lundi 27 juin 2016

Le nombre de réfugiés dans le monde équivaut à l’ensemble de la population française

Un seuil historique a été franchi. Selon le rapport statistique annuel du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), le nombre de personnes déracinées dans le monde en 2015 a dépassé les 60 millions, atteignant le seuil historique de 65,3 millions de personnes. Soit l’équivalent de l’intégralité de la population française (ou italienne), ou encore un être humain sur 113.

 

Ce chiffre prend en compte les réfugiés et demandeurs d’asiles, soit des personnes déplacées hors de leur propre pays, mais aussi les déplacés internes – au sein des frontières de leur propre pays.



Les réfugiés dans le monde depuis 1996.

Le Monde, 23/06/2016.
Article global en ligne : http://www.lemonde.fr

En 2015, le nombre total de déracinés atteignait 59,5 millions. Cette progression de plus de 5 millions en un an traduit tout d’abord une tendance de fond : celle de l’augmentation progressive du nombre de réfugiés et de déplacés dans le monde depuis 2011.

Le rythme s’est accru en raison de l’apparition ou de l’intensification de situations de conflit (Syrie, Irak, Burundi, Ukraine…), mais aussi de l’enlisement de situations qui durent depuis plusieurs décennies (Somalie, Afghanistan). Par ailleurs, dans certains pays d’accueil, des voix s’élèvent contre l’asile et des frontières se ferment, ce qui bloque les réfugiés dans leur voyage ou les conduit à prendre tous les risques lors de traversées qui leur sont souvent fatales.

Cet énorme stock de personnes est principalement issu des pays du Sud, surtout de l’Afrique et du Moyen-Orient, et s’y trouve encore, comme on peut le voir sur les cartes ci-dessous.



Pays d'émission et d'accueil de réfugiés en 2015


Cette carte représente les pays d'où viennent les réfugiés ainsi que les pays qui les accueillent. Chaque cercle est proportionnel au nombre de réfugiés concernés. Ces chiffres concernent les réfugiés et les personnes dans une situation assimilable à celle de réfugiés.




Ce sont les pays frontaliers des zones de guerre qui accueillent l’immense majorité de ces populations, et non les pays européens, même si les difficultés de l’Europe à faire face à un « afflux » de réfugiés ont souvent été au cœur de l’actualité en 2015.
Le conflit syrien, par exemple, a généré plus de 4,8 millions de réfugiés, et ce flux a principalement été absorbé par ses trois voisins que sont la Turquie (2,5 millions de réfugiés syriens), le Liban (1,06 million) et la Jordanie (628 000). A eux trois, ces pays ont accueilli plus de 86 % des déplacés du conflit syrien.

En 2015, la Turquie était le pays accueillant le plus de réfugiés au monde, le Liban celui en accueillant le plus au regard de sa population (183 réfugiés pour 1 000 habitants).
Les données concernant les réfugiés permettent de donner une image de la géopolitique mondiale année par année, les flux de réfugiés étant la conséquence directe des conflits. La matrice ci-dessous permet ainsi d’appréhender la croissance subite des réfugiés syriens sur les quatre dernières années, de représenter les points d’orgue de conflits comme la guerre civile au Liberia (1989-1997), le génocide au Rwanda (1994) ou la guerre civile au Mozambique (qui se termine en 1992) ou de se rendre compte de la continuité des crises afghanes ou somaliennes.

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Le Monde, 23/06/2016.
Article global en ligne : http://www.lemonde.fr

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