mardi 29 novembre 2016

VIH : 70 % des nouvelles infections touchent les hommes

En 2015 encore, 6 000 personnes ont découvert leur séropositivité en France. Les hommes sont les plus touchés, en particulier ceux qui ont des rapports homosexuels.

L’épidémie de VIH ne ralentit pas en France. Chaque année, plus de 6 000 personnes découvrent qu’elles sont séropositives. 2015 ne fait pas exception. Derrière ces découvertes se dissimule une foule silencieuse. 20 % des patients infectés par le VIH ignorent leur statut sérologique. Le véhicule de la propagation est tout trouvé. Et pourtant, les moyens préventifs et thérapeutiques existent. Au cœur du système qui permettrait d’y accéder : le dépistage. Santé Publique France le rappelle ce 29 novembre, dans un Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) thématique. Publié à l'approche de la Journée mondiale de lutte contre le sida – le 1er décembre – il fait le point sur le recours au dispositif de diagnostic.

Quels dépistages pour qui ?

L’année 2015 se démarque par un recours élevé aux sérologies en laboratoire de biologie médicale. Plus de 5 millions d’examens diagnostiques ont été réalisés. 10 600 ont donné lieu à un verdict de séropositivité. La majorité des tests sont réalisés en ville (76 %) plutôt qu’à l’hôpital. Certaines régions s’y réfèrent plus. C’est le cas des départements d’outre-mer, de l’Ile-de-France et de Provence-Alpes-Côte-D’azur (PACA). Ce sont aussi les zones où l’épidémie est la plus virulente.
Les tests rapides à orientation diagnostique (TROD) s'ajoutent à ces tests en laboratoire. Déployés depuis 2012, ils ont pour but de toucher des populations qui, autrement, ne se feraient pas dépister. Objectif atteint : ils ont 62 000 ont été réalisés en 2015. Parmi les utilisateurs, 27 % n’avaient jamais fait de dépistage. Ces tests donnent d’ailleurs lieu à une part légèrement supérieure de séropositivité.
Progressivement, les TROD atteignent une population de plus en plus variée. Après avoir massivement attiré l’intérêt des hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH), un léger recul s’amorce. Ils représentent désormais 30 % des testés. La part de migrants et de personnes en situation de prostitution a en revanche progressé. Une nouvelle à saluer car « seul un diagnostic précoce des personnes infectées, le plus tôt possible après leur contamination, permet la mise en route rapide d’un traitement antirétroviral », rappelle le BEH.
Enfin, les autotests, plus récemment mis à disposition, connaissent eux aussi un succès croissant. 1 500 à 2 000 sont vendus chaque semaine « soit un total ramené sur une année de l’ordre de 75 000 à 100 000 autotests. ».
 
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Alcool, tabac... les Français mauvais élèves en Europe

Les Français ont une meilleure espérance de vie selon un rapport de l’OCDE et de la Commission européenne sur l’état de santé des habitants des 28 pays de l’UE.


Les Français vivent en moyenne plus vieux que les habitants des autres pays européens. L’espérance de vie les place dans le peloton de tête, derrière l’Espagne, l’Italie et la Suisse, avec une moyenne – hommes et femmes confondus – de 82,8 ans, contre 80,9 ans chez nos voisins. A l’échelle du continent, les femmes vivent plus longtemps (83,6 ans) que les hommes (78,1), avec un plus fort écart en France (86 ans d’espérance de vie pour les femmes contre 79,5 ans pour les hommes). C’est l’un des enseignements du « Panorama de la santé 2016 », rapport conjoint publié mercredi 23 novembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne. Deux cents pages qui compilent de multiples indicateurs sur l’état de santé des populations des 28 pays de l’Union européenne et l’accès aux soins.
 
