lundi 5 octobre 2015

Médecin, infirmier ou ambulancier débutants, ils racontent leur métier

Dossier spécial Etudes de santé. Ils sont médecins, infirmiers, kinésithérapeutes ou ambulanciers. Ils ont fait le choix, comme environ un million de personnes en France, d’exercer un métier au service de la santé. Malgré la répartition très inégale de ces professionnels sur le territoire, le vieillissement de la population assure pour les prochaines années de nombreuses embauches et une activité. Pour la plupart débutants, ils témoignent, sur Lemonde.fr, de leur enthousiasme d’être au service des autres ou des déceptions que leur apporte l’évolution de leur métier.

Une infirmière change la perfusion d’un patient au service de soins palliatifs du Groupe hospitalier Diaconesses, à Paris.
Une infirmière change la perfusion d’un patient au service de
soins palliatifs du Groupe hospitalier Diaconesses, à Paris.
JEAN-LUI COURTINAT POUR "LE MONDE"

  • « Je ne le recommanderai pas à ma fille » par Loïc D, 29 ans, médecin généraliste remplaçant dans le Nord :
« Je suis devenu enfin médecin généraliste il y a 18 mois. L’arrivée d’un long parcours de neuf années d’études, mais pas désagréable puisque la pratique occupe une place importante dans la formation. De plus, l’internat qui suit les six premières années est rémunéré. J’exerce donc mon métier en libéral, je remplace les médecins installés pendant leur absence. Le rythme est agréable : je travaille une semaine sur deux en moyenne et gagne assez pour vivre décemment. Moins d’argent, plus de vacances ! Et je peux remplacer n’importe où en France, sans crainte du chômage. Les vieux médecins ont souvent des rythmes intenables et sont parfois au bord du burn-out.
Être remplaçant, c’est un peu être « bouche-trou »… Certains patients ne manquent pas de me le faire sentir, particulièrement en milieu rural. Je suis obligé de me calquer sur les habitudes du médecin que je remplace, y compris quand il finit à 21 h 30 et prescrit des antibiotiques à tout va. La médecine générale est en pleine mutation, cela tombe bien, car je ne veux pas ressembler à certains médecins que je remplace ! En revanche, l’avenir de la profession paraît incertain. On aura toujours besoin de médecins, mais dans quelles conditions ? À titre personnel, je ne me vois pas faire ce métier toute ma vie… Et je ne le recommanderai pas à ma fille ! »

  • « Chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles » par Romain P, 25 ans, infirmier à Paris :
« Je suis infirmier depuis trois ans, j’ai exercé aux urgences et maintenant en psychiatrie. Après trois années d’études passionnantes, chaque nouveau jour est une découverte d’un champ des possibles : anesthésie, bloc opératoire, pédiatrie ou encore encadrement. Seulement, l’exercice au quotidien est parfois bien éloigné des grandes lignes de la profession que je viens d’exposer.
En effet, les horaires décalés, la charge administrative, le travail en équipe sont parfois un sacré frein à l’épanouissement. La possibilité de poursuite d’études et d’évolution (en plein changement, avec l’éventuelle apparition des « infirmières de pratiques avancées » dans la loi Santé en cours de discussion au Parlement) n’est pas toujours accessible faute de financement. Mais souvent, le simple sourire d’une personne que l’on soigne suffit à effacer toutes les contraintes. »

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