mardi 30 janvier 2018

Quand l’hôpital devient un « lieu de maltraitance » pour ses soignants

Un rapport rendu public le 8 janvier décrit de graves problèmes de souffrance au travail au CHU de Grenoble. Liée dans certains cas à des querelles parfois violentes entre médecins, cette souffrance est aussi provoquée par un management dicté par une « logique comptable et financière ».


Un climat très lourd semble régner depuis plusieurs mois au CHU de Grenoble. ZOOM
Un climat très lourd semble régner depuis plusieurs mois au CHU de Grenoble. / Albert Facelly/Divergence

C’était un jeune neurochirurgien pédiatrique de 36 ans qui, de l’avis général, était brillant et très investi dans son travail. Un « perfectionniste » qui, en novembre, s’est donné la mort sur son lieu de travail, au CHU de Grenoble. Un suicide qui, selon une lettre qu’il a laissée, aurait été lié à des motifs personnels.



Un climat très lourd semble régner depuis plusieurs mois au CHU de Grenoble.


Un climat très lourd semble régner depuis plusieurs mois
au CHU de Grenoble. / Albert Facelly/Divergence


« Il n’en reste pas moins que le choix du lieu a une signification », note un rapport rendu public lundi 8 janvier par le ministère de la santé. Selon ce rapport, cette mort brutale a « profondément traumatisé » les médecins et les équipes du CHU de Grenoble, où règne depuis plusieurs mois un climat très lourd, plusieurs médecins ayant dénoncé un harcèlement moral et de la souffrance au travail.

Des services « balkanisés »

C’est pour cette raison que la ministre Agnès Buzyn a chargé Edouard Couty, médiateur national en charge des hôpitaux, d’une mission. Au terme de ce travail, celui-ci livre un diagnostic sévère, décrivant des conflits aigus dans certains services entre des médecins en place depuis longtemps et de jeunes chefs de service venus de l’extérieur et ayant le titre de professeurs.

Le service de néphrologie est décrit comme « divisé », « balkanisé » et sans cohérence. Le service de réanimation est lui aussi en proie à des guerres intestines. « Il est clair que ce conflit rejaillit sur la prise en charge des malades et sur l’ensemble des professionnels du service, cadres et infirmiers notamment, au point de cliver les équipes et de générer de la souffrance au travail », note le rapport, tout en dénonçant une « communication de mauvaise qualité » entre le sommet et la base, qui « fait place à la rumeur dont l’effet est destructeur et délétère ».

Des conflits de pouvoir

Ce rapport n’a pas surpris le professeur Philippe Halimi, chef du service de radiologie à l’hôpital Pompidou à Paris. « Nous avions nous-même alerté sur ces souffrances graves à Grenoble, qu’on retrouve dans de nombreux hôpitaux en France où règne une maltraitance institutionnelle », assure ce médecin, qui préside l’association nationale Jean-Louis Megnien, du nom d’un cardiologue qui, fin 2015, s’est suicidé à Pompidou.
Ces situations peuvent être liées à des conflits de pouvoirs entre médecins. « Dans certains cas, cela peut être très violent. On reçoit des témoignages de gens qui se retrouvent sans bureau et sans patient car les secrétaires ont reçu pour consigne de ne plus leur en adresser », indique le docteur Nicole Smolski, présidente d’honneur de l’intersyndicat Action praticiens hôpital (APH) qui, le mois dernier, a créé un Observatoire de la souffrance à l’hôpital.

dimanche 28 janvier 2018

PMA, GPA, médecine prédictive... Quelles limites légales en matière de bioéthique ?

Les États généraux de la bioéthique ont débuté jeudi. Tour d'horizon des grands principes qui régissent aujourd'hui l'accès à l'assistance médicale à la procréation, la gestation pour autrui ou encore la médecine prédictive en France.

 
Les États généraux de la bioéthique ont débuté jeudi. Ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes, légalisation de la gestation pour autrui (GPA), manipulation du génome... Nombreux sont les sujets sensibles qui seront débattus dans les prochains mois à travers la France. Les travaux dureront jusqu'à l'été et les résultats devraient nourrir une nouvelle révision de la loi bioéthique présentée au Parlement à l'automne. Emmanuel Macron a déjà fait savoir qu'il était favorable à l'ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes mais s'est dit fermement opposé à toute légalisation de la GPA. Une position par ailleurs similaire à celle du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), dans un avis rendu le 28 juin 2017. En revanche, le gouvernement ne semble pas vouloir rouvrir de dossiers sur la fin de vie, dans la mesure où une loi a déjà été votée sur le sujet en février 2016. Pour poser les termes des débats qui s'annoncent, voici un tour d'horizon non exhaustif des principaux sujets en question et de leur cadre juridique actuel.

Photo : Jean-Paul Chassenet






PMA, GPA, médecine prédictive... Quelles limites légales en matière de bioéthique ?
PMA, GPA, médecine prédictive... Quelles limites légales en matière de bioéthique ?PMA, GPA, médecine prédictive... Quelles limites légales en matière de bioéthique ?PMA, GPA, médecine prédictive... Quelles limites légales en matière de bioéthique ?

