samedi 12 octobre 2019

En Australie, l’IVG est dorénavant autorisée dans tout le pays

La Nouvelle-Galles du Sud est le dernier État australien à avoir décriminalisé l’avortement, après des semaines d’affrontements entre militants des deux camps. 


« Désolé que cela ait pris tant de temps », a déclaré jeudi Alex Greenwich, député indépendant de Nouvelle-Galles du Sud, après avoir obtenu la dépénalisation de l’avortement dans cet Etat le plus peuplé d’Australie. C’est à l’issue de quarante heures de débat parlementaire, deux mois après l’introduction de sa proposition de loi, mais surtout cent dix-neuf ans après une première législation criminalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), que la pratique sort du code pénal de cet État, le dernier d’Australie à l’y avoir maintenue.

Inspiré des législations des États voisins, la Nouvelle-Galles du Sud autorise désormais l’avortement jusqu’à vingt-deux semaines de gestation et permet la pratique au-delà avec l’approbation de deux médecins dans un hôpital public. Toute personne cherchant à persuader une femme à avorter ou à l’en dissuader risque deux ans de prison.
La proposition de réforme s’est heurtée à de vives oppositions au sein du Parlement fédéré, particulièrement de mandataires de la coalition conservatrice au pouvoir, appuyés par l’ex-premier ministre Tony Abbott (Parti libéral) et l’ancien vice-premier ministre adjoint Barnaby Joyce (Parti national). Le premier a comparé la proposition de loi à « un infanticide sur demande », le second au « débat sur l’esclavagisme de notre époque », lors d’un rassemblement anti-avortement à Sydney, mi-septembre.

Une centaine d’amendements

Le climat politique houleux a en effet été doublé de mobilisations conséquentes des militants des « pro-choix » et « pro-vie », ces derniers soutenus par des groupes religieux, jusqu’à rassembler plusieurs milliers de manifestants. Fin août, des détracteurs de la réforme ont même eu recours à l’écriture aérienne, en inscrivant les mots « Choose life » dans le ciel de Sydney, capitale de l’État. Deux députés opposés à la décriminalisation ont été la cible de menaces, fin août, qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête.

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Source : Le Monde, 27/09/2019.
Article intégral en ligne : https://www.lemonde.fr

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