dimanche 13 août 2017

Drogues en Europe : les jeunes Français en tête du peloton

D’après le rapport européen sur les drogues de 2017, la France se situe en tête à la fois de la consommation de cannabis et de la consommation des plus jeunes.

L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EMCDDA) a publié en juin son rapport sur les drogues de 2017. Ce rapport évalue la consommation, le trafic et la dangerosité des drogues en Europe, en Turquie et en Norvège. Ce rapport reprend aussi les données de l’ESPAD, une étude menée tous les 4 ans sur les usages de drogue chez les 15-16 ans.

Le cannabis toujours en tête

En Europe, le cannabis reste la drogue illicite la plus susceptible d’être consommée. Le nombre d’adultes ayant déjà consommé du cannabis est estimé à 87,7 millions. Il est cinq fois plus courant que les autres: la cocaïne (17,5 millions), la MDMA (le principe actif de l’ecstasy, 14 millions) ou les amphétamines (12,5 millions).


Prévalence de la consommation de cannabis au cours de l’année écoulée chez les jeunes adultes (15-34 ans).
En France, le cannabis est donc en tête, avec 22,1% des jeunes adultes qui en ont consommé dans l’année passée (le pourcentage le plus élevé des 30 pays étudiés). En comparaison, la cocaïne est à 2,4%, la MDMA 2,3% et les amphétamines 0,7% (données de 2014). Une consommation de cannabis qui est en augmentation depuis 2010.
Jusqu’à récemment, l’usage de MDMA était plutôt en baisse, mais cette tendance semble s’inverser pour plusieurs pays. Concernant la consommation par an des jeunes adultes (15-34 ans), la France et la Finlande signalaient ainsi de fortes augmentations en 2014, d’après les dernières données. La consommation de cocaïne a également cessé de baisser pour se stabiliser, voire augmenter, comme en France. L’usage de Kétamine (un anesthésiant) , de GHB et d’hallucinogènes demeure limité, comme celui d’amphétamines. L’héroïne et les autres opiacés (morphine, etc...) sont peu consommés, mais leur usage entraîne plus de risques, de par leur mode de consommation par injection. Cependant, la pratique de l’injection continue de reculer.

 Le Figaro santé, 10/08/2017



Les très jeunes français consomment plus qu’ailleurs

Concernant la consommation des plus jeunes (15-16 ans), ils sont presque toujours au-dessus de la moyenne européenne, quelle que soit la drogue, légale ou non (tabac et alcool). Surtout en matière de cannabis: 31% des jeunes Français ont déclaré avoir déjà consommé du cannabis, soit presque deux fois plus que la moyenne européenne (18%). Seule la République tchèque fait pire, avec 37%.


Utilisation de drogues chez les 15-16 ans, en France (orange) et en Europe (jaune), pour le mois précédent (à gauche) ou la prise au moins une fois dans la vie (à droite).
Pour leur consommation au cours du mois écoulé, la France prend encore la première place avec 17% de jeunes concernés, pour une moyenne européenne à 8%. Néanmoins, même s’il reste important, l’usage (au moins une fois au cours de la vie) de cannabis, cigarette et alcool est en légère baisse pour tous les jeunes par rapport aux années précédentes.

Décès liés à la drogue en hausse



Taux de mortalité lié à l’usage de drogue (cas/millions d’habitants)
Le rapport montre une augmentation du nombre de décès par surdose en Europe, pour la 3e année consécutive. La majorité de ces décès sont liés aux opiacés (81%).
Avec 7 décès pour un million d’habitants, la France s’en sort mieux que ses voisins. Elle occupe la 6ème place. En comparaison, le Royaume-Uni est à 60 cas pour un million, l’Estonie à 103. Néanmoins, l’EMCDDA conseille de prendre ces données avec précautions, soupçonnant des sous-estimations par sous-déclaration ou lenteurs administratives.
La majorité des pays ont signalé une diminution des cas de VIH liés à l’injection entre 2014 et 2015, une tendance qui s’inscrit dans celle des années précédentes, avec un recul de 41% entre 2007 et 2014.

 Le Figaro santé, 10/08/2017

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