre de la santé a eu des positions fluctuantes sur ce sujet. En arrivant au pouvoir en juin 2012, elle avait affirmé vouloir revenir sur le critère de l'inclination sexuelle, avant de faire marche arrière — comme ses prédécesseurs — quelques mois plus tard. « Je ne peux lever l'interdiction que si on me donne une garantie absolue que cela n'apportera pas davantage de risques pour ceux qui seront transfusés », avait-elle déclaré en décembre 2012, avant de saisir le CCNE.
Pour les autorités sanitaires, l'exclusion des homosexuels du don du sang est une mesure de précaution. Le nombre de personnes contaminées par le VIH est 65 fois plus élevé parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes que parmi les hétérosexuels. Le nombre de nouvelles infections enregistrées chaque année dans cette population est 200 fois plus élevé.
Ce sont surtout ces nouvelles contaminations qui posent problème : les personnes qui viennent donner leur sang peuvent ignorer être porteuses du VIH. Et les contrôles ne sont pas infaillibles. Tout le sang donné est testé, mais le virus reste indétectable pendant une dizaine de jours. Le risque actuel de contamination de sang destiné à la transfusion lié à ce facteur (du fait d'homosexuels donnant leur sang sans mentionner leur orientation sexuelle) est estimé à un sur trois millions par l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Gaëlle Dupont et François Beguin, Le Monde, 18/03/2015.

Nouvelle alerte sur les prothèses mammaires

Les autorités sanitaires alertent sur une augmentation récente du nombre de cas d’une forme très rare de cancer du système lymphatique, chez des porteuses de prothèses mammaires. Un premier cas, mortel, de lymphome anaplasique à grandes cellules avait été recensé en 2011 chez une femme ayant reçu un implant de marque Poly Implant Prothèse (PIP). Un avis d’experts issu d’une réunion plénière organisée le 4 mars par l’Institut national du cancer (INCa) et dévoilé mardi 17 mars par Le Parisien indique que 17 nouveaux cas ont depuis été signalés à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), uniquement chez des porteuses d’implants mammaires.


Ces signalements, et les 173 cas recensés dans le monde dans une étude publiée en 2014, conduisent les experts français à proposer une nouvelle dénomination dans la classification des cancers de l’Organisation mondiale de la santé, pour tenir compte de cette pathologie émergente. Ils suggèrent de retenir la terminologie de « lymphome anaplasique à grandes cellules associé à un implant mammaire » (LAGC-AIM). « Il existe un lien clairement établi entre la survenue de cette pathologie et le port d’un implant mammaire », expliquent-ils dans leur rapport.
Ils ajoutent que « la fréquence de cette complication est cependant très faible » : l’avis souligne que l’évaluation des risques liés au port de prothèses « ne peut être que très approximative » : « une à deux femmes pour 10 000 porteuses d’implant(s) mammaire(s) pendant dix ans présenteraient un LAGC-AIM, sous réserve de la validité des hypothèses encore difficile à apprécier à ce stade », écrivent les experts.

Une prothèse mammaire PIP (photo d'illustration).
Photo AFP

Procès et instructions

 

Cette annonce repose la question, après le « scandale PIP », de la sûreté des implants mammaires, portés par 400 000 Françaises environ – à 83 % pour des raisons esthétiques. Révélée en 2010, l’affaire avait conduit la même année au retrait du marché des prothèses défectueuses et ouvert une série de procès et d’instructions judiciaires dont certaines sont toujours en cours. C’est lors du suivi sanitaire mis en place après cette contrefaçon que les cas de LAGC-AIM ont été recensés, dont 9 au cours de l’année écoulée.
Lors d’une conférence de presse, mardi 17 mars, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a cependant appelé les porteuses d’implants à ne pas « céder à une inquiétude excessive ». Conformément à l’avis d’experts, elle a rappelé qu’il n’est « pas recommandé aux femmes porteuses de prothèses mammaires de se les faire retirer ». Agnès Buzyn, présidente de l’INCa, a expliqué que le lymphome incriminé était « le plus souvent de très bon pronostic », rapporte l’AFP.


Dans la série des 18 cas français, les femmes avaient un âge moyen de 63 ans. Huit femmes portaient un implant à caractère esthétique et dix avaient bénéficié d’une reconstruction mammaire liée à un cancer du sein. Elles avaient porté au total 35 implants, dont 8 de marque inconnue. Selon Le Parisien, 14 des 18 femmes diagnostiquées portaient des prothèses Allergan. Le fabricant américain indique « collaborer étroitement avec l’ANSM et les autorités de santé dans l’analyse et la détermination de l’étiologie du LAGC- AIM ».
Un groupe d’experts ad hoc va être réuni avant la fin mars pour étudier l’imputabilité de certaines prothèses, et notamment le rôle de leur texture, indique-t-on à l’ANSM – ces textures sont réputées offrir un meilleur maintien en place que les implants lisses. L’ANSM annonce aussi le redémarrage d’une campagne d’inspection chez les fabricants, axée sur les modes de signalement d’effets indésirables.
Que doivent faire les porteuses de prothèses ? Le ministère de la santé a mis en ligne un document à leur intention. Celui-ci rappelle que, comme pour toutes les femmes, une palpation des seins par leur médecin ou par une sage-femme est recommandée tous les ans à partir de 25 ans et, à partir de 50 ans, une mammographie tous les deux ans. C’est l’apparition de symptômes (épanchement, augmentation de volume, douleur, inflammation, masse, ulcération, altération de l’état général), après consultation, qui peut conduire à une décision de retrait, les experts ne recommandant pas à ce stade aux femmes porteuses de prothèses mammaires de demander cette « explantation » de façon préventive.

Hervé Morin, Le Monde, 18/03/2015.

Les députés refusent, en commission, d'interdire les mannequins trop maigres

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a rejeté, mercredi 18 mars, un amendement au projet de loi santé interdisant sur les podiums et les pages de papier glacé, les mannequins dont l'indice de masse corporelle (IMC) est inférieur à 18. 


De nombreux députés, à gauche comme à droite, ont considéré qu'une telle interdiction, proposée par le rapporteur du projet de loi pour combattre la course à la minceur extrême et l'anorexie, le député PS Olivier Véran, introduirait une discrimination à l'embauche.
Mais le sujet pourra être de nouveau abordé, éventuellement sous une autre forme, lorsque les députés débattront en séance du projet de loi à compter de la fin mars, selon la députée PS Catherine Coutelle, qui l'avait co-signé.

Des mannequins défilent pour présenter la collection de prêt-à-porter automne-hiver 2012 du couturier Stefano Pilati pour Yves Saint Laurent, le 7 mars 2011 à Paris.
Photo AP François Mori

Impact social de la mode

 

Neurologue au CHU de Grenoble, M. Véran proposait de modifier le code du travail afin de contraindre les agences à attester pour chaque mannequin d'un certificat médical prouvant que son IMC est supérieur à une valeur donnée. Tout contrevenant se serait exposé à une peine de six mois d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende.
Mais plusieurs députés, par ailleurs médecins de profession, comme Bernard Accoyer (UMP, Haute-Savoie) et Gérard Bapt (PS, Haute-Garonne), ont fait part de leur désapprobation.
Un amendement de Catherine Coutelle, créant un délit d'incitation à l'anorexie, visant notamment les sites Internet, forums ou blogs « pro-ana » (raccourci de pro-anorexia) faisant la promotion de l'extrême maigreur et donnant des conseils pour y parvenir, a par ailleurs été retiré. « Nous allons le retravailler et le présenter dans l'hémicycle », a indiqué l'élue, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée.
En revanche, une autre disposition d'Olivier Véran et de Catherine Coutelle a été adoptée. Celle-ci stipule que « la politique de santé contribue à la prévention et au diagnostic précoce de l'anorexie mentale et des troubles des conduites alimentaires, notamment en luttant contre la valorisation de la minceur excessive ».
Entre 30 000 et 40 000 personnes, des adolescentes dans 90 % des cas, souffrent d'anorexie mentale, soulignent les auteurs de ces amendements. « L'impact social de cette image que véhicule la mode, où des femmes doivent être maigres à un niveau pathologique pour être belles et défiler, est très fort », estime le député de l'Isère.
La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait apporté son soutien à leur initiative.

Le Monde, 18/03/2015.

IVG : la suppression du délai de réflexion divise



« Avancée » pour les féministes, « grave » pour l'Eglise : la fin annoncée du délai de réflexion imposé aux femmes souhaitant une interruption volontaire de grossesse (IVG) a suscité vendredi 20 mars des réactions aux antipodes.


Isabelle Fride, du Planning familial de Paris, rappelle qu'il s'agit d'une mesure demandée depuis longtemps. « C'était un frein supplémentaire et un facteur de culpabilisation. La majorité des femmes ont déjà réfléchi quand elles consultent la première fois », a-t-elle fait valoir.
Actuellement, deux consultations médicales sont obligatoires avant une IVG, avec un délai de réflexion d'une semaine entre les deux. Celui-ci est réduit à quarante-huit heures en cas d'urgence. Les députés ont supprimé ce délai en amendant en commission le projet de loi santé dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 mars.

Même son de cloche du côté du collectif « Osez le féminisme ! ». Sa porte-parole, Claire Serre-Combe, a apporté un soutien complet à cette réforme, en abolissant un dispositif « infantilisant ».

Besoin de temps pour se rétracter ?

 

« Je ne savais pas que permettre aux femmes un minimum de recul était infantilisant », lui a rétorqué Mgr Guy de Kerimel, ancien président du groupe de travail sur l'avortement à la conférence des évêques de France.
« Vous avez sept jours pour vous rétracter quand vous achetez quelque chose à distance, onze pour signer un crédit : est-ce à dire que le petit être dans le ventre de sa mère est moins que cela ? » a ainsi plaidé l'évêque de Grenoble.
Un argument également développé par la députée Front national Marion Maréchal-Le Pen sur Twitter : "Quand on achète un micro-ondes sur internet on a 7 jours pour se rétracter. Mais pour avorter plus besoin."
« Comme si le degré de réflexion d'une femme qui prend la décision d'interrompre une grossesse était comparable à celui d'un consommateur qui revient sur un achat d'une cinquantaine d'euros ! » ont répliqué les Effrontées.

La clause de conscience

 

Si elles se réjouissent de l'abandon du délai de réflexion, les associations féministes regrettent le retrait d'un amendement sur la clause de conscience. Une députée avait proposé de supprimer cette dernière, qui permet aux médecins de refuser de pratiquer une IVG. Motif invoqué : elle est redondante avec celle s'appliquant à tout acte médical.
La ministre de la santé, Marisol Touraine, avait émis « un avis résolument défavorable » à cette proposition, jugeant qu'il ne fallait pas « ranimer de débat éminemment symbolique dans un contexte de tensions sur un certain nombre de sujets de société ».
Le sujet reviendra pourtant rapidement sur la table, lors de l'examen du projet de loi dans l'hémicycle, du 31 mars au 10 avril. Environ 210 000 interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées chaque année en France, un chiffre stable.

Le Monde, 20/03/2015.

Souhaits relatifs à la fin de vie : « En France il y a des obstacles psychologiques importants »

A partir du mardi 10 mars commence l’examen à l’Assemblée nationale d’une loi très discutée, portant sur le droit des malades en fin de vie. Ce texte, qui vient compléter la loi Leonetti de 2005, prévoit notamment de rendre les directives anticipées, dans lesquelles sont exprimés les souhaits concernant la fin de vie, opposables devant les tribunaux. Le sociologue Tanguy Châtel nous explique les enjeux de cette proposition.
Illustrations  : Elodie Bouedec,Le Monde.fr



Directives anticipées pour la fin de vie : que... par lemondefr

vendredi 13 mars 2015

Fin de vie: un débat passionnel

Le 10 mars 2015, les députés français doivent à nouveau se pencher sur l’épineuse question de la fin de vie. Il s’agit de préciser et renforcer la loi Leonetti de 2005... et de répondre à une des promesses de campagne de François Hollande. Retour sur ce sujet qui divise les Français comme les politiques. 


Retrouvez l'article complet avec des infographies sur le site internet du Figaro : http://www.lefigaro.fr/assets/fin-de-vie/index.html#chapo

mercredi 11 mars 2015

L’euthanasie au cœur d’un téléfilm


Quand un père atteint d’une maladie incurable décide d’en finir,c’est toute une famille qui est véritablement ébranlée.


