jeudi 17 janvier 2019

L'alerte du Défenseur des droits sur la dématérialisation des services publics

Jacques Toubon rappelle que le passage progressif au tout-numérique se traduit pour beaucoup "par un véritable recul de l'accès" aux droits.

Le Défenseur des droits a mis en garde, jeudi 17 janvier, contre une dématérialisation à "marche forcée" des services publics et certaines "dérives" dans le passage progressif au tout-numérique, qui se traduit "pour beaucoup d'usagers par un véritable recul de l'accès" aux droits.
Si ce "processus inéluctable et fondamentalement positif" constitue un "progrès", il ne doit "laisser personne de côté", surtout pas les plus vulnérables, personnes âgées et détenus en tête, juge dans son rapport "Dématérialisation et inégalités d'accès aux services publics" le Défenseur des droits Jacques Toubon, autorité indépendante notamment chargée de veiller au respect des droits et libertés par l'administration.

"Distances et obstacles"

La numérisation a prévenu Jacques Toubon, lors d'une présentation à la presse jeudi, "crée des distances et des obstacles" pour certaines personnes.
Il s'appuie sur les milliers de réclamations reçues de la part des usagers pour étayer, de façon très détaillée, les insuffisances parfois "inacceptables" des administrations en ligne et le retard dans la mise en œuvre du plan gouvernemental qui prévoit le passage de l'intégralité des services publics sur internet à l'horizon 2022.
Cet "objectif ne sera pas atteint si l'ambition [...] se résume à pallier la disparition des services publics sur certains territoires et à privilégier une approche budgétaire", tacle ainsi Jacques Toubon. A fortiori, souligne-t-il, si la transformation "est mise en place 'à marche forcée', sans tenir compte des difficultés bien réelles d'une partie de la population".

"Rupture d'égalité"

Il évoque par exemple la "fracture numérique", particulièrement évidente dans les 541 communes classées en "zone blanche", donc dépourvues de toute connexion à internet, ce qui entraîne une "rupture d'égalité" et une "entrave à l'accès aux services publics" dans des zones par ailleurs enclavées.

(...)

Source : L'Observateur, 17/01/2019.
Article intégral en ligne : https://www.nouvelobs.com

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