mardi 28 février 2017

« La fin de vie, et si on en parlait ? »

C’est la campagne d’information que vient de lancer le ministère de la santé pour lever un tabou : exprimer ses dernières volontés tant que c’est encore possible.


« La fin de vie et si on en parlait ? »
C’est d’ailleurs quand tout va bien qu’il faut prévoir ses dernières volontés, à savoir :
- ses directives anticipées au cas où
- la désignation d’une personne de confiance
- le sort des organes après sa mort
- la rédaction d’un testament.

 

C’est quoi les directives anticipées ?

C’est une datée et signée de votre main qui exprime votre volonté en cas de maladie ou d’accident graves sur les points suivants :
- pas d’acharnement thérapeutique,
- limiter ou arrêter les traitements qui vous seront prescrits,
- être soulagé des souffrances même si cela entraîne votre décès,
- subir une intervention chirurgicale,
- être mis sous respiration artificielle ou non
- droit de laisser mourir
- mise en œuvre d’une sachant qu’il ne s’agit pas d’euthanasie (non légalisée en France) dans l’éventualité où vous seriez atteint d’une affection grave et incurable dont le pronostic vital est engagé et dont les traitements ne soulagent pas ou plus la souffrance.  Egalement en cas de souffrance insupportable parce que vous avez prévu, dans votre directive anticipée, d’arrêter un traitement.
Et c'est votre droit.
Ne pas oublier d’indiquer vos nom et prénom, vos date et lieu de naissance.
Vos directives anticipées s’imposent au médecin pour toute décision de traitement, d’intervention ou d’investigation, sauf dans deux cas :
- en cas d’urgence vitale, le temps d’évaluer votre situation (par exemple en cas de réanimation suite à un accident de santé brutal)
- les directives anticipées sont inappropriées ou non conforme à la situation médicale. Le médecin doit alors rendre sa décision à l’issue d’une procédure collégiale.
La décision de refus d’application des directives anticipées doit être portée à la personne de confiance, à défaut à la famille ou à des proches.
Pour être accessibles (il n’existe pas de fichier central comme pour les testaments), vos dernières volontés doivent être confiées à un membre de votre famille, à un proche et à votre personne de confiance. Si vous préférez, vous pouvez leur indiquer le lieu où vous les conserver.
Une copie de vos directives doit être remise à votre médecin traitant.
Les directives anticipées n’ont pas de durée limite mais vous pouvez les modifier à tout moment et même les annuler.


Pourquoi une personne de confiance et qui ?

Une peut être utile :
- pour vous accompagner dans vos démarches et assister à vos entretiens médicaux pour vous aider à prendre une décision,
- dans le cas où votre état de santé ne vous permettrait pas de donner votre avis ou de faire part de vos décisions,
- faire connaître vos directives anticipées si vous les lui avez confiées ou vous lui avez indiqué où elles se trouvent.
La personne de confiance peut être votre conjoint, concubin, partenaire d’un PACS, membre de la famille, ami(e), proche, médecin traitant, personne à prévenir en cas de pépin.
Bien entendu, vous pouvez changer de personne de confiance à tout moment.

Comment refuser un prélèvement d’organes post-mortem ?

Il faut savoir que les organes de toutes personnes peuvent être prélevés à des fins thérapeutiques ou scientifiques après son décès… si elle ne s’y oppose pas de son vivant.
Pour s’y opposer il faut donc, de son vivant puisque c’est une démarche personnelle que personne ne peut faire à votre place, s’inscrire au
C’est gratuit et révocable à tout moment.
Il est bien aussi d’informer les proches, sa personne de confiance ou d’écrire son refus de prélèvement d’organes dans un testament.
- Les réponses à vos questions sur

(...)

