Dans la vie d'un soignant, des événements personnels
peuvent le faire vaciller, aussi vaillant soit-il, aussi intouchable se
croit-il. Souvent alors, tout se complexifie. Il faut tout revoir,
analyser l'impact émotionnel des situations de soins douloureuses,
définir de nouvelles priorités, évoluer dans son attitude
professionnelle et son approche du patient.
Le film L'ordre des médecins
en salle le mercredi 23 janvier 2019, nous montre que quand la
frontière entre l'intime et le professionnel se brouille, ce sont les
certitudes et les convictions du soignant qui chancellent. Changer est
alors la seule planche de salut pour continuer à exercer et à grandir.
L'univers hospitalier est vorace, car il prend tout au soignant qui en fait souvent l'essentiel de son existence, au détriment de sa vie privée, et Simon n'y échappe pas… Mais pour lui, face à un événement personnel, changer devient un impératif à la fois difficile et douloureux. |
Certitudes, convictions, engagement… lorsque l'on est un médecin
aguerri, comme l'est Simon, pneumologue hospitalier de 37 ans interprété
par l'acteur Jérémie Renier, on soigne pour guérir, dans la
toute-puissance, sans trop se poser de questions. D'ailleurs, Simon
ne se pose pas, il impose. Il impose sa façon de voir les choses, convaincu de ses choix, souvent au détriment de ceux du patient. Il n'écoute pas - ou peu - car s'il le faisait, ses certitudes et ses convictions de praticien seraient mises en péril, ébranlées quand la logique d'une prise en charge ne va pas vers le mieux mais vers une issue fatale, quand le désir d'un patient le conduit à refuser un traitement parce qu'il a décidé qu'il ne servait plus à rien… Face à la maladie, la souffrance et la mort, la blouse blanche de Simon est là pour imposer une distance avec le patient, une distance qui le protège d'un trop-plein d'émotions. Pas question donc de s'émouvoir. Pour les professionnels de santé hospitaliers, qu'ils soient médecins, infirmiers, aides-soignants, brancardiers…, la vie hospitalière, ils le savent bien, oscille entre gravité et légèreté, drames et franches rigolades et parfois même excès quand quelques produits addictifs s'invitent à la fête…
Source : Infirmiers.com, 22/01/2019.
Article intégral en ligne : https://www.infirmiers.com
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