mardi 30 avril 2019

Non, les salariés français ne travaillent pas moins que leurs voisins

Emmanuel Macron, après bien d’autres politiques, assure que les Français ne travaillent pas assez. Pourtant, selon les chiffres que l’on choisit de retenir, on peut démontrer que les Français travaillent autant ou plus que leurs voisins. Et sont plus productifs.

« La France travaille en moyenne beaucoup moins que ses voisins », déclarait Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse post-grand débat le 26 avril 2019. Une assertion qui revient dans la bouche de nombreux politiques depuis des années. Et qu’on peut largement relativiser : selon ce que l’on compte, on peut faire dire à peu près ce que l’on veut aux chiffres du temps de travail.

Pourquoi c’est à relativiser ?

Le président de la République semble se fonder sur les chiffres compilés en 2016 (sur les chiffres 2015) par un cabinet de recherches économiques proche du patronat, Coe-Rexecode. Selon ce décompte, la durée effective annuelle moyenne de travail des salariés à temps complet – sans prendre en compte le temps partiel ni les indépendants – était en 2015 de 1 646 heures en France, la plaçant dans une « position atypique en Europe » (dernière position sur 28).

Mais ces chiffres et leur comparaison ont leurs limites. Ainsi, aux Pays-Bas près de la moitié des salariés de 20 à 64 ans sont à temps partiel (contre 21 % dans la zone euro et 19,3 % en France) et ne seraient donc pas pris en compte avec la méthode de Coe-Rexecode.

 La France apparaît plutôt dans la deuxième moitié du classement, devant (…) l’Allemagne

Contrairement à cet institut français, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a, elle, choisi de retenir le temps de travail annuel de tous ceux qui travaillent (peu importe que ce soit à temps partiel ou complet, mais sans les indépendants). Elle prévient néanmoins qu’en raison de difficultés d’harmonisation et de comptage du temps de travail, il est délicat de comparer strictement les temps de travail.

Avec ce choix méthodologique, la France apparaît plutôt dans la deuxième moitié du classement avec 1 526 heures travaillées dans l’année en 2017. Elle est néanmoins devant le Danemark (1 408 heures), les Pays-Bas (1 433) ou l’Allemagne (1 356). Par rapport à nos voisins germains, les Français travaillent donc 12 % de plus.
Les Français travaillent plutôt plus que les autres

 37,3 heures par semaine en 2018, soit plus que la moyenne européenne


Les chiffres compilés par Eurostat (une direction de la Commission européenne chargée de l’information statistique) sont, comme par l’OCDE, ceux des salariés, quel que soit leur contrat, et sont relevés à partir d’une enquête menée auprès de 1,5 million d’Européens. Les Français – à temps complet et à temps partiel – travaillaient 37,3 heures par semaine en 2018. C’est plus que la moyenne européenne qui s’établit à 37,1 heures, c’est aussi plus que ses voisins néerlandais (30,4), britanniques (36,5), suisses (34,7) ou allemands (34,9).

(...)

Source : Le Monde, 29/04/2019.
Article intégral en ligne : https://www.lemonde.fr

lundi 29 avril 2019

Aide-soignant : nouveaux enjeux et défis d'une profession au cœur du soin

La stratégie de transformation du système de santé "Ma Santé 2022" intègre la revalorisation des aides-soignants en engageant, notamment, une réflexion concernant la ré-ingénierie de la formation initiale afin de s'adapter aux réalités du terrain. Pour Alexis Bataille, aide-soignant militaire, « réfléchir à un rôle propre distinct, mais toujours complémentaire à celui de l'infirmier, semble être une piste intéressante pour asseoir l'aide-soignant dans le futur modèle du système de santé ».

soignants ensemble
Exerçant en collaboration, dans le cadre du rôle propre des infirmiers,
les aides-soignants accusent de plus en plus le coup d'un cruel manque
de reconnaissance et d'un manque de légitimité professionnelle...

« Ma Santé 2022 » souligne la nécessaire "Actualisation des référentiels d'activités/compétences et de formation des aides-soignants afin de mieux répondre aux réalités de leur exercice"1 . Cette mesure a engendré, force est de le constater, que peu de soutien favorable parmi les autres professions de santé qui y voient un nouveau coup de cuillère à leur part de gâteau déjà bien émietté... Néanmoins, prenant la mesure des évolutions nécessaires des compétences de certains professionnels de santé, un questionnement légitime se pose quant à la future place et au rôle des aides-soignants au sein de la nouvelle dynamique réformatrice du système de santé.

