jeudi 18 janvier 2018

Par quels mécanismes meurt-on du cancer ?

On ne meurt pas directement d’un cancer mais du dysfonctionnement d’un ou de plusieurs organes vitaux qu’il peut induire.


Avec près de 150.000 décès chaque année en France, le cancer est la première cause de mortalité chez les hommes et la seconde chez les femmes, après les maladies cardiovasculaires. Désormais, bien des cancers peuvent être soignés grâce à une prise en charge précoce mais aussi en raison de l’essor de la chirurgie et des thérapeutiques. Toutefois, dans certains cas, il arrive que la médecine soit impuissante. La question est triviale, enfantine, mais attise la curiosité: quels sont précisément les mécanismes à l’œuvre?
En réalité, on ne meurt pas directement de la prolifération des cellules cancéreuses. «Lorsque la tumeur est localisée et qu’elle n’est pas située dans un organe vital, il est rare qu’elle entraîne le décès», commence Christophe Ginestier, chargé de recherche Inserm au Centre de recherche en cancérologie de Marseille. C’est notamment le cas des cancers du sein, de la prostate ou encore du colon. «Une personne atteinte d’un cancer de ce type a un bon pronostic si elle prise en charge tôt, poursuit Christophe Ginestier. On meurt surtout à cause des métastases, c’est-à-dire de la dissémination de la maladie dans le reste du corps».

Les métastases empêchent les organes de fonctionner

Selon l’Institut national du cancer, les métastases sont effectivement responsables de 90% des décès par cancer. Elles se forment à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur primitive et qui ont migré vers une autre partie du corps - en particulier les poumons, le foie, les os et le cerveau — par le sang et/ou la lymphe. «Quand des métastases atteignent un organe vital, elles perturbent son fonctionnement jusqu’à l’empêcher totalement, explique le Dr Marc Espie, oncologue et responsable du Centre des maladies du sein de l’hôpital Saint-Louis (AP-HP). Et de poursuivre: «On ne meurt pas directement d’un cancer mais du dysfonctionnement d’un ou de plusieurs organes vitaux qu’il induit.»

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Source : Le Figaro, 08/01/2018.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr

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