dimanche 3 avril 2016

Accès aux soins : tous égaux ?

L’accès aux soins, c’est quoi pour vous ? Obtenir rapidement un rendez-vous chez l’ophtalmologue ? Ne pas avancer les frais chez les professionnels de santé ? Se faire opérer de la cataracte sans payer de dépassements d’honoraires ? Garder ou faire venir un médecin généraliste dans votre village ? Dossier réalisé par Vanessa Pageot-Françoise

 

Bonne nouvelle, nous annonce la Drees(1) dans son dernier rapport de 2014, le reste à charge des ménages français est stable. Il est de 250 euros environ par an et par personne. Le reste à charge, c’est la somme qu’il vous reste à payer après le remboursement de la Sécurité sociale et de la mutuelle. Au quotidien, ces petits montants s’accumulent : ce sont les franchises médicales de 0,50 euro par boîte de médicaments et par acte paramédical, de 2 euros par transport sanitaire, la participation forfai­taire d’un euro par consultation ou par acte réalisé par un médecin… Sans compter les médicaments qui ne sont pas du tout remboursés (traitement homéopathique par exemple) ou les médecines douces qui ne rentrent pas dans le « tableau » de la Sécurité sociale : ostéopathie, acupuncture,etc. Le reste à charge comprend aussi les dépassements d’honoraires : ceux qui sont pratiqués dans le cas d’une opération (chirurgien ou anesthésiste, par exemple) ou ceux des professionnels de santé libéraux installés en secteur 2.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Handicap et maladie chronique : un reste à charge trop élevé

 

On l’appelle « la double peine » : les personnes en situation de handicap ou atteintes d’une maladie chronique doivent payer plus pour leur santé. L’Observatoire des restes à charge en santé a dénoncé, dans sa dernière étude de novembre 2014, le reste à charge prohibitif d’une paire de prothèses auditives de 2 800 euros ou d’un fauteuil électrique de 1 850 euros. Et que dire des femmes qui doivent débourser 1 391 euros pour une reconstruction mammaire après un cancer du sein, selon les derniers chiffres de l’Institut national du cancer d’avril dernier ?
La « bonne » nouvelle de la Drees est donc à nuancer car, au total, près d’un Français sur deux a renoncé à une consultation chez un spécialiste (30 % chez un généraliste) pour raisons financières en 2014.


De grandes disparités géographiques

 

Le renoncement aux soins n’est pas qu’une question de finances : 20 % des Français pointent du doigt l’éloignement géographique. Si les médecins généralistes sont accessibles, à moins de 15 minutes du domicile des Français, il faut compter 20 minutes pour un spécialiste et 45 minutes pour l’hôpital. Toutes les régions n’offrent pas, non plus, le même service en termes d’équipements hospitaliers. Prenons le cas de l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Quelle région est, selon vous, la mieux dotée ? Il s’agit du Nord-Pas-de-Calais avec 14,3 appareils par million d’habitants, suivie par l’Aquitaine (13,6), l’Ile-de-France (12,8) et le Limousin (12,1). La Corse (6,2), les pays de la Loire (7,1) et la Bourgogne (7,3) sont, elles, les moins bien équipées. L’accès à une ­maternité de niveau 3, qui prend en charge les grossesses à risque, est aussi très inégal selon son lieu d’habitation : « Si 94 % des Françaises peuvent y ­accéder en moins d’une heure trente, ce n’est le cas que de 83 % des Auvergnates, 81 % des habitantes de Midi-Pyrénées, 73 % des Bourguignonnes, 65 % des Poitevines et d’aucune femme corse », indique la Drees, les maternités de l’île de Beauté n’étant pas équipées pour être homo­loguées « niveau 3 ».

Des délais d’attente exaspérants

 

Aux barrières financières et territoriales s’ajoute celle du délai d’attente. Vous en avez peut-être déjà fait les frais en pensant, naïvement, obtenir un rendez-vous chez votre ophtalmologue pour le mois prochain… Or le délai d’attente moyen pour un examen de la vue est de 111 jours, soit près de quatre mois ! Il vous faudra aussi patienter 57 jours pour un gynécologue, 50 pour un dermatologue ou 42 pour un cardiologue. Là aussi, de fortes disparités régionales subsistent : si vous résidez en Corse ou en Languedoc-Roussillon, seules trois semaines sont nécessaires avant de consulter un cardiologue, alors qu’il faudra près de deux mois et demi pour un Bourguignon ou un Picard. Pour un rendez-vous chez le gynécologue, si le délai est de deux mois en moyenne, en Provence-Alpes-Côte d’Azur il est abaissé à seulement un mois.
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Lire le dossier dans son intégralité sur le site internet Le Mutualiste : http://www.lemutualiste.info/acces-aux-soins%E2%80%89-tous-egaux%E2%80%89

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