Jean (Jean-Pierre Marielle) veut partir dignement et va bouleverser sa famille, particulièrement sa femme (Mylène Demongeot).
Jean (Jean-Pierre Marielle) veut partir dignement et va bouleverser
sa famille, particulièrement sa femme (Mylène Demongeot).-DENIS Laurent/FTV


Jean et Madeleine sont heureux depuis plus de 50 ans. Jean a construit son entreprise, pâtisseries et macarons, dont ses deux aînés, Elsa et Thomas ont repris les rênes. Le petit dernier, Julien le musicien, vivote entre un job chez un disquaire et ses rêves interrompus d’une carrière de violoncelliste. Mais lorsque Jean qui est atteint d’un cancer annonce au cours d’un repas familial qu’il a décidé d’arrêter son traitement et va se rendre en Suisse pour en finir, le monde s’écroule.
D’autant qu’Elsa comprend bientôt que sa mère a, elle aussi, décidé d’en finir ne supportant pas l’idée de survivre à Jean. Des roses en hiver aborde un thème difficile, celui de la fin de vie en cas de maladie incurable. Le téléfilm français ne traite naturellement pas le sujet comme le ferait le cinéma belge. On le sait, la loi belge reconnaît le droit à l’euthanasie dans certaines conditions. En France, le débat est toujours en cours.
Mais ce téléfilm élargit le sujet en montrant comment chaque membre de la famille réagit face à la décision du père. De vieilles rancœurs reviennent à la surface. Des conflits larvés s’enveniment. Elsa divorcée, mère de famille qui n’ose pas s’engager dans une nouvelle relation, n’accepte pas la décision de ses parents. Thomas paraît presque indifférent et ne songe qu’à sauver l’entreprise familiale oubliant au passage qu’il a, à ses côtés, une femme qui l’aime. Et Julien qui semble, lui, comprendre le choix de ses parents cache bien ses secrets…
Les thèmes abordés sont complexes et Des roses en hiver ne verse pas dans la simplification facile. Mais le film reste très lent, éternel défaut des productions télé françaises. On saluera cependant le casting quasi quatre étoiles avec, entre autres, Jean-Pierre Marielle, Mylène Demongeot ou encore Léa Drucker.

Ce mercredi 11 mars 2015 sur France 2, 20h50
Plus d'infos : http://www.france2.fr/emission/des-roses-en-hiver/diffusion-du-11-03-2015-20h50

mardi 10 mars 2015

Travail : les inégalités hommes-femmes en France

Si les inégalités entre les hommes et les femmes en France face à l’accès au travail se sont estompées, l’écart entre les salaires lui demeure. De même, les femmes se voient de plus en plus imposer des contrats à temps partiels.

 

Infographies disponibles via le lien suivant : http://www.humanite.fr/travail-les-inegalites-hommes-femmes-en-france-567726

A la télé - Le coma et ses mystères

Qu’est-ce que le coma ? Comment se réveille-t-on et avec quelles séquelles ? Témoignages de médecins et de patients à l’appui, ce documentaire sur le coma et ses mystères propose un voyage aux confins de la conscience humaine, aux frontières entre la vie et la mort. Marina Carrère d'Encausse et ses invités débattront ensuite du sujet en plateau. C'est ce soir mardi 10 mars sur France 5 dans l'émission Le Monde en face, à 20h40.


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Explorer le cerveau pour y déceler les signes de conscience. © Ligne de Front
« Moi, je n’ai pas de souvenirs, ni du jour, ni de la météo, ni de l’hôpital, de rien du tout. […] J’ai appris plus tard que le premier pronostic [des médecins] était une survie de vingt-quatre heures. » Comme Nicola, une traductrice américaine de 37 ans, chaque année des milliers de personnes à travers le monde sombrent dans le coma pour plusieurs jours, des mois, voire des années. Certaines se réveillent, d’autres pas. Avec des séquelles plus ou moins importantes. Mais qu’est-ce que cela signifie d’être dans le coma ? Ce film, qui suit plusieurs patients, leur famille et leurs soignants, montre, grâce à des exemples concrets, toute la complexité du cerveau humain et propose un formidable voyage aux confins de la conscience.
Selon le Dr Laurent Gergelé, médecin réanimateur au CHU de Saint-Etienne, « le coma, c’est l’absence d’interaction avec le monde extérieur, c’est-à-dire que le patient n’est plus capable d’intégrer les informations provenant du monde extérieur et de réagir à ces informations ». Cet état est dû le plus souvent à un arrêt cardiaque (entraînant un manque d’oxygénation du cerveau) ou à un traumatisme crânien. Quelle qu’en soit la cause, pour les médecins, l’objectif est toujours, comme l’explique le Dr Gergelé, « de ne pas aggraver les lésions neurologiques. Comme on ne sait pas réparer le cerveau, on essaye d’éviter que de nouvelles lésions se surajoutent. Il faut donc mettre le cerveau dans des conditions optimales pour qu’il souffre le moins possible ». David, 45 ans, hospitalisé inconscient à la suite d’une mauvaise chute, a ainsi été placé en coma artificiel après avoir été opéré d’urgence pour évacuer un important hématome. Alors que sa pression intracrânienne est trop élevée, les sédatifs permettent de diminuer la consommation en oxygène du cerveau, et donc le volume de sang qui monte vers la tête.


