jeudi 22 octobre 2015

Onze graphiques qui montrent la crise sociale en France

La quatrième conférence sociale qu’a ouvert, lundi 19 octobre, François Hollande, commence dans un climat tendu : si les partenaires sociaux ont réussi à trouver un accord à l’arraché sur les retraites complémentaires vendredi, les tensions nées des mobilisations du personnel d’Air France peinent à retomber. Mais au-delà de cette conjoncture, le marché français du travail continue de changer de visage du fait de la crise.

 

1. Un chômage endémique

En septembre 2015, plus de 3,5 millions de personnes sont inscrites dans la seule catégorie « A », qui rassemble ceux qui n’ont pas du tout travaillé durant le mois précédent. En agrégeant ces derniers avec les catégories B (les inscrits qui ont travaillé moins de 78 heures dans le mois précédent) et C (activité réduite supérieure à 78 heures sur la même période), ils sont 5,4 millions. Une situation qui ne s’améliore pas, malgré les promesses de l’exécutif.

Nombre de chômeurs depuis 1991
Pour la catégorie A et les catégories A,B et C.

Hollande0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 Catégorie ACatégories A, B, Cjanv.-91janv.-92janv.-93janv.-94janv.-95janv.-96janv.-97janv.-98janv.-99janv.-00janv.-01janv.-02janv.-03janv.-04janv.-05janv.-06janv.-07janv.-08janv.-09janv.-10janv.-11janv.-12janv.-13janv.-14janv.-15
avr.-07
Catégories A, B, C: 3 255,3 milliers
Source : Dares

2. Qui sont ces chômeurs ?

En premier lieu des jeunes. Le taux de chômage des 15-24 ans était, en 2013, de 23,9 %, deux fois et demi supérieur au taux général. Les catégories populaires (employés, ouvriers) connaissent davantage le chômage, de même que les non-diplômés.

Taux de chômage selon diverses catégories de population
En 2013, selon l'Insee

0 5 10 15 20 25 30 EnsembleEnsemble15-24 ans25-49 ans 50 ans et plusAgriculteurs exploitants, art…Cadres et professions intell…Professions intermédiairesEmployésOuvriersSans diplôme ou CEPBrevet des collèges, CAP, BEPBaccalauréatBac + 2Diplôme supérieur au Bac+2
Les fins de contrats (c’est-à-dire les fins de CDD, à la différence des fins de mission qui désignent les fins d’intérims) sont – de loin – le premier motif d’inscription au chômage, devant les licenciements économiques.


3. Motifs d'inscription à Pôle emploi depuis 1996


Les fins de contrat sont et restent, de loin, le premier motif d'inscription

 
0 25000 50000 75000 100000 125000 150000 175000 Licenciement éco Autre licenciementDémissionFin de contratFin de missionPremière entréefévr. 96avr. 05juin 14janv. 97déc. 97nov. 98oct. 99sept. 00août 01juil. 02juin 03mai 04mars 06févr. 07janv. 08déc. 08nov. 09oct. 10sept. 11août 12juil. 13mai 15
févr. 01
Licenciement éco : 22 400 personnes

4. La crise s’enkyste

Corollaire d’une crise qui ne se résorbe pas, la situation des personnes hors de l’emploi tend à se fixer. Sur le graphique ci-dessous, on peut constater la hausse spectaculaire du nombre de chômeurs inscrits depuis plus de trois ans, dont la courbe rejoint désormais celle des inscrits depuis 3 à 6 mois.

Chômeurs par durée d'inscription à Pôle Emploi
Depuis 1996, en milliers

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 Moins 3 mois3 à 6 mois6 à 12 mois1 à 2 ans2 à 3 ans3 ans et plusjanv.-96nov.-96sept.-97juil.-98mai-99mars-00janv.-01nov.-01sept.-02juil.-03mai-04mars-05janv.-06nov.-06sept.-07juil.-08mai-09mars-10janv.-11nov.-11sept.-12juil.-13mai-14mars-15
août-02
Moins 3 mois: 915,0 milliers
Le fait d’avoir retrouvé du travail ne représente plus, depuis longtemps, la voie de sortie principale du chômage. A peine 40,3 % des sortants avaient retrouvé un emploi en mars 2015, quand 13,2 % suivaient une formation, et 20 % n’avaient pas actualisé leur situation auprès de Pôle emploi.


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