vendredi 26 juin 2015

DOC HEBDO N°42 - du 25 juin au 1er juillet 2015

Retrouvez les anciens numéros du Doc Hebdo sur cette page : http://actu33.blogspot.fr/p/doc-hebdo-du-dpfi.html

 

jeudi 25 juin 2015

Deux ados nées par GPA témoignent pour la première fois

Fiorella et Valentina Mennesson, nées toutes les deux par gestation pour autrui (GPA) aux Etats-Unis en 2000, donnent leur point de vue sur le débat autour de la GPA en France.


Elles ne s'étaient jamais encore exprimées dans un media. Pour la première fois, Fiorella et Valentina Mennesson, nées toutes les deux de parents français par gestation pour autrui (GPA) aux Etats-Unis, prennent la parole et donnent leur sentiment sur le débat en cours sur la GPA en France. Les jumelles n'ont que 14 ans mais se sont déjà forgé une opinion sur cette délicate question. En acceptant de témoigner, elles souhaitent prendre part au débat et montrer qu'elles sont «des ados, comme les autres».
C'est dans leur maison de Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne, que nous avons interrogé les deux sœurs, sous le regard protecteur des parents, Dominique et Sylvie Mennesson. Ces derniers continuent de demander la transcription des actes de naissance de leurs filles sur les registres de l'état civil français. Ils attendent toujours leur livret de famille, malgré la décision de la CEDH en juin 2014 qui a condamné la France pour avoir refusé d'inscrire les enfants nés par GPA à l'étranger. En revanche, les jumelles ont toujours eu un passeport américain et une carte d'identité française, et disposent depuis peu d'un certificat de nationalité française en application de la circulaire Taubira de 2013. Ce texte, validé par le Conseil d'Etat, a facilité la délivrance de certificats de nationalité aux enfants nés d'un parent français et d'une mère porteuse à l'étranger. Leur demande de passeport français est en cours.
Le couple s'est tourné vers la GPA en 1998, après avoir découvert que Sylvie était atteinte d'une malformation l'empêchant de porter un enfant. Ses ovaires étant encore fonctionnels, elle a tenté plusieurs fécondations in vitro (FIV), sans succès. Le couple a finalement eu recours à un don d'ovocytes, provenant d'une troisième femme, qui n'était pas la gestatrice. Le 25 octobre 2000, les jumelles naissent «en parfaite santé» en Californie.
Comme des milliers d'ados, les deux sœurs s'apprêtent à passer le brevet. A côté, elles font de la danse, du dessin, sortent avec leurs amis, surfent sur les réseaux sociaux et voient leurs parents se démener pour qu'elles aient «des papiers». Il leur est toutefois difficile de s'y retrouver dans toutes les décisions qui ont été rendues ces derniers mois. Néanmoins, elles ont bien conscience que le sujet ne fait pas l'unanimité.

Le Figaro.fr. - Pourquoi avoir accepté de prendre la parole aujourd'hui?

Valentina: Grâce à mon témoignage, je me dis que les gens auront une meilleure image de nous. Je pense qu'à l'heure actuelle, la plupart d'entre eux pensent que nous sommes des victimes de la société, que nous sommes des enfants malheureux. Alors que moi et ma sœur, on est plutôt heureuses! On est des ados comme les autres, avec nos joies et nos problèmes d'enfant de 14 ans. En fait, je voudrais leur dire que nous sommes normales. Dans les journaux, on s'imagine que je souffre de cette situation. Même certains de mes amis le pensent. Mais pas du tout, je veux leur dire que je n'ai aucune pression et que tout va bien. D'ailleurs, je trouve que ma vie est cool. Au moins je ne suis pas née comme tout le monde et je n'ai pas la vie d'un enfant lambda.
Fiorella : Beaucoup de gens parlent à ce sujet, sauf moi. J'avais donc envie de donner mon point de vue et de partager mon expérience.

Que savez-vous de votre situation administrative en France?

Valentina : Je sais que j'ai une carte d'identité française et un passeport américain. Par contre, pour le livret de famille, je ne sais pas trop. Nos parents font tout pour que nous ne soyons pas mêlées à ça. Après quand ils obtiennent quelque chose, ils vont nous le dire parce qu'ils en sont fiers. Mais en général, ils font en sorte que cette histoire de papiers ne soit pas un souci pour nous. C'est bien, comme ça je me prends pas la tête. Parce que c'est compliqué les papiers…De toute façon, j'ai 14 ans, je ne peux rien y changer.
Fiorella: Je ne sais plus trop. Ça m'embrouille tellement ces trucs de papiers. Je sais qu'il y a des problèmes au niveau du livret de famille, je crois que je n'y suis pas inscrite. Par contre je n'ai pas encore de passeport français. C'est symbolique, mais j'aimerais bien l'avoir. Avec mes amis, nous avons des discussions à ce sujet et parfois, j'ai l'impression qu'ils me reprochent de ne pas avoir la même appartenance française qu'eux. On m'a plusieurs fois demandé si je me sentais plus française qu'américaine. Ils me disent que je dois faire un choix entre les deux. Mais pour moi, je n'ai pas à le faire: je suis née aux Etats-Unis mais j'ai grandi en France. Je pense qu'il n'y a rien qui me différencie des autres enfants. J'aimerais avoir les mêmes papiers que tout le monde et être reconnue comme Française à part entière. 

Lire la suite sur le site internet du journal Le Figaro : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/25/01016-20150625ARTFIG00059-deux-ados-nees-par-gpa-temoignent-pour-la-premiere-fois.php 

Vieillir est-il une maladie ?

Si elle n'avait pas été détectée par les radars de la revue Nature, la rencontre qui va se dérouler ce mercredi 24 juin entre une équipe médicale et la Food and Drug Administration (FDA, l'agence américaine des produits alimentaires et des médicaments) aurait pu passer inaperçue. Pourtant, ce qui va se discuter là est un changement de paradigme pour la médecine – et éventuellement la philosophie... – qui pourrait avoir d'importantes conséquences pour l'industrie pharmaceutique. Pour résumer l'enjeu en une phrase, ces chercheurs vont tenter de convaincre la FDA que vieillir est une maladie.


© Vinoth Chandar.



Concrètement, que va-t-il se passer ? Cette équipe, emmenée par Nir Barzilai, directeur de l'Institut de recherche sur le vieillissement de l'Albert Einstein College of Medicine (New York), présentera le projet TAME, mot dont le sens premier est "domestiquer" ou "dresser", mais qui est ici l'acronyme de Targeting Aging with Metformin, c'est-à-dire "Ciblage du vieillissement avec la metformine". Cette dernière est à l'origine une molécule couramment utilisée contre le diabète de type 2, qui a pour but de faire baisser, chez les personnes qui souffrent de cette pathologie, la résistance anormale de leur organisme à l'insuline. Mais elle a également fait preuve d'autres propriétés étonnantes, notamment sur des modèles animaux. Une équipe russe a ainsi montré dans plusieurs études que la metformine ralentissait le vieillissement et prolongeait la vie chez des souris. Le même genre de résultat a aussi été obtenu avec le petit ver Caenorhabditis elegans, qui est un organisme modèle en biologie.

Nir Barzilai et ses collègues s'appuient aussi sur une étude statistique britannique au long cours, publiée en 2014 par la revue Diabetes, Obesity and Metabolism et qui a impliqué plus de 180 000 personnes. La moitié de cette grosse cohorte était constituée de diabétiques de type 2 dont certains prenaient de la metformine et d'autres un traitement différent, tandis que les quelque 90 000 autres sujets étaient des non-diabétiques, servant de groupe témoin. Non seulement, les diabétiques sous metformine avaient une espérance de vie supérieure aux personnes prenant l'autre traitement, mais ils vivaient aussi, en moyenne, plus longtemps que les sujets non diabétiques ! Même si l'on ne sait pas exactement comment la metformine réalise cet exploit, on suppose qu'elle s'attaque à certaines molécules produites par les cellules sénescentes. Il a aussi été montré qu'elle avait des propriétés antitumorales.

Le projet TAME, s'il est mené à bien, consistera à donner de la metformine à 3 000 personnes âgées (non atteintes de diabète de type 2) pendant cinq à sept ans. Les sujets choisis auront au moins une pathologie liée à l'âge (cancer, maladie cardio-vasculaire ou problème cognitif) ou bien feront partie d'une population à risques. Pour les chercheurs qui défendent cet essai, la metformine, en plus des résultats déjà obtenus, est une molécule dotée de plusieurs atouts car il s'agit d'un médicament générique peu cher, bien connu, dont les effets secondaires sont faibles.

Comme on le comprend bien, la philosophie de ce projet consiste à considérer que le vieillissement n'est pas une simple usure biologique consubstantielle à la vie mais bel et bien une affection, un problème de santé. Pour reprendre l'image un peu osée avancée par mon homologue américain Greg Fish sur son blog "Weird Things", on peut voir le grand âge comme une sorte de sida : "Si on ne le soigne pas, il ne nous tuera pas lui-même, mais il ouvrira suffisamment de portes pour que quelque chose entre et fasse le sale boulot." L'idée de TAME consiste donc à cibler directement le vieillissement et non plus les maladies qu'il finit par provoquer. A attaquer le mal à la racine afin non pas de découvrir le secret de la vie éternelle, mais, étant donné l'allongement de l'espérance de vie, de vivre en bonne santé plus longtemps. Sinon, comme l'a expliqué au Wall Street Journal un des membres du projet, Stuart Jay Olshansky (université de l'Illinois), on continuera à s'attaquer séparément aux maladies qui apparaissent avec l'âge, combat vain s'apparentant au remplissage du tonneau des Danaïdes : " Quand nous réduisons le risque d'avoir une maladie du cœur, on vit assez longtemps pour avoir un cancer. Si nous réduisons le risque d'avoir un cancer, on vit assez longtemps pour avoir la maladie d'Alzheimer. Nous suggérons que le temps est venu pour attaquer toutes ces maladies en s'en prenant au processus biologique du vieillissement."

Au-delà de l'idée, intéressante sur le plan physiologique, qui consiste à prendre la sénescence comme une sorte de virus déclencheur de maladies, d'autres considérations, autrement plus matérialistes, se cachent derrière le projet TAME et cette rencontre du 24 juin avec la FDA. Jusqu'à présent, celle-ci n'a jamais considéré le vieillissement comme une "indication" au sens médical du mot, c'est-à-dire comme une pathologie ou le signe d'une altération de la santé. Or, comme l'explique en toute franchise Nir Barzilai, "les compagnies pharmaceutiques ne développeront pas de médicaments n'ayant pas d'indication" officielle de la FDA, car c'est une condition sine qua non pour obtenir le remboursement des traitements par les assurances santé. Comme s'il devait toujours y avoir, en médecine, un moment où les histoires de gros sous rattrapent la recherche...

"Nous sommes confiants dans le fait qu'une fois que la FDA se montrera prête à considérer le vieillissement comme une indication, des médicaments plus nombreux et plus efficaces [que la metformine] seront rapidement développés", ajoute Nir Barzilai. On se doute bien qu'avec un marché potentiel de 7,3 milliards de Terriens, l'industrie pharmaceutique sera intéressée. Cela devrait aussi permettre à l'essai TAME, dont le budget s'élève à 50 millions de dollars, de trouver plus facilement des fonds...

23 juin 2015, Blog Le Monde, Pierre Barthélémy

vendredi 19 juin 2015

DOC HEBDO N°41 - du 18 au 24 juin 2015

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jeudi 18 juin 2015

Les infirmières, premières victimes des violences



En 2013, 12 432 faits de violences ont été signalés par des établissements
sanitaires et médico-sociaux ; c'est 9,6% de plus qu'en 2012. Près de
la moitié des atteintes aux personnes concernent des IDE.

Dimanche 10 mai. Un patient alcoolisé est transporté aux urgences du CHU de Nîmes
après une tentative de suicide. Refusant de se déshabiller, « il a dégainé un couteau et tenté de frapper l'infirmière dans le dos », rapporte Midi libre.
Jugé quelques jours plus tard par le tribunal correctionnel, il écope
de six mois de prison ferme. Un « fait divers » qui n'a rien
d'exceptionnel pour les personnels des établissements de santé, si l'on
en croit le dernier rapport de l'Observatoire des violences en milieu de
santé (ONVS), dont les principaux chiffres
ont été diffusés le 11 juin dernier par la Fédération hospitalière de
France (1). En 2013, 12 432 faits de violence ont été signalés, soit une hausse de 9,6% en un an, alors que le nombre d'établissements déclarants est stable (353 en 2013, 352 en 2012 ; 94% sont publics).



Lire la suite sur le site internet Espace Infirmier : http://www.espaceinfirmier.fr/actualites/au-jour-le-jour/articles-d-actualite/150616-les-infirmieres-premieres-victimes-des-violences.html?utm_campaign=2777834&utm_content=11864798868&utm_medium=email&utm_source=SmartFocus#

mercredi 17 juin 2015

Bacs S, ES et L 2015 : découvrez les sujets de philo

Les candidats au bac 2015 des séries générales et technologiques ont commencé à plancher mercredi 17 juin à 8 heures sur les sujets de philosophie, que le ministère de l’éducation nationale a rendu publics une heure et quinze minutes après le début de l’épreuve.



Epreuve de philosophie du bac, mercredi 17 juin à Paris.
Épreuve de philosophie du bac, mercredi 17 juin à Paris. MARTIN BUREAU / AFP
 
Voici la formulation officielle des sujets tels qu’ils ont été soumis. Nous vous proposerons, à partir de ce mercredi midi, des corrigés de l’épreuve, avec notre partenaire digiSchool.

Les sujets du bac S 

- « Une œuvre d’art a-t-elle toujours un sens ? »

- « La politique échappe-t-elle à une exigence de vérité ? »

Les élèves ont aussi été invités à réfléchir sur un texte de Cicéron :
« Comment peut-on prévoir un événement dépourvu de toute cause ou de tout
indice qui explique qu’il se produira ? Les éclipses du soleil et de la lune sont
annoncées avec beaucoup d’années d’anticipation par ceux qui étudient à l’aide de calculs les mouvements des astres. De fait, ils annoncent ce que la loi naturelle réalisera. Du mouvement invariable de la lune, ils déduisent à quel moment la lune, à l’opposé du soleil, entre dans l’ombre de la terre, qui est un cône de ténèbres, de telle sorte qu’elle s’obscurcit nécessairement. Ils savent aussi quand la même lune en passant sous le soleil et en s’intercalant entre lui et la terre, cache la lumière du soleil à nos yeux, et dans quel signe chaque planète se trouvera à tout moment, quels seront le lever ou le coucher journaliers des différentes constellations. Tu vois quels sont les raisonnements effectués par ceux qui prédisent ces événements.