L'Humanité.fr, 22/02/2017.
Article intégral en ligne : http://www.humanite.fr/la-fin-de-vie-et-si-en-parlait-632509

dimanche 26 février 2017

La fondation Abbé-Pierre expose 15 axes pour sortir de la crise du logement

Le 22e rapport annuel sur le mal-logement en France de la fondation Abbé-Pierre, dévoilé ce mardi 31 janvier 2017, est un « rapport constructif et offensif », selon son délégué général. Remises au président Hollande le 27 janvier, les quelque 400 pages tirent un bilan mitigé de son quinquennat. Les chiffres du mal-logement, préoccupants, restent en outre en dessous de la réalité. Le rapport se veut toutefois pédagogique. Les candidats aux élections présidentielles venus à sa présentation publique auront entendu les quinze solutions pour mettre fin, en cinq ou dix ans selon les territoires, au fléau du mal-logement : le logement d’abord et l’accueil digne des migrants, la transparence et la justice sociale dans l’attribution des HLM, la construction de logements accessibles aux ménages modestes, la mobilisation du parc privé, la garantie universelle des loyers et leur encadrement, la sécurisation de l’accès à la propriété, la révolution fiscale et la réquisition de la planification urbaine, la mobilisation des habitants, des intercommunalités, de l’État et l’Europe.

 

Guère de nouveautés en matière de quantification du mal-logement : les chiffres exploités sont ceux de l’édition 2013 de l’enquête nationale Logement de l’Insee – « une enquête menacée pour cause de budget », précise au passage Manuel Domergue, directeur des études à la Fondation Abbé-Pierre (FAP) – et de l’actualisation de données administratives.
Le rapport innove cependant en chiffrant les personnes en habitat mobile vivant dans de mauvaises conditions. Elles sont 206 600. Intégré pour la première fois au décompte des personnes mal-logées, ce chiffre (issu d’une récente enquête de la FNA-SAT) fait passer leur nombre de 3,8 millions en 2016 à 4 millions cette année. « Un chiffre plus complet que les estimations des éditions précédentes, mais [qui] ne doit pas être analysé comme une augmentation du nombre de mal-logés », prévient la fondation.

La dynamique de début de quinquennat s’est rapidement essoufflée

Au total, celle-ci recense 14 628 000 personnes mal-logées ou en situation de fragilité. « Sous la réalité, mais la fondation ne veut présenter que des chiffres incontestables », précise Christophe Robert, délégué général de la FAP. « La dynamique de début de quinquennat était intéressante », mais elle s’est rapidement essoufflée, estime-t-il. C’est donc un bilan « en demi-teinte pour les mal-logés » qui est tiré des cinq dernières années.
Les lois en lien avec le logement n’ont pas manqué – la mobilisation du foncier public, l’accélération des projets de construction, la cohésion urbaine, la décentralisation (Maptam et « Notre »), Alur, la transition énergétique, et la toute récente Égalité et citoyenneté. Mais les situations s’aggravent, le nombre de personnes confrontées à la crise du logement s’accroît.

Un guide logement 2017-2022

Le rapport se veut pourtant pédagogique. Il pointe les « erreurs à ne pas reproduire et les obstacles récurrents que les candidats à l’élection présidentielle à venir devront impérativement surmonter ». Car sont conviés à la présentation publique du rapport ces candidats – ceux du moins, avec lesquels il n’est pas « perçu de différends fondamentaux sur la politique de logement ». Pas de représentant du Front national, donc en raison du « désaccord profond » avec la logique de préférence nationale du parti.
Contrairement à la précédente élection, la fondation ne fera signer aucun contrat social aux candidats. En revanche, « porteuse de mémoire », la fondation propose quinze axes pour sortir de la crise du logement : son guide logement 2017-2022. L’après-midi de ce 31 janvier est ainsi consacré à « prendre le temps d’entrer dans les questions de logement », explique Christophe Robert.

Pas besoin d’un nouveau diagnostic, ni d’une loi supplémentaire

L’enjeu est démocratique. « Il faut changer la stratégie », expose -t-il. « La fondation pense sincèrement qu’un plan d’action national peut régler en cinq ou dix ans, selon les territoires, la question du mal-logement ». Pas besoin d’un nouveau diagnostic, ni d’une loi supplémentaire, les outils de lutte contre le mal-logement existent.
« Il faut arrêter les politiques à la petite semaine, définir une ambition nationale forte et lancer les mises en œuvre territorialisées. » Pour cela, la Fondation Abbé-Pierre préconise de suivre trois axes : adapter la politique du logement à la diversité des territoires, inventer une sécurité sociale du logement et agir à la source sur les mécanismes d’exclusion.
Pour atteindre les objectifs transcendant ces axes, ce n’est pas moins de quinze idées que la fondation soumet aux politiques.

