La Nouvelle-Galles du Sud est le dernier État australien à avoir décriminalisé l’avortement, après des semaines d’affrontements entre militants des deux camps.
« Désolé que cela ait pris tant de temps »,
a déclaré jeudi Alex Greenwich, député indépendant de Nouvelle-Galles
du Sud, après avoir obtenu la dépénalisation de l’avortement dans cet
Etat le plus peuplé d’Australie. C’est à l’issue de quarante heures de
débat parlementaire, deux mois après l’introduction de sa proposition de
loi, mais surtout cent dix-neuf ans après une première législation
criminalisant l’interruption volontaire de grossesse (IVG), que la
pratique sort du code pénal de cet État, le dernier d’Australie à l’y
avoir maintenue.
Inspiré des
législations des États voisins, la Nouvelle-Galles du Sud autorise
désormais l’avortement jusqu’à vingt-deux semaines de gestation et
permet la pratique au-delà avec l’approbation de deux médecins dans un
hôpital public. Toute personne cherchant à persuader une femme à avorter
ou à l’en dissuader risque deux ans de prison.
La
proposition de réforme s’est heurtée à de vives oppositions au sein du
Parlement fédéré, particulièrement de mandataires de la coalition
conservatrice au pouvoir, appuyés par l’ex-premier ministre Tony Abbott
(Parti libéral) et l’ancien vice-premier ministre adjoint Barnaby Joyce
(Parti national). Le premier a comparé la proposition de loi à « un infanticide sur demande », le second au « débat sur l’esclavagisme de notre époque », lors d’un rassemblement anti-avortement à Sydney, mi-septembre.
Une centaine d’amendements
Le
climat politique houleux a en effet été doublé de mobilisations
conséquentes des militants des « pro-choix » et « pro-vie », ces
derniers soutenus par des groupes religieux, jusqu’à rassembler
plusieurs milliers de manifestants. Fin août, des détracteurs de la
réforme ont même eu recours à l’écriture aérienne, en inscrivant les
mots « Choose life » dans le ciel de Sydney, capitale de l’État. Deux députés opposés à la décriminalisation ont été la cible de
menaces, fin août, qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête.
(...)
Source : Le Monde, 27/09/2019.
Article intégral en ligne : https://www.lemonde.fr
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