Assistance médicale à la procréation (AMP)

«L'assistance médicale à la procréation» (AMP) est le terme employé par la loi pour évoquer la PMA. Elle est ouverte aux couples, mariés ou en concubinage, confrontés à une infertilité pathologique. Depuis la loi bioéthique de 2004, elle est aussi accessible à un couple lorsque l'un de ses deux membres est porteur d'une maladie sexuellement transmissible ou lorsqu'il existe un risque de transmettre une maladie héréditaire à l'enfant.
La loi pose actuellement trois conditions fondamentales pour recourir à l'AMP. Elle s'adresse à un couple formé d'un homme et d'une femme, vivants et en âge de procréer. «Ces conditions traduisent une volonté que l'enfant à naître bénéficie d'une filiation crédible, explique Jean-René Binet, professeur à la Faculté de droit de Rennes et auteur de Droit de la bioéthique, paru en décembre 2017*. La technique vient ici réparer un cas pathologique d'infertilité.»
Le débat actuel porte sur l'ouverture de cette technique aux femmes seules et aux couples de femmes. «Une telle évolution change radicalement la manière d'envisager l'AMP, poursuit le professeur Jean-René Binet. Elle ne serait plus réalisée pour des motifs médicaux mais pour pallier ce que certains appellent aujourd'hui une ‘infertilité sociale'. Par ailleurs, l'enfant ne pourrait pas se prévaloir d'une filiation crédible.»
Le débat pourrait aussi poser la question de l'accès aux origines des enfants nés d'AMP. L'histoire d'Arthur Kermalvezen a récemment rouvert le débat. Ce jeune homme, né d'une insémination artificielle avec donneur anonyme, a mené sa propre enquête grâce à un test génétique pour retrouver l'identité de son géniteur. «Dans sa révision de 2011, le législateur avait envisagé de permettre l'accès à certaines données non identifiantes du donneur (âge, catégorie socio-professionnelle, motif du don), voire à son identité s'il donnait son accord, et si l'enfant en faisait la demande à sa majorité. Mais ce texte a été abandonné en première lecture», détaille le professeur Jean-René Binet.

La GPA

Totalement interdite en France, la gestation pour autrui est une technique médicale qui permet de recourir à une «mère porteuse» à qui on fait une insémination à partir des gamètes du couple commanditaire, ou des gamètes de donneurs tierces, voire avec ses propres ovocytes et le sperme du commanditaire. Quelle que soit la situation, la mère porteuse est tenue contractuellement de remettre l'enfant aux commanditaires à la naissance. Enfin, un lien de filiation est établi entre cet enfant et les parents commanditaires.
Si la légalisation de cette pratique en France semble exclue à ce jour, celle de la filiation de l'enfant né d'une mère porteuse avec le couple commanditaire est brûlante d'actualité. La France est confrontée à des couples qui recourent à des mères porteuses recrutées à l'étranger et demandent l'établissement en droit français d'un lien de filiation avec l'enfant ainsi conçu.
La Cour de cassation a constamment refusé de faire produire le moindre effet juridique à ces conventions réalisées à l'étranger. Par la «circulaire Taubira» du 25 janvier 2013, la Chancellerie a toutefois décidé un revirement en donnant pour consigne de délivrer des certificats de nationalité française aux enfants nés de GPA à l'étranger, dès lors que ce lien de filiation avec un Français résultait d'un acte d'état civil étranger probant.

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Source : Le Figaro, 19/01/2018.
Article intégral en ligne : http://www.lefigaro.fr

vendredi 26 janvier 2018

L’espérance de vie des femmes en léger recul

L’écart entre les sexes se réduit, l’espérance de vie à la naissance atteignant 85,3 ans pour les femmes et 79,5 ans pour les hommes.


C’est un élément du bilan démographique annuel de l’Insee observé à la loupe : l’espérance de vie à la naissance atteint 85,3 ans pour les femmes et 79,5 ans pour les hommes en 2017. L’écart entre les sexes se réduit. L’espérance de vie des hommes s’est en effet remise à progresser depuis 2016 (79,3 ans), après un recul en 2015, à 79 ans. Elle est en très légère baisse pour les femmes, qui ne retrouvent pas le niveau atteint en 2014 et 2016 (85,4 ans). Elle avait chuté à 85,1 ans en 2015.

« On a l’impression d’un plafonnement », observe le géographe Laurent Chalard. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette relative stagnation. Une épidémie de grippe particulièrement meurtrière a sévi pendant l’hiver 2016-2017, qui a entraîné une forte augmentation du nombre de morts en janvier.


Comportements à risque


Or ce sont les conditions de mortalité de l’année qui sont prises en compte pour calculer l’espérance de vie. « Les progrès de la lutte contre la mort aux grands âges sont conditionnés par les épidémies », observe le démographe Laurent Toulemon.
D’autres causes expliquent l’évolution spécifique des femmes. « Elles ont adopté les comportements à risque masculins, le tabagisme en particulier », poursuit M. Chalard. Et décèdent donc davantage de cancers du poumon.
La France n’est cependant pas dans la situation des Etats-Unis, qui ont vu leur espérance de vie diminuer pour la deuxième année consécutive en 2017 – en raison notamment d’une épidémie d’overdose d’opioïdes. Les deux sexes sont concernés.