 (...)

Gazette Santé Social, 10/02/2017.
Article intégral en ligne : http://www.gazette-sante-social.fr/35361/la-fondation-abbe-pierre-expose-15-axes-pour-sortir-de-la-crise-du-logement

jeudi 23 février 2017

Les métiers de l’économie sociale et solidaire recrutent dans de nombreux secteurs



Dans l’édition 2017 de son guide « Ces secteurs qui recrutent », le Centre d’information et de documentation jeunesse (CIDJ) fait la part belle aux métiers de l’ESS. 

700 000 départs à la retraite d’ici à 2025, dont 112 000 dès 2017 : les métiers de l’économie sociale et solidaire (ESS) vont avoir besoin de jeunes dans les prochaines années. C’est le message que souhaite faire passer le Centre de documentation et d’information jeunesse (CIDJ) à l’occasion de la parution de son guide 2017 « Ces secteurs qui recrutent ». Dans les secteurs du social, de la santé ou encore dans les assurances ou banques coopératives, certes « tous les départs à la retraite ne seront pas remplacés, note Michel Tardit, chargé de veille documentaire au CIDJ et coordinateur du guide, mais c’est bien dans l’ESS que les plus grandes perspectives de recrutement se trouvent ». Tour d’horizon.

Le secteur social

« A l’heure où les jeunes veulent de plus en plus un métier qui a du sens, il nous est paru intéressant de nous pencher sur l’ESS et les métiers avec une forte utilité sociale », explique Michel Tardit. Pour cela, le CIDJ s’est appuyé sur les données de l’étude « Départs à la retraite et opportunités d’emploi dans l’ESS », publié à la fin de 2016 par l’Observatoire national de l’ESS, qu’il a recoupé avec celles de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) ou encore de Pôle emploi. « L’ESS représente 2,3 millions de salariés dans plus de 200 000 établissements, cela représente 10 % de l’emploi en France », rappelle-t-il.
Le premier secteur d’emploi de l’économie sociale et solidaire est sans commune mesure le social. Et celui qui annonce le plus grand nombre de départs à la retraite. Selon l’Observatoire national de l’ESS, comptez 287 000 postes libérés d’ici à 2025, et 40 000 dès 2017. Les trois quarts des travailleurs sociaux relèvent du secteur associatif.
  • Aides à domicile

Comme l’avait pointé dès 2015 le rapport de France Stratégie sur « Les métiers en 2022 », les aides à domicile mais aussi les aides ménagers (es) et travailleurs (euses) familiales sont les métiers les plus impactés par les départs à la retraite, avec 40 % des effectifs arrivant à l’âge de cesser de travailler. Et ce sont quelque 160 000 emplois, peu qualifiés, qui pourraient être créés d’ici à 2022, « loin devant les ingénieurs informatiques » et leurs 90 000 créations nettes d’emplois, illustre Michel Tardit. Un bémol toutefois, qui explique les difficultés du secteur à recruter : une grande majorité de ces emplois sont des emplois à temps partiel, la « norme » dans le secteur, en tout cas jusqu’à aujourd’hui.
  • Cadres de l’intervention socio-éducative

Le secteur social ne demande pas que des métiers peu qualifiés. Psychologues, conseillers en insertion, éducateurs spécialisés, etc. : on dénombre quelque 26 000 cadres de l’intervention socio-éducative aujourd’hui « dont 45 % qui ont plus de 50 ans ». Selon les prévisions 2016 de l’APEC, jusqu’à 12 000 emplois de cadres par an sont susceptibles d’être créés. « La particularité de ce secteur est qu’il nécessite bien souvent un diplôme d’Etat ou un certificat d’aptitude », rappelle Michel Tardit.

lundi 20 février 2017

Il existe des cancers de riches et des cancers de pauvres

La localisation du cancer dépend de la condition socio-économique du malade. Une observation qui serait, en partie, expliquée par les comportements différents adoptés selon les milieux sociaux.


