lundi 18 février 2019

Un chômage en baisse dans le monde, mais des conditions de travail précaires

L'Organisation internationale du travail (OIT) alerte sur l'insécurité économique et les inégalités des chances entre les hommes et les femmes. L'OIT estime à 172 millions le nombre de chômeurs dans le monde en 2018.


Constat amer. Pour revenir au niveau de chômage de 5% d'avant la sévère crise de 2008, il aura fallu pas moins de neuf ans, constate l'Organisation internationale du travail (OIT) dans son rapport annuel sur l'emploi publié mercredi. Alors qu'en une seule année, le taux avait grimpé de 5 à 5,6%. Les perspectives actuelles sont très incertaines, alerte l'OIT, liées à une conjoncture mondiale moins favorable. Dans l'hypothèse d'une situation économique stable, le nombre de chômeurs - estimé pour le monde à 172 millions en 2018 - devrait continuer à baisser dans de nombreux pays. Ce nombre devrait cependant augmenter d'un million par an en raison de la croissance démographique, même si le taux de chômage mondial devrait rester stable en 2019 et 2020.

20% de jeunes non scolarisés, sans emploi ni formation

Au-delà des chiffres, l'OIT tire la sonnette d'alarme sur la mauvaise qualité du travail. Les données recueillies pour le rapport montrent que la majorité des 3,3 milliards de personnes qui occupaient un emploi en 2018 déplorent l'absence de sécurité économique, de bien-être matériel et d'égalité des chances. «Avoir un emploi ne garantit pas toujours un mode de vie décent», déclare Damian Grimshaw, directeur de la recherche à l'OIT. Avançant ce chiffre: 700 millions de personnes vivent dans une situation d'extrême pauvreté ou de pauvreté modérée, bien qu'elles aient un emploi.
Beaucoup de travailleurs sont contraints d'accepter des emplois peu attrayants, généralement informels, peu rémunérés, souvent sans accès à une protection sociale. Au total, note l'OIT, plus de 60% de la main-d'œuvre mondiale - soit 2 milliards de personnes - occupent un emploi informel, donc sans filets de sécurité sociaux. L'organisation s'inquiète de la proportion très importante - 20% - des jeunes âgés de moins de 25 ans sortis de la scolarité, sans emploi, ni formation, ce qui compromet leur future vie professionnelle.


Taux d'activité des femmes plus faible

Autre constat, les inégalités hommes femmes persistent. Pis, après des progrès réalisés jusqu'en 2003, la situation s'est détériorée ces dernières années. Le taux d'activité est beaucoup plus faible pour les femmes, à 48%, contre 75% pour les hommes. Ce qui fait que sur les 3,5 milliards de personnes qui composaient la population active en 2018, trois sur cinq sont des hommes.
Globalement, soulignent les experts de l'organisation basée à Genève, les taux d'activité des adultes ont diminué depuis 25 ans. Cela tient à la «hausse du taux de scolarisation, de meilleures possibilités de retraite et l'allongement de l'espérance de vie».

Source : Le Figaro, 13/02/2019

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