Source : Le Monde, 16/01/2018.

mercredi 24 janvier 2018

Espérance de vie: diminution des écarts entre hommes et femmes

L’espérance de vie est en augmentation en France et les chiffres progressent plus vite pour les hommes que pour les femmes.

Les Français vivent de plus en plus vieux. Mais dans quelles conditions? C’est ce que révèle le rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES). 

 

L’écart hommes-femmes diminue 

 

Le premier chiffre décrypté est l’espérance de vie à la naissance. Celui-ci estime le nombre d’années à vivre entre nos premiers cris et notre mort. Bonne nouvelle: nous vivons de plus en plus vieux car cet indicateur est en augmentation par rapport à 2015. Mais les deux sexes ne sont pas égaux en la matière. Cette augmentation de l’espérance de vie est en effet plus favorable aux hommes qui gagnent 2,2 ans entre 2006 et 2016. Ils rattrapent donc progressivement les femmes qui, elles, n’ont gagné que 1,2 an sur la même période. 

Les écarts diminuent, certes, mais restent bien présents. En 2016, les femmes vivent encore 6 années de plus que les hommes en moyenne. Elles peuvent donc espérer vivre jusqu’à 85,3 ans contre 79,3 ans pour la gent masculine. 

http://i.f1g.fr/media/eidos/680x382_crop/2018/01/17/XVMa59c4610-fbaf-11e7-b32a-91b1e9319fc4.jpg
En 2016, les femmes vivent encore 6 années de plus que les hommes en moyenne. lev dolgachov/Syda Productions - stock.adobe.com

Plus vieux mais pour quelle santé? 

 

Est-ce que ces années de vie supplémentaires sont associées à un bon état de santé? C’est à cette question que répond l’espérance de vie en bonne santé. Cet indicateur permet d’évaluer la qualité de ces années gagnées. Là aussi, les femmes sortent gagnantes. L’indice indique en effet 64,1 ans pour les femmes et 62,1 ans pour les hommes en 2016. Cependant, 80% des hommes déclarent n’avoir aucune incapacité fonctionnelle, qu’elles soient forte ou légère, durant leur période de vie en bonne santé, contre 75% des femmes. Ces chiffres restent stables depuis 10 ans.

(...)

Source : Le Figaro, 17/01/2018.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr

mardi 23 janvier 2018

Le travail de nuit favorise le cancer chez les femmes

Selon une analyse de 61 études sur 3,9 millions de personnes et plus de 100 000 patients, les infirmières de nuit sont particulièrement touchées, avec davantage de cancers de la peau, du sein et du système gastro-intestinal.

Le travail de nuit est lié à un risque accru de cancers du sein, gastro-intestinal et de la peau chez les femmes, selon l’analyse de plusieurs études publiée lundi 8 décembre dans Cancer Epidemiology, Biomarkers and Prevention, la revue de l’American Association for Cancer Research. Cette étude consiste en une analyse de 61 études couvrant 114 628 cas de cancer et 3,9 millions de participants en Amérique du Nord, en Europe, en Australie et en Asie.
Ces chercheurs, dont le cancérologue Xuelei Ma, de l’Université chinoise Sichuan à Chengdu, ont cherché à déterminer si le fait de travailler de nuit pendant de longues années pouvait accroître le risque de onze types de cancer chez les femmes. Une autre analyse a été effectuée sur les effets du travail de nuit pour six types de cancer parmi des infirmières.
Les conclusions de cette étude montrent une augmentation de 19 % du risque de cancer pour les femmes travaillant de nuit pendant plusieurs années. Ce risque est le plus grand pour le cancer de la peau (41 %), suivi par le cancer du sein (32 %) et le cancer gastro-intestinal (18 %) comparativement aux femmes n’ayant pas effectué de travail de nuit de façon durable.

Les infirmières de nuit ont un risque accru de 58 % de contracter un cancer du sein.
Les infirmières de nuit ont un risque accru de 58 %
de contracter un cancer du sein.
NATALIE BEHRING / REUTERS

Niveau d’hormones sexuelles trop élevées

Les chercheurs ont également indiqué que l’accroissement du cancer du sein n’a été constaté que chez les femmes travaillant de nuit en Amérique du Nord et en Europe. Selon eux, cela pourrait indiquer que ces femmes avaient des niveaux d’hormones sexuelles plus élevés, ce qui accroît le risque de cancer mammaire.


Dans le groupe des infirmières, celles qui travaillaient de nuit avaient un risque nettement plus grand de cancer du sein (58 %) ainsi que de cancer gastro-intestinal (35 %) et du poumon (28 %).
De tous les métiers, les infirmières sont le groupe de femmes avec le risque le plus élevé de cancer du sein, en travaillant la nuit pendant plusieurs années. Mais cette fréquence accrue pourrait aussi s’expliquer par les connaissances médicales des infirmières et le fait qu’elles se soumettent plus fréquemment à des examens médicaux, relèvent les auteurs. Une autre explication réside dans les contraintes du travail d’infirmière, qui peut souvent être plus intense la nuit.