Les cancers des lèvres-bouche-pharynx, de l’estomac et du foie sont davantage observés parmi les populations défavorisées. Au contraire, les cancers de la prostate chez l’homme ou de l’ovaire chez la femme, sont plus fréquents dans les zones aisées. C’est la conclusion du Bulletin épidémiologique hebdomadaire publié le 7 février par Santé Publique France.
Au total, près de 15.000 cancers, liés aux conditions socio-économiques défavorables, pourraient être évités chaque année, affirment les auteurs de l’étude. Ce surrisque est plus important chez les hommes que chez les femmes, et maximal pour le cancer du poumon.

Facteurs de risques

Chez les hommes, la hausse du risque de cancer attribuable au milieu social défavorisé était la plus importante pour les cancers du larynx (30,1% de risque en plus d’en souffrir par rapport à une personne vivant dans un milieu favorisé), des lèvres-bouche-pharynx (+26,6%) et du poumon (+19,9%). Chez les femmes, cela concernait principalement les cancers des lèvres-bouche-pharynx (+22,7%) et du col de l’utérus (+21,1%). «La détermination sociale de certains facteurs de risque comme la consommation de tabac, les expositions professionnelles ou les polluants atmosphériques explique sans doute une partie importante des différences observées», expliquent Joséphine Bryère, chercheuse à l’Inserm, et ses collègues.
L’étude montre également, ce qui est nouveau, que d’autres cancers (foie, estomac, pancréas et vessie) peuvent également être plus fréquents dans les populations défavorisées, indique Guy Launoy, professeur à l’Inserm-Caen et au réseau national des registres des cancers (Francim), co-auteur de l’étude. Pour le moment, aucune cause de cette surreprésentation n’a été définie.

Mélanome plus fréquent dans les populations favorisées

Autre résultat de l’étude: certains cancers sont au contraire plus fréquents chez les personnes vivant dans un milieu social favorisé. C’est le cas du mélanome pour les deux sexes, des cancers de la prostate et du testicule chez l’homme, et des cancers du sein et de l’ovaire chez la femme.
«La surreprésentation du cancer de la prostate dans les milieux les plus favorisés, et dans une moindre mesure pour le cancer du sein, est sans doute très liée aux pratiques de dépistage plus fréquentes dans ces milieux et, pour la prostate, au surdiagnostic très important constaté pour ce cancer qui évolue extrêmement lentement», explique le Pr Launoy à l’AFP. En revanche, pour le moment, rien ne permet de comprendre la surreprésentation des cancers de l’ovaire, du testicule et du mélanome dans ces milieux.

Près de 190.000 cas de cancer

L’analyse, première du genre en France, a porté sur 189.144 personnes, dont 78.845 femmes, qui ont eu un cancer entre 2006 et 2009 et habitant dans l’un des 16 départements (Doubs, Gironde etc.) disposant d’un registre des cancers. Le calcul du nombre de cancers évitables (15.000 par an) porte lui sur la France entière, et pas seulement sur la population de l’étude. 

Le Figaro santé, 08/02/2017.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr/article/il-existe-des-cancers-de-riches-et-des-cancers-de-pauvres

vendredi 17 février 2017

Fatigue, maux de dos : ma vie d'Atsem est dure, mais j'adore travailler avec les enfants

La ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a promis de "trouver des solutions" pour améliorer les conditions d’exercice du métier d’agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem). Des mesures qui seraient les bienvenues, estime Nathalie, Atsem et syndiquée CFDT.

 

Femme de ménage, surveillante, dame cantine, dame pipi, dame de service... sont nos anciennes dénominations. Au fil du temps, nos casquettes d’Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) sont devenues nombreuses. D’autant plus, depuis la réforme des rythmes scolaires de 2013, qui a profondément bouleversé nos missions et notre métier.

Une Atsem en début de carrière touche environ 1556 euros brut par mois, pour 39 heures par semaine, et ses perspectives d’évolution sont limitées.

