mardi 12 mars 2019

Les Français dorment de moins en moins...et c’est mauvais signe

Une étude menée par Santé publique France montre que, pour la première fois, les Français dorment moins de 7 heures par nuit, soit la durée minimale recommandée pour une bonne récupération.


Entre l’attrait des écrans, le bruit des villes, le temps de travail et les trajets quotidiens, nous dormons de moins en moins. Selon une étude de Santé publique France publiée mardi, les Français dorment en moyenne 6 heures et 42 minutes chaque nuit. C’est la première fois que le temps de sommeil quotidien passe sous la barre des 7 heures, durée minimale recommandée pour une bonne récupération. Un déclin jugé «préoccupant» par Santé publique France. 

L’étude, parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, a consisté à interroger 12.600 personnes de 18 à 75 ans sur leur temps de sommeil. Il apparaît que celui-ci n’atteint que 6h34 en semaine et lors des périodes de travail, alors qu’il est de 7h12 le week-end et pendant les vacances. Même si l’on inclut les siestes, le temps moyen de sommeil quotidien reste inférieur aux 7 heures minimales recommandées. Toutefois, plus d’un quart des Français parviennent toutefois à faire la sieste pour compenser cette dette.

L’étude révèle aussi que la part des petits dormeurs est aussi en augmentation: plus d’un tiers des Français (35,9%) dorment moins de 6 heures. Un temps de sommeil insuffisant qui peut mettre en péril la santé. «On sait par de très nombreuses études épidémiologiques que dormir moins de 6 heures est associé à un risque plus élevé d’obésité, de diabète de type 2, d’hypertension, de pathologies cardiaques et d’accidents», soulignent dans un éditorial médecin du sommeil Damien Léger et le directeur général de Santé publique France, François Bourdillon. «Dormir moins de 6 heures réduit aussi la vigilance dans la journée, augmente l’irritabilité et perturbe les relations familiales ainsi que la qualité de vie et de travail» ajoutent-ils.



Le travail de nuit pointé du doigt

Comment expliquer cette diminution du temps sommeil? Selon Santé publique France, le travail de nuit est directement en cause. «En France, le nombre de travailleurs de nuit est passé de 3,3 millions en 1990 à 4,3 millions en 2013», indique l’agence. «Or, on sait que les travailleurs de nuit dorment en moyenne une heure de moins que les travailleurs de jour». Sans compter que le travail de nuit n’est pas anodin pour la santé. Récemment, un rapport de l’Anses a mis en évidence qu’il augmente significativement le risque de maladies métaboliques, cardio-vasculaires, d’accidents et, pour les femmes, de troubles lors de la grossesse et de cancer du sein.
Un autre facteur qui peut entraver la qualité du sommeil est le tabagisme. «Les fumeurs quotidiens, qu’ils soient peu ou fortement dépendants, sont fréquemment courts dormeurs (temps de sommeil total inférieur ou égal à 6h par 24h)», selon l’étude. En outre, les fumeurs quotidiens fortement dépendants sont également nettement plus sujets à l’insomnie.

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Source : Le Figaro, 12/03/2019.
Article intégral en ligne : http://sante.lefigaro.fr

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