dimanche 11 décembre 2016

L’espérance de vie baisse aux États-Unis, une première depuis 20 ans

L’espérance de vie des Américains a légèrement baissé en 2015, sans que les autorités sanitaires ne puissent avancer d’explication au phénomène.


Les enfants nés aux États-Unis en 2015 vivront, en moyenne, un mois de moins que ceux nés en 2014. Pour la première fois depuis plus de vingt ans, l’espérance de vie à la naissance a baissé aux États-Unis, pour atteindre 78,8 ans (78 ans et 9 mois et demi) quand elle était de 78,9 ans (78 ans et presque 11 mois) en 2014, selon un rapport publié jeudi par les autorités sanitaires américaines. Cela donne aux Américains une espérance de vie de plus de 2 ans inférieure à celle des pays de revenu élevé (81 ans en 2014, et 82 ans en France, selon un rapport de la Banque mondiale).

Variations interraciales

En cause, un accroissement de la mortalité, montrent les statistiques des Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC), avec un taux de mortalité ajusté à l’âge de 733 morts pour 100.000 habitants en 2015 contre 725 pour 100.000 en 2014. D’importantes variations interraciales existent: les hommes noirs sont ceux qui meurent le plus (1070 morts pour 100.000), les femmes hispaniques le moins (438 pour 100.000).
Au total, 2,7 millions de décès de résidents ont été enregistrés, soit 86.000 de plus qu’en 2014. Le dernier accroissement du taux de mortalité remonte à 1999, mais pour observer un recul de l’espérance de vie il faut même remonter à 1993 indique l’AFP, année où les États-Unis ont connu un taux de mortalité record à cause du sida et d’une importante épidémie de grippe.

Seule la mortalité par cancer baisse

Les 10 principales causes de décès restent les mêmes bien que dans un ordre légèrement modifié, mais le taux de mortalité n’a diminué que pour l’une d’entre elles. Aux États-Unis en 2015, on mourait principalement de maladies cardiaques (168 morts pour 100.000 habitants), de cancer (158 pour 100.000, le seul chiffre en baisse par rapport à 2014 avec -1,7% de mortalité), de maladies respiratoires chroniques, de blessures involontaires, d’attaques cérébrales, d’Alzheimer (la plus forte hausse de la mortalité, +15,7%), du diabète, de la grippe et de pneumonie, de maladies rénales, et de suicide.
L’espérance de vie a davantage diminué chez les hommes (0,2 année de vie perdue, soit 2 mois et demi) que pour les femmes (0,1 année de vie perdue, soit 1,2 mois). Les garçons nés en 2015 vivront ainsi en moyenne 76,3 ans, et les filles 81,2 ans. L’espérance de vie à 65 ans, en revanche, ne bouge pas: les personnes de cet âge peuvent espérer vivre encore 19,4 ans en moyenne, un peu plus pour les femmes que pour les hommes.

Mortalité infantile

La mortalité infantile a légèrement augmenté, mais la différence (589,5 décès pour 100.000 naissances vivantes, contre 582,1 en 2014) mais la différence «n’est pas significative», indiquent les experts. C’est cependant bien plus que la mortalité infantile observée dans d’autres pays riches: en 2014, la mortalité infantile était en Europe de l’Ouest d’environ de 300 à 370 enfants morts pour 100.000 naissances vivantes, et même de moins de 250 en Europe du Nord, selon la Banque mondiale. Par ailleurs, les États-Unis sont l’un des rares pays du monde, et le seul pays riche, où la mortalité infantile ne diminue pas. Quant à la mortalité maternelle, elle a augmenté dans des proportions inquiétantes selon une étude publiée en septembre, avec une hausse de 26,6% entre 2000 et 2014.

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Le Figaro santé, 08/12/2016

Article intégral en ligne : sante.lefigaro.fr/article/aux-etats-unis-l-esperance-de-vie-est-en-baisse

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