Pourtant, nous ne sommes pas que des techniciennes de surface, nous sommes indispensables au bien être des enfants de maternelle. Sans le binôme enseignant-Atsem, la classe ne serait pas ce qu'elle est.

Annick Girardin nous a entendus


Épuisées, sur-sollicitées, peu reconnues dans nos nouvelles missions, nous avons demandé à travers des revendications syndicales, une revalorisation de notre statut et une mise à jour de nos missions.

La ministre de la fonction publique nous a entendus et elle a promis de prendre des mesures qui permettraient de clarifier nos missions et de nous apporter plus de reconnaissance et de perspectives d'évolution professionnelle.

Dans les semaines à venir, des groupes de travail, dont je ferai partie, seront organisés afin de trouver un accord sur les mesures efficaces et réalisables qui sont à notre portée pour améliorer notre quotidien d’Atsem. L'occasion pour moi de revenir sur l’évolution importante de mon métier.

Notre métier a changé


Dans l’école maternelle où je travaille, nous sommes une Atsem par classe. Du grand luxe, beaucoup d’établissements n’ont pas cette chance. Ces quotas dépendent des communes.

À l’origine, notre principale mission était l'entretien des locaux et du matériel destinés aux enfants. Nous n'assistions pas les enseignants dans les classes, sauf pour préparer et ranger les activités et nous faisions de la surveillance à la cantine et la garderie en fin de journée.

Aujourd’hui, du fait de la nouvelle répartition du temps scolaire, notre présence en responsabilité auprès des enfants est plus longue, glissant sur des missions d'animation. Avec la loi de 2005 sur l'intégration des enfants handicapés en maternelle, les enseignants nous sollicitent davantage.

(...)

L'Observateur, 17/02/2017.
Article intégral en ligne : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1657553-fatigue-maux-de-dos-ma-vie-d-atsem-est-dure-mais-j-adore-travailler-avec-les-enfants.html

mercredi 15 février 2017

Certains groupes d’immigrés sont plus diplômés que la population française en général

Le chercheur de l’INED Mathieu Ichou publie une enquête qui montre que les pays d’accueil sont loin de recevoir « toute la misère du monde » lorsqu’ils octroient un titre de séjour.


En France, le migrant reste, souvent, perçu comme un pauvre hère débarqué en haillons. Cette mythologie s’éloigne pourtant de plus en plus de la sociologie réelle de l’exilé. Même assignés au maniement du balai ou à un poste de vigile, les migrants installés dans l’Hexagone ont souvent des diplômes en poche. C’est ce que relève Mathieu Ichou, chercheur à l’Institut national d’études démographiques (INED), dans un travail intitulé « Le niveau d’instruction des immigrés : varié et souvent plus élevé que dans les pays d’origine », publié, mardi 14 février, dans le dernier numéro de Population et Sociétés.
Le démographe relève que certains groupes sont plus diplômés que la population française en général. Ainsi, 37 % des immigrés nés en Roumanie et vivant en France possèdent un diplôme de l’enseignement supérieur, comme 43 % des Chinois, 35 % des Vietnamiens ou 32 % des Polonais, alors que « seulement » 27 % de la population générale adulte de France dispose d’un grade universitaire. Un taux d’ailleurs identique à celui des diplômés de l’université au sein de la population sénégalaise de France… Quelques autres diasporas sont en revanche en dessous de ce taux, comme les Tunisiens, dont 21 % ont au moins une licence, ou les Marocains (19 %) et les Algériens (18 %).