Ceux qui prédisent la découverte d’un trésor ou l’arrivée d’un héritage, sur
quel indice se fondent-ils ? Ou bien, dans quelle loi naturelle se trouve-t-il que cela arrivera ? Et si ces faits et ceux du même genre sont soumis à pareille nécessité, quel est l’événement dont il faudra admettre qu’il arrive par accident ou par pur hasard ? En effet, rien n’est à ce point contraire à la régularité rationnelle que le hasard, au point que même un dieu ne possède pas à mes yeux le privilège de savoir ce qui se produira par hasard ou par accident. Car s’il le sait, l’événement arrivera certainement ; mais s’il se produit certainement, il n’y a plus de hasard ; or le hasard existe : par conséquent, il n’y a pas de prévision d’événements fortuits. »

Cicéron, De la divination, Ier siècle avant J.-C.

Les sujets du bac ES

- « La conscience de l’individu n’est-elle que le reflet de la société à laquelle il appartient ? »

- « L’artiste donne-t-il quelque chose à comprendre ? »

Le commentaire de texte porte sur un extrait de Spinoza :
« Dans un État démocratique, des ordres absurdes ne sont guère à craindre, car il est presque impossible que la majorité d’une grande assemblée se mette d’accord sur une seule et même absurdité. Cela est peu à craindre, également, à raison du fondement et de la fin de la démocratie, qui n’est autre que de soustraire les hommes à la domination absurde de l’appétit et à les maintenir, autant qu’il est possible, dans les limites de la raison, pour qu’ils vivent dans la concorde et dans la paix. Ôté ce fondement, tout l’édifice s’écroule aisément. Au seul souverain, donc, il appartient d’y pourvoir ; aux sujets, il appartient d’exécuter ses commandements et de ne reconnaître comme droit que ce que le souverain déclare être le droit. Peut-être pensera-t-on que, par ce principe, nous faisons des sujets des esclaves ; on pense en effet que l’esclave est celui qui agit par commandement et l’homme libre celui qui agit selon son caprice. Cela cependant n’est pas absolument vrai ; car en réalité, celui qui est captif de son plaisir, incapable de voir et de faire ce qui lui est utile, est le plus grand des esclaves, et seul est libre celui qui vit, de toute son âme, sous la seule conduite de la raison. »
Baruch Spinoza, Traité théologico-politique (1670).

Les sujets du bac L 


- « Respecter tout être vivant, est-ce un devoir moral ? »

- « Suis-je ce que mon passé a fait de moi ? »

Le commentaire de texte porte sur un extrait d’Alexis de Tocqueville :
« Les croyances dogmatiques sont plus ou moins nombreuses, suivant les temps. Elles naissent de différentes manières et peuvent changer de forme et d’objet ; mais on ne saurait faire qu’il n’y ait pas de croyances dogmatiques, c’est-à-dire d’opinions que les hommes reçoivent de confiance et sans les discuter. Si chacun entreprenait lui-même de former toutes ses opinions et de poursuivre isolément la vérité dans des chemins frayés par lui seul, il n’est pas probable qu’un grand nombre d’hommes dût jamais se réunir dans aucune croyance commune.
Or, il est facile de voir qu’il n’y a pas de société qui puisse prospérer sans croyances semblables, ou plutôt il n’y en a point qui subsistent ainsi ; car, sans idées communes, il n’y a pas d’action commune, et, sans action commune, il existe encore des hommes, mais non un corps social. Pour qu’il y ait société, et, à plus forte raison, pour que cette société prospère, il faut donc que tous les esprits des citoyens soient toujours rassemblés et tenus ensemble par quelques idées principales ; et cela ne saurait être, à moins que chacun d’eux ne vienne quelquefois puiser ses opinions à une même source et ne consente à recevoir un certain nombre de croyances toutes faites.
Si je considère maintenant l’homme à part, je trouve que les croyances dogmatiques ne lui sont pas moins indispensables pour vivre seul que pour agir en commun avec ses semblables. »

Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (1840).

Le Monde, 16/06/2015.

mardi 16 juin 2015

Newsletter de juin 2015 du DPFI

La newsletter de juin 2015 du DPFI de Lormont du GRETA Nord Aquitaine vient de paraître.

Vous y trouverez toute l'actualité du GRETA Nord Aquitaine, les événements locaux en rapport avec les thématiques de l'emploi, des métiers, du social, de la santé ainsi que des différentes dates de concours.

Pour la télécharger, cliquez via ce lien : https://drive.google.com/newsletter_juin2015 

Pour retrouver l'ensemble des publications du DPFI, cliquez via le lien suivant : http://actu33.blogspot.fr/p/blog-page_40.html  

 

samedi 13 juin 2015

DOC HEBDO N°40 - du 11 au 17 juin 2015

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https://drive.google.com/open?id=0B8K6AGV2iEkDQmYwZjMwb1pkNVE&authuser=0

 

mardi 9 juin 2015

L'immunothérapie confirme sa place dans l'arsenal anticancer

Ces molécules, qui permettent au système immunitaire de déjouer un mécanisme de défense de la tumeur, confirment leurs promesses pour les cancers avancés.

 
Les chercheurs en médecine sont d'ordinaire peu prompts à s'emballer devant une nouveauté. L'enthousiasme affiché pour l'immunothérapie au congrès de l'Asco, grand rassemblement annuel de l'oncologie mondiale qui se tient en ce moment à Chicago, n'en est que plus notable.
«Traitement de rupture», «grand optimisme», «très excitant»… Les qualificatifs employés par le comité organisateur comme par les experts assistant au congrès traduisent tout l'espoir porté par cette voie de traitement récente, qui s'adresse en priorité à des cancers métastasés face auxquels les médecins sont très démunis pour prolonger la vie de leurs patients, fût-ce de quelques mois.
À la différence de la chimiothérapie, qui détruit les cellules tumorales (et beaucoup de cellules saines au passage, notamment sanguines), et des thérapies ciblées qui freinent la croissance de la tumeur en s'attaquant aux anomalies moléculaires lui permettant de se développer, l'immunothérapie agit sur le système immunitaire du patient en déjouant un mécanisme de défense de la tumeur par lequel elle bloque l'action des lymphocytes. «Contrairement aux thérapies ciblées dont le mécanisme d'action finit, avec le temps, par être contourné par la tumeur, le potentiel d'action de l'immunothérapie semble inépuisable», souligne Jérôme Viguier, directeur du pôle santé publique et soins à l'Institut national du cancer.

