jeudi 30 août 2018

L’Europe enregistre un nombre record de cas de rougeole

Au cours des 6 premiers mois de 2018, plus de 41.000 enfants et adultes en Europe ont contracté la rougeole. C’est deux fois plus que pour l’ensemble de 2017. Un triste record dû au recul de la vaccination.



Une grave épidémie de rougeole sévit actuellement en Europe. En moins de six mois, plus de 41.000 enfants et adultes ont contracté cette maladie virale et 37 en sont morts, s’alarme le bureau européen de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et il y a de quoi s’inquiéter: le nombre de cas n’a jamais été aussi élevé ces dix dernières années. L’an dernier, quelque 24.000 personnes ont été infectées par ce virus et en 2016 à peine 5.300 cas ont été recensés. La recrudescence de cette maladie infantile est la conséquence d’une couverture vaccinale insuffisante.
 
Avec plus de 23.000 cas de rougeole, l’Ukraine est le pays le plus durement touché par cette flambée de grande envergure. Viennent ensuite, la Serbie, la Russie, l’Italie, la Géorgie, la Grèce, la Roumanie mais aussi la France. D’après les dernières données de Santé Publique France, 2741 cas ont été déclarés et 3 décès sont à déplorer dans notre pays au 29 juillet dernier. Près de 90% des départements métropolitains et d’Outre-mer ont recensé des malades de la rougeole. La Bretagne et Provence-Alpes-Côte d’Azur sont les deux dernières régions à rapporter des foyers actifs.

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Source : Le Figaro.fr, 29/08/2018.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr/article/l-europe-enregistre-un-nombre-record-de-cas-de-rougeole/

mardi 28 août 2018

Loi Asile et immigration : les principales mesures

Les députés ont voté la loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie le 1er août 2018. La philosophie du texte s’articule autour de la volonté de réduire le temps d’instruction des demandes d’asile à six mois. La répartition territoriale des étrangers est organisée et le contrôle de la situation administrative des personnes hébergées, prévue par la circulaire Collomb, est pérennisé. Le délit de solidarité est adapté à la reconnaissance du principe de fraternité par le Conseil constitutionnel en juillet. Une proposition de loi sur les mineurs enfermés devrait être présentée d’ici à la fin de l’année. La promulgation de la loi est suspendue à l’avis du Conseil constitutionnel sur le texte.


Le gouvernement jugeait la loi actuelle relative au droit des étrangers, entrée en vigueur le 1er novembre 2016, insuffisante pour faire face aux arrivées. Aucune évaluation n’a pourtant été menée et son application n’est même pas encore totale.
Dans ce contexte, il a présenté un nouveau texte en février 2018 qui a ouvert six mois de tension et de controverses. Les débats se sont achevés, le 1er août, par l’adoption d’une version proche de celle votée le 22 avril (100 voix pour, 25 contre et 11 abstentions).
La loi pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie met ainsi fin au parcours mouvementé d’un texte contesté jusque dans les rangs de la majorité. Huit de ses députés se sont abstenus. En voici les principales nouvelles mesures.

Durée de détention

La durée de rétention est multipliée par deux pour être portée à une durée maximale de 90 jours avec un plancher fixé à 45 jours (art. 29).
Désormais, les personnes étrangères, à qui il sera refusé de rester en France, pourront ainsi être détenues dans un centre collectif fermé, sous surveillance et sans droit de sortie, jusqu’à trois mois le temps d’organiser leur départ.

Enfermement des enfants

Malgré six condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme pour « traitements inhumains et dégradants » et les recommandations du Défenseur des droits et de la Contrôleuse générale des lieux de privation et de liberté, les enfants étrangers pourront toujours être détenus en zone d’attente lors de leur entrée en France, seuls ou accompagnés de leurs parents. Ils pourront aussi être détenus dans les centres de rétention avec leurs parents lorsque ces derniers n’ont plus le droit de séjourner en France (art. 28).
Un groupe de travail dans la majorité devrait être installé en vue du dépôt, d’ici à la fin de l’année, d’une proposition de loi pour traiter cette question.

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Source : La Gazette Santé Social, 28/08/2018.
Article intégral en ligne : http://www.gazette-sante-social.fr/47994/loi-asile-et-immigration-les-principales-mesures

samedi 25 août 2018

Aux États-Unis, les opioïdes tuent plus que les armes à feu

Près de 64.000 personnes ont fait une overdose en 2016 après avoir consommé des doses excessives de ces médicaments, obtenus pour la majorité sur prescription.

 
Les overdoses par opioïdes font plus de victimes que les accidents de la route ou les armes à feu aux États-Unis. En 2016, près de 64. 000 personnes ont perdu la vie après avoir consommé des doses excessives d’opioïdes obtenus pour la majorité sur prescription, soit 175 morts par jour. «Aucune région des États-Unis n’est épargnée par cette épidémie. Nous avons tous un proche, un membre de la famille, un être aimé détruit par les opioïdes», s’est émue Anne Schuchat, directrice des Centres de prévention et de contrôle des maladies (CDC), en mars dernier en annonçant ce nouveau bilan dramatique en constante augmentation.

 

vendredi 24 août 2018

L’alcool associé à 2,8 millions de morts par an dans le monde

L’analyse de centaines d’études confirme qu’il n’y a pas de consommation sans risque et que l’alcool est la première cause de décès des 15 à 49 ans.


Les risques pour la santé liés à l’alcool sont modérés pour des consommations représentant l’équivalent de 20 à 30 centilitres de vin ou une canette de 37,5 cl de bière par jour, mais s’accroissent de manière importante pour des niveaux plus élevés.
Cette notion reçoit une confirmation de poids avec la parution, vendredi 24 août, dans The Lancet, d’un article émanant du réseau collaboratif international sur la charge mondiale des maladies, Global Burden of Disease. Cette vaste analyse de plusieurs centaines d’études montre que l’alcool est associé à 2,8 millions de morts chaque année dans le monde – un chiffre probablement en dessous de la réalité, estiment les auteurs eux-mêmes.
Les auteurs ont analysé près de 700 études dans le monde sur la fréquence de l’usage d’alcool entre 1990 et 2016. Il en ressort qu’une personne sur trois (32,5 %) dans le monde boit de l’alcool, soit 2,4 milliards d’individus (un quart des femmes et 39 % des hommes). En moyenne, les femmes consomment chaque jour 0,73 boisson alcoolisée et les hommes 1,7 boisson.
La palme du nombre de buveurs revient aux Danois (95,3 % des femmes et 97,1 % des hommes), la France se classant au sixième rang pour les hommes (avec un taux de 93,1 %) et au huitième pour les femmes (86,9 %). « Le taux de consommateurs est le plus élevé dans les pays occidentaux et particulièrement en Europe, le principal marché pour les alcooliers », remarque le professeur Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions.
Si, pour l’ensemble de la population mondiale, l’alcool représentait en 2016 le septième facteur de risque de décès prématuré et d’invalidité, il occupe la première position pour les 15 à 49 ans. Chez ces derniers, il est principalement associé à la tuberculose, aux accidents de la route et à l’automutilation, et 3,8 % des décès féminins et 12,2 % des décès masculins lui sont attribuables.

Pas de bénéfices à une consommation modérée d’alcool

Chez les 50 ans et plus, l’alcool est surtout lié aux cancers. Il est impliqué dans 27,1 % des décès féminins et 18,9 % des décès masculins. Pour cette population, dans les pays à revenu élevé, les cancers sont la pathologie la plus associée à l’alcool, tandis que dans ceux à revenu faible, cette place est occupée par la tuberculose, devant les cirrhoses et autres maladies hépatiques chroniques. Dans les pays à revenu intermédiaire, la maladie la plus fréquemment liée à l’usage d’alcool est l’accident vasculaire cérébral (AVC).
Bien que les auteurs aient « retrouvé quelques effets protecteurs vis-à-vis de l’infarctus du myocarde et le diabète chez les femmes, ces effets sont contrebalancés lorsque l’on prend en compte les risques globaux pour la santé ». Un constat qui bat en brèche l’argument des bénéfices d’une consommation modérée d’alcool. « Les courbes présentées dans l’étude montrent qu’avec six verres d’alcool par jour, le risque relatif pour l’ensemble des problèmes de santé s’accroît de 50 % et qu’il double avec neuf verres, souligne Michel Reynaud. Les alcooliers font leurs bénéfices avec les gros buveurs. En France, 50 % de l’alcool vendu est consommé par 8 % des Français. »
La consommation d’alcool est, pour l’instant, plus faible dans les pays moins développés, remarquent les auteurs, pour qui il importe dès à présent d’y prendre des mesures concrètes pour « prévenir l’augmentation potentielle de la consommation d’alcool dans le futur ». M. Reynaud rappelle la stratégie suivie par l’industrie du tabac, qui a déplacé vers les pays en développement ses nouveaux marchés.

 Source : Le Monde, 24/08/2018.

lundi 6 août 2018

Le projet de loi « avenir professionnel » définitivement adopté par le Parlement

Après plus de deux mois de débats et plus de 2 500 amendements examinés, le projet de loi controversé sur « la liberté de choisir son avenir professionnel » a été adopté.


