Les réformes sociales et fiscales mises en œuvre en 2017, notamment la hausse du RSA, n'ont que très légèrement augmenté le niveau de vie des personnes les plus pauvres car leurs effets ont été contenus par la baisse de 5 euros des aides au logement, selon une étude de l'Insee publiée mardi 20 novembre.
Dans son "portrait social" de la France,
l'Insee a étudié l'impact des réformes de la dernière année, partagée
entre la fin du quinquennat de François Hollande et l'élection
d'Emmanuel Macron, par rapport à une situation où elles n'auraient pas
été mises en œuvre.
Il
relève que les nouvelles mesures intervenues en 2017 augmentent
légèrement, de 0,4% en année pleine, le niveau de vie des 10% de
personnes les plus modestes. Pour l'ensemble de la population, les
effets des réformes sont neutres (+0,0).
"La
mise en place de la garantie jeunes, la revalorisation exceptionnelle
du RSA et la revalorisation de l'allocation de soutien familial et de la
majoration du complément familial ont eu un impact à la baisse sur les
inégalités. Mais d'autres réformes des prestations ont eu un impact à la
hausse, en particulier la baisse des aides au logement", a expliqué
lors d'une présentation à la presse Anne-Lise Biotteau, chargée d'études
à l'Insee.
Au total, selon Lise Biotteau, le gain final pour ces ménages s'établit à 40 euros par an.
5 millions de ménages "perdants" parmi les 20% les plus modestes
Dans
le détail, la baisse de 5 euros mensuels des aides au logement, décidée
à l'automne 2017 par le nouveau gouvernement, a généré une perte totale
de près de 300 millions d'euros de revenu disponible, faisant cinq
millions de ménages "perdants", notamment parmi les 20% les plus
modestes, a calculé l'Insee.
Dans
le même temps, la revalorisation du RSA a fait 2,5 millions de ménages
"gagnants", et la généralisation de la garantie jeune à l'ensemble du
territoire a touché positivement 50.000 ménages.
A
l'autre extrémité de l'échelle des niveaux de vie, les 20% de personnes
les plus aisées ont vu leur niveau de vie légèrement baisser de 0,1%,
principalement touchées par la hausse des taux de cotisation vieillesse,
qui a concerné quelque 18 millions de ménages.
Cette
hausse a également pénalisé les ménages au niveau de vie intermédiaire,
mais cela a été compensé par la réduction exceptionnelle de l'impôt sur
le revenu de 20%, une mesure fiscale mise en œuvre en 2017, précise
l'Insee.
Source : L'Observateur, 21/11/2018.
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