Association de produits 

 

Cette voie d'action a d'abord montré sa remarquable efficacité dans le traitement du mélanome métastasé, jusque-là de très mauvais pronostic. Le Dr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l'Institut Gustave-Roussy (Villejuif), a conduit ces dernières années plusieurs essais cliniques clés dans ce domaine. «Avec mes collaborateurs internationaux, nous avons montré que l'immunothérapie induit une meilleure réponse que la chimiothérapie et que les nouvelles immunothérapies anti-PD1 comme le nivolumab et le pembrolizumab donnent des résultats encore meilleurs que la première génération, l'ipilimumab, avec une survie moyenne de deux ans.» Grâce à ces traitements, certains patients sont même en rémission complète depuis plusieurs années, ajoute-t-elle.
Le type le plus fréquent de cancer du poumon, dit «non à petites cellules», répond aussi à ces innovations thérapeutiques. Un essai clinique international de phase 3 présenté samedi à Chicago montre ainsi que les patients recevant du nivolumab voient leur survie prolongée de 27 % par rapport à ceux prenant le traitement usuel (docétaxel). Voire de 41 à 60 % pour certains présentant un taux élevé du biomarqueur PDL1 (cible de l'immunothérapie). Des résultats d'efficacité encourageants ont aussi été observés sur d'autres tumeurs très diverses: vessie, ovaires, rein, côlon, ORL…
De nouvelles molécules devraient bientôt s'ajouter au nivolumab de BMS et au pembrolizumab de Merck, les deux disponibles en France dans le cadre d'une autorisation temporaire d'utilisation pour le mélanome et le cancer du poumon non à petites cellules. Des avancées sont aussi à attendre de l'association de ces produits entre eux, avec des thérapies ciblées ou avec des chimiothérapies, ces combinaisons aux contours variés faisant l'objet de nombreuses présentations à l'Asco.

Pas de récidive 

 

À l'horizon se profile ainsi ce qui, il y a quelques années encore, semblait impossible: guérir des malades atteints d'un cancer métastasé. «Aujourd'hui, à l'exception du cancer du testicule et de certains lymphomes, on ne guérit qu'exceptionnellement les cancers métastatiques: on prolonge la vie des patients, rappelle le Dr Christophe Le Tourneau, responsable des essais précoces et de la médecine de précision à l'Institut Curie (Paris). Mais des patients traités par immunothérapie il y a maintenant trois à quatre ans, dont certains ont même arrêté leur traitement, ne montrent pas de récidive de la maladie. Il ne s'agit que de 10 % des patients traités, mais on peut légitimement se demander s'ils ne sont pas en rémission complète, même si un recul plus important est nécessaire pour le confirmer.»
Gare toutefois aux espoirs démesurés. L'immunothérapie ne prétend pas remplacer en mieux les traitements actuels, elle s'y ajoute et les complète avec l'idée que les combinaisons créent une synergie démultipliant les prises sur la tumeur. «D'une certaine façon, on rêve de trouver la trithérapie du cancer, comme on l'a vu pour le VIH», illustre Christophe Le Tourneau.
Par ailleurs, «tous les patients n'y répondent pas», rappelait vendredi le Dr Lynn Schuchter, oncologue et membre de la Société américaine d'oncologie clinique, lors de la présentation à la presse d'études prometteuses pour l'immunothérapie. «Identifier les patients susceptibles de bénéficier de ces nouveaux produits, en monothérapie ou en combinaisons, sera l'un des défis des années à venir.»

Pauline Fréour, Le Figaro santé, 2 juin 2015.

Démographie médicale des spécialistes : les risques de déserts médicaux département par département

Quelle démographie médicale, et quels risques de déserts médicaux dans les 5 à 10 prochaines années ? La Gazette des communes poursuit l’analyse des risques de pénurie de médecins dans un proche avenir, grâce aux données de la Drees. Focus sur les risques, spécialité par spécialité, département par département, à travers notre carte interactive via ce lien http://www.lagazettedescommunes.com


Creuse, Yonne, Cher : il ne fait pas bon avoir besoin d’un spécialiste en gériatrie dans le coeur du pays. Ou d’un rhumatologue en Lozère. Il n’existe aucun médecin dans ces spécialités, dans ces départements, en 2014. Et ce malgré les efforts de bon nombre de collectivités territoriales pour contrer la désertification médicale, ou construire une offre de soin pour la population. Les territoires ruraux sont en première ligne, mais également certaines zones urbaines, dont Paris.

Vous pouvez sélectionnez votre spécialité, et cliquer sur un département pour faire apparaître les données.
Plus la couleur d’un département tire vers le rouge, plus la part des spécialistes âgés de plus de 55 ans s’approche ou atteint 100 % de l’effectif.


http://www.lagazettedescommunes.com/363268/demographie-medicale-des-specialistes-les-risques-de-deserts-medicaux-departement-par-departement/?utm_source=quotidien&utm_medium=Email&utm_campaign=02-06-2015-quotidien



Une première exploration des données du Répertoire Partagé des Professionnels de Santé(1), analysées au niveau départemental, avait fait émerger les départements à risque dans les 5 à 10 ans, pour les généralistes et les spécialistes, vus dans leur globalité.

Lire : Démographie médicale : les départements les plus touchés d’ici 5 à 10 ans

La Gazette se penche aujourd’hui sur les médecins spécialistes, département par département (hors Outre-mer). La méthode est la même : en identifiant la part de 19 catégories de spécialistes âgés de plus de 55 ans, libéraux et salariés confondus, on distingue les départements qui connaîtront le plus de départs en retraite dans les 5 à 10 prochaines années, et sont donc d’ores et déjà confrontés au défi de leur remplacement (Précisions : nous avons retenu 19 spécialités recensées dans le RPPS, les autres étant évacuées pour des raisons de faiblesses des effectifs (2).)
En termes globaux, l’Atlas de démographie médicale 2014 du CNOM établit que “84 335 médecins exercent une spécialité médicale en dehors de la médecine générale. Sur la période 2007 / 2014, les effectifs ont augmenté de 6,1%”. Et il poursuit : “selon nos analyses, il y a une forte probabilité qu’en 2020 les effectifs des spécialistes médicaux continuent d’augmenter pour atteindre 88 158”. C’est précis à l’unité près.
Pourtant, rien ne garantit que cette croissance bénéficiera à tous les départements, et à toutes les spécialités ; l’enquête sur les données publiques montrent même le contraire.

Ainsi, notre précédent article avait établi que 52 départements enregistrent une part majoritaire de médecins spécialistes âgés de plus de 55 ans (toutes spécialités). Des départs massifs sont donc à prévoir, notamment pour la Creuse, l’Yonne, le Cher…
L’Atlas recense pour sa part, à l’échelle départementale “un tiers des départements [qui] enregistre une baisse des effectifs de spécialistes médicaux sur la période 2007/2014”.