Au bout du tunnel, la vie


Deux semaines après son accident, David ouvre les yeux pour la première fois. Ses sourires et ses larmes sont les manifestations du retour à la conscience. Mais il lui reste un long chemin à parcourir. A son départ pour le centre de rééducation, un mois plus tard, il est encore confus, désorienté et ne se souvient pas de sa date de naissance. Comme Arnaud, un jeune élagueur tombé dans le coma à la suite d’une agression, ou Nicola, la traductrice renversée par une moto, il va devoir se battre de longs mois pour restructurer ses souvenirs, retrouver une perception globale de son corps, réapprendre les gestes les plus simples et récupérer le maximum d’autonomie. Pour d’autres personnes, la sortie du coma se révèle plus difficile. C’est le cas de Jill, une Luxembourgeoise de 27 ans touchée par une hémorragie cérébrale. Elle semble éveillée mais ne parle pas et n’interagit pas avec le monde extérieur. Les médecins s’interrogent sur son état. Pourra-t-elle revenir un jour à la conscience ?
© Ligne de Front



• Émission Le monde en face présentée par Marina Carrère d'Encausse, France 5, mardi 10 mars 2015, 20h40. Documentaire, durée 70’, réalisation Olivier Pinte, production Ligne de Front, avec la participation de France Télévisions, année 2014.

dimanche 8 mars 2015

8 mars: la misère est sexiste

Les femmes et les filles des pays les moins avancés sont les principales victimes de l’extrême pauvreté et de toutes ces facettes. Un rapport de l’ONG One dénonce la double peine qu’elles subissent : la misère aggrave les inégalités entre les sexes.

Retrouvez l'infographie qui présente les disparités entre les pays du monde concernant le taux de mortalité des femmes, l'accès des femmes aux études secondaires, l'éducation des femmes dans les pays les moins développés, l'écart du taux d'emploi entre hommes et femmes et l'accessibilité à un compte bancaire pour les femmes via le lien suivant : http://www.humanite.fr/8-mars-la-misere-est-sexiste-567725

AFP

Égalité femmes-hommes : les Françaises ne sont pas dupes

Quelques améliorations, mais sans plus… Les Français restent largement critiques face aux inégalités entre hommes et femmes. Instruites 
par l’expérience, ces dernières portent un jugement encore plus sombre sur la situation, notamment en matière d’emploi et de salaires.

 
Photo : Miguel Medina/AFP
Alors que l'égalité salariale est inscrite dans les textes depuis 1957, 
une femme doit travailler 59 jours de plus qu'un homme pour 
gagner autant. Photo : Miguel Medina/AFP
Chacun perçoit une lente amélioration générale. Mais on est encore loin, très loin du compte. Dans la foulée de nombreuses études publiées ces derniers jours à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, dimanche 8 mars, l’institut CSA a interrogé les Français sur la perception qu’ils avaient de ces inégalités femmes-hommes. Les résultats de ce sondage (1), que nous publions en exclusivité, n’invitent pas à l’optimisme béat. Et montrent avant tout que les personnes interrogées – à commencer par les femmes – restent largement insatisfaites de la situation actuelle. D’une manière générale, l’idée que l’égalité entre hommes et femmes a progressé depuis dix ans au sein de la société semble plutôt partagée. Mais pas dans tous les domaines. Ainsi, si les Français estiment que le partage des tâches ménagères s’est amélioré (65 %), tout comme l’accès aux fonctions politiques (63 %) – objet de plusieurs textes de loi ces dernières années –, ils sont beaucoup plus mitigés sur l’accès aux postes à responsabilité dans les entreprises et administrations (53 %) et sur l’accès au marché du travail (50 %). Quant au niveau de salaire, la proportion s’inverse. Une majorité (54 %) estime que la situation « n’a pas changé », voire s’est « détériorée ». Sentiment qui rejoint la plupart des études pointant régulièrement la persistance des inégalités à compétences et poste égaux.
Le ressenti des femmes, pris à part, montre une réalité plus sombre et, malheureusement, sûrement plus juste. Sur tous les thèmes, elles apparaissent beaucoup moins convaincues de ces évolutions positives. Premières concernées par les emplois partiels depuis 2008, elles sont une minorité à estimer que, depuis dix ans, la situation s’est améliorée pour l’accès à des postes à responsabilité (45 %) ou pour l’accès au marché du travail (41 %). Et pas moins de 66 % d’entre elles ne perçoivent aucun changement, si ce n’est un recul, sur la question des salaires…