L'aide-soignant, un professionnel poly-compétent au service du patient

L'aide-soignant est au cœur de la relation soignant-soigné et inscrit l'ensemble de ses actions dans une démarche d'aidant professionnel en prodiguant des soins dits de "base". A ce titre, il est un acteur essentiel de la prise en soin globale du patient et représente le supplément d'âme des établissements de santé de par l'aspect relationnel majeur de sa fonction. Toutefois, les compétences de l'aide-soignant ne sauraient être cantonnées derrière cette unique qualité humaine, ô combien essentielle, certes, mais qui ne traduit plus tout à fait ce que sont dorénavant les "aides-soignants 2.0". En effet, les exigences et les contraintes de la chaîne santé ont indubitablement fait ruisseler de nouvelles attributions "officieuses" vers les aides-soignants, sous couvert plus ou moins officiel. Comme il est écrit dans le Plan Santé 2022, "Une attention particulière sera portée aux aides-soignants dont les conditions d’exercice ont évolué, sans que les conséquences n’en soient tirées."
Par la force des choses, l'aide-soignant a donc modifié son regard de soignant et ses pratiques. De fait, l'on peut considérer ces derniers comme des professionnels de santé ayant développé une expertise soignante dans de vastes domaines de compétences allant de l'hygiène en collectivité (bio-nettoyage des locaux, sécurité alimentaire, prévention des bio-contaminations...) à l'hygiène individuelle des usagers (essentiellement les soins d'hygiène et de confort dont il est le garant) tout en passant par l'amplification de sa posture collaborative auprès des infirmiers mais aussi d'autres professionnels de santé.

(...)

Article intégral en ligne : https://www.infirmiers.com
Source : Infirmiers.com, 02/05/2019.

vendredi 26 avril 2019

Grand Débat Ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron

Il n’y aura donc pas eu d’effet « waouh » : les mesures annoncées par le président de la République lors de sa conférence de presse fleuve du jeudi 25 avril, pour clore le grand débat national ouvert en réponse à la crise des gilets jaunes, sont à peu de choses près celles qui avaient fuité dans la presse après l’annulation de son allocution télévisée, le 15 avril, pour cause d’incendie de Notre-Dame-de-Paris. Et pour l’essentiel, celles-ci ne paraissent pas suffisantes pour renverser la table. Dix jours de réflexion n’auront donc pas permis au président de la République d’en rehausser l’ambition, ni d’en préciser le contenu, les modalités ou les moyens, souvent bien flous. Décryptage des annonces présidentielles en cinq grands thèmes.

1. Démocratie : les élus sont là pour décider

Les élus, d’abord ! A la fois parce qu’ils bénéficient de la légitimité du suffrage populaire et parce que leur mandat, c’est de faire des choix qu’ils doivent ensuite assumer, Emmanuel Macron entend revigorer la démocratie représentative. Au niveau local en tout cas, en donnant aux maires « un statut digne de ce nom » et en transférant aux collectivités locales des compétences en matière de « logement quotidien et de transport » des responsabilités entières, et les financements qui vont avec en principe, car il juge que de tels sujets, contrairement à la politique sociale par exemple, doivent être traités au plus près des citoyens. Nulle précision cependant sur les éventuelles conséquences sur le mille-feuille territorial de l’Hexagone.


Sur la démocratie représentative au niveau national cette fois, le président de la République est moins disert. Certes il veut introduire une dose de proportionnelle d’environ 20 %, ce qui n’est pas beaucoup, dans l’élection des députés et limiter le nombre de mandats dans le temps. En revanche, la réforme constitutionnelle qu’il entend relancer et dont il souhaite qu’elle soit soumise au Parlement avant l’été ne prévoit aucun accroissement du pouvoir des deux assemblées dans une Ve République où celui-ci est très subordonné au pouvoir exécutif. Tout au plus, le chef de l’Etat déclare-t-il faire « confiance aux assemblées pour renforcer leur contrôle indispensable », sans plus de précision… La manière dont l’Elysée a réagi à la création d’une mission d’information parlementaire dans l’affaire Benalla ne montre pourtant pas un grand engouement de sa part vis-à-vis de cette fonction de contrôle. Par ailleurs, il n’est pas sûr que la réduction, de 25 % à 30 % environ, du nombre de parlementaires qui aboutira à des circonscriptions plus grandes, rapprochera les élus de la Nation de leurs électeurs.


mercredi 24 avril 2019

Nouveau concours d'Agent administratif principal des finances publiques

Le ministère de l’économie et des finances et le ministère de l’action et des comptes publics ouvrent un concours externe et interne pour le recrutement d’agents administratifs principaux des finances publiques de 2e classe et d’agents de constatation principaux des douanes de 2e classe.