Des départements déjà en danger de pénurie

 

Appréhendées dans leur globalité, les données des spécialistes permettent de faire émerger plusieurs traits saillants.
Le premier d’entre eux, c’est que certains départements sont totalement dépourvus de certaines spécialités. C’est le cas de quatre d’entre eux (3).
La Lozère ne dispose ainsi d’aucun neurologue, ni rhumatologue, tandis que la Corse du Sud, la Creuse et la Meuse, ne comptent aucun gériatre. Des spécialités qui semblent pourtant nécessaires compte tenu du profil de population de ces départements.
Autre enseignement : la situation est déjà très dégradée dans un certain nombre de départements. 26 d’entre eux présentent une ou plusieurs spécialités pour lesquelles 100 % des médecins sont âgés de 55 à 70 ans. Soit, en cumulant, 47 cas de spécialités à 100 %.
La Creuse compte 6 spécialités à plus de 100 % de médecins âgés (chirurgiens généraux, chirurgiens orthopédiques, dermatologues, gynécologues (médicale), neurologues, O.R.L., ophtalmologues).
En Haute-Corse, 5 spécialités sont à plus de 80 %, dont 3 à 100 % (médecins physiques, neurologues, rhumatologues). Pareil pour l’Indre, avec 5 spécialités à 80 %, et deux à 100 % (gériatrie et gynécologie médicale).
En Corse du Sud, c’est 4 spécialités qui atteignent le seuil de 80 % (une, la pneumologie, à 100 %), comme le Territoire de Belfort (avec 2 spécialités à 100 % : médecine physique et gynécologie médicale). Idem dans les Vosges, et dans l’Yonne, avec 4 spécialités à 80 %.


Quelles spécialités médicales en déficit démographique

 

11 spécialités sont en pénurie annoncée, avec 100 % des médecins âgés de 55 à 70 ans dans au moins 1 département. On grimpe à 16 spécialités au seuil de 80 % de médecins près de la retraite, dans 88 départements…
Les situations les plus tendues concernent la gynécologie médicale, pour laquelle 100 % des médecins sont âgés de plus de 55 ans dans 21 départements. Si l’on compte les départements à 90 % de gynécologues proches de la retraite ou en retraite, le risque de pénurie apparaît dans 51 départements. Le département le “moins menacé”, les Haute-Alpes, se trouve à 66,67 %.
La médecine physique est à 100 % dans 6 départements, mais 13 départements sont tendus si l’on compte à partir de 80 % de médecins âgés de 55 à 70 ans. A ce seuil de 80 %, les dermatologues sont menacés dans 12 départements (4 sont déjà à 100 %), et les O.R.L dans 10 départements (3 à 100 %).
Les effectifs de chirurgiens généraux ne sont menacés “que” dans 9 départements, au seuil de 80 % (2 départements à 100 %).

Face à ces risques “mathématiques”, restent 2 éléments pondérateurs, abordés dans le 1er volet de notre enquête. Le phénomène des retraités actifs tout d’abord, dont le nombre a explosé depuis 2009 : les spécialistes représentent 55,3 % de cette catégorie, dont l’âge moyen est de 68,7 ans. Et l’arrivée de nouveaux jeunes médecins chaque année, qui fera l’objet d’un prochain article.

, La Gazette des communes, 4 juin 2015.

Concours infirmier 2015 : ils partagent leurs sujets d'oral

Ils ont déjà passé l'oral du concours infirmier 2015 mais en toute générosité, ils partagent leurs sujets… histoire d'inspirer ceux pour qui la date fatidique approche ! 


adolescente questionnements
L'oral du concours infirmier ? Philo, santé publique, société…
Des questions diverses et variées



Nous leur avons demandé de partager leur sujet d'oral sur la page facebook « concours » d'infirmiers.com… Voici un florilège de ce qui, cette année, inspire les soignants et autres formateurs qui « passent à la question » les (heureux!) candidats… Il y en a pour tous les goûts - ou tous les dégoûts -, de la question de santé publique à la réflexion philosophique, sans oublier les éternels sujets de société… Revue de détails.



La santé publique… des sujets dans l'air du temps...


  • Un nouveau projet de loi vise à bannir le tabac dans les voitures en présence d'un mineur de moins de 12 ans. Qu'en pensez-vous ?
  • Le suicide est la première cause de décès chez les 25-34 ans et la deuxième chez les 15-24 ans. Comment l'expliquer ?
  • Les femmes fument de plus en plus, qu'en pensez-vous ?
  • Faut-il supprimer le délai d'attente pour l'IVG ?
  • L'environnement, la pollution intérieure et extérieure nuit à la santé. Donnez vos réflexions sur le sujet.
  • Le stress a ses vertus. Qu'en pensez-vous ?

Ah la philosophie !


  • En matière d'éducation, les parents préfèrent souvent séduire plutôt que d'interdire. Qu'en pensez-vous ? Argumentez.
  • Que vous inspire le mot respect ?
  • Aider l'autre n'est-ce pas s'aider soi ? Qu'en pensez-vous ?
  • Être adulte c'est être seul, qu'en pensez vous ?

La société et son effet miroir...


  • Vous vous apprêtez à traverser un passage piéton, vous prenez le bras de la personne mal voyante à côté de vous pour l'aider à traverser, mais elle refuse votre aide. Analysez la situation...
  • Les entreprises préfèrent payer des taxes plutôt que d'engager des personnes handicapée. Commentez.
  • Les hommes et les femmes faces à la violence. Quel est votre avis ?
  • Quelle représentation de la vieillesse avez-vous ? Argumentez...
  • Le travail dominical… Faut-il une loi et pour quoi faire ?
  • Les tags sont souvent décriés mais d'autres pensent que c'est un moyen d'expression. Que pouvons-nous en tirer ?
  • Quelle est la place des jeux vidéos chez les enfants et qu'en pensez vous ?
  • "Une étude a été menée aux États Unis, concernant les fillettes de 4 à 7 ans montrant que le fait de jouer avec Barbie les freinaient dans leur études. De plus, il est remarqué que les fillettes jouant avec madame Patate avaient tendances à faire comme les garçons. Qu'en pensez vous ?"
  • La violence envers les soignants. Quelles sont les compétences pour appréhender au mieux ce genre de situation?

Bonne chance à tous et n'oubliez pas, un oral, outre le sujet à commenter, demande aussi d'observer une attitude adéquate… Quelques conseils en la matière « Ces gestes qui nous trahissent » seront donc encore les bienvenus…

Bernadette Fabregas, L'Infirmier.com, 28 mai 2015.

Vincent Lambert. La Cour européenne des droits de l'homme valide l'arrêt des soins

La France peut autoriser l'interruption des traitements qui maintiennent artificiellement en vie Vincent Lambert, un patient tétraplégique en état végétatif depuis sept ans, a tranché vendredi à Strasbourg la Cour européenne des droits de l'homme.

 
La juridiction du Conseil de l'Europe a validé l'arrêt du Conseil d’État français autorisant l'arrêt des soins dont bénéficie l'ancien infirmier psychiatrique de 38 ans depuis un accident survenu en septembre 2008. Elle a débouté ses parents, l'une de ses sœurs et un demi-frère qui dénonçaient, dans cette mort programmée, une violation du "droit à la vie" et un "traitement inhumain et dégradant".
L'épouse de Vincent Lambert, cinq de ses frères et sœurs, ainsi qu'un neveu demandaient en revanche que le patient puisse mourir "dignement", conformément à l'avis de ses médecins et à ce qu'il aurait, selon eux, souhaité. L'arrêt, rendu par la grande chambre de la Cour, est définitif.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a estimé que la mise en œuvre de l'arrêt des soins à Vincent Lambert, ne violerait pas le droit à la vie du tétraplégique.
 