Cet écart de perception ne surprend pas Fatima Benomar, porte-parole de l’association féministe des Effronté-e-s. Il y a quelques mois, elle a montré à son entourage cette fameuse vidéo américaine révélant le harcèlement de rue que subissent les femmes. « Tous les hommes tombaient des nues. Ils ne se rendaient pas compte de l’ampleur du problème. Les femmes sont beaucoup plus conscientes de ces phénomènes de sexisme parfois discrets. Beaucoup d’hommes, eux, ne reconnaissent que les discriminations évidentes, comme celles liées au niveau de salaire. » Sur ce point, la militante féministe n’est pas étonnée, non plus, de l’insatisfaction très forte des femmes concernant leur différence de salaire par rapport à celui des hommes. « L’écart s’est réduit pendant une période, mais cela ne bouge plus depuis vingt ans. À poste et compétences égaux, les femmes gagnent environ 10 % de moins. Mais, d’une manière générale, elles touchent, en moyenne, 27 % de revenus en moins qu’un homme, compte tenu qu’elles sont plus souvent concernées par les temps partiels et des évolutions de carrière plus lente. »

Le mécontentement grandissant des Françaises face à cette stagnation des différences de salaire s’exprime clairement dans le sondage. Si l’on compare les résultats de cette enquête à celle menée en 2005 (graphique ci-dessus), on s’aperçoit que le ressentiment des femmes face à ces inégalités s’est profondément accentué. En l’espace de dix ans, le sentiment que leur accès à des postes à responsabilité était satisfaisant a reculé de 13 points (36 % à 23 %) et le niveau de salaire de 7 points (passant de 23 % à 16 %). « Ce sont clairement deux points de crispation qui se sont intensifiés ces dernières années, relève Julie Gaillot, à la fois de par la situation dégradée du marché du travail mais également grâce au sentiment que c’est devenu de plus en plus 
inacceptable… »
(1) Sondage réalisé
du lundi 2 au mercredi 4 mars 2015, 
auprès de 1 010 personnes âgées de 18 ans et plus,
selon la méthode des quotas.
 
Laurent Mouloud, L'Humanité, 06/03/2015.

Fin de vie : la proposition de loi mécontente de tous côtés

Les pro comme les anti-euthanasie rejettent le texte qui sera débattu à partir de mardi à l'Assemblée. 

La proposition de loi PS-UMP sur la fin de vie pour dépasser l'actuelle loi Leonetti se voulait la plus consensuelle possible mais attire au final les foudres des militants favorables à l'euthanasie comme des activistes opposés à toute forme de "suicide assisté".
Mécontents pour des raisons diamétralement opposés, les pro et les anti-euthanasie se retrouveront mardi proches les uns des autres, près de l'Assemblée nationale pour protester contre l'examen d'un texte porté par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP) et dont la principale nouveauté réside en l'instauration d'un droit à une "sédation profonde et continue".
"Cette proposition de loi est inutile et dangereuse" tranche le porte-parole du collectif anti-euthanasie Soulager mais pas tuer, Tugdual Derville, également responsable de l'association "pro-life" Alliance Vita.


Une euthanasie déguisée ?

