mercredi 26 juillet 2017

L’alimentation, grand marqueur des inégalités sociales en France

D’après une étude de l’Anses, les habitudes et modes de consommation alimentaires des Français sont un miroir des inégalités sociales.
Mercredi 12 juillet, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a publié sa troisième étude sur les habitudes alimentaires des Français (INCA 3). Réalisé tous les sept ans, ce vaste rapport analyse de manière minutieuse les comportements et habitudes alimentaires des Français.

 

L’étude a été menée entre 2014 et 2015 sur un échantillon de 5 800 personnes représentatives de la population (près de 3 100 adultes et 2 700 enfants), à raison d’un, deux ou trois jours chacune, soit 13 600 journées de consommation et 320 000 aliments analysés. Les résultats ont été ensuite interprétés par un groupe d’experts, composé de nutritionnistes, épidémiologistes, toxicologues, microbiologistes.

Des aliments similaires, mais en proportions différentes

 

Au-delà de la sédentarisation de la population, de la consommation insuffisante de fruits et de légumes et l’usage excessif du sel, cette étude met en lumière la relation étroite entre habitudes, en termes de nutrition et d’inégalités sociales.
Chez les adultes, la consommation alimentaire est positivement associée au niveau d’étude. Le rapport souligne que la ration journalière (quantité totale d’aliments consommés) varie de « 2 864 [grammes par jour] pour un niveau d’études primaire ou collège à plus de 3 061 grammes par jour pour un niveau d’études supérieur au bac ».
Au niveau des aliments, les personnes ayant suivi des études supérieures consomment plus de fruits et de légumes, mais également plus de fromage, de yaourt et fromage blanc ou encore de chocolat. Au contraire, les individus qui se sont arrêtés au primaire ou au collège boivent plus de soda et privilégient la viande (hors volaille) et les pommes de terre.
Chez les mineurs, le bilan est le même lorsque l’enfant est âgé de moins de 10 ans : ces habitudes alimentaires sont positivement corrélées au niveau d’étude de son parent représentant. Une observation qui ne se vérifie pas chez les adolescents (entre 11 ans et 17 ans), où « l’alimentation semble globalement moins associée au niveau d’études du représentant que chez les enfants, conséquence possible d’une plus grande autonomie dans leurs choix alimentaires », détaille l’Anses.
Même constat lorsque l’on prend comme référence la profession ou la catégorie socioprofessionnelle (PCS) du parent : les habitudes alimentaires des enfants (quel que soit l’âge) n’y sont que très peu associées.

(...)
Le Monde,18/07/2017.
Article intégral en ligne : http://www.lemonde.fr

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