Cette précarité alimentaire est particulièrement marquée chez les foyers les plus modestes, selon un sondage Ipsos pour le Secours populaire.
Ne pas pouvoir faire trois repas par jour ni s'alimenter sainement est une réalité pour près d'un Français sur cinq, selon le dernier baromètre Ipsos-Secours populaire publié ce mardi 11 septembre.
Un
peu plus d'un cinquième des Français sondés (21%) ont déclaré ne pas
être en mesure de s'offrir une alimentation saine leur permettant de
faire trois repas par jours et 27% ont admis ne pas avoir les moyens
financiers de s'acheter quotidiennement des fruits et légumes.
Mais
c'est chez les foyers les plus modestes que cette tendance est la plus
marquée. Ainsi, plus d'un Français sur deux dont les revenus mensuels
sont inférieurs à 1.200 euros a indiqué avoir des difficultés à payer la
cantine de ses enfants et près d'un sur deux (48%) estime avoir des
difficultés à se procurer une alimentation variée.
Par
ailleurs, ils sont une écrasante majorité (86%) à estimer que la
précarité alimentaire est le signe d'une situation de pauvreté.
Les vacances, un poste de dépenses "problématique"
De
façon générale, le Secours populaire souligne que la situation
financière d'une partie des Français s'est améliorée par rapport à 2017,
tout en pointant qu'il sont 39% (+2% par rapport à 2017) à déclarer
avoir déjà connu une situation de pauvreté.
Quant
au seuil de pauvreté, il n'y a pas d'évolution notable par rapport à
2017 : les Français considèrent qu'une personne seule est pauvre quand
elle a un revenu mensuel inférieur ou égal à 1.118 euros, soit cinq
euros de plus que l'année précédente.
Cette
année encore, le sondage révèle que les vacances et la culture restent
des postes de dépenses "problématiques" pour de nombreux Français. Ils
sont 41% à admettre avoir du mal à partir en vacances une fois par an
(45% en 2017).
Et
près d'un Français sur trois reconnaît avoir du mal à payer des actes
médicaux mal remboursés (56% chez les bourses les plus modestes).
A
noter également qu'ils sont plus de 80% à penser que leurs enfants
seront plus vulnérables face à la pauvreté que leur génération.
Enfin,
à quelques mois des élections européennes et alors que le
renouvellement du Fond européen d'assistance aux démunis (FEAD),
arrivant à échéance en 2020, n'est pas assuré, 75% des sondés
considèrent que l'UE "ne s'investit pas beaucoup" dans la lutte contre
la précarité alimentaire.
Sondage réalisé par téléphone du 22 au 26 juin 2018 sur un échantillon de 1.016 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
Source : L'Observateur, 11/09/2018.
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