vendredi 2 mars 2018

Césars 2018 : « 120 battements par minute » et « Au revoir là-haut » en grands favoris

La 43e cérémonie des Césars se déroule ce vendredi soir, salle Pleyel, à Paris. Les films de Robin Campillo et Albert Dupontel comptabilisent chacun treize nominations.

C’est la grand-messe du septième art français. La 43e cérémonie des Césars se tient vendredi 2 mars à 21 heures à la salle Pleyel, à Paris. Elle sera dédiée à Jeanne Moreau (morte en juillet 2017), animée par l’acteur Manu Payet et présidée par l’actrice et chanteuse Vanessa Paradis.





« 120 battements par minute », de Robin Campillo



120 battements par minute, grande fresque réalisée par Robin Campillo sur les années sida en France à travers le combat de l’association Act Up, comptabilise 13 nominations, en particulier dans les catégories meilleur film, meilleure réalisation et meilleur scénario original. Ses acteurs ont aussi été distingués par l’Académie des Césars pour le meilleur espoir masculin (l’Argentin Nahuel Pérez Biscayart et Arnaud Valois), le meilleur acteur dans un second rôle (Antoine Reinartz), la meilleure actrice dans un second rôle (Adèle Haenel), mais n’apparaissent pas dans les prestigieuses catégories du meilleur acteur et de la meilleure actrice.



« Au-revoir là-haut », d’Albert Dupontel

 

Avec 13 nominations également, Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel, fait jeu égal avec 120 battements par minutes. L’adaptation du roman de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013, est notamment en lice pour le meilleur film, le meilleur acteur (Albert Dupontel) et la meilleure réalisation.

Le film est un exercice de style ambitieux dans le ­Paris des années 1920. Deux amis, qui se sont sauvés mutuellement la vie dans les tranchées, sortent laminés de la boucherie qu’a été la première guerre mondiale. Albert (Albert Dupontel), outre ses illusions, a perdu son métier et sa femme. A Edouard (Nahuel Pérez Biscayart), tempérament d’artiste qui se fabrique des masques magnifiques, il manque le bas du visage. Autant dire que ça ne va pas fort. Le premier végète en faisant l’homme-sandwich. Le second ne veut plus entendre parler de sa famille – son père, Marcel Péricourt (Niels Arestrup), est un industriel impitoyable – et songe à en finir.
L’amitié va les sauver. Les deux hommes remontent la pen­te, songeant d’une part à retrouver un jour le lieutenant Pradelle (Laurent Lafitte), sombre ­sadique qui les a envoyés au casse-pipe après l’armistice, d’autre part à tirer revanche de l’Etat-Moloch et des ploutocrates qui le servent.


« Le Sens de la fête », d’Olivier Nakache et Eric Toledano


La comédie d’Olivier Nakache et Eric Toledano suit les deux grands favoris avec dix nominations. Le film, qui a rassemblé 3 millions de spectateurs en France en 2017, pourrait remporter le César du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur acteur (Jean-Pierre Bacri), du meilleur acteur dans un second rôle (Gilles Lellouche ou Vincent Macaigne) ou encore du meilleur espoir féminin (Eye Haïdara). En 2012, le duo avait été nommé dix fois pour son film phénomène Intouchables, mais seul Omar Sy était finalement reparti avec une récompense, celle du meilleur acteur.

Entre les murs d’une demeure aristocratique des environs de Paris, Max (Jean-Pierre Bacri), organisateur de festivités nuptiales, doit donner à ses clients, un fat et une évaporée, l’illusion que cette journée est la plus belle de leur vie. Les mariés sont incarnés par Benjamin Lavernhe, de la Comédie-Française, et Judith Chemla, qui passa aussi par cette illustre maison. Hélène Vincent, qui joue la mère du marié, bourgeoise à la libido incontrôlable, est aussi une grande comédienne de théâtre.


« Barbara », de Mathieu Amalric

 

Déjà lauréat des prix Jean-Vigo et Louis-Delluc en 2017, le biopic ensorcelant de Mathieu Amalric sur la chanteuse Barbara, jouée par Jeanne Balibar, a aussi retenu l’attention des votants avec neuf nominations, en particulier pour le meilleur film, la meilleure actrice et la meilleure réalisation.
Lire la critique de « Barbara » :   Jeux de miroirs autour de la Dame en noir
Le premier plan de Barbara montre le reflet d’un visage de femme sur le couvercle d’un piano. Un peu flou mais immédiatement reconnaissable. Ce jeu d’images ouvre les portes d’un palais des miroirs que Mathieu Amalric et Jeanne Balibar ont construit autour de la figure de la chanteuse, morte en 1997. Le réalisateur et l’interprète font mine de se perdre entre la fiction d’une biographie filmée et la réalité ­du tournage de celle-ci, alors qu’en réalité, ils conduisent d’une main très sûre le spectateur à travers la vie et l’art de la « dame en noir ».

Le Monde, 02/03/2018 : http://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/03/02/cesars-2018-120-battements-par-minute-et-au-revoir-la-haut-en-grands-favoris_5264580_3476.html




Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire