Plus de 190 Etats membres se sont réunis du 8 au 10 juin à New York pour réaffirmer leur volonté d’éradiquer le sida. Entretien avec Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida.
Est-ce réaliste d’imaginer un monde sans sida d’ici 2030 ?
Les pays les plus touchés par le sida se trouvent en Afrique. Comment expliquez-vous que le virus continue à se propager dans ces régions-là ?
La partie délaissée, c’est surtout l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique
centrale. Car l’Afrique australe a fait des progrès incroyables.
Aujourd’hui, on a pratiquement contrôlé l’épidémie dans la plupart de
ces pays en termes de réduction de nouvelles infections et de réduction
des décès. Dans un pays comme l’Afrique du Sud, on a pratiquement 3,3 millions de personnes sous traitement, c’est le programme le plus large de traitement mené dans le monde. On observe une baisse des nouvelles infections chez les enfants de 86 %. Même chose au Swaziland, au Botswana. Donc on est dans une situation que je considère plutôt très encourageante en Afrique australe.
Un chiffre témoigne tout de même de la prévalence de la maladie : le sida reste la première cause de mortalité chez les femmes de 15 à 44 ans. Comment cibler cette population-là ?
Tant qu’on ne met pas les femmes et les jeunes filles au cœur de nos
préoccupations, on ne gagnera pas contre l’épidémie du sida en Afrique :
73 % des nouvelles infections se produisent chez les jeunes filles. Ce
chiffre stagne depuis vingt ans. Donc il faut absolument se battre contre les violences faites aux femmes, encourager l’éducation à la sexualité et arriver à garder ces jeunes filles à l’école le plus longtemps possible. Ce sont des stratégies indispensables si on veut gagner contre la maladie.En ce qui concerne les populations les plus discriminées, homosexuels, prostituées et toxicomanes, comment se passe la prise en charge ?
(...)
10/06/2016, Lire l'intégralité de l'article sur le site internet du Journal Le Monde : http://www.lemonde.fr
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