Le dernier recensement de l’Insee, publié jeudi, montre un accroissement de la population française très inégal selon les territoires.
La
population française continue de croître, mais se concentre de plus en
plus. Selon les chiffres du dernier recensement publiés mercredi dernier
par l’Insee, les Français étaient 66 190 280 au 1er janvier 2015, soit
une hausse annuelle moyenne de 0,5 % depuis 2010. Cette croissance est
le fait du bon taux de natalité, le « solde naturel » (différence entre
les naissances et les décès) comptant pour 0,4 % du total, contre
seulement 0,1 % pour le « solde migratoire », qui regroupe les
déplacements de population entre départements et les arrivées de
l’étranger.
la façade atlantique attractive
Cette augmentation va de pair avec une concentration
croissante de la population sur un nombre de plus en plus restreint de
départements : ils sont 39 à connaître une évolution démographique égale
ou supérieure à la moyenne, contre 53 pour la période 1990-2010. Pour
l’essentiel, il s’agit de territoires abritant des grandes métropoles,
attractives en raison de leur dynamisme économique, comme Lyon, certains
départements d’Île-de-France, Toulouse, Bordeaux, Nantes ou encore
Montpellier. Désormais, un Français sur cinq vit dans une des 100
communes les plus peuplées du pays. La Haute-Savoie, qui bénéficie de
l’attractivité de la Suisse voisine, figure aussi sur la liste des
départements les plus en croissance. Inversement, le nombre des
territoires où la population décroît ou stagne est passé de 13 à 27
entre 1990 et 2010, pour l’essentiel situés « sur une diagonale allant
des Ardennes au Massif central ». Certains connaissent même une
croissance négative, notamment dans le centre du pays, comme l’Indre, la
Nièvre, l’Allier ou le Cantal. « Les évolutions de la population dues
aux migrations offrent une image presque inversée de celle des soldes
naturels », explique l’Insee. D’un côté on trouve une France où la
croissance démographique n’est alimentée que par la natalité, grâce
notamment à la jeunesse de sa population. Ce sont les zones concentrées
autour des grands pôles urbains, à commencer par l’Île-de-France, mais
aussi les départements d’outre-mer et, dans une moindre mesure, les
anciens bastions industriels du Nord. De l’autre, dans la France du Sud
et de l’Ouest, l’augmentation de la population est surtout due à un fort
solde migratoire, c’est-à-dire au nombre de personnes venues s’y
installer en provenance d’autres départements. Dans cette France
attractive, la façade atlantique, qui combine qualité de vie, dynamisme
économique et coût encore abordable de l’immobilier, se taille la part
du lion. Le littoral méditerranéen, en revanche, a perdu de son
attractivité et voit son solde migratoire se dégrader. Les difficultés
d’accès au logement dans une des zones les plus tendues et les plus
chères de France pourraient expliquer cette évolution récente.
Si les métropoles attirent, ce sont surtout leurs
périphéries qui connaissent une forte croissance démographique,
alimentant « la poursuite des mouvements de périurbanisation ». Dans les
centres, la croissance est uniquement alimentée par la démographie, les
prix de l’immobilier limitant les possibilités d’installation de
nouveaux ménages. Symbole de cette situation : Paris, qui a perdu 0,3 %
de ses habitants, quand l’Essonne et le Val-d’Oise font partie des
départements de France connaissant la plus forte croissance
démographique.
Source : L'Humanité, 29/12/2017.
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire