Parcoursup, le système d’admission à l’université, rendra ses premières réponses le 22 mai. Une sélection arbitraire et injuste que continuent de dénoncer les étudiants en lutte.
Vacances,
ponts, examens, interventions policières : rarement mouvement étudiant
aura été placé dans des conditions aussi difficiles. Vaille que vaille,
il se poursuit. Quatre universités restent totalement bloquées :
Rennes-II, Toulouse-Jean Jaurès, Paris-VIII et Nanterre – où, en dépit
du pont du 8 mai, 700 étudiants réunis lundi 7 mai en assemblée générale
ont voté la poursuite du blocage. D’autres sites restent partiellement
bloqués à Paris (Clignancourt et Malesherbes, dépendants de
Sorbonne-Université), Aix-Marseille, Nantes, Lyon-II, tandis que des
évacuations policières musclées ont eu lieu la semaine dernière à
Grenoble et Nancy. Dans cette dernière université, six étudiants sont
poursuivis en correctionnelle pour des imputations de dégâts matériels
ou le refus… de communiquer à la police le code PIN de leur portable.
Pendant ce temps, conformément à la volonté de passage en
force affichée depuis le début par le gouvernement, la machine
Parcoursup ne s’est pas arrêtée. À deux semaines de la première échéance
– mardi 22 mai, les futurs bacheliers recevront les premières réponses à
leurs demandes –, les universités sont ainsi confrontées à un défi
insurmontable, à défaut d’être imprévisible : étudier un par un les
quelque 8,6 millions de vœux formulés par les 811 000 candidats. Et,
au-delà de la centaine d’équipes pédagogiques qui, selon le collectif
Sauvons l’université, refusent toujours d’entrer dans ce jeu, les
premières informations qui filtrent sur les dispositifs mis en œuvre
n’ont rien, mais alors vraiment rien de rassurant.
Une évaluation différente suivant la ville
Confirmant les craintes formulées par les étudiants en
lutte et par nombre d’enseignants, et très loin de la volonté affichée
par la ministre Frédérique Vidal de « remettre de l’humain dans le
processus d’orientation », c’est une sélection féroce, déshumanisée,
aléatoire, injuste et parfois ubuesque qui est à l’œuvre. Son ministère a
beau mettre en avant « un cadre commun à respecter » par tous, celui-ci
est tellement vague – obligation de mettre en place une commission
d’examen des vœux, prérequis (ou « attendus ») fixés nationalement pour
chaque filière, droit de connaître les raisons de la réponse fournie par
la commission – qu’il ne permettra aucunement, dans la plupart des
filières, de traiter et classer les dossiers.
(...)
Article intégral en ligne : https://www.humanite.fr
Source : L'Humanité.fr, 09/05/2018.
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