Les chercheurs ont déterminé que le travail nocturne augmente le risque de cancer du sein de 3,3 % par tranche de cinq ans dans une équipe de nuit. « Les résultats de cette étude suggèrent la nécessité de programmes de protection de la santé des femmes travaillant de nuit, avec des examens médicaux réguliers », estiment les chercheurs.

Source : Le Monde avec l'AFP, 09/01/2018.

lundi 22 janvier 2018

Le nombre de naissances en France a baissé pour la troisième année consécutive

Voici les cinq principaux enseignements du bilan démographique de l'Insee en 2017, publié ce mardi.

Le tour d'horizon annuel de la population est marqué par une nouvelle crise de berceaux. 767.000 bébés ont vu le jour l'année dernière en France, soit 17.000 de moins qu'en 2016, selon le bilan démographique que l'Insee dévoile ce mardi. En voici les cinq principaux enseignements :

1. Une nouvelle baisse de la natalité
C'est une mauvaise nouvelle qui fait de moins en moins figure d'accident de parcours. Comme en 2015 et en 2016, la natalité baisse en 2017. 767.000 nourrissons ont vu le jour l'année dernière. C'est 17.000 de moins qu'en 2016, soit une chute de 2,1 %. En parallèle, la fécondité des femmes françaises baisse également pour la troisième année de suite pour s'établir à 1,88 enfant par femme. Ce taux était de 2 enfants par femme en 2014, année faste de la layette. C'est chez les femmes de 25 à 34 ans que la fécondité diminue de manière plus marquée. Feront-elles plus de bébés dans les années à venir? L'âge moyen à la maternité continue en tout cas de croître doucement pour atteindre 30,6 ans en 2017. Soit environ un an de plus qu'il y a 10 ans. La France reste malgré tout le pays de l'Union européenne où la fécondité est la plus élevée, rassure cependant l'Insee.



2. Le nombre de décès augmente
Alors que les générations du baby-boom arrivent aux grands âges, 603.000 personnes sont mortes en 2017 en France, soit 9000 de plus qu'en 2016. L'épisode de grippe hivernale entamé en fin 2016 a également fortement accru le taux de mortalité des personnes âgées, souligne l'Insee. En outre, le vieillissement de la population française se poursuit. Près d'une personne sur cinq affiche désormais plus de 65 ans. Elles représentaient exactement 19,6% de la population au 1er janvier 2018 contre 19,2% début 2017.
(...)

Source : Le Figaro, 16/01/2018.


samedi 20 janvier 2018

Le cancer en France métropolitaine : projections d’incidence et de mortalité par cancer en 2017

Cancer du poumon, cancer du sein, cancer de la prostate, cancer du côlon-rectum… quelles sont les prévisions attendues ? Le réseau des registres des cancers Francim, le service de biostatistique des Hospices civils de Lyon, Santé publique France et l’Institut national du cancer publient les projections d’incidence et de mortalité par cancer en France métropolitaine pour 19 localisations cancéreuses.


L’objectif principal des projections d’incidence et de mortalité par cancer est d’estimer à très court-terme, les nombres attendus de nouveaux cas de cancer et de décès par cancer au niveau national. Ces projections 2017 ont été produites à partir des données d’incidence observées jusqu’en 2013 dans les départements couverts par un registre des cancers du réseau Francim ainsi que des données de mortalité du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (Inserm-CépiDc). Pour chaque localisation cancéreuse, des hypothèses d’évolution ont été définies, pour la période 2013-2017.

PRINCIPAUX RÉSULTATS : 400 000 nouveaux cas de cancer en 2017

  • Pour  2017, l’étude estime à 400 000 le nombre de nouveaux cas de cancer : près de 54 % chez l’homme (214 000) et 46 % chez la femme (186 000).
  • Chez l’homme, les nouveaux cas de cancer restent majoritairement représentés par : le cancer de la prostate (48 400 nouveaux cas estimés en 2013, pas de projection possible pour 2017) ; le cancer du poumon, deuxième cancer le plus fréquent (32 300 nouveaux cas en 2017) et le cancer du côlon-rectum (24 000 nouveaux cas).
  • Chez la femme, le cancer du sein, reste de loin le plus fréquent (59 000 nouveaux cas) devant le cancer du côlon-rectum (20 800 nouveaux cas) et le cancer du poumon (16 800 nouveaux cas).
 (...)

Source : Santé publique France, 02/01/2018.
Article intégral en ligne : http://www.santepubliquefrance.fr

jeudi 18 janvier 2018

Par quels mécanismes meurt-on du cancer ?

On ne meurt pas directement d’un cancer mais du dysfonctionnement d’un ou de plusieurs organes vitaux qu’il peut induire.


Avec près de 150.000 décès chaque année en France, le cancer est la première cause de mortalité chez les hommes et la seconde chez les femmes, après les maladies cardiovasculaires. Désormais, bien des cancers peuvent être soignés grâce à une prise en charge précoce mais aussi en raison de l’essor de la chirurgie et des thérapeutiques. Toutefois, dans certains cas, il arrive que la médecine soit impuissante. La question est triviale, enfantine, mais attise la curiosité: quels sont précisément les mécanismes à l’œuvre?
En réalité, on ne meurt pas directement de la prolifération des cellules cancéreuses. «Lorsque la tumeur est localisée et qu’elle n’est pas située dans un organe vital, il est rare qu’elle entraîne le décès», commence Christophe Ginestier, chargé de recherche Inserm au Centre de recherche en cancérologie de Marseille. C’est notamment le cas des cancers du sein, de la prostate ou encore du colon. «Une personne atteinte d’un cancer de ce type a un bon pronostic si elle prise en charge tôt, poursuit Christophe Ginestier. On meurt surtout à cause des métastases, c’est-à-dire de la dissémination de la maladie dans le reste du corps».

Les métastases empêchent les organes de fonctionner

Selon l’Institut national du cancer, les métastases sont effectivement responsables de 90% des décès par cancer. Elles se forment à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur primitive et qui ont migré vers une autre partie du corps - en particulier les poumons, le foie, les os et le cerveau — par le sang et/ou la lymphe. «Quand des métastases atteignent un organe vital, elles perturbent son fonctionnement jusqu’à l’empêcher totalement, explique le Dr Marc Espie, oncologue et responsable du Centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP). Et de poursuivre: «On ne meurt pas directement d’un cancer mais du dysfonctionnement d’un ou de plusieurs organes vitaux qu’il induit.»

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Source : Le Figaro, 08/01/2018.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr

mardi 16 janvier 2018

Petit historique des vaccins

Parmi ces vaccins, onze (indiqués en gras) sont concernés par l’extension de l’obligation vaccinale au 1er janvier.


1798. Mise au point du vaccin contre la variole. La maladie
sera déclarée éradiquée en 1980 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
1885. Rage. La maladie a une durée d’incubation de 20 à 60 jours, et le vaccin doit être délivré uniquement après une morsure suspecte. En France, le dernier cas « autochtone » (contracté sur le territoire national) remonte à 1924. En octobre dernier,
un enfant de 10 ans, infecté au Sri Lanka, est mort à Lyon. Depuis 1970, on a recensé 23 cas importés en France.
1896. Fièvre typhoïde.
1921. BCG, contre la tuberculose. L’obligation vaccinale, imposée en 1950 en France, a été levée en 2007 au profit d’une vaccination ciblée sur les enfants à risque, notamment ceux ayant des liens familiaux avec les pays de forte endémie. Le nombre de cas déclarés de tuberculose en France est faible (5 187 cas en 2010, 4 827 cas en 2014, 4 741 cas en 2015). En 2016, la maladie a tué 1,7 million de personnes dans le monde.


dimanche 14 janvier 2018

Pourquoi l’hôpital public est-il « arrivé au bout d’un système » ?

Dans les services, la tension monte. Plus de 900 médecins et praticiens ont adressé une lettre ouverte à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn.
Avec Dr Claire Gekiere Psychiatre, médecin hospitalier; Dr Christophe Prudhomme, Porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, syndicaliste CGT; Nicole Smolski, Présidente du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi et Frédéric Valletoux, Président de la Fédération hospitalière de France.

 

Une désertification des services publics et un management pyramidal

 

Par Dr Claire Gekiere, Psychiatre, médecin hospitalier. Le 12 décembre dernier, Agnès Buzyn a déclaré que « nous sommes arrivés au bout d’une histoire et d’un système » où l’hôpital public a cru « qu’il devait se sentir une âme d’entreprise » et être rentable. Elle pense avoir renoué des liens avec des professionnels de santé qu’elle décrit « très en attente et très tendus » à son arrivée. Nous le sommes encore : nous attendons toujours un signe de sa part, un rendez-vous, après la lettre ouverte signée maintenant par plus d’un millier de médecins hospitaliers que nous lui avons adressée en septembre pour dénoncer la paupérisation du service public hospitalier et le management destructeur et contre-productif qui y règne. Si elle veut vraiment retrouver un service public hospitalier avec des équipes en forme qui accueillent tous les patients, elle devra, d’une part, restaurer une Sécurité sociale solidaire (cotiser selon ses moyens et recevoir selon ses besoins) et stopper les plans d’économies toujours en cours, et, d’autre part, déconstruire le management très agressif instauré au fil des trois dernières lois hospitalières. Or, pas un mot là-dessus, alors que les deux aspects sont liés : des directeurs et certains médecins chefs de pôle se comportent en tyrans, disqualifient et persécutent soignants et médecins au nom de l’efficience (exemple récent, choisi parmi des dizaines de plus en plus médiatisés : « Des consultations de 45 minutes, ce n’est pas rentable. » Il faut faire « des consultations plus rapides ou bien plus souvent ou faire venir les patients en hôpital de jour en rajoutant des examens » ; ou plus général et attaquant le sens du soin : prévoir un « intéressement » pour une équipe pour sa « participation à la politique éthique » d’un hôpital).
Nous sommes traités comme des producteurs de soins interchangeables et dépossédés du sens de notre travail, ce qui crée de la révolte mais surtout beaucoup de découragement et de désinvestissement dans les équipes hospitalières. Cela ajoute une difficulté supplémentaire pour l’accès aux soins, encore entravé par la création des groupements hospitaliers de territoires (GHT), que Mme Buzyn approuve, alors qu’elle contribue à la désertification des services publics et augmente les effets négatifs d’un management de plus en plus pyramidal. Une des mesures faciles à mettre en place pour commencer à regagner la confiance des médecins hospitaliers serait de restaurer des contre-pouvoirs à l’hôpital en redonnant, par exemple, déjà du pouvoir décisionnel aux commissions médicales d’établissement qui ne sont plus que vaguement consultatives. Puisque notre ministre veut « redonner confiance aux équipes de l’hôpital et du sens à leur mission », qu’elle nous reçoive, nous avons beaucoup d’idées constructives à ce sujet !