« Un triple capital : économique, social et intellectuel »

« Contrairement à ce que l’on croit a priori, les migrants maliens qui arrivent [en Europe] sont souvent issus des classes moyennes ou supérieures de leur pays », précise le chercheur, qui rappelle que « pour quitter l’Afrique, il faut désormais bénéficier d’un certain niveau de capital économique, social et intellectuel » et ajoute que « le taux de diplômés du supérieur est bien moindre sur le continent africain qu’en France ».
Cette analyse des différentes diasporas présentes en France à laquelle Mathieu Ichou se livre est confortée par les travaux menés sur les vagues d’arrivées plus récentes observées par la démographe Anne Goujon, de l’Institut de démographie de Vienne. Cette dernière s’est penchée sur les réfugiés entrés en Autriche au début de 2015. Elle a ainsi mesuré que 27 % de Syriens arrivés dans ce pays sont diplômés du supérieur, contre 10 % de ceux qui sont restés en Syrie.
On retrouve aussi ce différentiel pour les Afghans, dont 11 % de ceux qui ont rejoint l’Autriche sont diplômés de l’université, contre un taux global de 3 % de détenteurs d’un parchemin du supérieur dans ce pays.
De quoi mesurer en creux que les pays d’accueil sont bien loin de recevoir « toute la misère du monde » lorsqu’ils octroient un titre de séjour, que celui-ci soit accordé à un réfugié ou à un migrant dit « économique ». « La plupart des discours sur les migrations ne sont pas de l’ordre du rationnel mais de l’idéologique », note à ce propos Mathieu Ichou.

Des flux migratoires diversifiés

Dans ses travaux, le démographe s’est toutefois attardé sur un autre groupe de migrants : celui des « très peu diplômés », qui existe aussi, même s’il est sans doute en train de s’estomper, eu égard aux difficultés croissantes de la migration.
Le chercheur montre qu’au sein des diasporas présentes en France, un groupe d’exilés comprenant des populations qui n’ont pas terminé leur enseignement primaire a réussi le voyage vers l’Europe.
Au sein de la population générale française, ce groupe existe à peine, représentant 1 % des Français dans leur ensemble, mais il s’élève à 19 % chez les immigrés marocains, à 17 % chez les Sénégalais et 15 % chez les Turcs.
La jonction des surdiplômés et des sous-diplômés montre, comme le rappelle Mathieu Ichou, que « les flux migratoires se sont largement diversifiés au fil des décennies ». Ce qui permet certainement d’expliquer que le rêve « politique » d’une immigration choisie soit un des seuls points communs entre les différentes approches du sujet par les candidats à l’élection présidentielle.

Le Monde, 15/02/2017.
 

dimanche 12 février 2017

Quel est l’impact environnemental d’un téléphone portable ?

Entre l’extraction des minerais qui le composent et les recharges de sa batterie, l’utilisation d’un téléphone portable n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Explications de Carole Charbuillet, ingénieure de recherche à l’institut des Arts et Métiers de Chambéry, et spécialiste des cycles de vie de nouvelles technologies.


Il faut utiliser un smartphone au moins cinq ans pour égaler l’impact environnemental de sa fabrication.

Il faut utiliser un smartphone au moins cinq ans pour égaler l’impact environnemental de sa fabrication. / Rostichep - Fotolia

La Croix : Quelles sont les étapes les plus polluantes dans la vie d’un téléphone portable ?
Carole Charbuillet : Les deux phases qui ont le plus d’impact sont la fabrication et l’usage.
Pour la première étape, l’utilisation de métaux rares appauvrit des réserves non renouvelables déjà très limitées. Elle n’est pas en soi « polluante » mais c’est leur extraction minière, souvent dans des pays africains, qui l’est : l’eau et les sols sont notamment contaminés par les métaux lourds utilisés. Enfin, la fabrication nécessite de l’énergie, comme dans toute industrie.
La pollution générée par l’usage concerne surtout de la consommation énergétique lors des recharges de batterie et pour alimenter les infrastructures de réseaux téléphoniques. Par exemple, le réseau 4G demande plus d’énergie que la 3G. L’impact sur l’environnement dépend donc du mix énergétique du pays de l’utilisateur.



