La procréation médicalement assistée est aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels dont l’infertilité est médicalement constatée.
C’est une révolution. Dans son avis sur les « demandes sociétales » de recours à l’aide
médicale à la procréation, rendu public mardi 27 juin, le Comité
consultatif national d’éthique (CCNE) se prononce en faveur d’une
ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de
femmes et aux femmes seules qui souhaitent procréer
sans partenaire masculin grâce à un don de sperme. La PMA est
aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels dont l’infertilité est
médicalement constatée.
C’est une révolution. Dans son avis sur les « demandes sociétales » de recours à l’aide
médicale à la procréation, rendu public mardi 27 juin, le Comité
consultatif national d’éthique (CCNE) se prononce en faveur d’une
ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de
femmes et aux femmes seules qui souhaitent procréer
sans partenaire masculin grâce à un don de sperme. La PMA est
aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels dont l’infertilité est médicalement constatée.
Les avis du CCNE sont seulement consultatifs, mais cette position ouvre la voie à une évolution de la législation. Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron s’était déclaré « favorable à une loi qui ouvrira la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires ». « J’attendrai que le Comité national d’éthique ait rendu son avis pour pouvoir construire un consensus le plus large possible », ajoutait-il dans sa lettre ouverte aux personnes LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) du 16 avril. Les pays voisins de la France (Espagne, Belgique, Grande-Bretagne) proposent ces techniques aux Françaises, moyennant plusieurs milliers d’euros.
« Points de butée »
C’est logiquement ce sujet qui a provoqué le plus de débats au sein du CCNE. « Les deux tiers du Comité se sont prononcés pour, alors qu’un tiers ne va pas du tout dans le même sens », précise Jean-François Delfraissy. « Cette demande d’aide médicale à la procréation, en l’occurrence une insémination artificielle avec donneur (IAD), pour procréer sans partenaire masculin, en dehors de toute infécondité pathologique, s’inscrit dans une revendication de liberté et d’égalité dans l’accès aux techniques [médicales] pour répondre à un désir d’enfant », estime l’institution. « L’analyse du CCNE, s’appuyant sur la reconnaissance de l’autonomie des femmes (…) le conduit à proposer d’autoriser l’ouverture de l’IAD à toutes les femmes. Cette ouverture peut se concevoir pour pallier une souffrance induite par une infécondité résultant d’orientations personnelles », poursuit-elle.
Le comité souligne cependant des « points de butée », qui expliquent l’opposition d’une partie des membres : « les conséquences pour l’enfant, le risque de marchandisation accrue, les conditions de faisabilité ». Il relève « un risque de provoquer un allongement des délais d’attente lié à la rareté actuelle des gamètes ou une rupture du principe de gratuité des dons ». Il suggère donc que soient « étudiées et définies des conditions d’accès et de faisabilité en distinguant la situation différente des couples de femmes et des femmes seules, en maintenant le principe actuel de gratuité des dons et en étudiant les modalités (remboursement refusé ou différencié) pour que l’Assurance-maladie ne supporte pas les charges financières correspondantes ».
« Protocole lourd »
(...)
Le Monde, 27/06/2017.
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