Une décision de l’agence française du médicament ouvre la voie à un test en situation réelle réservé aux patients en impasse thérapeutique.
C’est
une nouvelle étape vers l’expérimentation du cannabis thérapeutique en
France : l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de
santé (ANSM) a validé jeudi 11 juillet le cadre proposé fin juin par un groupe d’experts. « Le
cadre global qu’ils posent est un cadre à partir duquel on peut
travailler, leurs propositions nous paraissent des bonnes propositions », a précisé à l’Agence France-presse Dominique Martin, directeur général de l’ANSM.
Saluant un travail « remarquablement conduit », le dirigeant souligne que le comité a « pris le temps nécessaire d’écouter les uns et les autres », dans les différentes dimensions du dossier – médicales, économiques, associatives – et n’a « pas perdu de temps »
depuis sa nomination. L’ANSM, qui avait donné fin 2018 un accord de
principe au lancement d’une expérimentation du cannabis thérapeutique en
France, avait alors demandé à ce comité de se pencher sur la forme à
donner à cette opération. L’enjeu étant que l’ampleur de
l’expérimentation et la qualité des données recueillies soient
suffisantes pour, à son terme, juger de la pertinence d’une légalisation
du cannabis à visée médicale.
Pas de « joint sur ordonnance »
Pour
ce test en situation réelle, le cannabis thérapeutique pourra être
prescrit chez des patients en impasse thérapeutique, souffrant de
certaines formes d’épilepsies résistantes aux traitements, de douleurs
neuropathiques (résultant de lésions nerveuses) non soulagées par
d’autres thérapies, d’effets secondaires des chimiothérapies ou encore
pour les soins palliatifs et les contractions musculaires incontrôlées
de la sclérose en plaques ou d’autres pathologies du système nerveux
central.
Pas question toutefois de « joint sur ordonnance » :
les produits prescrits seront inhalés (huile, fleurs séchées) ou
ingérées (solutions buvables, gouttes et capsules d’huile). Le comité de
treize spécialistes, présidé par le psychiatre et pharmacologue Nicolas
Authier, a aussi recommandé de réserver la « prescription initiale » de
produits à base de cannabis aux médecins exerçant dans des centres de
référence (centres anti-douleur, centres experts de la sclérose en
plaques, etc.). Les médecins participant à l’expérimentation seront
volontaires et auront obligatoirement suivi une formation en ligne, dont
les modalités restent à déterminer.
Source : Le Monde, 11/07/2019.
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