 
 
Les Français vivent en moyenne plus vieux que les habitants des autres pays européens. L’espérance de vie les place dans le peloton de tête, derrière l’Espagne, l’Italie et la Suisse, avec une moyenne – hommes et femmes confondus – de 82,8 ans, contre 80,9 ans chez nos voisins. A l’échelle du continent, les femmes vivent plus longtemps (83,6 ans) que les hommes (78,1), avec un plus fort écart en France (86 ans d’espérance de vie pour les femmes contre 79,5 ans pour les hommes). C’est l’un des enseignements du « Panorama de la santé 2016 », rapport conjoint publié mercredi 23 novembre par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne. Deux cents pages qui compilent de multiples indicateurs sur l’état de santé des populations des 28 pays de l’Union européenne et l’accès aux soins.
 
Si la France est reconnue pour la qualité de son système de soins, la prévention reste le parent pauvre, avec seulement 1,9 % des dépenses de santé allouées, contre une moyenne de 3 % pour les pays de l’Union européenne. Les facteurs de risque y sont plus élevés. Le tabagisme a certes diminué dans l’Hexagone ces dernières années, mais reste à des niveaux plus élevés que la moyenne en Europe. En effet, la France compte 22,4 % de fumeurs quotidiens (des études françaises parlent de 28 %), presque le double qu’en Suède (12 %) et bien plus qu’au Royaume-Uni (18 %), selon les chiffres de l’OCDE. De même, en France, près d’un adolescent sur cinq déclare fumer au moins une fois par semaine (un sur sept dans les pays de l’UE).

 
 
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Source : Le Monde, 23/11/2016.
 

lundi 28 novembre 2016

Le Sénat supprime le tiers payant généralisé et soigne les professions médicales

Pour son examen en première lecture par un Sénat majoritairement de droite, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2017 issu de la discussion des députés a été profondément remanié. Les sénateurs en ont profité pour supprimer le tiers payant généralisé, mesure emblématique de la loi Santé. Dernière loi pour la sécu du quinquennat, la nouvelle version du texte sort sans aucun des articles qui organisaient les équilibres financiers et les objectifs de recettes et de dépenses des différents régimes tant pour 2016 que 2017. Suspecté d’améliorer artificiellement la santé du Fonds de solidarité vieillesse, le fonds de financement de l’innovation pharmaceutique est supprimé. Les professions médicales profitent de l’aubaine : le dispositif MT’dents disparaît, la protection maternité/paternité est étendue à tous les médecins installés en zone sous dense et les libéraux retraités y exerçant seront exonérés de cotisation vieillesse. Le prélèvement ANFH est réduit à la seule l’année 2016. Les médecins du secteur public travailleront en revanche plus longtemps. Une « phase de dialogue » d’un an est instituée, avant la signature du CPOM par un établissement du secteur du handicap.


Après l’examen des dispositions du PLFSS 2017 achevé vendredi 18 novembre, le texte sénatorial a été soumis au vote solennel mardi 22 novembre. Il a été adopté par 182 voix pour et 148 contre (15 abstentions).
Dans le contexte préélectoral où il est stratégique de marquer les esprits, la rébellion la plus ostentatoire est sans aucun doute la suppression du tiers payant généralisé (TPG), glissée après l’article 42. La bataille commencée avec la loi Santé du 26 janvier 2016 se poursuit donc.
Les auteurs de l’amendement estiment le TPG non « pertinent pour améliorer l’accès aux soins » et caressent les professionnels de santé libéraux dans le sens du poil en reprochant au TPG « une remise en cause inutile de la pratique des professionnels de santé libéraux, lesquels pratiquent déjà le tiers payant pour des raisons sociales et par choix personnel ».

