vendredi 5 janvier 2018

Recensement : les Français plus nombreux, plus concentrés

La population du pays a progressé de 1,57 million d’habitants entre 2010 et 2015, selon les nouveaux chiffres de l’Insee. Une démographie globalement dynamique mais très contrastée selon les territoires.



Une fois n’est pas coutume, c’est un pays qui se porte «globalement bien» que décrit l’Insee dans sa dernière livraison relative à l’évolution démographique de la France, publiée mardi. Avec 64,3 millions d’habitants au 1er janvier 2015 en métropole et 1,9 million dans les quatre départements d’outre-mer, la population française (66,2 millions au total) a progressé de 1,57 million entre 2010 et 2015, soit une hausse d’un peu plus de 300 000 personnes par an (+ 0,5 % en moyenne). Et contrairement à l’idée que tentent d’accréditer les discours populistes et les théories du «grand remplacement», cette augmentation n’est pas due à l’immigration (le solde migratoire n’est que très légèrement positif) mais à un solde naturel dynamique : en France, le nombre de naissances est nettement supérieur aux décès, grâce à un taux de fécondité de 1,96 enfant par femme en âge de procréer, le plus élevé de l’Union européenne. Dans ce domaine, la France fait nettement mieux que l’Allemagne (1,5 enfant par femme en âge de procréer, selon Eurostat), pays avec lequel on aime la comparer, et rarement à son avantage.


Mais derrière les chiffres globaux de ce dynamisme démographique, que diverses études, dont celles du Conseil économique, social et environnemental (Cese), attribuent aux «politiques sociales» et «familiales», se cachent des évolutions très contrastées selon les territoires. Pas moins de 20 départements en métropole (Orne, Nièvre, Ardennes, Lozère, Cantal, Hautes-Pyrénées…) et deux en outre-mer (Martinique et Guadeloupe) continuent à perdre des habitants, tandis que cinq autres parviennent tout juste à stabiliser leur population (Moselle, Somme, Manche…). Une situation inquiétante : selon l’Insee, le nombre de départements où la population diminue ou stagne entre 2010 et 2015 a plus que doublé par rapport à la période 1990-2010, passant de 13 à 27.


Un déficit naturel et migratoire

 

Pour l’essentiel, ces territoires qui décrochent se situent sur une diagonale allant des Ardennes au Massif central. Mais les causes du déclin ne sont pas les mêmes : pour les départements du sud de la Loire, «les excédents migratoires sont insuffisants pour compenser le solde naturel défavorable [il y a plus de décès que de naissances, ndlr], héritage d’une structure démographique âgée», expliquent les démographes de l’Insee. Dans le Nord-Est, l’explication est inverse : «Les anciens bastions industriels souffrent d’un déficit migratoire [peu de personnes viennent s’y installer, ndlr] de moins en moins atténué par leur excédent naturel.» Certains départements comme l’Orne, les Vosges, la Haute-Marne, l’Indre et la Nièvre cumulent même déficit naturel et migratoire.
En fait, constate l’Insee, la population française tend de plus en plus à se concentrer dans certains endroits. Sa progression se fait dans un nombre de plus en plus réduit de départements, où se trouvent notamment les métropoles régionales. Ainsi, seuls 39 départements ont bénéficié d’un taux d’évolution de la population égal ou supérieur à la moyenne nationale (0,5 %) entre 2010 et 2015, contre 53 entre 1990 et 2010. Parmi ces territoires en progression, soit en raison d’une natalité soutenue, soit en raison d’un solde migratoire important, soit en raison des deux, les plus dynamiques sur la période sont la Guyane, l’Auvergne-Rhône-Alpes, la façade atlantique, l’Occitanie, l’Ile-de-France et la Corse. Les plus vigoureux au plan démographique allient «attractivité et dynamisme naturel», souligne l’institut.

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Source : Libération, 27/12/2017.
Article intégral en ligne : http://www.liberation.fr

Les résultats du recensement 2015 : le solde naturel - Infographie BiG

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