Il faut battre en brèche toute l’argumentation autour de l’ambulatoire

 

Par Dr Christophe Prudhomme, Porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France, syndicaliste CGT. Non, Madame la ministre, ce n’est pas l’hôpital qui est en crise mais bien l’ensemble du système de santé. Les urgences sont à cet égard emblématiques de la dégradation de la situation. Elles offrent en miroir le constat d’une incapacité de la médecine de ville à répondre aux besoins des patients qui se rendent par défaut aux urgences après avoir cherché vainement un médecin disponible et un hôpital, qui manque de lits. Cette situation est le résultat d’une politique organisée depuis trente ans, de la dégradation de notre système de protection sociale et de santé pour promouvoir les solutions marchandes déjà largement à l’œuvre dans le secteur de ce que certains appellent la « silver economy » ou « l’or gris », à savoir le marché de la perte d’autonomie. Pour bien comprendre la situation, il faut savoir que notre système est hybride avec le maintien d’une médecine libérale qui s’appuie sur la liberté d’installation et la rémunération à l’acte, un secteur d’hospitalisation privé à but lucratif très puissant (un tiers de l’activité) et une Sécurité sociale incomplète, maintenant un marché très inégalitaire d’assurances complémentaires.
Des changements sont donc nécessaires, encore faut-il savoir définir les objectifs poursuivis. Les valeurs sur lesquelles doit s’appuyer un système de protection sociale de progrès sont d’une part le service public, d’autre part la solidarité.

Source : L'Humanité, 20/12/2017.
Article intégral en ligne : https://www.humanite.fr

vendredi 12 janvier 2018

Serge Paugam : « Le regard des riches sur les pauvres signale un danger pour nos sociétés »

Ce que les riches pensent des pauvres : cet intitulé, faussement anodin, recouvre une vaste et novatrice enquête sociologique. Dans le contexte de la concentration croissante des richesses et de l’aggravation des inégalités, les travaux sur la pauvreté et ceux sur les catégories supérieures ne s’étaient pas encore croisés. 


C’est à l’exploration de ce lien qu’est consacrée l’enquête comparative menée par les sociologues Serge Paugam, Bruno Cousin, Camila Giorgetti et Jules Naudet. Ils ont interrogé les riches des beaux quartiers de trois métropoles – en France, au Brésil et en Inde – pour analyser leur perception des pauvres et des inégalités. Et, partant, leur vision de la société en régimes démocratiques, à l’heure de la globalisation. Entretien avec Serge Paugam, directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’EHESS.

HD. Pourquoi consacrer aujourd’hui une enquête sociologique à « ce que les riches pensent des pauvres », et la mener à Paris, São Paulo et Delhi ?

Serge Paugam. Dans de nombreuses métropoles on constate une augmentation de la ségrégation spatiale du fait de la concentration de la richesse dans certains espaces : les riches vivent dans des territoires de plus en plus repliés sur eux-mêmes, coupés des autres couches de la population. Au-delà d’un processus d’agrégation affinitaire déjà bien renseigné, cela ne correspondrait-il pas aussi à une attitude de distanciation à l’égard des catégories les plus défavorisées, aboutissant à une ségrégation discriminante ? Nous avons alors choisi d’explorer le rapport à l’altérité dans ces quartiers. En nous demandant aussi si perdurait l’identification montrée par Louis Chevalier des « classes laborieuses » à des « classes dangereuses » par l’élite bourgeoise de la France du XIXe siècle, et qui fondait leur mise à distance. Pour cela, étudier non seulement la métropole parisienne, mais aussi des métropoles de pays émergents, où les inégalités sont encore plus fortes, est intéressant : la richesse y est très concentrée, la globalisation les conduit à une certaine uniformisation, ce sont des métropoles mondiales et elles connaissent des flux importants de migrations.

HD. Quelle vision des pauvres les riches de ces trois métropoles ont-ils en partage ?

