Chaque année, le 1er janvier connaît son lot de nouveautés. Revalorisations, interdictions, modifications, simplification, augmentations : voici la liste - qu’on espère exhaustive - de ces ajustements.
Consommation
Énergie.Le repli des cours du pétrole y est pour quelque chose : à partir du 1er janvier, les tarifs réglementés de gaz naturel vont baisser de 1,9% par rapport à décembre 2018 pour 4 millions de foyers. Pour répondre à la crise des gilets jaunes, le gouvernement a par ailleurs gelé les hausses des tarifs de l’électricité et du gaz pour l’hiver.
Timbres.
On s’y est habitué : comme l’an passé, les tarifs postaux augmentent. La hausse du prix des timbres est cette année d’en moyenne 10%. Ainsi, le prix du timbre rouge (lettre prioritaire) passe de 95 centimes à 1,05 euro et le prix du timbre vert de 80 à 88 centimes. Les tarifs Colissimo ne bougent pas, eux.
Tabac.
La septième révision des prix du tabac entraîne mardi une nouvelle hausse du montant à acquitter pour s’acheter un paquet. Mais attention : toutes les références de cigarettes ne sont pas concernées. A titre d’exemple, le paquet de 20 Marlboro Red gagne 20 centimes (8,20 euros) tandis que celui de Chesterfield Blue de 20 unités augmente de 10 centimes (7,90 euros). A terme, le prix d’un paquet commun devrait dépasser les 10 euros fin 2020. C’est en tout cas le souhait de l’exécutif.
Promotions.
L’affaire des bousculades pour des pots de Nutella à prix cassé en janvier 2018 aura eu raison des promotions : au 1er janvier, en vertu d’une disposition de la loi alimentation, les promotions sur les produits alimentaires ne pourront plus dépasser 34% du prix de vente. Par conséquent, fini l’offre du type «un produit acheté, un produit offert». L’objectif : lutter contre la guerre des prix entre concurrents de la grande distribution qui fait le malheur des producteurs.
Social/emploi
Smic.
Pas de coup de pouce du salaire minimum, c’était annoncé.
En revanche, comme prévu, le smic, indexé sur l’inflation, est
revalorisé le jour de l’an de 1,5%. Concrètement, cela veut dire que le
salaire minimum horaire brut passe de 9,88 à 10,03 euros, et le smic
mensuel de 1 498 à 1 521 euros pour 35 heures hebdomadaires. Soit
16 euros net de plus par mois qu’en 2018.
Prime d’activité.
Versée par les Caisses
nationales des allocations familiales à partir du 5 février pour des
raisons techniques, la prime d’activité augmente de 90 euros au 1er janvier. La hausse de cette aide née en 2016, pour laquelle 3,8 à 5 millions de foyers sont éligibles,
avait été annoncée par Emmanuel Macron lors d’une allocution à la
mi-décembre pour répondre à la crise des gilets jaunes. Elle concerne
les salariés qui touchent jusqu’à 1,5 smic, mais dans ce cas le gain est
plutôt «de 40 à 50 euros».
Heures sup.
C’était aussi l’une
des mesures annoncées en décembre par le président de la République pour
faire croître le pouvoir d’achat : à partir de mardi, les heures
supplémentaires sont exonérées de cotisations salariales et
défiscalisées jusqu’à 5 000 euros nets par an pour les salariés. Symbole
des années Sarkozy, la défiscalisation des heures sup concerne aussi les fonctionnaires.
Compte personnel de formation.
Entré en vigueur il y a tout juste quatre ans,
le compte personnel de formation change de formule. Là où les 23
millions de bénéficiaires potentiels avaient droits à un nombre d’heures
de formation pro par an, ils auront désormais droit à un crédit de 500
euros par an (jusqu’à 5 000 euros au bout de dix ans) pour suivre un
programme de formation. Les heures cumulées jusqu’au 31 décembre sont,
elles, reconverties à raison de 15 euros de l’heure.
Impôt sur le revenu.
C’est un grand chambardement : le prélèvement à la source entre en vigueur au 1er janvier
pour les contribuables français. Adopté sous le précédent quinquennat,
le prélèvement direct de l’impôt sur les salaires, les pensions de
retraites et les allocations chômage, dont les taux ont été révélés,
sera visible à la fin du mois sur les fiches de paie, au même titre que
les cotisations sociales. Pour les salariés, la collecte est le fait des
employeurs, et pour les retraités, des caisses de retraite. Les
indépendants doivent, eux, verser un acompte mensuel ou trimestriel,
selon les calculs de l’administration.
Indépendants.
Les nouveaux travailleurs
indépendants vont désormais être automatiquement affiliés à l’Assurance
maladie de leur lieu de résidence. C’est la conséquence de la réforme du régime social des indépendants
(RSI) étalée sur deux ans et dont dépendaient depuis 2006 les
auto-entrepreneurs, les artisans, les commerçants et les professions
libérales. Les indépendants installés avant 2019 ne connaîtront ce
transfert vers l’Assurance maladie qu’au 1er janvier 2020.
CSG.
Encore une mesure décidée pour répondre aux demandes des gilets jaunes : mardi, la hausse de la CSG de 1,7 point est annulée pour les retraités modestes
en fonction de leur revenu fiscal de référence. Cela veut dire que le
taux de prélèvement repasse à 6,6% au lieu de 8,3% pour un retraité seul
touchant moins de 22 579 euros par an, 34 635 euros pour un couple.
