samedi 21 juillet 2018

Vers une planète à 11 milliards d’humains

Nous vivons une époque tout à fait exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité : quand l’auteur de ces lignes est né, il y a soixante et un ans, 2,9 milliards d’êtres humains « seulement » peuplaient la Terre. Aujourd’hui, nous sommes 7,6 milliards, 2,6 fois plus... Une hausse inégalée en un temps si court.

Des vies plus longues

La population humaine a en effet oscillé entre 200 et 400 millions d’individus depuis le début de notre ère jusqu’au XVIe siècle, selon les estimations du projet HYDE de la Netherlands Environmental Assessment Agency. Elle n’a fini par dépasser le milliard qu’au seuil du XIXe siècle. Depuis, la croissance démographique n’a cessé de s’accélérer. C’est le résultat, tout d’abord, d’un recul rapide de la mortalité des jeunes enfants : en France, le taux de mortalité infantile1, qui était de l’ordre de 30 % au XVIIIe siècle, est tombé à 0,35 % du fait des progrès de la médecine et des conditions d’accès à celle-ci, ainsi que de l’amélioration des conditions d’hygiène, avec notamment l’eau courante et le traitement des eaux usées. Ce mouvement, qui a d’abord touché les pays industrialisés, se poursuit dans les pays du Sud, en dépit des difficultés qu’ils rencontrent : à l’échelle mondiale, le taux de mortalité infantile, qui était encore de 6,5 % en 1990, a reculé à 3 % en 2016, une division par deux en un quart de siècle.

Sources : avant 1950, projet HYDE : après 1950, Nations Unies
Avant 1950, projet HYDE : après 1950, Nations Unies
Parallèlement, l’amélioration des conditions de travail et celle de la médecine ont permis un allongement spectaculaire de la vie. Au début du XIXe siècle, l’espérance de vie n’était que de quarante ans en France, elle a aujourd’hui doublé. Là aussi, la même évolution se poursuit dans les pays du Sud : l’espérance de vie à la naissance, de 52,6 ans en moyenne dans le monde en 1960, est aujourd’hui montée à 71,9 ans, quasiment vingt ans de plus. En 1960, seuls 43 % des hommes et 53 % des femmes dépassaient l’âge de 65 ans. Aujourd’hui, ces taux sont respectivement de 73 % et 81 %. Cet allongement de la vie contribue par lui-même à la hausse de la population : si chacun d’entre nous reste sur Terre quatre-vingts ans au lieu de quarante, la population double à nombre de naissances égal.

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Source : Alternatives économiques, 12/07/2018.
Article intégral en ligne : https://www.alternatives-economiques.fr

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