Etat, concours de le recrutement de personnels de catégorie C



Le nombre total des places offertes à ces concours fera l’objet d’un arrêté ultérieur qui sera publié au Journal officiel de la République française.

Procédure d’inscription par internet à l’adresse suivante : https://www.economie.gouv.fr

La procédure se déroule en une phase unique d’inscription et de validation. Après avoir créé son compte, ou s’être connecté à son compte existant, la candidate ou le candidat saisit les données nécessaires à son inscription au concours.

Le dossier d’inscription et sa notice peuvent être demandés par courrier à l’Ecole nationale des finances publiques (ENFiP) - Centre des concours de Lille, 55, rue Jean-Jaurès, 59867 Lille Cedex 9, par courriel à l’adresse enfip.ccl@dgfip.finances.gouv.fr ou par téléphone au numéro suivant : 0810 873 767. Complété et signé (pour la candidate ou le candidat mineur (e), il sera contresigné par un parent ou le tuteur), le dossier papier devra être adressé par voie postale à l’ENFiP - Centre des concours de Lille, 55, rue Jean-Jaurès, 59867 Lille Cedex 9, ou pourra être scanné puis envoyé à l’adresse suivante : enfip.ccl@dgfip.finances.gouv.fr, au plus tard à la date de clôture des inscriptions.



La date d’ouverture des inscriptions est fixée au 25 avril 2019.
La date limite d’envoi des dossiers d’inscription par la voie postale (le cachet de la poste faisant foi) est fixée au 3 juin 2019.

lundi 22 avril 2019

Contraception: les femmes doivent avoir le choix

Mieux informées mais aussi plus inquiètes, les patientes demandent une contraception efficace, mais peu risquée et confortable.


«Faire participer la femme à son choix contraceptif est aujourd’hui indispensable», insiste le Pr Blandine Courbière, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital de la Conception, à Marseille. «Nous pouvons désormais proposer beaucoup de solutions différentes adaptées à chaque femme.»
S’il y a finalement peu d’innovations dans le domaine de la contraception, la révélation en 2013 des risques cardio-vasculaires associés aux pilules de 3e et 4e générations a quand même largement changé la donne. «C’était un électrochoc nécessaire, qui a permis de rappeler à tout le monde que la pilule est un médicament, avec des effets indésirables et des contre-indications», rappelle le Pr Courbière. Les femmes, désormais mieux informées mais aussi plus inquiètes, demandent une contraception efficace mais peu risquée et confortable. Les médecins ont dû revoir leurs techniques de prescription pour prendre le temps d’expliquer à chaque patiente les risques et les avantages de chaque solution contraceptive.

La contraception reste en effet majoritairement une affaire de femmes puisque, même en couple, cette responsabilité leur incombe dans plus de 75 % des cas. En France, elles choisissent en premier lieu la pilule (pour 78 % d’entre elles avant 30 ans, 50 % tous âges confondus). Après 25 ans, les femmes choisissent plus facilement le stérilet (avec ou sans hormones) qui concerne ainsi 25 % des patientes. Aussi efficace en théorie que la pilule (moins d’une grossesse par an pour 100 femmes), il garde cette efficacité en pratique car il agit en permanence, sans risque d’oubli, tandis que la pilule conduit en réalité à 8 grossesses par an pour 100 femmes. Le préservatif, utilisé par 20 % des femmes, est difficile à utiliser et conduit à 15 grossesses par an pour 100 femmes ; il est donc doublé par une autre méthode contraceptive chez les plus jeunes. L’éventail de solutions disponibles permet désormais de choisir la contraception la plus fiable pour chacune: comme le stérilet, un anneau, un implant ou un patch hormonal permettent de ne pas avoir à y penser tous les jours.

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Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr

Source : Le Figaro, 08/04/2019.