vendredi 16 février 2018

Deux tiers des maternités ont fermé en France en quarante ans

Selon les données recueillies par « Le Monde », 519 établissements étaient en activité au début de 2016 et plus d’une dizaine ont fermé depuis.


Entre fin décembre 2017 et début janvier 2018, trois maternités ont fermé leurs portes, à Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques, à Die dans la Drôme et à Brive en Corrèze (regroupement avec l’hôpital public). D’autres sont menacées à Saint-Chamond, dans la Loire, à Creil, dans l’Oise, à Saint-Claude, dans le Jura, ou fermées provisoirement, à Cosne-Cours-sur-Loire dans la Nièvre… La liste, non exhaustive, illustre la lente érosion du nombre de maternités en France, qui se poursuit après une baisse massive dans les années 1980 et 1990.
Pour réaliser un état des lieux de l’accouchement en France, Les Décodeurs du Monde ont récupéré, avec l’aide de la Fédération française des réseaux de santé en périnatalité, des données sur les maternités en 2016. Au cours de cette seule année, sept établissements ont fermé, faisant passer le total de 519 à 512 établissements, dont 491 en France métropolitaine.

Des maternités plus techniques

Le paysage des maternités a beaucoup évolué durant ces quarante dernières années. En 1972, le décret Dietrich a entraîné la fermeture des structures dirigées par des sages-femmes. Un nombre de quinze lits au minimum a ensuite été imposé, puis progressivement des normes de plus en plus strictes d’encadrement ont été prises, qui ont entraîné des regroupements de maternités.
En 1998, les maternités ont été divisées en trois niveaux, selon leur degré de technicité :
  • type I, avec une simple unité d’obstétrique, pour les grossesses à bas risques et les naissances normales ;
  • type II, disposant en plus d’une unité de néonatalogie pour les risques modérés et les nouveau-nés nécessitant une surveillance particulière (avec une subdivision entre IIA pour les prématurés à partir de la 32e semaine et la IIB pour les soins intensifs) ;
  • type III, offrant en plus de tout cela un service de réanimation néonatale, pour les grossesses à risques et les grands prématurés.
Alors que les naissances sont restées relativement stables, autour de 800 000 par an en France, le nombre de maternités a été divisé drastiquement. Et ce sont les établissements les moins techniques (type I) qui ont fait les frais de cette concentration, alors que les grandes maternités de type III accueillent de plus en plus d’accouchements à bas risque.

(...)

Le Monde, 01/02/2018.
Article intégral en ligne : http://www.lemonde.fr

 

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