Serge Paugam. A partir des entretiens qui y ont été menés, la méthode comparative a permis d’observer, sur la base de ce qui est récurrent chez les riches des quartiers les plus exclusifs, comment se construit le processus de stigmatisation des pauvres et de leur discrimination. A partir de questions sur le choix du quartier, la façon dont elles y vivent, etc., ces personnes ont en fait abordé d’elles-mêmes ce qui les distingue de ceux qui vivent dans les autres quartiers et, à partir de là, la représentation qu’elles ont des pauvres.

(...)

Source : L'Humanité, 28/12/2017. 
Article intégral en ligne : https://www.humanite.fr

dimanche 7 janvier 2018

Démographie. Une hausse et des contrastes

Le dernier recensement de l’Insee, publié jeudi, montre un accroissement de la population française très inégal selon les territoires.


La population française continue de croître, mais se concentre de plus en plus. Selon les chiffres du dernier recensement publiés mercredi dernier par l’Insee, les Français étaient 66 190 280 au 1er janvier 2015, soit une hausse annuelle moyenne de 0,5 % depuis 2010. Cette croissance est le fait du bon taux de natalité, le « solde naturel » (différence entre les naissances et les décès) comptant pour 0,4 % du total, contre seulement 0,1 % pour le « solde migratoire », qui regroupe les déplacements de population entre départements et les arrivées de l’étranger.


la façade atlantique attractive

 

Cette augmentation va de pair avec une concentration croissante de la population sur un nombre de plus en plus restreint de départements : ils sont 39 à connaître une évolution démographique égale ou supérieure à la moyenne, contre 53 pour la période 1990-2010. Pour l’essentiel, il s’agit de territoires abritant des grandes métropoles, attractives en raison de leur dynamisme économique, comme Lyon, certains départements d’Île-de-France, Toulouse, Bordeaux, Nantes ou encore Montpellier. Désormais, un Français sur cinq vit dans une des 100 communes les plus peuplées du pays. La Haute-Savoie, qui bénéficie de l’attractivité de la Suisse voisine, figure aussi sur la liste des départements les plus en croissance. Inversement, le nombre des territoires où la population décroît ou stagne est passé de 13 à 27 entre 1990 et 2010, pour l’essentiel situés « sur une diagonale allant des Ardennes au Massif central ». Certains connaissent même une croissance négative, notamment dans le centre du pays, comme l’Indre, la Nièvre, l’Allier ou le Cantal. « Les évolutions de la population dues aux migrations offrent une image presque inversée de celle des soldes naturels », explique l’Insee. D’un côté on trouve une France où la croissance démographique n’est alimentée que par la natalité, grâce notamment à la jeunesse de sa population. Ce sont les zones concentrées autour des grands pôles urbains, à commencer par l’Île-de-France, mais aussi les départements d’outre-mer et, dans une moindre mesure, les anciens bastions industriels du Nord. De l’autre, dans la France du Sud et de l’Ouest, l’augmentation de la population est surtout due à un fort solde migratoire, c’est-à-dire au nombre de personnes venues s’y installer en provenance d’autres départements. Dans cette France attractive, la façade atlantique, qui combine qualité de vie, dynamisme économique et coût encore abordable de l’immobilier, se taille la part du lion. Le littoral méditerranéen, en revanche, a perdu de son attractivité et voit son solde migratoire se dégrader. Les difficultés d’accès au logement dans une des zones les plus tendues et les plus chères de France pourraient expliquer cette évolution récente.
Si les métropoles attirent, ce sont surtout leurs périphéries qui connaissent une forte croissance démographique, alimentant « la poursuite des mouvements de périurbanisation ». Dans les centres, la croissance est uniquement alimentée par la démographie, les prix de l’immobilier limitant les possibilités d’installation de nouveaux ménages. Symbole de cette situation : Paris, qui a perdu 0,3 % de ses habitants, quand l’Essonne et le Val-d’Oise font partie des départements de France connaissant la plus forte croissance démographique.

Source : L'Humanité, 29/12/2017.

samedi 6 janvier 2018

Les greffes d’organes en quelques chiffres

Selon l’Agence de la biomédecine, le nombre de greffes d’organes a progressé de 17 % entre 2011 et 2016. En 2016, près de 23 000 patients au total ont été en attente d’un organe en France, et près de 6 000 ont reçu une greffe d’organe.


En 2015, près de 55 000 personnes portaient une greffe, soit 35 % de plus qu’en 2006.

Côté refus, 157 375 personnes étaient inscrites sur le registre national des refus en ­janvier 2017.





En 2016, près de 23 000 patients au total ont été en attente d’un organe en France.
En 2016, près de 23 000 patients au
total ont été en attente d’un organe en France.
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Les dons de moelle osseuse

Le registre des donneurs volontaires de moelle osseuse compte 263 339 personnes, dont 20 455 nouveaux donneurs enregistrés en 2016.

Au cours de l’année 2016, près de 1 000 patients ont été greffés grâce à un donneur français ou étranger.