Rejet de l’Ondam

Les sénateurs ont en outre porté leur révolte sur les chiffres. S’ils ont voté les chiffres relatifs à l’exercice 2015 en adoptant la première partie du texte sans modification, ils ont refusé les tableaux d’équilibre pour 2016 en adoptant la deuxième partie du PLFSS 2017 après suppression des prévisions de recettes et les objectifs de dépenses des différentes branches (art. 4), et rejet de l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2016 (suppression de l’article 5).
Critique à l’égard du PLFSS 2017 et contestant la réalité du retour à l’équilibre de la sécurité sociale, le rapporteur général, Jean-Marie Vanlerenberghe, a chiffré à 2,5 % l’augmentation réelle de l’Ondam pour 2017 au lieu des 1,75 % en 2016 et 2,1 % annoncés pour l’année prochaine. Il a dénoncé le faux-semblant de la réduction des déficits (2,6 milliards prévus en 2017 contre 4,1 milliards en 2016) qui « ne traduit en rien une réelle maîtrise des dépenses ou l’impact de réformes d’organisation qui auraient amélioré l’efficience du système de santé ».

Les suppressions d’articles se sont succédé

Suivant les propositions de la commission des affaires sociales, tous les tableaux d’équilibre financier, comme les prévisions de recettes et les objectifs de dépense relatifs à l’année prochaine ont été rejetés. Les suppressions d’articles se sont succédé : 22 pour les régimes obligatoires de base ; 23 pour le régime général ; 26 pour l’annexe relative aux perspectives pluriannuelles. C’est avec ces modifications que la troisième partie a été votée.
Dans la continuité, les tableaux d’équilibre, recettes et dépenses des différents régimes ont fait l’objet d’un traitement identique. La branche famille se voit privée de l’article 29.
Deux articles sont biffés pour la branche maladie, maternité, invalidité et décès : l’article 54 et ses objectifs de dépenses et l’article 55 qui fixait l’Ondam 2017. La branche vieillesse est délestée de son article 35 et la branche Accidents du travail et maladies professionnelles de son article 37.

Gazette Santé Social, 25/11/2016.
Article intégral en ligne :  http://www.gazette-sante-social.fr/32630/plfss-2017-suppression-tiers-payant-generalise-ondam


dimanche 27 novembre 2016

Les femmes handicapées sont victimes d’un double stéréotype

Depuis l'instauration d'une obligation d'emploi des travailleurs handicapés en 1987 et bien que d'importants progrès en la matière ont été réalisés, de nombreuses personnes en situation de handicap, et notamment des femmes, rencontrent encore des obstacles et discriminations dans leur accès à l'emploi et dans leur carrière. Dans le cadre de ses missions de suivi de l'application de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et de lutte contre les discriminations, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, publie un rapport sur l'emploi des femmes en situation de handicap. Entretien avec Clémence Levesque, chargée de mission à la Direction de la promotion de l’égalité et de l’accès aux droits du Défenseur des droits, une des corédactrices de ce rapport.


Vous êtes l’une des co-rédactrices du rapport sur l’emploi des femmes en situation de handicap, publié le 14 novembre dernier par le Défenseur des droits. Que révèle-t-il ?

 

Le rapport démontre que les femmes en situation de handicap rencontrent des difficultés et des discriminations spécifiques liées à leur genre, d’une part, à leur handicap, d’autre part, dans l’accès à l’emploi et dans leur carrière.
Un double stéréotype pèse en effet sur ces personnes : à l’inaptitude professionnelle ou à la fragilité présumée des personnes handicapées s’ajoute l’idée qu’il existe des tâches plus féminines que masculines, ce qui limite considérablement leurs perspectives professionnelles.

Quelles sont les discriminations auxquelles sont confrontées les femmes handicapées ?