La Cour a dit, "par 12 voix contre 5, qu'il n'y aurait pas violation de l'article 2 (de la convention européenne des droits de l'Homme, régissant le droit à la vie) en cas de mise en œuvre de la décision du conseil d’État autorisant l'arrêt des soins", a rapporté son président Dean Spielmann. Victime d'un accident de la route en 2008, qui a provoqué des lésions cérébrales irréversibles, Vincent Lambert, 38 ans, est hospitalisé dans une unité de soins palliatifs au CHU de Reims, où il est nourri et hydraté artificiellement.
 
La CEDH, plus haute instance judiciaire de défense des droits de l'Homme en Europe
La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), plus haute instance judiciaire chargée de veiller au respect des droits fondamentaux de 800 millions de citoyens en Europe, a souvent contraint les États à modifier leurs lois.
L'outil fondamental de la CEDH est la Convention européenne des droits de l'Homme, une charte contraignante signée par les 47 pays membres du Conseil de l'Europe, de la Russie à la Grande-Bretagne, en passant par la Turquie et l'Azerbaïdjan.
Cette convention aborde des droits aussi fondamentaux que la liberté de la presse, le droit au respect de la vie privée ou le droit à la vie. Ce qui peut amener la CEDH à se pencher sur des questions éthiques comme les droits parentaux des homosexuels, la gestation pour autrui (GPA), l'euthanasie ou le suicide assisté. Elle ne peut statuer qu'une fois qu'un citoyen a épuisé tous les recours juridiques dans son propre pays. Ses arrêts sont susceptibles d'être renvoyés devant la Grande chambre de la CEDH, dont les décisions, définitives, s'imposent alors au pays concerné.
Celui-ci est alors contraint d'adapter sa législation à la jurisprudence de la CEDH pour éviter de nouvelles condamnations, ou d'offrir un nouveau procès au requérant.
Dans l'attente d'un arrêt au fond, l'institution qui siège à Strasbourg a également le pouvoir de décider des mesures provisoires, lorsqu'il "y a un risque réel de dommages graves et irréversibles", notamment lorsqu'un requérant est sous le coup d'une procédure d'expulsion ou d'extradition vers un pays où ses droits seraient menacés. C'est également dans le cadre d'une telle procédure qu'elle a demandé en juin 2014 le maintien en vie du tétraplégique Vincent Lambert.
En France, la jurisprudence de la CEDH a conduit les autorités à interdire la fouille intégrale systématique des détenus, ou à organiser un nouveau procès d'assises, en avril, pour Maurice Agnelet, à propos duquel la CEDH avait jugé en janvier 2013 que les précédentes condamnations aux assises n'avaient pas été suffisamment motivées.
Et le 19 juin prochain, le procureur général de la Cour de cassation va recommander à la haute juridiction d'infléchir sa position sur la GPA à la suite d'arrêts de la CEDH, qui avait estimé que la France ne pouvait refuser d'inscrire à l'état civil les enfants nés par GPA à l'étranger.
A la suite d'un arrêt rendu en 2002, le Royaume-Uni a été contraint d'instaurer un mécanisme grâce auquel un transsexuel peut demander un certificat de reconnaissance de son sexe et ainsi obtenir le droit de se marier.
La plupart des Etats de droit signataires de la convention se conforment aux arrêts de la CEDH. Mais il se peut aussi qu'un Etat s'y refuse, à l'instar du Royaume-Uni, qui a été condamné en 2005 pour le retrait du droit de vote aux détenus et n'a toujours pas réformé sa loi.
C'est le comité des ministres du Conseil de l'Europe qui fait régulièrement le point sur l'état d'exécution des arrêts de la Cour par les Etats membres, et qui prend ensuite des décisions pour faire pression sur eux. Parmi les pays les plus visés par des requêtes devant la CEDH figurent généralement l'Ukraine, l'Italie ou la Russie.
Fabrice Savel, L'Humanité, 5 juin 2015.

De la pénurie à la controverse, le point sur la vaccination en France

Les difficultés d’approvisionnement depuis plusieurs mois de certains vaccins pédiatriques, couplées à des décisions de justice médiatisées et à une pétition relayée par les réseaux sociaux ont relancé le débat sur la vaccination des jeunes enfants en France. Vaccins obligatoires ou recommandés, en pénurie, critiqués… Le point sur une question sensible.

Lire aussi : Les vaccins face à une flambée de défiance

 

Quels vaccins sont obligatoires ou recommandés ?

 

Pour la population générale, seules trois vaccinations sont obligatoires en France : celles contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP).
A ces obligations vaccinales s’ajoute celle de se prémunir contre la fièvre jaune pour les résidents de Guyane. Les autres vaccins ne sont pas obligatoires, hormis dans certaines situations particulières (par exemple les professionnels de santé ou les services de secours).
L’injection contre le DTP, auparavant réalisée en une fois pour ces seules trois valences, est désormais systématiquement associée à au moins une autre valence, le vaccin simple contre le DTP n’étant plus commercialisé en France depuis 2008. On parle de vaccin :
  • tétravalent (protégeant contre quatre maladies : le DTP et la coqueluche).
  • pentavalent (cinq maladies), qui protège en plus de l’haemophilus influenza de type B, à l’origine de méningites bactériennes
  • hexavalent (six maladies), associant également l’hépatite B. C’est cette dernière combinaison qui est actuellement recommandée par les autorités sanitaires en France, les vaccins tétra et pentavalents étant en rupture de stock.
D’autres vaccins sont également « recommandés » par les autorités sanitaires pour protéger les enfants contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, la tuberculose (en Guyane, à Mayotte et en Ile-de-France), les infections à pneumocoque et à méningocoque de type C…

La pénurie de certains vaccins relance une question sensible.
La pénurie de certains vaccins relance une question sensible. Lukas Schulze / AP

Par , Le Monde, 5 juin 2015.
 

Vieillesse : alerte aux médicaments !



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PULSATIONS

Enquête de santé : Médicaments, la vieillesse 
en otage. France 5, mardi 9 juin 2015 à 20 h 40. Le magazine de Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse s’interroge 
sur les ordonnances à rallonge des personnes âgées.

Qui n’a jamais été saisi de vertige devant le pilulier d’une personne âgée ? Enquête de Santé diffuse ce soir un documentaire, signé de Marie Bonhommet, sur le danger de cette trop importante médication, qui donne parfois le vertige. Au total, estime la journaliste, près de 18 000 décès par an seraient directement liés aux médicaments. Et 8 000 à 10 000 de ces décès, chiffre sans doute minoré d’ailleurs, proviendraient d’interactions malheureuses entre ces remèdes ou d’accidents liés à leur prise. Sont d’abord pointées du doigt les ordonnances croisées entre les différents spécialistes, cardiologues, diabétologues, neurologues… Celui qui pourrait avoir la main sur ce cocktail, explique Marie Bonhommet, c’est le médecin généraliste. Or, dépassé par la quantité de remèdes et parfois intimidé par les pronostics des spécialistes, il n’ose pas forcément s’ériger contre leur diagnostic…

Les laboratoires pharmaceutiques en prennent aussi pour leur grade : alors que plus de la moitié des prescriptions sont réalisées auprès de personnes âgées, les tests de mise sur le marché, eux, sont pratiqués sur des personnes de dix-huit à soixante-dix ans. Or, constate un médecin, plus on avance en âge, plus les pathologies se multiplient et moins l’organisme élimine facilement les médicaments. Leur effet se trouve donc décuplé dans le corps du patient. D’ailleurs, estime un autre spécialiste, les ordonnances devraient être actualisées régulièrement quand les patients avancent en âge.