Retraites.
Oui, les retraits sont revalorisés au 1er janvier. Mais de 0,3%, ce qui est bien inférieur à l’inflation estimée à 1,7% en 2019.
Tous les régimes sont concernés ainsi que les pensions d’invalidité et
les prestations pour accident du travail ou maladie professionnelle. En
revanche, la fusion des deux caisses de retraite complémentaires des
salariés du privé, l’Agirc (pour les cadres) et l’Arrco (pour les
non-cadres) s’accompagne elle d’une légère augmentation des cotisations.
La mise en place d’un «bonus-malus» est censée inciter les salariés nés
après 1957 à travailler plus longtemps, jusqu’à 63 ans au moins.
Minimum vieillesse.
Voilà un coup de pouce. Au 1er
janvier, le montant maximum du minimum vieillesse, soit l’Allocation de
solidarité aux personnes âgées (Aspa), augmente en effet de 35 euros
pour atteindre 868,20 euros mensuels pour une personne seule. Il s’agit
de la deuxième revalorisation sur trois prévues par l’exécutif.
Environnement
Pesticides.
Conformément à une disposition
votée en 2015, les pesticides chimiques sont interdits à la vente et à
l’usage pour les particuliers à compter de mardi. Fini, donc, l’épandage
de Roundup par les jardiniers amateurs.
Rénovation thermique.
Généralisé à la même date l’an passé, le chèque énergie de Ségolène Royal
augmente cette année de 50 euros. La revalorisation de l’enveloppe, de
150 euros en moyenne jusque-là, doit désormais permettre à 5,8 millions
de ménages de payer leurs factures de gaz ou d’électricité auprès des
fournisseurs mais aussi de financer des travaux de rénovation
énergétique. Le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE),
récemment resserré à l’isolation des combles, est réélargi au
financement du remplacement des vieilles fenêtres à simple vitrage.
Cette déduction fiscale s’élève à 15% du montant des travaux d’isolement
dans la limite de 100 euros par fenêtre.
Prime à la conversion.
Au 1er
janvier, le montant de cette prime destinée au remplacement d’un
véhicule ancien par un véhicule moins polluant pour les ménages les plus
modestes double. La décision d’Edouard Philippe de porter la prime à la
conversion à 4 000 euros a été actée en plein mouvement des gilets
jaunes même si elle a failli passer à la trappe.
Finalement, elle a été maintenue avec pour objectif de multiplier par
deux le nombre de primes distribuées durant le quinquennat. Parmi les conditions d’obtention :
être un gros rouleur, posséder un véhicule diesel immatriculé avant
2001 ou un véhicule essence d’avant 1997 pour les ménages non imposables
par exemple et se reporter vers un véhicule électrique. Le malus des
véhicules, calculé sur les émissions en grammes de CO2, a été durci pour financer l’élargissement de ladite prime.
Santé
Médicaments.
C’est encore flou : l’an
prochain, le prix des médicaments prescrits fréquemment utilisés, comme
les sirops pour la toux, pourrait augmenter en raison de l’évolution des
honoraires de dispensation perçus par les pharmaciens au moment de les
délivrer. S’il y a hausse, c’est qu’elle n’est pas prise en charge par
une complémentaire, et pour obtenir cette information, il est impératif
de se référer à contrat. Le Parisien résume l’affaire par ici.
Actes médicaux coûteux.
Le décret est tout chaud : dès le 1er janvier,
des actes médicaux dits coûteux (dont le tarif est supérieur à
120 euros) sont partiellement déremboursés (d’un montant de six euros)
par l’Assurance maladie. La raison ? La volonté de l’Etat de «mettre en cohérence» la
prise en charge de ces tarifs avec la participation forfaitaire pour
les assurés de complémentaires santé. Par ailleurs, les examens de santé
obligatoires des enfants de moins de 6 ans et les honoraires perçus par
les pharmaciens sur les «médicaments particulièrement coûteux et irremplaçables» seront désormais pris en charge à 100%.
Prothèses auditives.
Dès mardi, le prix
des prothèses auditives est plafonné à 1 300 euros. Le montant minimum
du remboursement par la Sécu et les mutuelles passe, lui, à 300 euros.
Droits
Listes électorales.
Plus besoin de se
presser avant le 31 de l’année précédant une élection. A partir de
mardi, les électeurs auront jusqu’à six semaines avant le scrutin pour
entamer une démarche d’inscription sur les listes électorales. Ainsi,
pour voter aux européennes, qui auront lieu le 26 mai 2019, vous aurez
la possibilité de vous faire connaître jusqu’au 31 mars. Mais plus
besoin de vous rendre directement en mairie : l’inscription en ligne a elle été simplifiée en raison de la création d’un répertoire électoral unique dont la gestion a été confiée à l’Insee.
Permis de conduire.
C’est une petite
nouveauté pour les jeunes conducteurs. A partir de mardi, les apprentis
automobilistes pourront, six mois plus tard, s’inscrire à un stage
payant de sept heures sur la sécurité pour obtenir en contrepartie une
réduction de trois à deux ans de la durée de validité de leur permis
probatoire. Une façon d’atteindre plus rapidement les 12 points.
Assurance.
Gare à ceux qui roulent sans avoir assuré leur véhicule. Au 1er janvier,
policiers et gendarmes ont accès au fichier des véhicules assurés (FVA)
pour détecter plus facilement les non assurés en circulation.
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