Dès leur scolarité, on les oriente de préférence vers un certain type de filières. De fait, comme la majorité des femmes, celles qui sont handicapées sont cantonnées dans une douzaine de métiers seulement, à commencer par ceux du soin et de l’administratif. Des secteurs où la pénibilité est moins bien reconnue (à tort !) que dans les professions industrielles ou agricoles.
Parallèlement, le milieu protégé et adapté lui-même proposant plus souvent des activités considérées comme « masculines », les femmes y sont sous-représentées.
À cette ségrégation horizontale s’ajoute une ségrégation verticale. Les femmes handicapées se heurtent encore plus au plafond de verre : bien que plus nombreuses à avoir le Bac que les hommes (28 % contre 22 %), puis à décrocher un diplôme du supérieur, elles sont moins bien payées et occupent des emplois moins qualifiés : on compte 1 % de cadres parmi les femmes handicapées, contre 10 % des hommes.
Par ailleurs, elles sont confrontées, davantage que les hommes, à un temps partiel imposé (47 % contre 16 %). Leur accès au reclassement professionnel est également plus réduit. Des inégalités qui se retrouvent, enfin, dans la création d’activité, dont l’accompagnement vise, à 70 %, les hommes.

Source : Gazette Santé Social, 25/11/2016.


La profession d'infirmiers a enfin son Code de déontologie

Le décret créant le code de déontologie des infirmiers est paru au JO. Une publication qui marque la reconnaissance de la profession, après de longs atermoiements, selon son Ordre.

 

Le décret créant le premier Code de déontologie des infirmiers est paru ce dimanche au Journal officiel rapporte l'Agence France Presse (AFP). « Un moment historique pour notre profession » d'après Didier Borniche, president du Conseil National de l'Ordre des Infirmiers (ONI). La publication marque en effet la « reconnaissance » de cette profession, après de longs atermoiements selon l'ONI.
Ce dernier qui a contribué à son élaboration explique dans son dernier bulletin que ce code de déontologie comprend l'ensemble des droits et devoirs des infirmiers. Il vient en effet se substituer aux règles professionnelles qui figuraient dans le Code de la santé publique et qui n'avaient pas été modifiées depuis 1993. 
Ce texte suit partiellement les recommandations de l'Autorité de la concurrence qui en mai 2016 avait émis un avis défavorable notamment concernant des règles d'installation des infirmiers libéraux qu'elle jugeait trop restrictives.

De nouvelles règles d'installation

Ainsi, il prévoit qu'un infirmier ne doit pas s'installer dans un immeuble où exerce l'un de ses confrères, sans son autorisation ou à défaut celui de l'Ordre, et non plus à « proximité immédiate ». Par ailleurs, le professionnel pourra exercer sur un ou plusieurs sites distincts de son lieu habituel de travail, à condition qu'ils se situent sur un secteur géographique en carence et sur autorisation du conseil de l'Ordre.

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Article intégral en ligne : http://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/18628-La-profession-d-infirmiers-a-enfin-son-Code-de-deontologie

 

samedi 26 novembre 2016

Stop violences contre les femmes, victimes ou témoins comment agir ?

Vous êtes victimes ou témoins de violences ou de harcèlement. Voici vos droits et vos recours ainsi que la prise en charge des hommes violents.

Le point

Chaque année, le 25 novembre est une journée particulière, celle de la lutte contre les violences faites aux femmes. Cette violence ce n’est pas rien et il faut la dénoncer, l’arrêter. Ca urge, car chez nous, en France, 216 000 femmes sont victimes chaque année  de violences conjugales (physiques ou sexuelles). Cette violence tue une femme tous les trois jours !

La violence faites aux femmes c’est aussi le harcèlement de rue et sexuel au travail, les agressions sexuelles et les viols y compris de la part des conjoints, petits amis, ex, mutilations, excisions et mariages forcés (4% des filles françaises d’origine africaine). Quand on fait l'addition on arrive à un total hallucinant de prés de 500 000 victimes annuelles en France - sources Amnesty International France.
Les chiffres de la violence faite aux femmes en France sont téléchargeables sur et sur la dernière étude de l'
Ca se passe aussi à l’école comme vous pouvez le constater ici et au travail. Lire à ce sujet le
Ces chiffres sont hélas en augmentation et ce malgré la résolution des Nations Unies  qui invite les pays et les ONG à organiser des actions dans le but de promouvoir les droits des femmes et de sensibiliser le public aux situations de violences que vivent les femmes.
C’est à cet effet que la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes a été fixée le 25 novembre. Pourquoi cette date ?
Parce qu’elle a été choisie par les militantes et militants en faveur des droits des femmes en 1981 en mémoire des sœurs Mirabal, assassinées le 25 novembre 1960 par le régime dictatorial de la République dominicaine.

 Source : L'Humanité, 25/11/2016.

vendredi 25 novembre 2016

Le numérique bouleverse les pratiques médicales : pour le meilleur ou pour le pire ?

Chaque jour, des innovations numériques bousculent les pratiques des professionnels de la santé. Pour plus d’efficacité quand il s’agit de lutter contre les déserts médicaux, mais aussi avec de nouveaux questionnements éthiques, dès lors que des robots remplacent le diagnostic humain. Pour faire le point, la Fondation Cognacq-Jay a rassemblé des experts lors d’un colloque sur la numérisation de la médecine.

 

Comme beaucoup d’autres secteurs, la numérisation bouleverse le secteur sanitaire et social. Nous n’en sommes qu’au début de ce que les spécialistes nomment « disruption », mais c’est pour essayer d’en analyser déjà les impacts, tant pour les patients que pour les médecins ou les aidants, que la Fondation Cognacq-Jay a organisé un colloque sur le thème : « Numérique, lien social ou isolement ? ».
Cela a permis aux participants de développer les aspects positifs de la digitalisation, mais aussi de prévenir sur les dangers qui guettent le tout-numérique, et d’alerter sur la question de l’accessibilité de tous les publics.

Une plateforme ou une application n’ont pas d’émotions

 

D’emblée, Axel Kahn, généticien, directeur de recherches à l’Inserm, a rappelé que « la numérisation transforme considérablement le rôle du médecin, mais elle ne remplace pas la relation particulière qui unit le médecin à son patient. Une plateforme ou une application n’ont pas d’émotions ; elles aident à la décision humaine et proposent des scénarios ».
Le médecin, le psychologue, l’infirmier, garderont toujours la place de tiers de confiance, que ne peuvent prendre des machines. Pour Joëlle Dulauroy, psychologue à l’hôpital Cognacq-Jay, c’est une évidence que la machine ne puisse se substituer aux humains : « j’accompagne des aidants et des proches qui font de l’accompagnement en soins palliatifs. Leur place est irremplaçable et d’ailleurs reconnue par la loi du 9 juin 1999 sur les bénévoles d’accompagnement ».

Même des machines peuvent contribuer à rompre l’isolement

 

Et pourtant… Même des machines peuvent contribuer à rompre l’isolement. Lors de la conférence, deux exemples ont été présentés dans ce sens. L’entreprise sociale L’Effet Papillon expérimente à Laval le programme Bliss. « Il s’agit de lunettes de réalité virtuelle. Elles sont portées par des patients pendant une opération et leur permettent d’atténuer la douleur », explique Mélanie Péron, fondatrice de L’Effet Papillon.
De son côté, le laboratoire Bristol Myers Squibb développe le projet Vik-e, un robot de téléprésence piloté par des enfants malades au sein de l’Ihope de Lyon.

Source : Gazette Santé Social, 25/11/2016. 

jeudi 24 novembre 2016

Hommes et femmes inégaux face à l’espérance de vie en bonne santé


Un homme de 50 ans peut espérer, une fois en retraite, vivre 17 ans sans incapacité dans sa vie quotidienne contre 21 ans pour une femme. C’est ce que montre une étude de l’Insee rendue publique mardi 22 novembre.

