Deux sociologues expliquent le changement de vision du travail par une étude sur trois générations.
Travaille-t-on
aujourd’hui comme travaillaient nos grands-parents ? Quels impacts
l’évolution du monde professionnel a-t-elle eu sur la vision du travail
au fil des générations ?
Dominique Méda,
professeure de sociologie à l’université Paris-Dauphine et directrice
de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales
(Irisso), et Patricia Vendramin, professeure de
sociologie à l’université catholique de Louvain, en Belgique, ont
observé ces changements depuis les années 2000. Plusieurs publications
ont été éditées sur le sujet, dont leur livre, Réinventer le travail (PUF, 2013).
Existe-t-il des attentes particulières à l’égard du travail en fonction des générations ?
Oui.
Dans nos enquêtes, les jeunes (moins de 30 ans) demandent davantage de
protection sociale et des salaires plus élevés, mais aussi plus de
liberté et d’opportunité de développement personnel.
La
génération du milieu (de 30 à 50 ans) réclame plutôt un soutien de la
société et de l’entreprise pour mieux concilier travail et famille. Ils
réclament également des mesures en termes de formation continue, dans
une perspective d’allongement de la vie active, car ils sont conscients
d’être « les futurs travailleurs âgés ».
La
génération plus âgée (plus de 50 ans) attend, quant à elle, une
meilleure reconnaissance de l’expérience, mais aussi une adaptation des
conditions de travail compatible avec le vieillissement.
Y a-t-il des points communs entre ces trois générations ?
Les jeunes et les plus âgés se disent confrontés au même problème, le manque de reconnaissance au travail. Les jeunes se sentent sous-évalués au regard de leur effort de formation et les plus âgés se sentent sous-évalués au regard de leur expérience.(...)
Source : Le Monde, 28/09/2019.
Article intégral en ligne : https://www.lemonde.fr
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