jeudi 26 novembre 2015

Violences faites aux femmes : la triste réalité...

Le 25 novembre célèbre tristement chaque année la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, date choisie par les Nations Unies pour sensibiliser l'opinion publique à cette question de société et de santé publique alors que les faits de violence déclarés par les femmes ne cessent d'augmenter. En 2014, en France, la violence au sein du couple a fait 165 victimes.


violence
La forme la plus courante de violence subie par les femmes
est la violence physique infligée par le partenaire intime.
A l'occasion de cette journée du 25 novembre 2015, les données consolidées de la plate forme d’écoute nationale 3919 Violences Femmes Infos livrent leurs tristes statistiques : + 52% d’appels entrants et 2 fois plus d’appels traités en 2014, 72 138 appels traitables soit 52% d’augmentation. Les violences conjugales sont les principaux motifs d'appels. Les auteurs de violences sont très majoritairement le partenaire régulier (78,7%) de la victime - le conjoint « pacsé » (25, 6%). Près de 20% des agresseurs sont des « ex ». Les agresseurs sont davantage en emploi et ont plus de ressources propre que les femmes victimes : taux supérieur par rapport à la population générale. 8, 8% des auteurs de violences sont connus pour des faits de violences sur une précédente conjointe. De plus, 93% des enfants qui résident au domicile où s’exercent les violences sont exposés aux violences conjugales et 21, 5 % d’entre eux sont maltraités directement.
Depuis 2012, le Gouvernement a fait de l'éradication des violences faites aux femmes l'une de ses priorités. Rappelons en effet que le 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016), a fixé trois priorités :

  • organiser l’action publique pour qu’aucune violence déclarée ne reste sans réponse ;
  • protéger les victimes en assurant leur mise à l’abri et en leur fournissant un accompagnement spécifique ;
  • sensibiliser la société pour que les violences faites aux femmes ne soient ni une fatalité ni un tabou.
Pour 2016, l'exigence et l'action du Gouvernement portent sur l'ensemble des formes de violences. Cinq priorités d'actions spécifiques seront déclinées au cours de l'année :

  • lutter contre les violences sexistes dans l'espace public ;
  • renforcer la lutte contre les violences sexuelles ;
  • étendre le champ des formatiobns professionnelles ;
  • améliorer la prise en charge des victimes par le système de santé ;
  • améliorer la prise en compte de l'impact sur les enfants des violences dans le couple.

La forme la plus courante de violence subie par les femmes est la violence physique infligée par le partenaire intime. 1 femme décède tous les 2.7 jours, victime de son conjoint.

Les origines de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes

mots clés violence 

En 1981, lors des « Premières rencontres féministes d'Amérique latine et des Caraïbes », des militantes pour les droits des femmes ont choisi la date du 25 novembre comme journée de lutte contre les violences, en mémoire de trois sœurs dominicaines engagées contre la dictature, Patria, Minerva et Maria Teresa Mirabal , connues dans la clandestinité sous le nom de « Las Mariposas » (les papillons). Emprisonnées à plusieurs reprises, victimes de tortures, violées, les trois militantes furent assassinées le 25 novembre 1961, sur les ordres du chef de l’État dominicain, Rafael Trujillo. Dans une résolution du 17 décembre 1999, l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a proclamé le 25 novembre Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Le ruban blanc est le symbole international de la lutte contre les violences faites aux femmes. En France, ils sont mis à disposition des parlementaires, maires de grandes villes et présidentes et présidents des conseils généraux ainsi qu'à de nombreux médias pour qu'ils puissent être portés à l'occasion de cette journée.


 

Focus mondial : ce que disent les chiffres

Selon les dernières statistiques de l'ONU Femmes, 1 femme sur 3 dans le monde est victime de violence physique ou sexuelle. La plupart de ces actes sont commis par son partenaire intime. À la maison ou dans la rue, en temps de guerre ou de paix, la violence perpétrée à l’égard des femmes est une pandémie mondiale qui sévit tant dans l’espace public que dans la sphère privée.

  • 35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours leur vie et 7 femmes sur 10 sont victimes d’abus dans certains pays.
  • On estime que plus de 133 millions de filles ont subi une forme de mutilation génitale féminine dans les 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient où la pratique dangereuse est la plus courante.
  • Dans le monde, plus de 700 millions de femmes aujourd’hui mariées l’ont été enfant, dont 250 millions avant l’âge de 15 ans. Les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans ont moins de chances de finir leur scolarité et sont plus exposées à la violence domestique et aux complications liées à la grossesse.
  • Les coûts et conséquences dus à la violence à l’égard des femmes se font sentir sur plusieurs générations.

La violence d'un partenaire intime
Source - ONU Femmes





En parler, encore et toujours, cibler tous les publics

Les initiatives à l'occasion de cette journées sont très nombreuses à travers le monde.

Mallette pédagogie Polynésie violence 

En Polynésie, par exemple, l'idée est de parler des violences dans le couple avant qu'elles ne se produisent en ciblant la jeunesse. Une campagne de communication « heureux à deux : stop aux violences dans les jeunes couples » avait été lancée pour une durée d'une année.
Cette campagne vient d'aboutir à la l'élaboration d'une mallette pédagogique destinée aux établissements scolaires et associations qui œuvrent avec ce public d'adolescents (14-17 ans). Jusqu'en juin prochain, cette mallette pédagogique sera testée dans huit établissements scolaires (collèges et lycées) avant d'être généralisée sur tout le territoire.
En France, le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et de lutte contre la traite des êtres humains, en partenariat avec la MGEN, ont organisée le 20 novembre 2015, un colloque intitulé « Violences faites aux femmes, la formation : une stratégie de mobilisation des professionnel(le)s ». Cette journée a été l’occasion de présenter des nouveaux outils de formation et des documents permettant d’améliorer le repérage, la prise en charge et l’orientation des femmes victimes par les professionnel(le)s. Quatre kits pédagogiques sont mis à leur disposition afin de mieux comprendre les faits de violence faits aux femmes et d'agir en conséquence.
Sur France 5, le 24 novembre au soir, une soirée spéciale « Au nom des femmes », était présentée par Marina Carrère d'Encausse. Autour du documentaire inédit sur les violences faites aux femmes écrit et réalisé par Xavier Deleu, qui a suivi pendant dix mois le parcours de cinq femmes engagées dans des procédures judiciaires contre leurs ex-conjoints.
M6, de son côté, a également diffusé le mardi 24 novembre, à 13h45, un téléfilm inédit allemand sur le sujet de la violence conjugale « La femme en or ». Une fiction qui décrit avec minutie et sans fard le mécanisme pervers et l’engrenage de la violence sur une jeune femme mère célibataire, peu à peu détruite par son compagnon.
Côté ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, les 25 et 26 novembre, un nouveau spot de sensibilisation sera diffusé sur l’ensemble des chaînes et des écrans de France Télévisions. Par ailleurs, une plateforme web contributive, gérée par la Fédération nationale solidarité femmes, recueillera des témoignages, donnera des informations utiles et mettra en avant le numéro d’écoute anonyme 39 19. Enfin, le 25 novembre, à partir de 17 h, Pascale Boistard, Secrétaire d'État chargée des Droits des femme, se livrera à un échange de questions sur Twitter  #ViolencesFemmes / @pascaleBoistard. Elle fera le point sur la mise en œuvre du 4ème plan gouvernemental, et présentera la campagne destinée à faire connaître la plateforme téléphonique 3919.

Source : Bernadette FABREGASRédactrice en chef Infirmiers.com

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