Combien de temps faut-il utiliser un téléphone portable pour « rentabiliser » sa fabrication ?
C.C. : Attention, les deux étapes ayant un impact sur l’environnement, elles ne s’annulent pas, elles s’ajoutent. Nos analyses sur le cycle de vie d’un smartphone menées il y a deux ans montrent qu’il faut au moins cinq ans d’utilisation pour que l’impact environnemental de l’usage soit égal à celui de sa fabrication. Au-delà de cinq ans, la pollution issue de l’usage d’un téléphone est plus importante que celle issue de sa fabrication. Ces chiffres ne peuvent s’appliquer qu’à la France, pays de notre étude.
Or, la durée de vie moyenne d’un smartphone est de deux ans en France. Ce chiffre est en légère progression : il était auparavant de 18 mois, mais les nouveaux appareils sont plus chers et les consommateurs en changent moins souvent.


jeudi 9 février 2017

DOC HEBDO N°118 du 9 au 15 février 2017

Retrouvez et téléchargez le bulletin numérique de revue de presse DOC HEBDO N°118 du DPFI de Lormont qui présente l'actualité dans les domaines de la santé, de société, du social, de l'emploi, de l'éducation, de l'emploi et de l'économie du 9 au 15 février 2017 via ce lien :

Doc Hebdo N°118_9_au_15_février_2017_DPFI Lormont GRETA Nord Aquitaine

Retrouvez les anciens numéros du Doc Hebdo sur cette page : http://actu33.blogspot.fr/p/doc-hebdo-du-dpfi.html

 

lundi 6 février 2017

La loi fin de vie entre peu à peu en application

Promulguée il y a un an, le 2 février 2016, la loi Leonetti-Claeys a instauré le droit à une « sédation profonde et continue ». La Société française de soins palliatifs prépare des recommandations pour aider les soignants à l’appliquer.

Promulguée le 2 février 2016, la loi sur la fin de vie accorde le droit à une « sédation profonde et continue ».
Promulguée le 2 février 2016, la loi sur la fin de vie accorde le droit à une « sédation profonde et continue ». / cataliseur30/Fotolia
C’était il y a tout juste un an. La nouvelle loi sur la fin de vie était promulguée après un long cheminement mené par le duo Jean Leonetti-Alain Claeys. Deux députés, l’un de droite, l’autre de gauche, ayant su unir leurs différences pour élaborer un texte destiné à donner de nouveaux droits aux personnes en fin de vie.


Venu en complément de la loi Leonetti de 2005, ce texte du 2 février réaffirme le droit du malade à l’arrêt de tout traitement. Il rend aussi plus contraignantes les directives anticipées, permettant de mettre par écrit ses souhaits concernant sa fin de vie.
Mais sa disposition phare est le droit pour un patient atteint d’une affection grave et incurable, et dont le pronostic vital est engagé à court terme, de pouvoir bénéficier d’une « sédation profonde et continue ». Une avancée importante pour les uns mais aussi une source d’inquiétude pour d’autres. Un certain nombre de soignants craignent toujours que cette sédation puisse se transformer en « euthanasie déguisée » ou être appliquée chez des personnes n’étant pas en toute fin de vie.


Présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), le docteur Anne de la Tour ne nie pas ces interrogations. « Notre rôle est d’en tenir compte et de rassurer à la fois les soignants, les patients et leurs proches, explique-t-elle. La sédation n’est pas un geste visant à provoquer la mort. Elle est faite pour apaiser et soulager le patient. »
Affirmant être « vigilante », la Sfap travaille actuellement à des recommandations qui seront disponibles avant la fin du premier semestre 2017. « L’objectif est de répondre à des questions très concrètes, en définissant par exemple ce qu’est un pronostic vital à court terme ou ce que sont des souffrances réfractaires », indique le docteur de la Tour.

La loi fait doucement son chemin

Pour Jean Leonetti, la loi fait doucement son chemin. « Depuis son adoption, je me suis souvent rendu dans des services de soins palliatifs, raconte-t-il. Au départ, certains estimaient que ce nouveau texte était inutile, que la loi de 2005 suffisait. D’autres, c’est vrai, exprimaient des inquiétudes. Ils craignaient que des services hospitaliers ne se servent de la loi pour pratiquer des sédations dans des conditions problématiques. Et je leur répondais que, dans la réalité, ces sédations un peu bricolées existaient déjà. La loi permet justement de mieux préciser les conditions de délivrance de cette sédation. »
Aujourd’hui, quand il anime des débats publics sur la fin de vie, Jean Leonetti affirme que des personnes viennent le remercier. « Ils me disent que pour leur proche, cela s’est bien passé, qu’il a pu partir en étant apaisé. Mais est-ce qu’ils me remercient pour la loi de 2005 ou celle de 2016 ? Honnêtement, je ne sais pas », avoue le député.

