La 43e cérémonie des Césars se déroule ce vendredi soir, salle Pleyel, à Paris. Les films de Robin Campillo et Albert Dupontel comptabilisent chacun treize nominations.
C’est la grand-messe du septième art français. La 43e cérémonie des Césars se tient vendredi 2 mars à 21 heures à la salle Pleyel, à Paris.
Elle sera dédiée à Jeanne Moreau (morte en juillet 2017), animée par
l’acteur Manu Payet et présidée par l’actrice et chanteuse Vanessa
Paradis.
« 120 battements par minute », de Robin Campillo
120 battements par minute, grande fresque réalisée par Robin Campillo sur les années sida en France
à travers le combat de l’association Act Up, comptabilise 13
nominations, en particulier dans les catégories meilleur film, meilleure
réalisation et meilleur scénario original. Ses acteurs ont aussi été
distingués par l’Académie des Césars pour le meilleur espoir masculin
(l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart et Arnaud Valois), le meilleur acteur
dans un second rôle (Antoine Reinartz), la meilleure actrice dans un
second rôle (Adèle Haenel), mais n’apparaissent pas dans les
prestigieuses catégories du meilleur acteur et de la meilleure actrice.
« Au-revoir là-haut », d’Albert Dupontel
Avec 13 nominations également, Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel, fait jeu égal avec 120 battements par minutes.
L’adaptation du roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, est
notamment en lice pour le meilleur film, le meilleur acteur (Albert
Dupontel) et la meilleure réalisation.
Le film est un exercice de style
ambitieux dans le Paris des années 1920. Deux amis, qui se sont sauvés
mutuellement la vie dans les tranchées, sortent laminés de la boucherie
qu’a été la première guerre mondiale. Albert (Albert Dupontel), outre
ses illusions, a perdu son métier et sa femme. A Edouard (Nahuel Pérez
Biscayart), tempérament d’artiste qui se fabrique des masques
magnifiques, il manque le bas du visage. Autant dire que ça ne va pas fort. Le premier végète en faisant l’homme-sandwich. Le second ne veut plus entendre parler de sa famille – son père, Marcel Péricourt (Niels Arestrup), est un industriel impitoyable – et songe à en finir.
L’amitié va les sauver. Les deux hommes remontent la pente, songeant d’une part à retrouver un jour le lieutenant Pradelle (Laurent Lafitte), sombre sadique qui les a envoyés au casse-pipe après l’armistice, d’autre part à tirer revanche de l’Etat-Moloch et des ploutocrates qui le servent.
L’amitié va les sauver. Les deux hommes remontent la pente, songeant d’une part à retrouver un jour le lieutenant Pradelle (Laurent Lafitte), sombre sadique qui les a envoyés au casse-pipe après l’armistice, d’autre part à tirer revanche de l’Etat-Moloch et des ploutocrates qui le servent.
« Le Sens de la fête », d’Olivier Nakache et Eric Toledano
La comédie d’Olivier Nakache et Eric
Toledano suit les deux grands favoris avec dix nominations. Le film, qui
a rassemblé 3 millions de spectateurs en France en 2017, pourrait remporter
le César du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur
acteur (Jean-Pierre Bacri), du meilleur acteur dans un second rôle
(Gilles Lellouche ou Vincent Macaigne) ou encore du meilleur espoir
féminin (Eye Haïdara). En 2012, le duo avait été nommé dix fois pour son
film phénomène Intouchables, mais seul Omar Sy était finalement reparti avec une récompense, celle du meilleur acteur.
Entre les murs d’une demeure aristocratique des environs de Paris,
Max (Jean-Pierre Bacri), organisateur de festivités nuptiales, doit donner
à ses clients, un fat et une évaporée, l’illusion que cette journée est
la plus belle de leur vie. Les mariés sont incarnés par Benjamin
Lavernhe, de la Comédie-Française, et Judith Chemla, qui passa aussi par
cette illustre maison. Hélène Vincent, qui joue la mère du marié,
bourgeoise à la libido incontrôlable, est aussi une grande comédienne de
théâtre.
« Barbara », de Mathieu Amalric
Déjà lauréat des prix Jean-Vigo et
Louis-Delluc en 2017, le biopic ensorcelant de Mathieu Amalric sur la
chanteuse Barbara, jouée par Jeanne Balibar, a aussi retenu
l’attention des votants avec neuf nominations, en particulier pour le
meilleur film, la meilleure actrice et la meilleure réalisation.
Le Monde, 02/03/2018 : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/03/02/cesars-2018-120-battements-par-minute-et-au-revoir-la-haut-en-grands-favoris_5264580_3476.html
Lire la critique de « Barbara » :
Jeux de miroirs autour de la Dame en noir
Le premier plan de Barbara montre le reflet d’un visage de
femme sur le couvercle d’un piano. Un peu flou mais immédiatement
reconnaissable. Ce jeu d’images ouvre les portes d’un palais des miroirs
que Mathieu Amalric et Jeanne Balibar ont construit autour de la figure
de la chanteuse, morte en 1997. Le réalisateur et l’interprète font
mine de se perdre
entre la fiction d’une biographie filmée et la réalité du tournage de
celle-ci, alors qu’en réalité, ils conduisent d’une main très sûre le
spectateur à travers la vie et l’art de la « dame en noir ».Le Monde, 02/03/2018 : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/03/02/cesars-2018-120-battements-par-minute-et-au-revoir-la-haut-en-grands-favoris_5264580_3476.html
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