vendredi 24 juin 2016

Les perturbateurs endocriniens en 4 questions

La commission européenne a livré mercredi 15 juin sa définition des perturbateurs endocriniens, premier pas vers une réglementation plus rigoureuse.

Les explications de Rémy Slama, épidémiologiste à l’Inserm et président du comité scientifique du Programme national de recherche sur les perturbateurs endocriniens.

Où trouve-t-on des perturbateurs endocriniens ?


Rémy Slama : On trouve dans de nombreuses familles de produits ces substances qui interagissent avec le système hormonal et entraînent un effet délétère pour la santé. Des métaux lourds comme le mercure ont été identifiés comme des perturbateurs endocriniens.
Certains médicaments, comme le tristement célèbre Distilbène aussi. Prescrit aux femmes enceintes dans les années 1970, le Distilbène a entraîné une augmentation du risque de survenue de cancers gynécologiques chez leurs enfants.
Le DDT, qui est un pesticide organochloré, désormais interdit mais qui persiste dans l’environnement est un perturbateur endocrinien. Le bisphénol A aussi, qui a été introduit dans des contenants alimentaires. Il existe aussi des perturbateurs endocriniens d’origine naturelle : certains champignons qui se développent sur les céréales génèrent des toxines qui sont des perturbateurs endocriniens…

Quels sont les risques sanitaires redoutés ?

 

R.S. : Le système endocrinien joue un rôle crucial dans le développement de l’organisme. Une perturbation du système endocrinien pendant le développement – entre la conception et les premiers mois de la vie – peut de ce fait entraîner des malformations congénitales ou des altérations du développement du cerveau.
Il joue aussi un rôle sur la régulation de la fonction cardiaque, de la fertilité, du comportement…. Les tissus adipeux étant sensibles aux messages hormonaux, des perturbateurs endocriniens peuvent aussi augmenter le risque d’obésité ou des troubles métaboliques comme le diabète. Ou avoir des incidences sur la survenue de certains cancers, comme le cancer du sein, et bien sûr sur la fertilité qui est sous contrôle hormonal.

(...)

La Croix, 15/06/2016.
Article global en ligne : http://www.la-croix.com

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