 

"Nous sommes mobilisés et prêts à mobiliser davantage" si le texte prend une tournure "plus explicitement" favorable à l'euthanasie, prévient Tugdual Derville, également porte-parole de l'organisation anti-mariage gay La manif pour tous.
Soulager mais pas tuer estime que le fait d'introduire un droit à une "sédation profonde et continue" jusqu'à leur décès pour des personnes en fin de vie créera une "confusion" et apparaîtra comme une euthanasie déguisée.
Pour l'association anti-euthanasie une sédation continue jusqu'au décès "risque de devenir un moyen expéditif pour étouffer à bon compte les plaintes au lieu d'aider les personnes qui ont besoin d'écoute, de relations et d'accompagnement".


Pas suffisamment démarquée de la loi actuelle

 

De l'autre côté du spectre, le mécontentement est tout aussi palpable, pour des raisons inverses.
Le texte ne se démarque pas suffisamment de l'actuelle loi Leonetti et ne va pas suffisamment loin sur le chemin de l'euthanasie, jugent les partisans de l'euthanasie.
L'association ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité) qui revendique près de 60.000 membres, concentre ses critiques sur ce même futur droit de "sédation profonde et continue".

Il s'agit d'une notion "hypocrite" qui peut conduire à faire mourir dans des "souffrances incroyables" lorsque la sédation s'accompagne de l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation qui sont considérés comme des traitements.
"Le médecin débranche, arrête l'alimentation, l'hydratation et assomme avec des médicaments. Cela peut être très bien pour certains mais très violent pour d'autres" explique le président de l'ADMD, l'élu régional d'Île-de-France apparenté socialiste Jean-Luc Romero.


"Hypocrisie" du projet

 

"Les anti-euthanasie n'ont pas tort, oui c'est une forme d'euthanasie qui peut être violente, on débranche et on meurt à petit feu", estime-t-il, critiquant "l'hypocrisie" du projet.
L'euthanasie désigne l'acte délibéré d'un médecin voire d'un tiers "qui provoque la mort d'un malade incurable pour abréger ses souffrances ou son agonie" (définition Larousse).
Le terme euthanasie n'a jamais été employé dans la proposition Claeys-Leonetti et ce vocable a toujours été soigneusement évité par François Hollande à l'origine de l'initiative.
Le chef de l'État avait promis durant la campagne présidentielle une nouvelle loi pour dépasser la loi Leonetti.
Cette loi interdit depuis 2005 l'acharnement thérapeutique, autorise l'arrêt des traitements lorsqu'ils sont jugés "disproportionnés" et admet l'administration de substances anti-douleur apaisantes (des "sédatifs") à des doses qui peuvent avoir comme "effet secondaire d'abréger" la vie.


Promesse de François Hollande

 

François Hollande avait promis de mettre en place "dans des conditions précises et strictes" une "assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité"
Déçu par le texte de compromis élaboré par les deux députés, l'espoir de l'ADMD est aujourd'hui de voir prospérer l'initiative de 85 députés socialistes, devenus déjà 120, en faveur d'une "aide médicalisée active" pour une fin de vie "dans la dignité", qui s'apparenterait à de l'euthanasie véritable.
"On espère que cet amendement sera le plus près possible de la législation belge, néerlandaise ou luxembourgeoise", les trois pays qui en Europe ont autorisé l'euthanasie, commente Jean-Luc Romero.
Les anti-euthanasie promettent au contraire de sonner la "mobilisation nationale" sur cet amendement, apparu lors de l'examen du texte en commission et qui a été retravaillé pour l'hémicycle.

Le Nouvel Observateur, 07/03/2015.

Droits des femmes : 20 semaines de congé maternité ? Ce serait une grande avancée

En cette journée internationale des droits des femmes, plusieurs eurodéputés Verts veulent alerter sur la menace des congés maternités. Une directive l'allongeant à 20 semaines (contre 16 en France actuellement), est bloquée depuis quatre ans après avoir été adoptée par le Parlement européen. Celle-ci est pourtant essentielle, défend notamment Karima Delli.

La directive sur les travailleuses enceintes plus connue sous le nom de "directive congé maternité", a été adoptée à une large majorité par le Parlement européen en octobre 2010. Après quatre ans, cette directive reste bloquée au Conseil de l'Union européenne à la suite de l'opposition de certains États membres. La Commission européenne a quant à elle fait savoir qu'elle retirerait la proposition de directive si aucun accord n'était obtenu d'ici juin.

Cette décision représenterait un véritable bond en arrière pour le droit des femmes et l'égalité des genres en Europe.