(...)

La Croix, 02/02/2017.
Article intégral en ligne : http://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Ethique/La-loi-fin-de-vie-entre-peu-a-peu-en-application-2017-02-02-1200821877

vendredi 3 février 2017

La newsletter du mois de février 2017 du DPFI de Lormont du GRETA Nord Aquitaine vient de paraître.

Vous y trouverez toute l'actualité du GRETA Nord Aquitaine, les événements locaux en rapport avec les thématiques de l'emploi, des métiers, du social, de la santé ainsi que les différentes dates de concours.


Pour la télécharger, cliquez via ce lien : Quoi de neuf_Newsletter DPFI Lormont GRETA Nord Aquitaine_Février 2017 

Pour retrouver l'ensemble des publications du DPFI, cliquez via le lien suivant : http://actu33.blogspot.fr/p/blog-page_40.html


 

mercredi 1 février 2017

Enquête de santé, Les nouveaux poisons de notre quotidien

Patrick rêvait d’une retraite de jardinier… L’usine au bout de son champ l’a rendu malade. Sophie et Alain vivent dans l’angoisse de voir leurs enfants contaminés par la pollution autour de leur maison… Nathan lui, a été opéré pour une malformation de l’appareil génital à cause d’un médicament pris par sa grand-mère il y a 60 ans.



Pesticides, bisphénols, phtalates, parabens…. Des milliers de substances chimiques ont envahi notre quotidien. Utilisées depuis des décennies pour protéger les récoltes, améliorer les emballages alimentaires ou la conservation des cosmétiques, ces molécules ont fini par révéler leur pouvoir toxique.

En interférant avec notre système hormonal, ces perturbateurs endocriniens sont suspectés d’augmenter le risque d’infertilité, de certains cancers, de malformations génitales, de diabète, d’obésité et de maladies neurologiques.

Comment agissent ces molécules ? Quand y sommes-nous le plus exposés ? Et peut-on encore leur échapper ?

Dans la cuisine, la salle de bains ou le jardin, nous sommes en contact du matin au soir avec des perturbateurs endocriniens. On retrouve leur trace dans des fruits et légumes, des bouteilles en plastiques, des jouets, du dentifrice, des meubles, des produits ménagers et certains vêtements…

Scientifiques, chercheurs et médecins tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme pour alerter sur les dangers de ces agents chimiques aux effets potentiellement nocifs pour notre santé.

S’il existe aujourd’hui des preuves irréfutables de la toxicité de certaines molécules chez l’animal, leur dangerosité reste plus difficile à démontrer chez l’homme. Un autre défi consiste à mesurer l’effet « cocktail », autrement dit l’impact cumulé de plusieurs substances qui interagissent entre elles. 

En France, certains substances chimiques ont déjà fait l’objet d’interdiction comme le bisphénol A banni des biberons et des emballages alimentaires. Mais l’Union européenne peine à se mettre d’accord sur une définition des perturbateurs endocriniens afin d’encadrer leur utilisation.

Le documentaire « Perturbateurs endocriniens : tous intoxiqués ? » réalisé par Cécile Tartakovsky sera suivi d’un débat animé par par Michel Cymes, Marina Carrère-d’Encausse et Benoît Thevenet.

Émission à voir ou revoir en replay ici : http://pluzz.francetv.fr/videos/enquete_de_sante_,152583842.html

Les invités
 


  • Dr Rémy Slama, directeur de recherche à l’Inserm et président des Conseils scientifiques du Programme National de Recherche sur les Perturbateurs Endocriniens
     

  • Véronique Moreira, présidente de Women in Europe for a Common Future (WECF)
     

  • Philippe Perrin, éco-infirmier et directeur de l’Institut de formation en santé environnementale
     

  • Dr Patrick Levy, médecin conseil de l’Union des Industries Chimiques