Après plus de deux mois de débats et plus de 2 500 amendements examinés, le controversé projet de loi sur « la liberté de choisir son avenir professionnel » est désormais sur les rails. Le Parlement a définitivement adopté, mercredi 1er août, par un ultime vote de l’Assemblée nationale, ce que l’exécutif entend être l’acte II de la « rénovation du modèle social ».
Le texte a été adopté par 137 voix contre 30. La majorité LRM-Modem a voté pour, la droite et la gauche contre.
Un an après la réforme du code du travail par ordonnances qui a donné plus de souplesse aux entreprises, et au dernier jour de la session extraordinaire, la ministre du travail, Muriel Pénicaud, a défendu un texte d’« émancipation sociale », qui réforme la formation professionnelle, l’assurance-chômage et l’apprentissage « dans un monde en profonde mutation ».
Parmi les mesures phares : extension de l’allocation chômage, sous conditions, à certains démissionnaires, mue du compte personnel de formation (CPF), nouvelles règles pour l’apprentissage. Tour d’horizon des principales mesures.

Assurance-chômage

  • Démissionnaires : indemnisation, sous conditions, s’ils ont démissionné avec un projet de reconversion ou de création ou reprise d’entreprise. Il faudra en principe avoir travaillé cinq ans.
  • Indépendants : allocation forfaitaire (800 euros par mois pendant six mois) en cas de liquidation judiciaire et de départ dans le cadre d’un redressement judiciaire.
  • Précarité : le gouvernement pourra instaurer un bonus-malus sur les cotisations patronales, avec un taux « minoré ou majoré » selon le « nombre de fins de contrat » donnant lieu à une inscription à Pôle emploi. Le bonus-malus pourra tenir compte du « secteur d’activité de l’entreprise ».
  • Nouvelle assurance-chômage : négociation à la rentrée par les partenaires sociaux d’une nouvelle convention, avec la possible création d’une allocation-chômage de longue durée pour les demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits.
  • Indemnisation : règles négociées par les partenaires sociaux en respectant un « document de cadrage » gouvernemental fixant notamment une « trajectoire financière » et un « délai » de négociation.
  • Financement : suppression des cotisations salariales, compensées par des recettes fiscales. Les cotisations patronales subsistent.
  • Pendant dix-huit mois, à partir de juin 2019, à titre expérimental dans certaines régions, les demandeurs d’emploi devront, pour rester inscrits à Pôle emploi, renseigner chaque mois « l’état d’avancement de leur recherche d’emploi ».
  • L’offre raisonnable d’emploi, qu’un chômeur ne peut refuser qu’une fois, sera définie en concertation entre le demandeur d’emploi et son conseiller.

Formation professionnelle

  • Compte personnel de formation (CPF) alimenté non plus en heures mais en euros, dans des conditions fixées par décret. Le gouvernement a annoncé 500 euros par an (800 pour les salariés non qualifiés), dans la limite de 5 000 euros (8 000). Les salariés à mi-temps auront les mêmes droits que ceux à temps plein.
  • Elargissement de l’éventail de formations pouvant être suivies grâce au CPF et création d’un « service dématérialisé gratuit » pour accéder aux « informations sur les formations éligibles », s’inscrire et payer les formations.
  • Le CPF des travailleurs handicapés sera majoré (montant défini par décret).
  • Reconversions : suppression du congé individuel de formation (CIF), remplacé par un dispositif similaire intégré au CPF.
  • Mécanisme de certification des organismes de formation (critères de qualité définis par décret).
  • Les opérateurs paritaires collecteurs agréés (OPCA), rebaptisés « opérateurs de compétences », toujours gérés par les partenaires sociaux, ne collecteront plus les cotisations formation ; rôle qui sera assuré par l’Urssaf (conditions à venir dans une ordonnance).
  • « France compétences » : création d’une agence gérée par l’Etat, les régions et les partenaires sociaux fusionnant trois instances actuelles (Copanef, Cnefop et FPSPP), notamment chargée de réguler la qualité et le coût des formations.

jeudi 2 août 2018

Protection sociale : les inégalités aplaties

La France comme vous ne l’avez jamais vue ! Cet été, Alternatives Economiques vous propose un autre Tour de France, cartes à l’appui.


Notre système de protection sociale est certes onéreux, mais cet argent n’est pas jeté par les fenêtres. Sans les correctifs opérés par les aides sociales et les impôts, le fossé entre régions serait plus grand. Bien qu’imparfait, le modèle social a fait ses preuves pour réduire les inégalités et lutter contre la pauvreté.

1/ Une protection sociale efficace

Le rapport interdécile (D9/D1) est couramment utilisé pour mettre en évidence les inégalités. Il mesure le rapport entre le revenu le plus bas des 10 % les plus aisés et le revenu le plus haut des 10 % les plus modestes. Avant prestations sociales et impôts, il s’élève à 7,6 en Ile-de-France, 6,8 en Paca et 6,5 dans les Hauts-de-France. Après redistribution, il se réduit assez nettement, notamment là où les inégalités étaient les plus fortes.
Rapport interdécile du revenu déclaré aux impôts en 2014, par unité de consommation. Source : Insee