Illustration d'une femme enceinte (R.BEN-ARI/CHAMELEO/SIPA)

Un manque de respect pour le Parlement européen

Après deux ans de discussions sur ce texte, le Parlement européen avait finalement réussi à trouver un accord en adoptant une proposition plus ambitieuse que celle proposée initialement par la Commission. Il voulait, entre autres, étendre le congé maternité entièrement payé de 14 à 20 semaines, y compris pour les mères adoptives ; et incluait également un congé paternité payé d'une durée minimale de deux semaines.

Aujourd'hui, la menace du retrait de cette directive est un véritable manque de respect pour le travail du Parlement européen.

Elle montre que la Commission a cédé aux demandes pressantes des lobbies au détriment des législations européennes relatives à l'égalité femme/homme, à la santé, la sécurité et aux conditions de travail, qui visent justement à garantir des standards sociaux élevés en Europe.

Renforcer les droits des femmes pendant leur grossesse

En 2015, les femmes continuent de gagner en moyenne 16,4% de moins que les hommes dans l'UE. Beaucoup d'entre elles ne touchent simplement pas de retraite tandis que celles qui en bénéficient perçoivent en moyenne 39% de moins que leurs homologues masculins.

Or, si l'Europe est incapable de garantir un revenu décent pour les femmes durant leur congé maternité, elle aggrave de ce fait les inégalités de salaires existantes et entraîne également de sérieuses conséquences dans le calcul de leur retraite. En d'autres termes, avoir des enfants pénalise financièrement les femmes depuis leur grossesse et jusqu'à leur retraite.

Bien que les États membres aient tous des lois protégeant les femmes enceintes, celles-ci sont toujours discriminées sur leur lieu de travail le temps de leur grossesse, mais pas seulement.

Il arrive encore trop fréquemment que des femmes soient licenciées parce qu'elles sont enceintes, même si cela est interdit par la loi. C'est pourquoi l'Union européenne a besoin d'une législation commune qui protège et renforce les droits des femmes durant leur grossesse et après la naissance de leur enfant. Il est scandaleux qu'aujourd'hui toutes les européennes ne bénéficient pas d'un système de protection sociale avancé.

À nous de les aider à concilier travail et statut de mère

Un des arguments principalement utilisés par certains États membres pour bloquer la directive consiste à dire que plus de 14 semaines de congé maternité nuiraient considérablement à la position des femmes sur le marché du travail et imposeraient une charge financière que les entreprises ne peuvent assumer en période de crise économique.

On est pourtant loin de la réalité. Si l'on regarde les pays scandinaves, on s'aperçoit que plus le système est généreux avec les femmes, plus il est facile pour elles de concilier vie professionnelle et statut de mère.

La levée de boucliers de la part d'organisations patronales et de certains États membres concernant les coûts énormes qu'engendrerait la directive est également mise à mal par l'étude d'impact réalisée sur ce sujet. Ainsi, cette étude estime qu'une augmentation de la participation des femmes de 1,4% sur le marché du travail suffirait à couvrir la totalité de ces coûts.

Le congé paternité est vital pour l'égalité des genres

Un autre point complexe de la discussion concerne le congé paternité. Bien que 19 des 28 États membres aient déjà introduit un congé paternité dans leur législation nationale, le Conseil semble loin de l'accepter à l'échelon européen.

Un congé paternité digne de ce nom représente pourtant une mesure vitale pour l'égalité des genres. Si nous souhaitons voir plus de femmes sur le marché du travail, il est essentiel que les hommes consacrent plus de temps aux activités familiales et à leurs enfants.

Un congé maternité tel que voulu par les parlementaires européens représenterait un réel progrès dans la protection des mères travailleuses en termes d'égalité des genres et de soutenabilité du marché du travail.

Les intérêts économiques ne doivent en aucun cas primer sur la protection des Européennes et des Européens. Il est de notre responsabilité à toutes et tous de maintenir la pression et d'élever notre voix pour dire à la Commission européenne et surtout aux États récalcitrants qu'il n'y a pas d'autre option que de laisser la directive congé maternité sur la table.  

Tribune cosignée par :
- Karima Delli (EELV, France)
- Ernest Urtasun (Espagne)
- Jordi Sebastia (Espagne)
- Terry Reintke (Allemagne)
- Monika Varna (Autriche)

 Rozenn Le Carboulec, Le Nouvel Observateur, 08/03/2015.