Le ministère de l’Éducation organise les 2 et 3 mai à Paris un "point d’étape" de la mise en œuvre de sa loi de 2013. Évaluation trois ans après son adoption.
L'opération de communication a été soigneusement planifiée. 2000 invités,
70 intervenants, 6 ateliers, 4 plénières, 3 "grands débats", deux
anciens ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon et Benoît Hamon,
une ministre en exercice, Najat Vallaud-Belkacem, et la participation
en "guest-stars" du président de la République et du Premier ministre.
Tous réunis les 2 et 3 mai entre les imposantes colonnes du palais
Brongniart, à Paris, pour dresser un "bilan d’étape" des réformes
éducatives du quinquennat Hollande.
Un bilan qui n’aura sans doute rien de contradictoire, au grand regret
de plusieurs syndicats d’enseignants : Jean-Remi Girard, vice-président
du Syndicat national des lycées et collèges (Snalc), dénonce des débats
"dont 98% des participants partagent le même point de vue", quand Roland
Hubert, secrétaire général du Snes, évoque "un plan com qui ne
convaincra personne, sauf ceux qui sont déjà convaincus"...
Mais, au delà de la polémique suscitée par l’organisation de cette "opération séduction" des enseignants à un an de la présidentielle,
que reste-t-il sur le terrain des réformes portées par les trois
ministres de l’Education nationale successifs ? Le point sur quatre
sujets sensibles : la formation et le recrutement des enseignants,
l’éducation prioritaire, le plan numérique, et la réforme du collège.
Plus d'enseignants
(un peu) mieux payés
Nicolas
Sarkozy avait supprimé les Instituts universitaires de formation des
maîtres (IUFM), François Hollande, conformément à ses promesses
électorales, a rétabli la formation initiale des professeurs. Les écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espé)
ont ouvert à la rentrée 2013, et forment en deux ans les futurs
enseignants, avec cours théoriques et stages dans les établissements
scolaires. Mais beaucoup de ces aspirants-professeurs déplorent
notamment un manque de formation concrète à la tenue de classe. Vieux
reproche déjà fait par le passé aux IUFM. "Tout change, rien ne change",
résume le Snalc.Autre promesse du candidat Hollande : la création de 60.000 postes d’enseignants, supprimés lors du quinquennat précédent. Lors de la dernière rentrée scolaire, la rue de Grenelle annonçait que 35.200 de ces postes avaient été créés depuis 2012, un chiffre qui montera à 47.000 à la rentrée 2016. Des postes supplémentaires pour améliorer le remplacement des enseignants absents, développer l’accueil des enfants de moins de trois ans, mais aussi assurer la mise en place progressive du dispositif "plus de maîtres que de classes" dans le primaire. Las… Sur les 7.000 postes dévolus à ce seul objectif, seulement 2.270 ont effectivement été créés à la rentrée 2015. Mais "l’objectif des 60.000 sera tenu d’ici à 2017", a redit François Hollande lundi soir au Palais Brongniart.
Côté hausse des rémunérations, autre revendication historique des syndicats de professeurs, le premier ministre Manuel Valls devrait annoncer mardi une revalorisation de 800 euros de la prime annuelle des enseignants du 1er degré, pour la porter au niveau de celle de leurs collègues du second degré, soit 1.200 euros. Pas sûr que ce petit coup de pouce suffise à redonner envie aux enseignants de voter à gauche lors de la prochaine présidentielle.
La nouvelle carte de l’éducation prioritaire
La "Refondation de l’école" initiée en 2012 par Vincent Peillon reposait sur le constat, partagé par tous les acteurs du monde éducatif, que la réussite scolaire en France reste fortement conditionnée par l’origine sociale des élèves. D’où la nécessité d’investir davantage dans les établissements qui accueillent le plus de jeunes issus de milieux défavorisés. La répartition des moyens de l'éducation prioritaire a donc été revue, en 2014, avec une révision de l’ancienne carte des ZEP (zones d’éducation prioritaire). 350 collèges ont été labellisés "REP+" avec à la clé une réduction du temps de service des enseignants qui y travaillent, et davantage de jours de formation. Mais le problème du fort taux de turn-over dans les établissements difficiles reste entier.Lire l'article dans sa globalité sur le site de L'obs, 03/05/2016 : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20160503.OBS9715/refondation-de-l-ecole-3-ans-apres-qu-est-ce-qui-a-change.html
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