mercredi 4 avril 2018

Les inégalités d’espérance de vie dans le monde se réduisent

Selon que l’on naît en République centrafricaine ou en Espagne, on peut espérer vivre moins de cinquante ans ou plus de 80 ans. En un demi-siècle, l’espérance de vie a augmenté partout dans le monde, mais l’écart entre populations pauvres et riches reste très important.  



Tandis que les femmes et les hommes nés au début des années 1950 pouvaient espérer vivre en moyenne 47 ans, les personnes nées entre 2010 et 2015 pourront atteindre en moyenne l’âge de 70,8 ans selon les Nations Unies. L’espérance de vie [1] a progressé de plus de vingt années en 65 ans. Les inégalités se sont réduites : les populations des régions en développement ont vu leur espérance de vie augmenter de 27,4 années entre 1950 et 2015, pendant que les pays riches gagnaient moitié moins. L’écart entre les populations des régions développées et celle des régions les plus pauvres a diminué : de 23 années en 1950 à 9 ans en 2015. Malgré tout, l’espérance de vie des pays les plus pauvres n’atteint aujourd’hui que le niveau d’espérance de vie des pays riches à la fin des années 1960.

 

D’abord, parvenir à l’âge adulte


Jusque récemment, l’un des principaux déterminants des inégalités d’espérance de vie dans le monde était la mortalité infantile. Pour qu’une population puisse atteindre en moyenne 70 ou 80 ans, il faut que ses bébés aient de bonnes chances de survivre à leurs premières années. La mortalité infantile se concentre aujourd’hui dans les pays les moins développés [2]. Cette menace a presque disparu d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie du Sud-Est. Mais, selon les Nations Unies (données 2010-2015), près d’un enfant sur dix meurt encore avant d’atteindre son cinquième anniversaire en Afrique subsaharienne (95 décès pour 1000 naissances vivantes), en Afghanistan (81 ‰) ou au Pakistan (87 ‰).


L’Afrique, à distance des autres continents


La progression de l’espérance de vie moyenne dissimule des évolutions différentes selon les continents. En Amérique latine et en Asie, les 65 dernières années ont vu l’indicateur se rapprocher du niveau élevé connu en Europe et en Amérique du Nord. En Asie, l’espérance de vie à la naissance est passée de 42,3 ans au début des années 1950 à 71,8 ans en 2010-2015, un gain de près de 30 années. En Amérique latine et dans les Caraïbes, elle était de 51,3 ans en 1950. Elle est aujourd’hui de 74,7 ans, soit 23,4 ans de plus. Sous l’effet du développement économique, des progrès en matière d’éducation, d’hygiène et de système de santé, les espérances de vie sur ces continents se rapprochent de celles des pays les plus riches : alors qu’en 1950, l’écart avec l’Europe était de 12,4 ans pour l’Amérique latine et de 21,4 ans pour l’Asie, il n’est plus que de 2,5 ans et de 5,4 ans respectivement.

L’Afrique a également connu un allongement de la durée de vie, mais les progrès ont été plus lents et plus chaotiques. L’espérance de vie y était de 37,5 ans en moyenne pour les personnes nées entre 1950 et 1955. Elle est de 60,2 ans pour les personnes nées entre 2010 et 2015. Selon les zones, les disparités sont grandes : les habitants d’Afrique du Nord peuvent espérer atteindre désormais 71,1 ans, tandis que l’espérance de vie est de 54,7 ans en moyenne en Afrique de l’Ouest et reste inférieure à 60 ans en Afrique centrale ou australe. Le progrès a marqué le pas à partir des années 1980, notamment du fait de l’épidémie de sida. Au cours de la décennie 1990, les décès dus au sida ont été tellement nombreux que l’espérance de vie a reculé de 11 ans au Botswana, de 8 ans en Afrique du Sud, de 14 ans au Lesotho. Grâce aux politiques de prévention et à la démocratisation très progressive des médicaments antirétroviraux, l’espérance de vie retrouve aujourd’hui seulement son niveau de la fin des années 1980 en Afrique australe.


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Article intégral en ligne : https://www.inegalites.fr
Source : Inégalités.fr

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