Une fois en retraite, pendant combien de temps les Français peuvent-ils espérer vivre en bonne santé ? Cette question est au cœur d’une étude rendue publique mardi 22 novembre par l’Insee. Ce travail est notamment centré sur la génération née en 1960. Il montre qu’à 50 ans, ces Français ont une espérance de vie, en retraite et sans incapacité, de 19 ans en moyenne : 17,2 ans pour les hommes et 21,2 ans pour les femmes. « Les femmes nées en 1960 passeraient six ans de plus à la retraite que les hommes de la même génération, mais seulement quatre années de plus sans incapacité », souligne l’Insee.

Un indicateur qui tient compte de la qualité de vie

 

Pendant longtemps, les chercheurs et les institutions publiques se sont intéressés à l’espérance de vie brute de la population. Mais depuis les années 1980, elles se penchent aussi sur la qualité de vie des personnes qui avancent en âge. Ils ont ainsi développé un nouvel indicateur : l’espérance de vie en « bonne santé » ou sans incapacité.
« Depuis quelques années, cet indicateur est pris en compte par le conseil d’orientation des retraites (COR) et le gouvernement. Il figure ainsi dans un rapport remis chaque année au Parlement sur la croissance économique. Le gouvernement estime en effet opportun de retenir d’autres critères, plus qualitatifs, que le seul PNB, pour apprécier cette croissance », indique Jean-Marie Robine, directeur de recherches à l’Inserm.

Source : La Croix. PIERRE BIENVAULT.

mercredi 23 novembre 2016

Les Français vivent plus vieux, mais pas toujours mieux que le reste des Européens

L’OCDE et la Commission européenne publient un rapport dressant un panorama de la santé en Europe. La France consacre peu d’argent à la prévention, et les comportements des jeunes s’en ressentent.


Les Français vivent plus longtemps que la moyenne de la population européenne, et cela malgré de faibles dépenses publiques en matière de prévention et davantage de comportements à risque chez les jeunes. C’est ce que révèle le «Panorama de la santé 2016», un rapport conjointement publié par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne. 

Deux ans d’espérance de vie de plus 
 
Les Français vivent en moyenne plus longtemps que les habitants des autres pays européens. Un enfant né en France en 2014 a une espérance de vie qui s’élève à 82,8 ans, contre 80,9 ans en moyenne dans les pays de l’Union Européenne (UE).
Dans l’UE, la part de la population âgée de plus de 65 ans a augmenté, passant de moins de 10% en 1960 à près de 20% en 2015. Elle devrait atteindre près de 30% d’ici 2060, d’après le rapport de l’OCDE et de la Commission européenne. En France en 2016, les plus de 65 ans représentaient 18,8% de la population, selon les chiffres de l’Insee. L’Institut estime qu’en 2060, en France métropolitaine, ils compteront pour 25,7% de la population.
Pourtant cet allongement de la durée de vie ne s’accompagne pas forcément d’une bonne santé. Environ 50 millions de personnes dans l’UE souffrent de maladies chroniques et plus d’un demi-million de personnes en âge de travailler en meurent chaque année.

Les jeunes fument plus et bougent moins 
Les jeunes Français fument plus et bougent moins que leurs homologues européens. Chez les adolescents de 15 ans, la consommation de tabac a diminué depuis les années 2000. Mais 19% sont toujours des fumeurs réguliers, contre 14% en moyenne dans l’UE.
Le sport n’est pas non plus leur point fort et les adolescents français arrivent d’ailleurs bon avant-derniers sur le podium de la pratique sportive. Seuls 6% des filles et 14% des garçons ont une activité physique «modérée à forte» (au moins une heure par jour, avec augmentation du rythme cardiaque), alors que la moyenne de l’UE se situe à 10% et 20% respectivement.
Alors que la France est jusqu’à présent bien placée en matière d’obésité et de surpoids, ce manque d’activité physique des jeunes est inquiétant pour l’avenir, estime selon l’AFP Francesca Colombo, chef de la division santé de l’OCDE, car «ce sont des habitudes qui sont difficiles à changer». Or le manque d’activité sportive constitue, avec le tabagisme, un important facteur de risques pour les maladies chroniques telles que les cancers et les affections cardiovasculaires.

