Pour répondre à la vaste épidémie de grippe qui touche le pays, la ministre de la santé, Marisol Touraine, a activé, jeudi 19 février le plan Orsan.
- Qu'est-ce que le plan Orsan ?
Il a déjà été activé partiellement à l'été 2014, pour anticiper la prise en charge de patients atteints du virus Ebola.
- Pourquoi active-t-on le plan Orsan ?
Jeudi, les urgentistes avaient dénoncé la « situation sanitaire critique » dans les hôpitaux surchargés. La « sur-saturation des services d'urgence est comparable à celle de l'été 2003 », durant lequel la canicule avait fait 15 000 morts, a estimé auprès de l'AFP le président du SAMU-Urgences de France, François Braun.
Cette surcharge s'explique notamment parce que le vaccin ne correspond pas au virus qui sévit actuellement. La composition de l’actuel vaccin pour l’hémisphère Nord a été arrêtée début 2014, soit quelques mois avant l’apparition d’une souche de type A (H3N2) devenue majoritaire, qui ne peut donc être enrayée par la vaccination
- Que prévoit exactement le plan Orsan ?
Concrètement, l'activation de ce plan va principalement porter sur trois points. La prise en charge ambulatoire est renforcée, l'hospitalisation devant intervenir uniquement « pour les situations d'urgence ». Certaines interventions seront repoussées pour libérer de la place dans les hôpitaux, « lorsqu'il n'y a pas de conséquence néfaste pour la santé du patient » selon Christophe Prudhomme, président de l'AMUF, sur BFM-TV.
Tous les établissements, privés compris, devront également repousser certaines interventions « non indispensables », ouvrir des lits supplémentaires et renforcer leurs effectifs, notamment en redéployant certains de leurs personnels. La prise en charge des personnes âgées dans les Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) est également rencorcée.
- Le plan Orsan sera-t-il efficace ?
« [Jusqu'à maintenant] les directions se sont ponctuellement organisées mais pas de signal du ministère de la santé. Aujourd'hui la ministre sort de son trou, déploie son plan ; on est très content, c'est trop tardif. »Jean-Marc Devauchelle, secrétaire général du syndicat SUD santé AP-HP, interrogé par 20 Minutes, critique le flou qui entoure ce nouveau dispositif :
« La ministre répond aux doléances des urgentistes mais, nous, on attend les directives, et notamment de Martin Hirsch [le directeur de l'AP-HP, qui gère les hôpitaux parisiens] pour la mise en place concrète de moyens et la mise à disposition de lits supplémentaires. [Ce plan] est avant tout du cosmétique, un effet d’annonce. »Le Monde, 21/02/2015.
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