Ce documentaire en dit long sur la façon de traiter les anciens dans notre société : avec beaucoup d’ignorance et pas mal de désinvolture. Sur leur capacité à avaler des dizaines de traitements sans conséquences, sur les accidents qui en résultent, sur les magouilles des laboratoires pharmaceutiques. Un détail, remarque un gériatre : il paraît que lorsqu’il y a du personnel dans les maisons de retraite et les services de long séjour, à l’hôpital, les patients ont moins besoin de pilules. Allez savoir pourquoi, on l’aurait parié… 
Caroline Constan, Mardi 9 Juin 2015, L'Humanité.

lundi 8 juin 2015

Les vaccins face à une flambée de défiance

C’est un paradoxe. Alors que les autorités sanitaires s’inquiètent de la défiance des Français à l’égard des vaccins, il est difficile de trouver certains d’entre eux dans les pharmacies. C’est sur la base de cette inquiétude qu’a été lancée le 19 mai, sur Internet, une pétition de l’Institut pour la protection de la santé naturelle – IPSN, organisme privé basé à Bruxelles – alertant sur les dangers de la vaccination. Elle a dépassé les 500 000 signatures en dix jours. Très alarmiste, ce texte dénonce la pénurie actuelle des vaccins obligatoires contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite (DTP), contraignant les parents à utiliser un produit combiné, dit hexavalent, qui protège aussi contre la coqueluche, l’haemophilus, cause de méningite chez l’enfant, et l’hépatite B.


Vidéo à l’appui, le professeur Henri Joyeux, cancérologue, ex-président de l’association Familles de France et membre de l’IPSN, qui porte cette pétition, affirme que ce vaccin (Infanrix Hexa de GSK) « coûte sept fois plus cher » que les autres vaccins DTP, et contient des substances « dangereuses », voire « très dangereuses ». Affirmations qui ont créé un buzz sur a Toile tout en suscitant moult réactions.
« Je trouve indigne de la part d’un médecin, d’attiser les inquiétudes et de faire croire qu’un vaccin est mauvais pour la santé. Imaginer qu’arrêter de se vacciner ne ferait pas revenir les maladies, c’est tout simplement de la folie », a ainsi réagi mardi 2 juin Marisol Touraine, ministre de la santé, sur France Info. Le professeur Roger Salamon, président du Haut Conseil de la santé publique (HCSP), qualifiait fin mars le professeur Joyeux, « soi-disant lanceur d’alerte », « d’extrêmement dangereux ».

Colcanapa

« Niveaux de concentration infimes »

 

Les arguments pointés par la pétition sont un à un dénoncés par les experts. Utilisé depuis 2002 en France, le vaccin hexavalent est jugé « efficace et sûr ». « C’est tout à fait pertinent et indispensable de vacciner les bébés contre l’haemophilus, car cela a permis la quasi disparition chez l’enfant des méningites que cause cette bactérie, et il faut rappeler que la coqueluche peut être mortelle chez les nourrissons », insiste le professeur Serge Gilberg, membre du Comité technique des vaccinations, chargé d’élaborer la stratégie vaccinale au sein du Haut Conseil de la santé publique. Selon l’Institut national de veille sanitaire (INVS), 165 cas de coqueluche ont été recensés en 2013, contre 7 000 en moyenne par an avant 1966, date à laquelle la vaccination a été généralisée.
Quant à la question de vacciner les bébés contre l’hépatite B, transmise principalement par voie sexuelle, la Spilf estime que « l’efficacité de la vaccination est d’autant plus durable qu’elle est réalisée tôt ». Par ailleurs, « le lien de cause à effet entre le vaccin contre l’hépatite B et la sclérose en plaques n’est pas démontré », indique Dominique Labbé, de l’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé (ANSM). En 2014, l’INVS a dénombré 1 300 décès imputables à l’hépatite B. « Les effets de la vaccination seront visibles dans vingt ans », souligne Sylvie Quelet, qui dirige le département des maladies infectieuses de l’Institut.
Autre question centrale, celle de la présence dans l’Infanrix Hexa d’aluminium et de formaldéhyde, « deux substances dangereuses », affirme Henri Joyeux. Or l’hypothèse selon laquelle l’aluminium comme adjuvant dans les vaccins – utilisé depuis près d’un siècle – diffuserait dans le cerveau et serait responsable de maladies comme Alzheimer ou Parkinson et la myofasciite à macrophages (maladie rare qui provoque des douleurs musculaires et une intense fatigue) « ne repose sur aucun fait scientifique », indique la Spilf, comme l’a indiqué un rapport du HCSP en 2013. Quant à la présence de formaldéhyde, substance cancérigène, « les niveaux de concentration dans les vaccins sont totalement infimes », indique Dominique Labbé.

Eventuels effets secondaires

 

Dans tous les cas, les autorités sanitaires s’inquiètent du recul de la vaccination. La France reste le pays où la couverture vaccinale est la plus faible en Europe pour l’hépatite B (74 %) et la rougeole (89 %). L’INVS vient d’alerter sur la recrudescence de la rougeole. Depuis 2008, 23 500 cas ont été déclarés ayant entraîné 1 500 cas de pneumopathie grave, 34 formes neurologiques compliquées avec séquelles graves et dix morts. Attention, « on voit des cas de poliomyélite au Moyen-Orient ou en Europe de l’Est, le tétanos existe dans des populations non vaccinées. Si en France la vaccination régressait, ces maladies reviendraient », martèle-t-on au ministère.
L’épisode de la grippe A (H1N1) a contribué à instiller des doutes
La méfiance envers les vaccins ne date pas d’hier. Elle est même aussi vieille que la vaccination, selon le chercheur et historien Patrick Zylberman. La crainte s’accentue sur d’éventuels effets secondaires. Ainsi la méfiance de la population face aux vaccins en général est passée de 10 % en 2005 à 40 % en 2010, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). C’est surtout l’épisode de la grippe pandémique A (H1N1) de 2009-2010 qui a notamment contribué à instiller des doutes, aboutissant à vacciner hâtivement des millions de personnes, alors qu’elle s’est finalement révélée largement moins agressive qu’annoncé.
Pour renforcer cette confiance qui s’érode, beaucoup réclament plus de transparence, notamment sur les liens pouvant exister entre experts et laboratoires. Car « aujourd’hui, des messages controversés diffusés sur Internet, via les réseaux sociaux, a bien plus d’écho qu’un avis éclairé ou qu’une campagne de prévention », déplore-t-on au ministère. La marge est d’autant plus étroite qu’« il y a une interrogation du public face à ces pénuries, qui limitent le choix pour les parents, et contribuent à entretenir la méfiance », souligne le professeur Gilberg.
Pourtant, les progrès apportés par la vaccination sont incontestables, insiste l’INVS, chiffres à l’appui. « Avant 1945, date à laquelle la vaccination contre la diphtérie a été introduite, on recensait plus de 45 000 cas par an, et 3 000 décès. Grâce au vaccin, cette maladie a disparu : le dernier cas remonte à 1989 », indique Sylvie Quelet. Même constat pour le tétanos. « Avant 1940, cette maladie était à l’origine de 300 décès par an, aujourd’hui plus personne n’en meurt. »

Chloé Hecketsweile et Pascale Santi , Le Monde,4 juin 2015.

