samedi 31 décembre 2016

Ebola : l'OMS annonce un premier vaccin qui serait "jusqu'à 100%" efficace

Il n'y a eu aucun cas d'Ebola parmi les quelque 6.000 personnes qui ont reçu ce vaccin l'an dernier en Guinée. Un vaccin d'origine canadienne contre le virus Ebola, qui a fait plus de 11.000 morts en Afrique de l'Ouest, est efficace "jusqu'à 100%", annonce ce vendredi 23 décembre l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Le vaccin, dont le laboratoire américain Merck a acquis les droits de commercialisation, pourrait être enregistré en 2018, après soumission du dossier aux autorités américaines (FDA) et européennes (EMA). Le processus d'approbation standard est habituellement d'une décennie, voire plus, a rappelé le Dr Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale à l'OMS.
Il n'y a eu aucun cas d'Ebola parmi les quelque 6.000 personnes qui ont reçu ce vaccin l'an dernier, en Guinée, contre 23 cas dans le groupe des non-vaccinées, selon les résultats de l'essai conduit par l'OMS avec le ministère canadien et des partenaires internationaux.
"Ce qui suggère fortement que le vaccin est très efficace et pourrait avoir une efficacité jusqu'à 100%", a déclaré le Dr Kieny.
Son équipe de chercheurs a calculé qu'en cas de pleine épidémie, il y a 90% de chances que le vaccin, baptisé rVSV-ZEBOV, soit à plus de 80% efficace.

"Nous sommes prêts"

"Finalement au bout de 40 ans, il semble que nous ayons maintenant a priori un vaccin efficace contre la maladie Ebola", commente un scientifique américain indépendant, Thomas Beisbert, dans la revue médicale "The Lancet" qui publie ce vendredi les résultats finaux de l'essai.
Ces derniers confirment que le vaccin rVSV-ZEBOV présente une efficacité de 100% au cours des 10 jours suivant son administration par l'injection intramusculaire d'une dose chez une personne non infectée mais en contact avec des malades.
Des résultats préliminaires allant déjà dans ce sens d'une forte efficacité étaient parus en 2015.
S'il y avait un cas d'Ebola et une nouvelle épidémie, nous sommes maintenant prêts à y répondre", a commenté Marie-Paule Kieny.
L'essai a été conduit dans la région côtière de Basse-Guinée, qui enregistrait encore des cas d'Ebola quand il a commencé en 2015.

Encore des inconnues

"Avec le vaccin Merck, la protection intervient très tôt après la vaccination, mais nous ne savons pas si la protection durera encore six mois après", a relevé le Dr Kieny.
L'essai a été fait selon une méthode dite de vaccination en anneaux - c'est-à-dire de cercles ou groupes de gens en contact avec un malade, d'abord des proches, puis des sujets qui ont été contacts avec eux et ainsi de suite - qui a été utilisée pour éradiquer la variole.
"Après la fin de l'essai, il y a eu quelques cas en Guinée, ainsi qu'en Sierra Leone, et l'équipe a utilisé la même stratégie : la vaccination des contacts de contacts, avec l'autorisation de la FDA [...] d'utiliser le vaccin en dehors d'un essai clinique", a expliqué Marie-Paule Kieny.
En cas de flambée d'Ebola, avant la commercialisation du vaccin, 300.000 doses d'urgence, grâce à un accord entre l'Alliance pour les Vaccins-GAVI et Merck, pourraient être livrées, et le nombre de doses pourrait atteindre assez rapidement le million.

(...)

Nouvel Observateur, 23/12/2016.
Article intégral en ligne : http://tempsreel.nouvelobs.com/sante/20161223.OBS3019/ebola-l-oms-annonce-un-premier-vaccin-qui-serait-jusqu-a-100-efficace.html

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