En 2019, quatorze Etats ont signé des lois pour limiter l’accès à l’avortement. Auparavant, les subventions aux centres pratiquant l’IVG avaient été supprimées.
L’avortement
est légal aux Etats-Unis depuis 1973 grâce à une décision historique de
la Cour suprême (Roe v. Wade). Les femmes peuvent avorter tant que le
fœtus n’est pas viable. Au-delà, c’est à l’appréciation de chaque Etat.
Dans l’Amérique de Donald Trump, ce droit est menacé alors que le nombre d’avortements n’a jamais été aussi bas, selon des chiffres officiels.
Le président américain a décidé en 2018 de ne plus accorder de
subventions aux centres de santé qui pratiquent des interruptions
volontaires de grossesse (IVG). Et la jurisprudence pourrait évoluer
avec l’arrivée de deux juges conservateurs, nommés par Donald Trump, à la tête de la Cour suprême.
Depuis
le début de l’année, quatorze Etats ont signé des lois pour limiter
l’accès à l’avortement quand trois Etats ont signé une loi pour protéger
ce droit. L’Alabama a voté, le 14 mai, la loi la plus restrictive du pays en la matière.
Elle interdit l’avortement après six semaines de grossesse et ne
prévoit pas d’exception en cas de viol ou d’inceste. Le texte a été
promulgué dans la foulée par la gouverneure, Kay Ivey ; néanmoins, il
n’entrera pas en application avant six mois, délai que les
anti-avortements comptent mettre à profit pour l’attaquer en justice, ce
qui devrait bloquer son application pour une période indéterminée, mais
sans doute pendant des années.
Seulement 4 États sur 50 favorables à l’avortement
L’Institut Guttmacher publie des statistiques sur le contrôle des naissances et l’avortement aux Etats-Unis. Il a pu classer les Etats selon l’aspect restrictif ou favorable au droit à l’avortement.
Les « protections » regroupent :
- l’inscription du droit à l’avortement dans les Constitutions des Etats ;
- les normes juridiques pour protéger l’accès à l’IVG ;
- la couverture médicale par Medicaid ;
- l’autorisation aux professionnels de santé de pratiquer l’avortement ;
- l’obligation d’assurances maladies ;
- la protection des cliniques.
Du côté des « restrictions », l’institut y a inscrit :
- les limites d’accès à l’avortement pour les mineures sans autorisation parentale ;
- la diminution des aides de Medicaid ;
- l’obligation de deux rendez-vous avant l’IVG ;
- l’interdiction de la télémédecine pour l’avortement médicamenteux ;
- les restrictions auprès des cliniques.
Source : Le Monde, 17/05/2019
Article intégral en ligne : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/05/17/le-droit-a-l-avortement-perd-du-terrain-aux-etats-unis_5463554_4355770.html
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