14,7% de la population avait un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté en 2018, selon l’Insee. Soit une augmentation de 0,6 point par rapport à 2017.
C’est une mauvaise
nouvelle, alors que ce jeudi est la journée internationale pour
l’élimination de la pauvreté. Selon les estimations de l’Insee, 14,7% de
la population en France (+ 0,6 point sur un an) aurait un niveau de vie
inférieur au seuil de pauvreté en 2018. Ils sont désormais 9,3 millions à déclarer un revenu disponible inférieur à 60% du niveau médian.
L’Insee
l’explique par plusieurs facteurs: d’abord, par la hausse de ce revenu
médian, «en lien avec des salaires relativement dynamiques et
l’augmentation des revenus financiers». Les mesures sur les
prélèvements, comme la baisse de la taxe d’habitation,
la bascule CSG/cotisations et l’extension du crédit d’impôt pour
l’emploi de salariés à domicile aux retraités «bénéficieraient davantage
aux ménages au-dessus du seuil de pauvreté». Et «contribueraient donc à
la hausse du seuil et du taux de pauvreté», poursuit l’Insee - alors
que les mesures sur les minima sociaux (revalorisation de l’allocation
de solidarité aux personnes âgées et de l’allocation aux adultes
handicapés) jouent au contraire pour une baisse du taux de pauvreté.
«Mais
c’est la baisse des allocations logement dans le parc HLM qui aurait le
plus fort effet», note l’Institut. Elle contribue à la hausse du taux
de pauvreté pour 0,4 point. «Sans prendre en compte la baisse des
allocations logement, la hausse du taux de pauvreté au seuil de 60 %
serait plus modérée (+ 0,2 point en 2018) et 9,1 millions de personnes
seraient en situation de pauvreté monétaire», souligne l’Insee. À noter
que la réduction des loyers dans le parc social visant à compenser la
baisse des allocations n’a en effet pas été prise en compte car elle
n’entre pas, par définition, dans la mesure des niveaux de vie.
Parallèlement,
les inégalités ont augmenté l’an dernier. La masse des niveaux de vie
détenue par les 20% de personnes les plus aisées est désormais 4,4 fois
plus importante que celle détenue par les 20 % les plus modestes - alors
que ce chiffre était de 4,3 depuis 2013. La hausse des inégalités est
liée à deux phénomènes: la hausse des inégalités avant redistribution
(expliquée notamment par la très forte hausse de certains revenus des
capitaux mobiliers, notamment des dividendes perçus par les ménages,
souvent les plus favorisés financièrement) et celle liée aux mesures
socio-fiscales.
Source : Le Figaro, 16/10/2019.
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