lundi 4 avril 2016

La dégradation de la situation des jeunes en cinq chiffres

Pauvreté, chômage, niveau de vie : la situation des jeunes se dégrade par rapport aux autres tranches d’âge de la population. C’est en tout cas le constat que fait France Stratégie, organisme de réflexion rattaché au premier ministre, dans un rapport publié jeudi 31 mars. « Les dépenses publiques sont concentrées sur les âges élevés », soulignent les auteurs de l’étude. Nous avons extrait du rapport cinq chiffres qui reflètent la dégradation de la situation des jeunes.


En 2012, près d’un quart des 18-24 ans vivaient sous le seuil de pauvreté, contre 17,6 % en 2002. Cet indicateur mesure la part de la population ayant des revenus inférieurs à 60 % du niveau de vie médian (1 667 euros mensuels par ménage, soit un seuil de pauvreté à 1 000 euros). Ce taux de pauvreté a augmenté dans toutes les catégories d’âge, sauf parmi les plus de 60 ans.

Le chômage touche, proportionnellement, davantage les jeunes (15-24 ans) que les catégories d’âge supérieures, avec une nette progression en 2009. D’après les chiffres de l’Insee (chômage au sens du Bureau international du travail, qui diffère de celui du Pôle emploi, comme nous l’expliquons dans cet article), il atteignait 23,4 % en 2014, contre 9,3 % pour les 25-49 ans et 6,9 % chez les 50-64 ans.

Le diplôme n’est malheureusement pas une garantie contre le chômage. Entre un et quatre ans après la fin des études, diplômés comme non-diplômés connaissaient en 2014 un taux de chômage supérieur à celui constaté pendant les décennies antérieures. Cette hausse est la plus spectaculaire chez les personnes seulement diplômées du brevet (ou sans diplôme), dont 53 % étaient sans activité dans les quatre années suivant la fin des études.

Les plus jeunes salariés constituent une « variable d’ajustement », constate France Stratégie. Le risque de transition de l’emploi vers le chômage est en effet pour eux largement supérieur à celui des autres catégories d’âge. Particulièrement important au plus fort de la crise (10,5 % en 2008-2009 chez les moins de 25 ans), il a légèrement diminué pour atteindre 9,2 % chez les moins de 25 ans et 6,9 % chez les 25-29 ans.

Les moins de 18 ans ont perdu un point de PIB ou presque en matière d’évolution des dépenses de protection sociale et d’éducation entre 1979 et 2011. Ces dépenses ont légèrement augmenté pour les 18-24 ans (+ 0,4 point), alors que cette progression est très forte pour les plus de 60 ans (+ 6,2 points).

Cette différence est en partie due au vieillissement de la population. Mais ce vieillissement ne s’effectue pas au même rythme que la progression de dépenses publiques pour les plus âgés.

Le coefficient de Gini mesure les inégalités au sein d’une population ou d’un groupe d’âge. Il oscille entre 0 (situation d’égalité parfaite) et 1 (la plus inégalitaire possible). Concernant le niveau de vie en France, il était de 0,303 pour l’ensemble de la population et tend à se réduire ces dernières années, note l’Insee. Il est toutefois plus important que la moyenne chez les 18-24 ans (0,315). Cette catégorie d’âge a connu une augmentation plus importante des inégalités entre 1996 et 2012 que l’ensemble de la population (+ 0,035 contre + 0,024), toutefois moindre que chez les plus de 60 ans (+ 0,043).

Le Monde, 01/04/2016, Alexandre Pouchard.

Lire l'article dans sa globalité avec les infographies sur le site web du journal Le Monde : http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/04/01/la-degradation-de-la-situation-des-jeunes-en-cinq-chiffres_4894169_4355770.html

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