vendredi 30 octobre 2020

Prévenir les pandémies plutôt que les guérir serait cent fois moins coûteux

De plus en plus de nouvelles maladies infectieuses émergent, principalement à cause de la destruction des écosystèmes. Prévenir leur apparition serait la seule solution durable, selon un nouveau rapport international.

« Dans les décennies à venir, les pandémies vont être plus nombreuses, plus meurtrières, se propageront plus rapidement et feront plus de dégâts à l’économie mondiale ; à moins qu’il n’y ait un changement radical dans l’approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses. » Voici l’alerte lancée par Peter Daszak, chercheur en zoologie et coauteur d’un rapport sur les pandémies publiées le jeudi 29 octobre par la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).

Ce groupe d’experts a réuni en début d’année vingt-deux scientifiques internationaux pour répondre à deux questions : comment les pandémies émergent-elles ? Et peut-on les prévenir ? « Habituellement ce type de rapport prend plusieurs années, explique Anne Larigauderie, secrétaire exécutive de l’IPBES. Nous l’avons sorti très rapidement car il était nécessaire d’avoir à disposition une évaluation du savoir scientifique sur le lien entre pandémies et biodiversité. »

Les auteurs ont analysé et synthétisé environ 700 références scientifiques. « On a beaucoup d’informations sur les pandémies d’un point de vue social, médical, explique Peter Daszak. Et on en a également beaucoup sur la perte de biodiversité, il était important de relier les deux pour répondre à la question : pourquoi les pandémies se produisent-elles ? »

mercredi 28 octobre 2020

Allongement du congé paternité, « forfait urgences » de 18 euros à l’hôpital… Ce que contient le budget de la Sécu

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 a été adopté, mardi, en première lecture à l’Assemblée nationale.


Au centre hospitalier intercommunal André-Grégoire, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), le 13 octobre 2020. 

Percuté par la crise sanitaire, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 a été adopté, mardi 27 octobre, en première lecture à l’Assemblée nationale, par 326 voix pour, 204 contre et quatre abstentions. Le texte poursuivra ensuite son parcours parlementaire, à partir du 9 novembre, au Sénat.

  • Une rallonge pour les hôpitaux

Sans surprise, les dépenses de santé ont explosé en raison de l’épidémie de Covid-19, ce que traduit le PLFSS. Près de 15 milliards d’euros (masques, tests, primes…) avaient initialement été budgétés dans le texte, mais l’exécutif a fini par annoncer une rallonge de 2,4 milliards d’euros pour aider les établissements de santé à affronter la nouvelle vague.

Pris dans un redoutable effet ciseaux, entre des dépenses qui se sont envolées et des recettes qui se sont effondrées, les comptes de la Sécurité sociale ont plongé. Son déficit devrait désormais atteindre 46,6 milliards d’euros cette année – du jamais-vu –, avant de se replier à 28 milliards d’euros en 2021, soit le précédent record atteint il y a dix ans, deux ans après la crise économique.

lundi 26 octobre 2020

Le télétravail, remède à l'éparpillement

Si le télétravail permet de travailler avec calme et concentration, il oblige aussi à s’imposer des limites, dont la première est d’apprendre à se déconnecter.


On accole souvent le télétravail à la figure exclusive du travailleur à domicile renvoyant historiquement à celle de la couturière qui travaille chez elle et articule tâches professionnelles, domestiques et familiales. Avec la diffusion des technologiques numériques, le télétravail renvoie aujourd’hui à des situations variées ; certes, le télétravailleur à domicile, de façon exclusive ou en partie mais aussi les travailleurs nomades, ces « sans bureau fixe », comme ils sont familièrement nommés (ceux dont l’activité nécessite de nombreux déplacements) ; le travail en télécentre ou espaces de coworking, ces « tiers-lieu » dans lesquels peuvent se rendre les salariés et professions libérales. Et puis le travail « en débordement », ces microtâches (rédaction d’un compte rendu de réunion, envoi d’un rapport par courriel, appels téléphoniques…) réalisées depuis son domicile mais aussi dans un train, un avion ou une chambre d’hôtel. Et le temps « au » travail n’est plus qu’une composante du « temps de travail ».

De nouvelles formes de sociabilités


L’informatique « ubiquitaire » qui est partie prenante de nos vies (tous nos terminaux mobiles : portables – téléphone, ordinateur, tablette – connectés à Internet par un accès sans fil) nous permet d’être là (physiquement) et ailleurs (virtuellement, en étant connecté) ; elle facilite les pratiques de travail « à distance » et en diversifie les modes, et permet d’être potentiellement joignable n’importe où et n’importe quand. L’espace devient dès lors moins discontinu d’autant que les interactions à distance sont désormais facilitées par le développement d’une sociabilité propre à ces outils : « outillée » par les plateformes de réseaux sociaux, l’usage de chats ou d’émoticones avec même quelques codes spécifiques dont certaines communautés de travail peuvent se doter pour pallier l’absence d’émotion que véhicule l’intonation d’une voix ou des mimiques du visage…

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Source : Sciences-humaines.fr
Article intégral en ligne : https://www.scienceshumaines.com