jeudi 17 septembre 2015

Les députés britanniques rejettent à une très large majorité le suicide assisté

Les députés britanniques ont rejeté à une large majorité, vendredi 11 septembre, une proposition de loi pour autoriser les malades en phase terminale à mettre fin à leur vie. Trois cent trente députés ont voté contre cette proposition de loi introduite par le député travailliste Rob Marris, 118 pour.

Des manifestants contre le suicide assisté, devant le Parlement à Londres, le 11 septembre.

Les députés n’avaient pas reçu de consigne de leur parti pour ce vote, le premier sur la question depuis 1997, mais le premier ministre conservateur, David Cameron, avait clairement signifié son opposition à ce texte. Comme le précise le Guardian, même si la proposition avait été approuvée au Parlement, elle n’aurait eu qu’une mince chance de devenir loi du fait de l’opposition du premier ministre.
L’association British Humanist Association, favorable au suicide assisté, a regretté dans un communiqué l’issue de ce vote qui va laisser « un grand nombre de personnes souffrir inutilement ou les contraindre à se rendre en Suisse ou encore laisser leurs proches mettre illégalement fin à leur vie ».

Le Monde.fr avec AFP |


Crime passible de quatorze ans de prison

Les milieux religieux se sont en revanche félicités de ce rejet. Pour l’évêque de Carlisle et chef de l’Eglise catholique d’Angleterre, James Newcome, ce vote envoie « le signal fort que la bonne approche pour soutenir les personnes en phase terminale est de leur offrir compassion et soutien à travers de meilleurs soins palliatifs ».
Avant le vote, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, à la tête de l’église anglicane, et les autres responsables religieux du pays avaient écrit une lettre commune aux députés pour leur demander de rejeter le texte. « Si ce n’est pas un crime au Royaume-Uni de se suicider, nous avons conscience que c’est une tragédie et nous faisons, à juste titre, tout ce que nous pouvons pour l’empêcher », écrivaient-ils.
Les journaux britanniques publient régulièrement des témoignages de malades obligés de se rendre dans des cliniques en Suisse pour y bénéficier d’une aide au suicide. Elle y est autorisée dans ce pays, comme au Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg. Contrairement à l’euthanasie, le suicide médicalement assisté signifie que le patient accomplit lui-même l’acte provoquant sa mort.
L’année dernière, le débat sur le suicide assisté avait déjà été porté à la chambre haute du Parlement. L’ancien archevêque de Canterbury, Lord Carey, s’était alors prononcé en faveur de la légalisation, prenant le contre-pied de la ligne habituelle prônée par l’église anglicane.
Le suicide assisté est passible en Grande-Bretagne d’une peine allant jusqu’à quatorze ans de prison. Mais de nouvelles directives émises il y a quatre ans par l’autorité judiciaire incitent à la clémence lorsque l’acte est effectué par « compassion ».

Le Monde.fr avec AFP |

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