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Source : Le Figaro, 23/11/2016.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr/article/les-francais-vivent-plus-vieux-mais-pas-toujours-mieux-que-le-reste-des-europeens

L’affaire Mediator en six questions

C’était un médicament contre le diabète vendu ensuite comme un coupe-faim pendant 33 ans par le laboratoire Servier. De son interdiction aux indemnisation des victimes. Focus sur une affaire hors norme.


Qu’est-ce que le Mediator?

 

Servier commercialise le Mediator en 1976. Il s’agissait d’un adjuvant au régime des anti-diabétiques. Et les autorités sanitaires valident cette indication. En 1974, le laboratoire obtient l’autorisation de commercialisation. Pourtant dès 1971 l’OMS (organisation mondiale de la santé) décide de classer le SE780 des laboratoires Servier comme «anorexigène», en raison de sa proximité avec les amphétamines, subtances toxiques pour le coeur. Mais Servier obtient que le médicament reste classé dans les antidiabétiques
Pourtant, dans une audition du 6 juillet 2011, Jacques Duhault, alors âgé de 79 ans explique aux enquêteurs en charge de l’information judiciaire sur le Mediator comment Servier a trompé les autorités pour obtenir sa mise sur le marché. Ce pharmacologue est l’un des découvreurs du médicament en 1966. Duhault travaillera sans interruption dans le laboratoire jusqu’à son départ à la retraite en 2000, excepté en 1978, pour rejoindre comme expert pharmacologue le ministère de la Santé. «Dans les années 60, la règle de base en matière de recherche était de trouver une molécule aboutissant à une diminution de prise alimentaire sans avoir d’effet stimulants centraux», raconte-t-il aux gendarmes. Par ailleurs, dans une étude de 1970 retrouvée par les enquêteurs, Jacques Duhault qualifiait déjà le Mediator de «puissant anorexigène». La déposition du Pr Jean Charpentier, alors âgé de 81 ans, réalisée le 28 juillet 2011 va encore plus loin. Ce neurochirurgien entré chez Servier en 1968 a réalisé, en 1971, des études toxicologiques du médicament. Il a avoué aux enquêteurs avoir été «beaucoup étonné de voir le Mediator sortir comme antidiabétique car ça n’a rien à voir sur le plan expérimental, ni sur le plan clinique. C’est vrai, il diminue la faim».
Le Pr Charpentier, mis en examen dans l’enquête sur le Mediator est décédé le 7 septembre 2015. De même que Alain le Ridant (le 6 septembre 2016), ancien pharmacien du laboratoire, lui aussi mis en examen. Enfin , Jean-Bernard Raimond, témoin assisté pour trafic d’influence est décédé le 7 mars dernier. Il fut ministre des affaires étrangères, député RPR des Bouches du Rhône.

Quand et pourquoi Irène Frachon se penche sur le Mediator?

 

Lors de son internat en pneumologie à l’hôpital Béclère de Clamart, en 1990, elle est confrontée à une épidémie d’hypertension artérielle pulmonaires de patientes ayant pris de l’Isoméride, un coupe-faim de Servier. Cette maladie très rare est bien souvent mortelle et peut nécessiter une greffe des poumons. Le lien est fait entre la pathologie et la prise du médicament, aboutissant à son retrait du marché. En France, en septembre 1997, l’Agence du médicament suspend l’autorisation de mise sur le marché de l’Isoméride et du Ponderal. Mais le Mediator, pourtant cousin germain de ces molécules restera sur le marché français jusqu’en novembre 2009.

(...)

Source : Le Figaro.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr/article/l-affaire-mediator-en-six-questions 

mardi 22 novembre 2016

Comment redonner confiance en l’école ?