DOC HEBDO N°39 - du 4 au 10 juin 2015

Retrouvez les anciens numéros du Doc Hebdo sur cette page : http://actu33.blogspot.fr/p/blog-telechargements.html 

 

lundi 1 juin 2015

La difficile reconnaissance du burn-out

Par le biais d’amendements au projet de loi sur le dialogue social déposés par Benoît Hamon, député PS des Yvelines, le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel, s’est invité dans les débats qui ont débuté mardi 26 mai à l’Assemblée nationale.


Son idée est que ce syndrome, de plus en plus répandu dans le monde du travail, soit reconnu comme maladie professionnelle. Dès lors, le coût de cette reconnaissance serait assumé par les employeurs en cause, ce qui les inciterait à prévenir le burn-out, espère-t-il.
L’amendement de M. Hamon risque toutefois de se heurter à un veto de taille : celui du gouvernement. Le ministre du travail, François Rebsamen, explique qu’il n’est pas favorable à une telle mesure car les maladies professionnelles ne peuvent être reconnues « que si elles sont liées uniquement au poste de travail ». Or, ajoute-t-il, « le syndrome d’épuisement professionnel est multifactoriel » et peut puiser sa source dans des causes extérieures à l’entreprise. Il faut « faire preuve de prudence » en la matière, estime-t-il, tout en se disant partisan « d’un large débat » sur le sujet, à condition de ne pas sortir de ce qui était convenu avec les partenaires sociaux.
Le gouvernement a déposé un amendement au projet de loi « dialogue social » qui vise à « améliorer la reconnaissance des pathologies psychiques d’origine professionnelle ». « La prise en compte de ces pathologies » s’effectuera non pas par une inscription dans le tableau des maladies professionnelles mais à travers le « système complémentaire de reconnaissance des maladies professionnelles » (assurance-maladie, CRRMP).

Flou

Il est vrai que, actuellement, le système de reconnaissance du burn-out est inadapté. C’est en premier lieu dû au flou de ce que recouvre ce terme, qui mélange cause et effet et ne dispose pas de définition scientifique consensuelle. Et par conséquent, le nombre de personnes potentiellement touchées est lui aussi flou, même si plusieurs récents sondages d’organismes privés avancent des chiffrages allant de 12,6 % des actifs à 17 % des salariés. Des données critiquées par la Dares (département études et statistiques du ministère du travail) : « Toutes ces enquêtes portent sur le ressenti des personnes. Or, une vraie étude doit reposer des critères objectifs, comme l’exposition à tel ou tel facteur, et à quel niveau, etc. » En 2016, la Dares lancera une enquête sur les risques psychosociaux, avec l’Insee.
Les appels à une reconnaissance du burn-out se sont multipliés depuis deux ans. Comme celui de décembre 2014 lancé par une trentaine de députés de la majorité, à l’initiative de Marie-Françoise Bechtel, députée MRC (chevènementiste) de l’Aisne. Cet appel visait toutefois la reconnaissance non pas du burn-out mais de plusieurs pathologies psychiques telles que « l’épuisement » ou « le stress post-traumatique ».

http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/protege/20150528/html/15052806_6BURNOUT+X1P1_ori.jpg.567.jpg

Complexité du dispositif

La France, cependant, ne part pas de rien en matière de reconnaissance des troubles psychiques, contrairement à ce que pourrait laisser penser l’initiative de M. Hamon. En 2012, une centaine ont été reconnues, 239 en 2013. Un nombre très faible, qui s’explique en partie par la complexité du dispositif due notamment à l’absence de tableaux de maladies professionnelles psychiques, comme il en existe au Danemark. Cela facilite énormément les reconnaissances dès lors qu’une pathologie répond aux critères définis dans les tableaux.
Toutefois, un système dit complémentaire peut permettre cette reconnaissance, au cas par cas, pour les maladies ne disposant pas de tableau. Elle est délivrée par des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles (C2RMP), dont les conditions d’accès sont drastiques : la maladie doit avoir entraîné le décès du salarié ou une incapacité permanente partielle d’au moins 25 % ; et la victime ou ses ayants droit doivent apporter la preuve du lien « direct et essentiel » entre la maladie et le travail. Un parcours du combattant que peu de personnes empruntent.
Améliorer le dispositif comme le souhaite M. Hamon paraît donc urgent. Mais là encore, la France ne part pas de rien. Depuis une huitaine d’années, la commission maladies professionnelles du Conseil d’orientation sur les conditions de travail (COCT) – qui réunit les partenaires sociaux et l’administration et rend des avis au ministère du travail – planche sur ce sujet. Cette commission a produit, en décembre 2012, un rapport recensant trois « troubles psychiques graves susceptibles d’être liés au travail » et donc reconnus comme maladie professionnelle : « La dépression, l’anxiété généralisée et l’état de stress post-traumatique. »
Cependant, la commission ne recommandait pas d’établir des tableaux de maladies professionnelles, réclamés par les syndicats mais auxquels le patronat est farouchement opposé, pour une question de coût, notamment. Le rapport proposait juste des mesures pour faciliter la reconnaissance par les C2RMP. Ce qui n’était pas un obstacle à la création de tableaux puisqu’il « relève du pouvoir réglementaire du gouvernement de le faire, ce qui serait une réelle avancée », souligne François Desriaux, rédacteur en chef de la revue Santé et Travail. Mais cela n’a pas été fait.

« Enfumage »

« C’est intéressant que ces questions d’atteintes à la santé psychique soient débattues au Parlement, estime de son côté Marie Pascual, médecin du travail et membre CFDT de la commission maladies professionnelles du COCT. Mais ce serait mieux que ce soit fait en lien avec les travaux menés au COCT depuis près de dix ans ! » Mais M. Hamon n’a pas rencontré la commission du COCT, dit-elle. « C’est pourquoi je pense que son initiative est de l’enfumage. »
Sur son site, le magazine Santé et Travail révèle que, dans un mail qu’il s’est procuré, et qui était adressé par M. Hamon à ses collègues parlementaires pour leur demander leur soutien, le député écrit que, « à la demande du ministre, ces amendements ont été réservés pour la séance plénière afin, comme il l’a souhaité, de donner tout le relief politique nécessaire aux avancées qui pourrait être réalisées dans ce domaine. » Ce qui, pour M. Desriaux, confirme que les amendements de M. Hamon permettent surtout au gouvernement de « rosir » son projet de loi sur le dialogue social qui chagrine quelques syndicats.

Bertrand Bissuel, Le Monde, 27/05/2015.

DOC HEBDO N°38 - du 28 mai au 3 juin 2015