Avec l’arrivée du numérique et des nouvelles technologies, les entrepreneurs inventent de nouveaux modèles économiques qui modifient en profondeur nos modes de production, le marché de l’emploi et notre façon de travailler. Dans cette rubrique, Nicolas Hazard analyse les grandes tendances de ces entreprises qui changent l’économie et fait chaque mois le portrait d’une start-up qui illustre la manière dont notre société se transforme.
Un bénévole du Secours Catholique (G)
distribue des
colis de nourriture de la Banque Alimentaire, le 4
décembre 2009
à Saint-Eloy-les-Mines. THIERRY ZOCCOLAN / AFP
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Comment transformer un énorme gâchis en activité créatrice d’emplois ? En France,
le gaspillage alimentaire atteint 7,1 milliards de tonnes par an. Dans
les commerces et la distribution, les progrès constants de la logistique
n’ont pas permis à ce jour d’éviter le fléau que constitue les
invendus. Ces produits mort-nés, qui n’ont pas trouvé preneur parce que
trop proches de leur date de péremption, ou parce que mal emballés,
abîmés, passés de mode,
ou encore en fin de série et qui, malgré leur qualités intactes,
finissent leur vie à la poubelle. Qui n’a pas croisé un jour le
spectacle affligeant de ces gigantesques containers dans lequel son
supermarché préféré jette en quantité des produits alimentaires
parfaitement consommables, des jouets qui feraient le bonheur des
enfants, des produits d’hygiènes utilisables par leurs parents ?
Le principe est simple : Phenix s’approvisionne majoritairement auprès de la grande distribution (hypermarchés, supermarchés…), des industriels (la SNCF) et des organisateurs d’événements comme les festivals. Leurs invendus sont ensuite redistribués aux entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire qui en font bénéficier les plus démunis.
Un intermédiaire donc, dont le modèle économique repose sur le fait qu’il récupère une partie de la défiscalisation liée au don perçue par le distributeur – qui évite par ailleurs les coûts d’élimination des déchets (de 120 à 150 euros la tonne). Depuis 2014, l’entreprise a rendu utilisables, « monétiser » pourrait-on dire, 2 000 tonnes d’invendus.
Phenix est une preuve éclatante du potentiel de création d’emploi de l’économie circulaire : nos deux compères comptent aujourd’hui plus d’une vingtaine de collaborateurs et projettent de créer une cinquantaine d’emplois d’ici à 2020.
Rien d’étonnant lorsque l’on sait que l’institut de l’économie circulaire estime le potentiel de création d’emploi en France entre 335 000 et 657 000 d’ici à 2030, en fonction de notre degré d’engagement collectif dans la transition énergétique.
Recyclage, réemploi, réutilisation, mais aussi approvisionnement en énergies renouvelables et écologie industrielle constituent des secteurs d’activités à forts potentiels de croissance et d’embauche pour les années à venir. Des emplois en nombre, par nature non délocalisables car basés sur une économie de la proximité, et s’adressant à un large éventail de niveaux de qualification.
Une autre façon de travailler :
Koom : le site communautaire qui repense l’engagement citoyen
Un gâchis épouvantable qui a révolté Jean Moreau et Baptiste Corval,
cofondateurs de la start-up Phenix, une entreprise de la nouvelle
économie qui accompagne les entreprises qui rencontrent des problèmes
d’invendus en les connectant via une plateforme Web avec des
associations qui savent les utiliser à bon escient.Le principe est simple : Phenix s’approvisionne majoritairement auprès de la grande distribution (hypermarchés, supermarchés…), des industriels (la SNCF) et des organisateurs d’événements comme les festivals. Leurs invendus sont ensuite redistribués aux entreprises et associations de l’économie sociale et solidaire qui en font bénéficier les plus démunis.
2 000 tonnes d’invendus « monétisées »
Le potentiel des invendus est vaste. Le travail de Phenix a permis aux acteurs de l’économie sociale et solidaire de distribuer 2,5 millions de repas à partir de produits alimentaires destinés à la poubelle, ou à ceux de l’économie circulaire de les recycler de manière intelligente : transformation des déchets organiques en compost, réutilisation des matériaux.
Un intermédiaire donc, dont le modèle économique repose sur le fait qu’il récupère une partie de la défiscalisation liée au don perçue par le distributeur – qui évite par ailleurs les coûts d’élimination des déchets (de 120 à 150 euros la tonne). Depuis 2014, l’entreprise a rendu utilisables, « monétiser » pourrait-on dire, 2 000 tonnes d’invendus.
Phenix est une preuve éclatante du potentiel de création d’emploi de l’économie circulaire : nos deux compères comptent aujourd’hui plus d’une vingtaine de collaborateurs et projettent de créer une cinquantaine d’emplois d’ici à 2020.
Rien d’étonnant lorsque l’on sait que l’institut de l’économie circulaire estime le potentiel de création d’emploi en France entre 335 000 et 657 000 d’ici à 2030, en fonction de notre degré d’engagement collectif dans la transition énergétique.
Recyclage, réemploi, réutilisation, mais aussi approvisionnement en énergies renouvelables et écologie industrielle constituent des secteurs d’activités à forts potentiels de croissance et d’embauche pour les années à venir. Des emplois en nombre, par nature non délocalisables car basés sur une économie de la proximité, et s’adressant à un large éventail de niveaux de qualification.
Nicolas Hazard (Président du comptoir de l'innovation), LE MONDE, 15.01.2016.
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