Les conditions de prélèvement

Dans certains cas bien précis (contraintes temporelles notamment), les organes (reins, foie, poumons) de personnes « en arrêt cardiaque et respiratoire définitif » peuvent être prélevés. On sait aujourd’hui que les résultats des greffes de ces organes sont aussi bons que ceux provenant de donneurs « en mort encéphaliqueou mort cérébrale ».

Des programmes de ce type ont démarré en France fin 2006. On estime qu’ils devraient conduire à augmenter d’environ 30 % le nombre de greffons disponibles.

Chaque année, depuis plus de dix ans, l’Agence de la biomédecine organise une journée nationale dédiée au don d’organes le 22 juin pour sensibiliser le public à cette cause. Car il y a pénurie de greffons : en 2011, alors que 16 000 patients étaient en attente d’une greffe, seuls 4 945 d’entre eux ont pu en bénéficier, dont 60 % pour le rein, 23 % pour le foie, 8 % pour le cœur et 6 % pour les poumons.

La Croix, 06/01/2018.

vendredi 5 janvier 2018

Recensement : les Français plus nombreux, plus concentrés

La population du pays a progressé de 1,57 million d’habitants entre 2010 et 2015, selon les nouveaux chiffres de l’Insee. Une démographie globalement dynamique mais très contrastée selon les territoires.



Une fois n’est pas coutume, c’est un pays qui se porte «globalement bien» que décrit l’Insee dans sa dernière livraison relative à l’évolution démographique de la France, publiée mardi. Avec 64,3 millions d’habitants au 1er janvier 2015 en métropole et 1,9 million dans les quatre départements d’outre-mer, la population française (66,2 millions au total) a progressé de 1,57 million entre 2010 et 2015, soit une hausse d’un peu plus de 300 000 personnes par an (+ 0,5 % en moyenne). Et contrairement à l’idée que tentent d’accréditer les discours populistes et les théories du «grand remplacement», cette augmentation n’est pas due à l’immigration (le solde migratoire n’est que très légèrement positif) mais à un solde naturel dynamique : en France, le nombre de naissances est nettement supérieur aux décès, grâce à un taux de fécondité de 1,96 enfant par femme en âge de procréer, le plus élevé de l’Union européenne. Dans ce domaine, la France fait nettement mieux que l’Allemagne (1,5 enfant par femme en âge de procréer, selon Eurostat), pays avec lequel on aime la comparer, et rarement à son avantage.


Mais derrière les chiffres globaux de ce dynamisme démographique, que diverses études, dont celles du Conseil économique, social et environnemental (Cese), attribuent aux «politiques sociales» et «familiales», se cachent des évolutions très contrastées selon les territoires. Pas moins de 20 départements en métropole (Orne, Nièvre, Ardennes, Lozère, Cantal, Hautes-Pyrénées…) et deux en outre-mer (Martinique et Guadeloupe) continuent à perdre des habitants, tandis que cinq autres parviennent tout juste à stabiliser leur population (Moselle, Somme, Manche…). Une situation inquiétante : selon l’Insee, le nombre de départements où la population diminue ou stagne entre 2010 et 2015 a plus que doublé par rapport à la période 1990-2010, passant de 13 à 27.


Un déficit naturel et migratoire

 

Pour l’essentiel, ces territoires qui décrochent se situent sur une diagonale allant des Ardennes au Massif central. Mais les causes du déclin ne sont pas les mêmes : pour les départements du sud de la Loire, «les excédents migratoires sont insuffisants pour compenser le solde naturel défavorable [il y a plus de décès que de naissances, ndlr], héritage d’une structure démographique âgée», expliquent les démographes de l’Insee. Dans le Nord-Est, l’explication est inverse : «Les anciens bastions industriels souffrent d’un déficit migratoire [peu de personnes viennent s’y installer, ndlr] de moins en moins atténué par leur excédent naturel.» Certains départements comme l’Orne, les Vosges, la Haute-Marne, l’Indre et la Nièvre cumulent même déficit naturel et migratoire.
En fait, constate l’Insee, la population française tend de plus en plus à se concentrer dans certains endroits. Sa progression se fait dans un nombre de plus en plus réduit de départements, où se trouvent notamment les métropoles régionales. Ainsi, seuls 39 départements ont bénéficié d’un taux d’évolution de la population égal ou supérieur à la moyenne nationale (0,5 %) entre 2010 et 2015, contre 53 entre 1990 et 2010. Parmi ces territoires en progression, soit en raison d’une natalité soutenue, soit en raison d’un solde migratoire important, soit en raison des deux, les plus dynamiques sur la période sont la Guyane, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la façade atlantique, l’Occitanie, l’Ile-de-France et la Corse. Les plus vigoureux au plan démographique allient «attractivité et dynamisme naturel», souligne l’institut.

(...)

Source : Libération, 27/12/2017.
Article intégral en ligne : http://www.liberation.fr

Les résultats du recensement 2015 : le solde naturel - Infographie BiG

mercredi 3 janvier 2018

Bonne année 2018 !!

Toute l'équipe du DPFI de Lormont du GRETA Nord Aquitaine
vous souhaite une excellente année 2018 !! 

Meilleurs vœux de réussite à toutes et à tous dans tous
vos projets professionnels et personnels !