samedi 14 septembre 2019

Travail de nuit: des risques avérés, mais mal pris en compte

Sommeil, cancers, métabolisme, santé mentale… Les conséquences d’un rythme décalé sont de mieux en mieux connues.


«Il faut éviter le travail de nuit s’il n’est pas nécessaire: il est un toxique pour la santé, martèle le PClaude Gronfier, chronobiologiste à l’Inserm. «La loi prévoit qu’il reste exceptionnel. Mais il existe de nombreuses dérogations, ajoute le chercheur, et on estime aujourd’hui que 15 à 20 % des gens font un travail de nuit.» La pénibilité du travail de nuit est connue depuis longtemps, et il doit en théorie être justifié par la nécessité d’assurer la continuité de l’activité économique ou des services d’utilité sociale, et prendre en compte les impératifs de protection de la santé des travailleurs de nuit. Pourtant, le nombre de travailleurs nocturnes a doublé en vingt ans, plus particulièrement chez les femmes, à qui il était interdit jusqu’en 2001! Désormais, plus de deux tiers des travailleurs ont des horaires atypiques, loin de la «semaine standard» (une journée de huit heures entre 7 heures et 20 heures, avec un repos méridien, sur cinq jours du lundi au vendredi, avec deux jours de repos consécutifs), sur laquelle se basent encore la réglementation et les mesures de protection.
Si le sommeil et la vigilance sont les premières victimes du travail de nuit, de nombreuses études indiquent désormais un risque accru pour certains cancers, ainsi qu’un risque plus élevé de syndrome métabolique. L’impact sur la santé psychique d’une vie décalée et d’un sommeil en difficulté est également régulièrement pointé du doigt.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a ainsi confirmé, en juin 2016, les observations de 2007 du Centre international pour la recherche sur le cancer (Circ) et les recommandations de 2012 de la Haute Autorité de santé (HAS). Dans son avis reprenant l’ensemble de la littérature scientifique sur ces questions, l’Anses rappelait que le travail posté/de nuit a un effet avéré sur la somnolence, le sommeil et la survenue d’un syndrome métabolique et un effet probable sur la santé psychique, les performances cognitives, l’obésité et la prise de poids, le diabète de type 2, les maladies coronariennes et sur divers cancers.

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Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr
Source : Le Figaro.fr, 13/09/2019.

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