Pauvreté, chômage, niveau de vie : la situation des jeunes se dégrade par rapport aux autres tranches d’âge de la population. C’est en tout cas le constat que fait France Stratégie, organisme de réflexion rattaché au premier ministre, dans un rapport publié jeudi 31 mars. « Les dépenses publiques sont concentrées sur les âges élevés », soulignent les auteurs de l’étude. Nous avons extrait du rapport cinq chiffres qui reflètent la dégradation de la situation des jeunes.
Le chômage touche, proportionnellement,
davantage les jeunes (15-24 ans) que les catégories d’âge supérieures,
avec une nette progression en 2009. D’après les chiffres de l’Insee
(chômage au sens du Bureau international du travail, qui diffère de celui du Pôle emploi, comme nous l’expliquons dans cet article), il atteignait 23,4 % en 2014, contre 9,3 % pour les 25-49 ans et 6,9 % chez les 50-64 ans.
Le diplôme n’est malheureusement pas une
garantie contre le chômage. Entre un et quatre ans après la fin des
études, diplômés comme non-diplômés connaissaient en 2014 un taux de
chômage supérieur à celui constaté pendant les décennies antérieures.
Cette hausse est la plus spectaculaire chez les personnes seulement
diplômées du brevet (ou sans diplôme), dont 53 % étaient sans activité
dans les quatre années suivant la fin des études.
Les plus jeunes salariés constituent une « variable d’ajustement »,
constate France Stratégie. Le risque de transition de l’emploi vers le
chômage est en effet pour eux largement supérieur à celui des autres
catégories d’âge. Particulièrement important au plus fort de la crise
(10,5 % en 2008-2009 chez les moins de 25 ans), il a légèrement diminué
pour atteindre 9,2 % chez les moins de 25 ans et 6,9 % chez les 25-29 ans.
Les moins de 18 ans ont perdu un point de
PIB ou presque en matière d’évolution des dépenses de protection sociale
et d’éducation entre 1979 et 2011. Ces dépenses ont légèrement augmenté
pour les 18-24 ans (+ 0,4 point), alors que cette progression est très
forte pour les plus de 60 ans (+ 6,2 points).
Cette différence est en partie due au
vieillissement de la population. Mais ce vieillissement ne s’effectue
pas au même rythme que la progression de dépenses publiques pour les
plus âgés.
Le coefficient de Gini
mesure les inégalités au sein d’une population ou d’un groupe d’âge. Il
oscille entre 0 (situation d’égalité parfaite) et 1 (la plus
inégalitaire possible). Concernant le niveau de vie en France, il était
de 0,303 pour l’ensemble de la population et tend à se réduire ces dernières années,
note l’Insee. Il est toutefois plus important que la moyenne chez les
18-24 ans (0,315). Cette catégorie d’âge a connu une augmentation plus
importante des inégalités entre 1996 et 2012 que l’ensemble de la
population (+ 0,035 contre + 0,024), toutefois moindre que chez les plus
de 60 ans (+ 0,043).
Le Monde, 01/04/2016, Alexandre Pouchard.
Lire l'article dans sa globalité avec les infographies sur le site web du journal Le Monde : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/01/la-degradation-de-la-situation-des-jeunes-en-cinq-chiffres_4894169_4355770.html
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