Enquête de santé : Médicaments, la vieillesse en otage. France 5, mardi 9 juin 2015 à 20 h 40. Le magazine de Michel Cymes et Marina Carrère d’Encausse s’interroge sur les ordonnances à rallonge des personnes âgées.
Qui
n’a jamais été saisi de vertige devant le pilulier d’une personne
âgée ? Enquête de Santé diffuse ce soir un documentaire, signé de Marie
Bonhommet, sur le danger de cette trop importante médication, qui donne
parfois le vertige. Au total, estime la journaliste, près de
18 000 décès par an seraient directement liés aux médicaments. Et 8 000 à
10 000 de ces décès, chiffre sans doute minoré d’ailleurs,
proviendraient d’interactions malheureuses entre ces remèdes ou
d’accidents liés à leur prise. Sont d’abord pointées du doigt les
ordonnances croisées entre les différents spécialistes, cardiologues,
diabétologues, neurologues… Celui qui pourrait avoir la main sur ce
cocktail, explique Marie Bonhommet, c’est le médecin généraliste. Or,
dépassé par la quantité de remèdes et parfois intimidé par les
pronostics des spécialistes, il n’ose pas forcément s’ériger contre leur
diagnostic…
Les laboratoires pharmaceutiques en prennent aussi pour
leur grade : alors que plus de la moitié des prescriptions sont
réalisées auprès de personnes âgées, les tests de mise sur le marché,
eux, sont pratiqués sur des personnes de dix-huit à soixante-dix ans.
Or, constate un médecin, plus on avance en âge, plus les pathologies se
multiplient et moins l’organisme élimine facilement les médicaments.
Leur effet se trouve donc décuplé dans le corps du patient. D’ailleurs,
estime un autre spécialiste, les ordonnances devraient être actualisées
régulièrement quand les patients avancent en âge.
Ce documentaire en dit long sur la façon de traiter les
anciens dans notre société : avec beaucoup d’ignorance et pas mal de
désinvolture. Sur leur capacité à avaler des dizaines de traitements
sans conséquences, sur les accidents qui en résultent, sur les
magouilles des laboratoires pharmaceutiques. Un détail, remarque un
gériatre : il paraît que lorsqu’il y a du personnel dans les maisons de
retraite et les services de long séjour, à l’hôpital, les patients ont
moins besoin de pilules. Allez savoir pourquoi, on l’aurait parié…
Caroline Constan, Mardi 9 Juin 2015, L'Humanité.
A voir ou revoir en replay via ce lien : http://pluzz.francetv.fr/videos/enquete_de_sante_,123323415.html
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