vendredi 25 mars 2016

Changement d’heure, l’impact humain encore une fois oublié !

Dimanche à deux heures il sera trois heures, une habitude imposée par nos gouvernements au détriment de l’impact humain.


Ca fait quarante et un ans, que les gouvernements successifs depuis Giscard d’Estaing en 1975, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 14 ans que le passage à l’heure d’été a lieu le dernier dimanche de mars et le passage à l’heure d’hiver le dernier dimanche d’octobre. Ainsi ce dimanche 27 mars à 2 heures du matin il sera 3 heures, soit deux heures de plus que le temps universel (T.U). Celui-ci correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré).
C’est loin d’être fini puisque le calendrier a arrêté ce principe jusqu’en 2030, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devraient s’améliorer selon une étude de l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) que l’on peut consulter en cliquant sur ce lien  
Cela a déjà permis d’économiser 440 gigawatts/heure en éclairage ou, c’est tendance, 44 000 tonnes de CO2. Entre parenthèses, l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne) ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !). Pour en savoir plus c’est sur


L'impact humain à l'heure du travail le dimanche

 

Cet impact économique ne doit pas faire oublier un autre impact, humain celui-là. On lira à ce sujet le rapport du Sénat qui date certes de 1996 mais est toujours d’actualité car ignoré, impact économique et économie d’énergie obligent
Ce rapport démontre que le système de changement d’heures appliqué en France comporte deux inconvénients :
- il implique une chrono-rupture, c’est-à-dire le fait que le déroulement du temps est perturbé deux fois par an,
- la situation particulière de notre pays fait que le principe du changement d’heure a été instauré à une époque où l’heure légale était déjà en avance de deux heures sur l’heure solaire TU (temps universel) ! Lire l’historique ci-après.
Il est vrai qu’à l’heure du travail le dimanche, de nuit etc., l’économie (de marché) ne fait pas grand cas de l’humain. Sans oublier tous ceux et celles qui travaillent tôt et dont la nuit sera prolongée.


L'Europe a bon dos

 

Quant à dire que c’est l’Europe qui impose cette pratique depuis 2002 (directive européenne n° 2000/84/CE du 19 janvier 2001), ce n’est pas tout à fait exact. Cette directive (vous la lirez en cliquant sur  , transposée dans le droit français par arrêté du ministre de l’économie (et non de l’écologie) du 3 avril 2001, vise à harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été. Elle n’oblige pas à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal.
La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure est du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe.
La Russie et la Chine ont renoncé au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne. Le débat reste ouvert et nos lecteurs sont invités à y participer.

Infos +

- L’impact du changement d’heure selon l’ADEME
- Petite historique de l’heure d’été et de l’heure d’hiver sur
- Horloge parlante 3699, histoire

Daniel Roucous, L'Humanité
Vendredi, 25 Mars, 2016

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