ÉDUQUER, C’EST L’AFFAIRE DE TOUS. Poser la question de la confiance envers notre système éducatif oblige à repenser les problèmes qui le traversent, et à envisager sa transformation sur un plus long terme.

Défiants à l’égard des institutions, les Français conservent une relative confiance en leur école. Notamment les jeunes. Le baromètre « Jeunesse et confiance », publié par le laboratoire d’idées Vers le haut, en partenariat avec La Croix, le montre (1).
Alors que seuls 22 % des 16-25 ans déclarent faire confiance aux hommes politiques pour leur assurer un avenir, ils sont 67 % à faire confiance à l’école « pour assurer à tous l’acquisition des savoirs de base ». Ils sont en revanche plus sceptiques sur sa capacité à réduire les inégalités sociales (42 % de confiants), et à assumer ses missions éducatives comme l’apprentissage du respect des autres (53 %), ou l’épanouissement de chacun (41 %).
« L’école reste malgré tout le service public de proximité le plus plébiscité », reconnaît Éric Debarbieux, spécialiste des violences scolaires (2). Notamment dans les quartiers défavorisés où elle est le seul bastion encore un peu solide pour les familles en déshérence. Mais cet édifice commence à se fissurer, à craquer d’un peu partout.

Le boom du marché des cours particuliers

 

Les enquêtes Pisa, très médiatisées, qui pointent chaque année les mauvaises performances du système éducatif français contribuent à l’éroder. De plus en plus de parents cherchent à combler ses failles, en ayant recours à des prestataires privés.
Le boom du marché des cours particuliers, des coachs en orientation et autres prépas privées en atteste. « Le fait que les parents sollicitent autant le soutien scolaire payant est révélateur d’une perte de confiance », souligne Arnaud Parienty, enseignant en sciences économiques et sociales, auteur de School business (3).
Ce marché, qui représente plus de 2 milliards d’euros, serait le plus important d’Europe. « Et il touche aussi des familles modestes, qui s’inquiètent pour l’avenir de leurs enfants. » « L’éducation nationale devrait prendre plus au sérieux ces signaux, estime Arnaud Parienty, en développant un accompagnement personnalisé de qualité. »
Les parents les plus favorisés sont également de plus en plus nombreux à se tourner vers des écoles hors contrat, proposant des pédagogies alternatives, « avec notamment l’idée que notre système éducatif ne favorise pas l’épanouissement personnel ni la créativité des élèves ».
« La confiance en l’école est une question à la fois complexe et cruciale pour pouvoir penser les problèmes de l’école en France aujourd’hui », résume Sophie Audoubert, professeur de lettres classiques, qui a enseigné plus de dix ans en Seine-Saint-Denis, et a relaté son expérience dans un livre (4).

La souffrance des enseignants

 

« J’ai le sentiment que la majorité des élèves – et de leurs parents – font confiance aux enseignants, en tant que personnes. Ils comptent beaucoup sur nous, surtout quand leur famille ne peut pas les aider. » 

Hormis au moment des orientations, précise-t-elle, qui cristallisent toutes les méfiances. « Ils ont l’impression qu’on tente de leur imposer une voie, qui les met dans une impasse. Ce qui n’est pas complètement infondé. »
Ils ont également peu confiance en l’école comme ascenseur social. « Ce qui dépasse largement notre rôle, souligne Sophie Audoubert. On nous demande de maintenir la confiance en une école démocratique, qui permettrait à chaque enfant de donner le meilleur de lui-même, alors qu’on ne nous en donne pas les moyens. Pour y remédier, il faudrait, entre autres, réduire les effectifs des classes, car on a besoin d’être dans un rapport d’individualisation plus grand, pour que ceux qui ne réussissent pas ne soient pas broyés dans la masse. »

(...)
Source : La Croix.
Article intégral en ligne : http://www.la-croix.com/Famille/Education/Comment-redonner-confiance-en-l-ecole-2016-11-22-1200804871